« Est-ce prophétique du futur? » : Le professeur Robert Dawson MacLaurin de la University of Saskatchewan et la saga gonflée du gaz de paille, partie 2
Vous êtes revenu(e), ami(e) lectrice ou lecteur! Je savais que la saga du gaz de paille serait un sujet dont vous ne pourriez pas rester à l’écart. Allons-nous commencer?
Vous vous souviendrez que nous avons clôturé la première partie de cet article de notre incroyaaable blogue / bulletin / machin en mai 1917, à Saskatoon, Saskatchewan.
Alors qu’il se prépare à monter à bord d’un train qui l’emmènerait dans l’est du Canada et l’est des États-Unis pour un voyage d’un mois afin de recueillir des informations sur les méthodes de compression de la paille et la production de chaudières de distillation, entre autres choses, le professeur Robert Dawson MacLaurin de la University of Saskatchewan fournit de nombreuses informations sur le gaz de paille à des journalistes.
Et oui, cet établissement d’enseignement supérieur était, et est toujours, situé à Saskatoon, Saskatchewan.
Suit une version un peu raffinée du baratin de MacLaurin, une version publiée un peu plus tard.
Selon lui, environ 20.3 million de tonnes métriques (environ 20 millions de tonnes impériales / environ 22.4 millions de tonnes américaines) de paille restent inutilisées chaque année dans l’Ouest canadien, à moins qu’elles ne soient brûlées bien sûr. Cette quantité de paille, déclare-t-il, pourrait être utilisée pour produire environ 4 milliards de mètres cubes (environ 140 milliards de pieds cubes) de gaz utilisable.
Ces derniers chiffres sont si énormément, ahurissamment grands qu’une analogie pourrait être utile pour mieux comprendre leur ampleur. Imaginez simplement, si vous le pouvez, un nuage de gaz de paille d’environ 8 mètres (environ 26 pieds) d’épaisseur couvrant chaque mètre carré (pied carré) de notre grosse bille bleue.
L’énergie dégagée par la combustion d’une telle quantité de gaz serait équivalente à la détonation d’environ 32 millions de tonnes métriques (environ 31.5 millions de tonnes impériales / environ 35.3 millions de tonnes américaines) de trinitrotoluène, TNT en abréviation. Une abréviation qui se trouve être le titre d’une chanson sortie en 1975 (!) par le groupe de hard rock australien AC/DC.
Personnellement, je préfère la chanson Thunderstruck de 1990 du même groupe. (Bonjour, EP et EG!) Mais je digresse.
Nos quelque 4 milliards de mètres cubes (environ 140 milliards de pieds cubes) de gaz pourraient, toujours selon MacLaurin, produire environ 1 870 mégawatts (environ 2 510 000 chevaux-vapeur impériaux / environ 2 550 000 chevaux-vapeur métriques), soit environ 7 fois l’énergie produite par le quatuor de centrales hydroélectriques situées du côté canadien des chutes du Niagara, Ontario, à l’époque.
Cette quantité de gaz pourrait, toujours selon MacLaurin, produire autant d’énergie qu’environ 1 400 000 tonnes métriques (environ 1 385 000 tonnes impériales / 1 550 000 tonnes américaines) d’essence, un volume qui correspond à plus d’un dixième de la production annuelle mondiale d’essence en 1917. Acheter autant de sauce à la pompe aurait pu coûter entre 115 et 120 millions de dollars, soit entre 1.825 et 1.9 milliard de dollars en devises de 2023.
Même le noir de fumée qui pourrait être extrait de ce qui reste après le traitement de la paille pourrait valoir environ 300 millions de dollars, soit environ 4.75 milliards de dollars en devises de 2023. Wah!
Et oui, il y a aussi du goudron qui vaudrait un fortune.
Tous les propos qui se disent dans l’Ouest canadien percole progressivement jusqu’au siège du pouvoir dans la lointaine Ottawa, Ontario. Le ministre du Commerce, Sir George Eulas Foster, est suffisamment intrigué pour demander des informations au plus tard en septembre 1917.
À ce moment-là, quelques dispositifs de production de gaz de paille domestiques sont en cours de test en Saskatchewan. Quelques autres sont apparemment assemblés à Winnipeg, Manitoba, afin que des agriculteurs de cette province puissent les tester au cours de l’hiver 1917-18.
