Son nom est Masevitch, Alla Genrikhovna Masevitch
Bonjour, bonjour et bonjour, ami(e) lectrice ou lecteur. Dans le cadre de l’année de l’espace qu’est 2019, votre humble serviteur souhaite vous proposer un sujet qui, du moins c’est mon espoir, saura vous intéresser. Et non, il n’y aura pas de test.
Mon employeur, le colossal Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario, étant ce qu’il est, j’espère également que vous ne serez pas indigné(e) par le sujet que j’ai choisi pour cette semaine. Le dit sujet concerne l’astronomie, un sujet auquel le musée devrait s’intéresser. Oserais-je dire qu’un tel geste serait un grand pas en avant? Mais assez de billevesées.
En 1959, 2 gentilshommes de Montréal, Québec, un journaliste / imprésario / courtier d’assurance / conseiller artistique et un des meilleurs et plus célèbres photographes de portrait de sa génération, passent quelque temps en Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Samuel « Sam » Schecter et Joseph Gloria Gabriel « Gaby » Desmarais rencontrent plusieurs membres de l’élite de ce pays. L’article de Schecter, illustré de photos prises par Desmarais, paraît, en français et en anglais, dans des publications telles que Perspectives, le supplément hebdomadaire illustré de journaux tels que Le Soleil, de Québec, Québec, et La Tribune, de Sherbrooke, Québec – la ville natale de votre humble serviteur.
Croiriez-vous que Desmarais photographie des personnages aussi importants que Clément Eugène Jean Maurice Cocteau, sans oublier Charles André Joseph Marie de Gaulle – 2 gentilshommes mentionnés dans un numéro de juillet 2018 de notre blogue / bulletin / machin (Cocteau), ainsi que dans des numéros de mars 2018 et juin 2019 (de Gaulle)? Mais revenons à notre histoire.
Une des personnes rencontrées par Schecter et Desmarais est au cœur du numéro de cette semaine de notre blogue / bulletin / machin.
Alla Genrikhovna Masevitch naît en octobre 1918 en Géorgie, un territoire dont l’indépendance est bientôt étouffée par l’URSS. Pis encore peut-être, elle naît dans une riche famille de la classe supérieure, pas le genre de personnes que les dirigeants soviétiques de l’époque aiment beaucoup. De fait, ses 2 frères ou sœurs ont des problèmes plus d’une fois. Malgré les nombreuses marques contre elle, Masevitch navigue apparemment à travers tout cela. Elle fréquente une école allemande en Géorgie et reçoit une très bonne éducation, notamment en mathématiques et en physique.
Vers 1931-32, Masevitch découvre un livre plutôt passionnant sur la physique, un des nombreux écrits pour enfants et adolescent(e)s d’un physicien soviétique et professeur au Leningradskiy Politekhnicheskiy Institut, Yakov Isidorovitch Perelman. Elle lui écrit une lettre contenant quelques questions. Perelman lui répond gentiment en retour. Masevitch est ravie. Alors que les semaines deviennent des mois et des années, il lui envoie des livres ainsi que des problèmes à résoudre. Même à ce moment-là, elle sait que son avenir est en astrophysique. Les 2 se rencontrent vers 1936-37, lors de la première année de Masevitch à la Moskovskiy Gosudarstvenniy Universitet. Malheureusement, Perelman meurt pendant la Seconde Guerre mondiale.
Des années plus tard, Masevitch reconnaît facilement sa grande dette envers Perelman. De fait, sa correspondance avec lui la convainc de l’importance de telles lettres dans la vie des enfants et des adolescent(e)s. Masevitch elle-même correspond avec de nombreux enfants et adolescent(e)s des années plus tard. Certain(e)s d’entre elles / eux deviennent géophysicien(ne)s, géologues ou astronomes.
Après avoir obtenu son baccalauréat en physique et en mathématiques en 1940 ou 1941, Masevitch entreprend des études supérieures en astronomie et en géophysique. L’attaque dévastatrice contre l’URSS, lancée par l’Allemagne en juin 1941, met un terme à ses efforts.
En novembre, Masevitch épouse un ingénieur métallurgiste du nom de Josif N. Friedlander. Le couple ne se rencontre que quelques jours auparavant, dans un abri, lors d’un raid aérien allemand. Ils ont un seul enfant, quelques / plusieurs années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur attentive / attentif, cet enfant est Natasha Josifovna Friedlander, la jeune fille sur la photo au début de cet article. Mais revenons à notre histoire.