L’espoir de MacLaurin que le Bureau of Chemistry du United States Department of Agriculture puisse lancer ses propres efforts de recherche est malheureusement anéanti lorsqu’il apprend que les crédits n’ont pas été approuvés par le United States Congress. Cela signifie bien sûr que ses projets de passer un an à Washington, district de Columbia, pour aider le personnel de la Arlington Experimental Farm, près d’Alexandria, Virginie, un séjour financé en partie par la University of Saskatchewan, doivent être abandonnés.
À ce moment-là, oui, à l’hiver 1917-18, la situation avait quelque peu évolué. Voyez-vous, des pénuries de carburant se produisent au Canada au cours de l’hiver 1916-17, en raison d’une pénurie de main-d’œuvre dans les mines de charbon et d’une demande croissante des industries impliquées dans la production de guerre. En juin 1917, le gouvernement fédéral crée le poste de Contrôleur des combustibles pour, eh bien, contrôler l’approvisionnement, la distribution et la tarification de tous les carburants sur le sol canadien. La personne qui obtient la tâche est le président de la section canadienne de la Commission internationale des eaux navigables, l’arpenteur et ancien député fédéral Charles Alexander Magrath, mais revenons à MacLaurin.
À la fin de l’été 1917, notre professeur de la University of Saskatchewan contacte quelqu’un au Royaume-Uni afin d’obtenir deux des sacs de gaz flexibles et pliables, peut-être fabriqués avec une sorte de tissu caoutchouté, qui sont utilisés là-bas pour contenir le gaz de houille utilisé pour alimenter un nombre important de véhicules privés et commerciaux, et…
Vous ne me croyez pas, n’est-ce pas? Soupir… Le scepticisme face à des affirmations farfelues est une bonne chose, ami(e) lectrice ou lecteur, mais cela peut aller trop loin. Quoi qu’il en soit, ce qui suit pourrait vous convaincre.
Un des nombreux omnibus anglais dont les moteurs sont modifiés afin de pouvoir utiliser du gaz de houille comme carburant, Angleterre. Kenneth M. Payne, « New Coal Gas Fuel For Autos Saves Petrol For Air Raids. » The Tacoma Times, 23 janvier 1918, sans numéro de page.
Et si vous avez encore des doutes, cette vidéo devrait les dissiper une fois pour toutes.
Mais revenons à notre récit, et vous avez une question…
Pourquoi le gaz de charbon est-il utilisé, me direz-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Une bonne question.
Voyez-vous, le besoin d’essence au Royaume-Uni augmente tellement à la suite des combats qu’une sorte de système de rationnement doit être institué par un Petrol Control Committee créé à la fin d’avril 1916. En outre, une taxe spéciale imposée en juin double pratiquement le prix des quantités limitées d’essence disponibles.
Croiriez-vous que certaines personnes essayent d’alimenter leurs bagnoles de gin ou de whisk(e)y? Je ne plaisante pas.
Et oui, passer sous un pont bas avec un véhicule haut arborant un de ces sacs de gaz pourrait être une expérience… déchirante. Désolé, désolé. Dépasser une vitesse de 50 kilomètres/heure (environ 30 milles/heure) est également considéré comme une mauvaise idée, mais je digresse.
Soit dit en passant, une automobile assez typique équipée d’un sac de gaz tout aussi typique pourrait parcourir environ 24 à 32 kilomètres (15 à 20 miles environ) avant de tomber à court de… gaz. Désolé, mais revenons au baratin de MacLaurin.
Selon MacLaurin, même si le gaz de paille n’est pas un aussi bon combustible que le gaz de houille, il serait beaucoup moins cher.
Il semble également penser que, même si les sacs de gaz flexibles et pliables fonctionnent assez bien, des cylindres en acier dans lesquels le gaz de paille pourrait être injecté sous pression pourraient être une bonne idée pour les tracteurs agricoles.
De fait, MacLaurin peut, je répète peut, avoir étudié la possibilité de concevoir un dispositif de production de gaz de paille suffisamment petit pour être monté sur un tracteur. Ce dispositif aurait été alimenté par de petites bottes de foin fortement comprimées. Un tel arrangement aurait considérablement augmenté l’autonomie d’un tracteur et l’autonomie est effectivement un problème.