Lorsque l’employeur de Friedlander, un institut de physique et de métaux, est évacué loin de Moscou et du front, à la fin de 1941 ou au début de 1942, Masevitch l’accompagne lui et non ses professeur(e)s et condisciples de la Moskovskiy Gosudarstvenniy Universitet imeni M.V. Lomonosova, un nouveau nom adopté en 1940. Au cours de son séjour dans le sud-est de l’URSS, elle étudie dans un institut de physique, enseigne l’astronomie au collège d’enseignement local et étudie l’anglais le soir.
Alors que les forces armées soviétiques réussissent à contenir et à repousser leurs opposants, diverses organisations évacuées en 1941-42 commencent à retourner à Moscou. L’une d’entre elles est, vous l’aurez deviné, le susmentionné institut de physique et de métaux. En 1943, Masevitch s’inscrit au Gosudarstvennom Astronomuheskom Institut imeni P.K. Sternberg pour travailler sur son doctorat. Elle obtient son diplôme en 1946 et devient secrétaire scientifique à la Moskovskiy Gosudarstvenniy Universitet imeni M.V. Lomonosova. Masevitch devient professeur d’astrophysique dans cette institution vers 1948.
Et non, Pavel Karlovitch Sternberg n’a aucun lien de parenté avec Charles Hazelius Sternberg. Le premier est un astronome et révolutionnaire russe / soviétique. Le second, quant à lui, est un paléontologue amateur et collectionneur de fossiles américain actif aux États-Unis et au Canada.
Quoiqu’il en soit, Masevitch quitte le Gosudarstvennom Astronomuheskom Institut imeni P.K. Sternberg en 1952 pour devenir vice-présidente du conseil astronomique de la Akademiya Nauk Sovestskogo Soyuza. Elle occupe ce poste prestigieux à l’académie des sciences de l’URSS jusqu’en 1987.
Cela étant dit (tapé?), au début de 1957, Masevitch est chargée de l’équipe d’observation optique mise sur pied afin de surveiller les satellites soviétiques dont les lancements commencent en octobre de cette année avec Spoutnik I, un vaisseau spatial mentionné dans quelques numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis juillet 2018. Pour dire vrai, Masevitch développe tout un réseau de stations de repérage, plus de 65 peut-être, sur tout le territoire de l’URSS, en moins de 6 mois. Ce réseau, le premier au monde, fonctionne parfaitement.
Incidemment, au cours de ce même mois d’octobre, lors d’une visite à Paris, Masevitch porte une coiffure inspire par le dit Spoutnik I, avec quelques « antennes » sortant de ses cheveux. Ses hôtes(ses) adorent ça.
En février 1960, une tournée de conférences au Royaume-Uni réalisée par Masevitch et organisée par la Obshchestva kul’turnoy svyazi mezhdu narodami Britanskogo sodruzhestva i SSSR / Society for Cultural Relationship between the People of the British Commonwealth and the USSR se révèle tout aussi parfaite – et très fructueuse. Une présentation avec diapositives sur la conquête de l’espace et la recherche spatiale soviétique à Londres attire pas moins de 2 500 personnes, qui doivent payer un petit droit d’entrée. En comparaison, un peu plus de 30 personnes assistent à une présentation gratuite d’un professeur / chercheur britannique. Les gens du commun, sans parler de la communauté scientifique britannique, savent très bien qui est en avance dans la conquête de l’espace.
Si je peux me permettre de faire une digression pendant quelques secondes, Masevitch semble faire une déclaration très intéressante au cours d’une conférence de presse. Plus de 15 000 personnes de nombreux pays et de nombreux milieux (travailleuses / travailleurs, scientifiques, prêtres, médecins, ingénieur(e)s, étudiant(e)s, écolières / écoliers, etc.) contactent diverses organisations soviétiques entre la fin des années 1950 et février 1960 pour voir si elles peuvent avoir un siège à bord du premier vaisseau spatial piloté. Masevitch elle-même se porte apparemment volontaire. Fin de la digression.
En 1961, alors que Masevitch est responsable de la vérification / censure des publications relatives à l’espace, elle autorise accidentellement la publication d’un article laissant entendre que Youri Alekseïevitch Gagarine, le premier être humain à être allé dans l’espace, en avril 1961, saute en parachute de sa capsule spatiale. Bien que cette affirmation soit absolument vraie, elle contredit l’histoire officielle selon laquelle Gagarine atterrit à bord de la dite capsule spatiale. Et oui, Gagarine est mentionné dans quelques numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis juillet 2018. Bien que Masevitch soit relevée de ses fonctions de vérification / censure à la suite de cette erreur, sa carrière n’en souffre pas.
Entre 1961 et 1966, par exemple, Masevitch préside un groupe de travail pour le Committee on Space Research du International Council of Scientific Unions. La Royal Astronomical Society britannique lui octroie le statut de membre étrangère en 1963. L’année suivante, Masevitch devient membre de la International Academy of Astronautics. Dans les années 1960, elle devient vice-présidente du Institut Sovetsko-Amerikanskikh Otnosheniy / Institute of Soviet-American Relations, un poste qu’elle semble occuper jusqu’à la fin des années 1980, voire jusqu’à la dissolution de l’URSS, en décembre 1991. Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur érudit(e), cette organisation devient la Obshchestvo « SSSR-SSHA » / USSR-USA Society en 1976.
Fondé en 1960 par un important groupe d’éminentes personnalités soviétiques d’origines diverses, tant artistes que scientifiques, ainsi que par des citoyens soviétiques ordinaires, oui, très ordinaires, définitivement et absolument, l’institut / société est un groupe international qui préconise le désarmement général, la coopération pacifique entre les nations, etc. Il / elle préconise aussi l’abaissement des barrières qui empêchent le transport de bières de microbrasseries à travers les frontières provinciales au Canada. Désolé. Désolé.
Récipiendaire de nombreuses récompenses à partir de 1961, Masevitch s’intéresse principalement aux calculs de structure et d’évolution d’étoiles, ainsi qu’à la géodésie spatiale, autrement dit à la mesure et à la compréhension de la forme, de l’orientation et du champ gravitationnel des corps célestes. À dire vrai, aucun(e) astrophysicien(ne) soviétique ne manifeste un profond intérêt pour de telles choses avant elle. De fait, Masevitch enseigne la géodésie spatiale au Moskovskiy Geodezii i Kartografii Institut entre 1970 et 1976.
En 1981-82, Masevitch est secrétaire générale adjointe du comité pour la préparation de la Conférence des Nations unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, basé à New York, New York. La conférence elle-même, connue sous le nom de UNISPACE II ou UNISPACE 82, se tient à Vienne, Autriche, en août 1982. Elle peut fort bien y assister.
Comme il est écrit (tapé?) ci-dessus, Masevitch quitte la Akademiya Nauk Sovestskogo Soyuza en 1987. Elle devient alors responsable scientifique en chef à Astrosovets, le conseil astronomique de l’URSS.
Cela étant dit (tapé?), comme vous vous en doutez sûrement, Masevitch est surtout connue en tant qu’enseignante, fonctionnaire, administratrice des sciences et ambassadrice de l’astronomie / astrophysique et de la recherche spatiales soviétiques. Sa maîtrise de 4 langues étrangères, alliée à sa personnalité, son intelligence, son esprit, son énergie, son dynamisme, son charme et sa beauté, sans oublier ses grandes compétences diplomatiques et son aptitude à se faire et à garder des amis / contacts, font de Masevitch un atout précieux pour le gouvernement soviétique. Oserais-tu dire que cette femme toujours bien habillée est un peu une star, avec beaucoup d’admiratrices et admirateurs?
La vérité, c’est que je ne suis pas si sûr de pouvoir le faire. Votre humble serviteur doit admettre qu’une petite voix dans ma tête, une voix que je ne veux pas noyer, si je peux paraphraser le muflant zillionaire dans le film de 2002 intitulé Deux semaines d’avis / L’amour sans préavis, me rappelle que d’autres individus, des individus masculins, mentionnés dans d’autres numéros de notre blogue / bulletin / machin ne sont pas encombrés par une liste de caractéristiques comme Masevitch l’est. Leur apparence, leurs vêtements ou leur capacité à se faire des amis ne sont pas mentionnés non plus. Pourquoi est-ce le cas? C’est parce que j’ai, moi, choisi de dire ces choses.
Comme vous et moi le savons, une scientifique de renommée internationale telle que Masevitch est à toute fin utile unique dans les années 1950 et 1960. Ce caractère unique lui vaut des adjectifs comme ceux que j’ai trouvés dans des articles d’époque – et dans des sources plus récentes. Empiler les dits adjectifs les uns sur les autres pour l'effet comique rend mal à l'intellect d'une personne remarquable qui devait probablement être 3 fois meilleure que les hommes de son temps pour obtenir la moitié du respect et de la reconnaissance.