Voyez-vous, la susmentionnée automobile typique transportant un sac de gaz flexible et pliable rempli de gaz de paille aurait pu parcourir une distance d’environ 19 à 26 kilomètres (12 à 16 milles environ). Ce type d’autonomie pourrait être acceptable pour un résident de Montréal, Québec, ou de Toronto, Ontario. Votre humble serviteur doute qu’il aurait été acceptable à un agriculteur de la Saskatchewan allant en ville pour une raison ou une autre.
Quoi qu’il en soit, même un Montréalais ou Torontois n’aurait peut-être pas été très intéressé. Transporter les énormes quantités de paille nécessaires à la production de gaz de paille n’aurait pas été bon marché. En outre, le transport d’hénaurmes volumes de paille de la campagne vers une ville animée est-il une priorité en temps de guerre?
Comme il fallait s’y attendre, les informations sur les travaux effectués sur le gaz de paille au Canada commencent à ruisseler dans des journaux américains. En autant que votre humble serviteur le sache, ce ruissellement commence en septembre 1917. En 1918, ce n’est pas encore devenu un déluge, mais la vérité est que le nombre d’articles a augmenté, passant de plus de 20 en 1917 à plus de 120 en 1918.
À cet égard, l’article illustré publié dans le numéro d’août 1918 du très populaire mensuel américain Popular Mechanics est un tantinet décevant. Il fait référence au gaz de paille comme étant une invention canadienne mais ne fournit pas de lieu plus précis ni le nom de toute personne impliquée dans le projet. Il faut se demander si les exigences de la guerre en matière de secret l’emportent sur la nécessité de fournir des renseignements utiles. Je vous dis ça comme ça, moi.
Une bonne chose qui ressort de cet article est que de nombreux journaux américains citent au moins une partie de son contenu, mais incluent rarement sa photographie. Oui, celle utilisée dans la première partie de ce magnifique article.
Saviez-vous qu’un article sur le gaz de paille est publié dans un numéro d’octobre ou novembre 1917 de l’hebdomadaire britannique The Commercial Motor? De fait, c’est peut-être avec la direction de cette publication que MacLaurin fait affaire afin d’obtenir les susmentionnés sacs de gaz flexibles et pliables.
Curieusement, les articles sur le gaz de paille disparaissent pratiquement des journaux canadiens entre décembre 1917 et août 1918. De fait, les seules mentions que votre humble serviteur a pu trouver pendant cette période sont deux exemplaires du même poème humoristique et assez long, « Just Among Friends, » en français juste entre amis, publié début juin dans The Saskatoon Daily Star de… Saskatoon par un autrement non identifié M.H.W.
MacLaurin ne passe cependant pas ces mois à se tourner les pouces. Nenni. Il donne vraisemblablement des cours, par exemple. Remarquez, en février 1918, MacLaurin supervise également la création d’un comité des ressources naturelles au sein du Saskatoon Board of Trade de… Saskatoon.
Et comment le projet de gaz de paille réapparaît-il dans les journaux canadiens, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Une question appropriée quoique quelque peu évidente.
Croiriez-vous que cette réapparition est liée à l’arrivée des susmentionnés sacs de gaz souples et pliables? Oui, je sais. MacLaurin n’a dû attendre que 11 mois environ pour que ces précieux objets traversent l’océan Atlantique. Remarquez, le Royaume-Uni et le Canada étant en guerre, une guerre boucherie qu’ils ne semblent pas gagner d’ailleurs, on peut comprendre que la livraison de deux sacs de gaz n’est pas une priorité.
Combien y en a-t-il, demandez-vous, encore? À première vue, MacLaurin reçoit une paire de sacs de gaz, ce qu’il a demandé tous ces mois plus tôt. Un sac de gaz d’environ 8.5 mètres cubes (environ 300 pieds cubes) conçu pour être placé au-dessus du compartiment passager d’une automobile et un sac de gaz d’environ 28.5 mètres cubes (environ 1 000 pieds cubes) qui serait transporté dans une remorque tirée par un tracteur.
Et oui, le petit sac de gaz kaki aurait les mensurations suivantes : longueur, un peu plus de 4 mètres (environ 13.5 pieds), et diamètre, environ 1.8 mètre (environ 6 pieds). En d’autres termes, cette chose est presque aussi grande que l’automobile qui doit la transporter. Même ainsi, l’énergie fournie par le gaz de paille contenu à l’intérieur est équivalente à celle fournie par pas plus d’environ 4.5 litres (environ 1 gallon impérial / environ 1.2 gallon américain) d’essence, ce qui n’est guère impressionnant.
Incidemment, il faut environ 23 kilogrammes (environ 50 livres) de paille pour produire ces quelque 8.5 mètres cubes (environ 300 pieds cubes) de gaz de paille.
Comme indiqué ci-dessus, s’il est vrai que l’autonomie fournie par ce volume de gaz de paille pourrait être acceptable pour un citadin, votre humble serviteur doute qu’elle aurait été acceptable à un agriculteur de la Saskatchewan, à moins qu’une ou quelques usines à gaz ne soient installées dans chaque ville, petite ville et village de la province.
Quoi qu’il en soit, le véhicule utilisé pour les expériences sur le gaz de paille de MacLaurin est une automobile de tourisme McLaughlin Modèle D45, et… Oui, l’automobile sur la photo au début de cette deuxième partie de notre incroyaaable article, et au début de la première partie de ce même incroyaaable article.
La Modèle D45 reçoit sa première dose de gaz de paille peu avant la mi-août 1918, peu après l’installation de son sac de gaz par une petite équipe dirigée par un professeur d’ingénierie et de mécanique agricole de la University of Saskatchewan, Alexander Roger Greig.
Quelqu’un, mais apparemment pas MacLaurin, emmène ensuite la Modèle D45 faire un tour dans certaines rues principales de Saskatoon. Comme vous pouvez l’imaginer, l’étrange véhicule ne passe pas inaperçu. Remarquez, il se peut également qu’il ait parcouru plusieurs kilomètres (quelques milles) en dehors de la ville.
Compte tenu de l’autonomie plutôt limitée de la Modèle D45, les 19 à 26 kilomètres environ (12 à 16 milles environ) évoqués plus haut, celui qui est au volant n’est sans doute pas allé très loin.
De plus, le démarrage de l’automobile s’avère un tantinet problématique. En effet, il s’avère vite nécessaire d’utiliser de l’essence pour démarrer son moteur. Du gaz de paille est progressivement ajouté au mélange une fois le véhicule en route.
Malgré tout, la Modèle D45 est le premier véhicule motorisé alimenté au gaz de paille de l’histoire.
Qu’en est-il du sac de gaz d’environ 28.5 mètres cubes (environ 1 000 pieds cubes) mentionné ci-dessus, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Est-il utilisé à bon escient? Pour faire court, une rare occurrence dans ce blogue / bulletin / machin, votre humble serviteur doit l’admettre, non.
Le rédacteur en chef du Saskatoon Daily Star est suffisamment intrigué pour publier un éditorial sur le gaz de paille à l’époque. Une nouvelle ère dans la vie agricole commence, affirme-t-il, grâce aux travaux de MacLaurin.
Même s’il reconnaît que le gaz de paille pourrait révolutionner l’automobile dans l’Ouest canadien, Free Press Prairie Farmer, le supplément hebdomadaire d’un quotidien influent, Manitoba Free Press de Winnipeg, Manitoba, souligne également qu’il pourrait remplir les rues de disgracieux sacs de gaz.
Vous vous souviendrez bien sûr que notre professeur de la University of Saskatchewan n’a pas inventé le dispositif de production de gaz de paille au cœur de ce projet. Cela étant dit (tapé?), George H. Harrison a apparemment disparu de la scène. Pis encore, du moins dans certains milieux, MacLaurin est décrit comme étant l’inventeur du dit dispositif.
Quoi qu’il en soit, environ deux semaines après la première sortie historique de la Modèle D45, MacLaurin est en route pour New York, New York, où un petit dispositif de production de gaz de paille doit être exposée, fin septembre 1918, lors de la 4ème National Exposition of Chemical Industries. Durant son séjour dans la Grosse Pomme, il fait la démonstration de l’invention canadienne aux visiteurs de l’exposition.
MacLaurin ne va pas seul à New York. Nenni. Avec lui se trouve Harry Edward Roethe, Junior, du Bureau of Chemistry du United States Department of Agriculture. Voyez-vous, ce département américain est profondément intéressé par les expériences sur le gaz de paille menées en Saskatchewan.
Et non, les démonstrations et le baratin de MacLaurin ne passent pas inaperçu(e)s. Des représentants du Commissariat général des affaires de guerre franco-américaines et de l’ambassade de Russie, qui ont quitté leurs bureaux à Washington, District de Columbia, pour visiter la National Exposition of Chemical Industries, demandent des informations détaillées sur le dispositif de production de gaz de paille.
Mieux encore, The Journal of Commerce, un des magazines financiers les plus influents et prestigieux aux États-Unis, publie un article sur le gaz de paille.
Et oui, le personnel de l’ambassade de Russie représente officiellement le gouvernement provisoire renversé en 1917 lors de la Grande Révolution socialiste d’Octobre. Compte tenu de la guerre civile sanglante qui déchire ce qui est techniquement la République socialiste fédérative soviétique de Russie, on pourrait affirmer que le personnel en question ne représente rien d’autre qu’un fantôme, mais revenons à notre histoire.
Saviez-vous que le United States Department of Agriculture aurait acheté le dispositif de production de gaz de paille exposé à New York? Eh bien, c’est apparemment le cas.
Remarquez, ce département n’est pas la seule entité gouvernementale intéressée par ce qui se passe en Saskatchewan. Nenni. Encore. Fin septembre, le Conseil consultatif honoraire de recherches scientifiques et industrielles du Canada, l’actuel Conseil national de recherches du Canada, affecte US 1 500 $, soit environ 25 850 $ en devises de 2023, pour couvrir le coût de la construction d’un petit dispositif de production de gaz de paille à Saskatoon, vraisemblablement sur le terrain de la University of Saskatchewan.
Soit dit en passant, le Conseil consultatif honoraire de recherches scientifiques et industrielles est mentionné dans des numéros de mars 2019, octobre 2019 et octobre 2023 de notre positivement époustouflant blogue / bulletin / machin, mais je digresse.
À l’approche de l’automne et de l’hiver, avec des prix du carburant à un niveau inconfortablement élevés aussi, de nombreux résidents de l’Ouest canadien, y compris un éditorialiste du The Winnipeg Evening Tribune de… Winnipeg, Manitoba, dans des propos traduits ici, « attendaient avec impatience, avec un intérêt quelque peu ardent, une déclaration des départements d’enquête provinciaux et fédéraux, quant à la production pratique de gaz de paille dans les fermes du Manitoba et de l’Ouest. »
Après tout, même si le gaz de paille ne s’avère pas être un moyen pratique d’alimenter les automobiles, n’oublions pas que, d’après des rapports de presse, un dispositif de production de gaz de paille domestique pourrait être capable de traiter suffisamment de paille en 90 minutes environ pour chauffer une ferme typique pour pas moins que 3 semaines.
Curieusement, les articles sur le gaz de paille disparaissent pratiquement des journaux canadiens entre janvier et août 1919. À ce moment-là, bien sûr, la Première Guerre mondiale est terminée. Techniquement. Si, si, techniquement.
Voyez-vous, la der des der cause encore des guerres, à l’intérieur et entre les pays, ainsi que des soulèvements et révolutions, et cela dans toute l’Europe, de l’État libre d'Irlande à la République socialiste fédérative soviétique de Russie, et de l’Italie à la Finlande. Une paix fragile ne s’installe sur le continent qu’en 1923, mais assez c’est assez. Revenons à notre histoire.
En août 1919, MacLaurin prononce un discours à Calgary, Alberta, devant les participants au Alberta Industrial Congress qui se tient dans quelques villes de cette province. Et oui, il mentionne que le susmentionné Harrison est à l’origine de l’idée d’utiliser le gaz de paille.
MacLaurin déclare a également que le Bureau of Chemistry du United States Department of Agriculture a installé un dispositif de production de gaz de paille à la Arlington Experimental Farm de ce département, à Alexandria, Virginie, afin de mener des essais en utilisant des tiges de maïs et de la paille comme combustible. Cette affirmation est cependant inexacte, dans la mesure où la construction de la dite usine n’a pas encore commencé.
À ce moment-là, oui, cher ami lecteur avec la capacité d’attention d’une puce, en août 1919, la présence continue de MacLaurin à la University of Saskatchewan est sérieusement remise en question. On pourrait affirmer que ce fort triste aspect de notre histoire commence à la fin de l’hiver 1918-19. Une poignée de professeurs fait alors des commentaires désobligeants sur l’administration de la University of Saskatchewan et sur le président de l’établissement, Walter Charles Murray, et…
Vous savez quoi, votre humble serviteur pense qu’il serait préférable que je retarde la conclusion de notre histoire jusqu’à la semaine prochaine. Qu’en pensez-vous? […] Vermouilleux! À plus.