Masevitch décède en mai 2008 après une très longue et distinguée carrière. Elle a 89 ans.
Paix et longue vie, ami(e) lectrice ou lecteur. À la semaine prochaine.
En fait, ne partez pas encore. J’ai un petit plaisir pour vous.
Vous avez peut-être remarqué que votre humble serviteur a choisi comme titre pour cet article une expression associée au plus célèbre agent secret de tous les temps, James Bond, créé par Ian Lancaster Fleming. Vous savez, « Mon nom est Bond, James Bond. » J’ai pensé qu’il pourrait être amusant de paraphraser cette expression. À ma grande surprise, je suis tombé sur un épisode de la vie de Masevitch qui est plus qu’un peu Bond-ien. Laissez-moi vous expliquer.
Et oui, ces 2 individus qui ne sont pas nécessairement des gentilshommes sont mentionnés dans un numéro de mai 2018 de vous savez quoi, de même que dans des numéros de septembre 2018 et mai 2019 de ce même vous savez quoi pour ce qui est de Bond.
En février 1961, l’URSS lance Venera-1, une sonde conçue pour étudier de près Vénus et la première sonde planétaire à franchir réellement l’orbite de la Terre sans faire badaboum. Croiriez-vous qu’une autre sonde vénusienne est lancée début février? Et bien, vous devriez. Le dit lancement se soldant par un échec, le gouvernement soviétique dissimule le tout en déclarant qu’il a mis en orbite avec succès un satellite, le non-existant Spoutnik 7, mais revenons à Venera-1.
Soit dit en passant, ce vaisseau spatial soviétique est assez novateur. Il s’agit du premier conçu pour effectuer des corrections de cap dans l’espace lointain, à l’aide d’un système de stabilisation à 3 axes pouvant se fixer sur le Soleil et une étoile ou la Terre. Mieux encore, il s’agit du premier véhicule spatial à utiliser une antenne parabolique pour transmettre les données qu’il collecterait.
Comme par hasard, l’équipe de contrôle au sol soviétique perd le contact avec Venera-1 à la fin du mois de février. Les ingénieurs passent des journées à chercher leur sonde capricieuse et très importante. À un moment donné, quelqu’un suggère que le radiotélescope du Jodrell Bank Observatory, au Royaume-Uni, pourrait être en mesure de prendre contact avec Venera-1. On peut supposer que quelques / plusieurs membres du gouvernement de l’URSS ne sont pas ravis à l’idée d’admettre un échec et, en plus de cela, de demander à un ennemi idéologique s’il peut apporter son aide. À la fin, cependant, quelqu’un, vraisemblablement quelqu’un d’important, donne sa bénédiction à l’idée. Au moment où la dite bénédiction arrive, le mois de juin a commencé.
Et oui, vous l’aurez deviné, Masevitch téléphone, depuis Moscou, à un bon et légèrement plus vieux ami, le Isaac Newton de la radioastronomie et premier directeur du Jodrell Bank Observatory, sir Alfred Charles Bernard Lovell. Si votre humble serviteur ne sait pas quand et où ces 2 personnes se rencontrent pour la première fois (Italie en 1952?), je peux affirmer avec une certaine assurance que Masevitch cultive Lovell pendant des années, à partir des années 1950, lorsqu’ils se rencontrent lors de congrès / conférences / colloques. Il voit en elle une personne brillante, et une bonne amie, et vice versa.
Si vous le devez le savoir, Masevitch fait peut-être son premier voyage dans l’Occident capitaliste diabolique en, oui, 1952.
La redoutable police secrète / agence d’espionnage de l’URSS, autrement dit le Ministerstvo Gosudarstvennoy Bezopasnosti / Ministerstvo Vnutrennikh Del / Komitet Gosudarstvennoy Bezopasnosti (KGB), comme on l’appelle au fil des ans, lui fait confiance. Remarquez, le mari et l’enfant de Masevitch restent chez eux en toute sécurité chaque fois qu’elle voyage, au cas où. Mais revenons à notre histoire perdue dans l’espace.
Lovell accepte immédiatement d’aider. Son influence dans les milieux gouvernementaux britanniques est telle que Masevitch peut s’envoler pour l’Angleterre le lendemain, avec un collègue, Jouli Khodarev. En quelques jours, et avec l’aide de Lovell, ils sont en mesure de capter des signaux effroyablement faibles qui peuvent, je répète peuvent, provenir de Venera-1. C’est apparemment le mieux qu’ils peuvent faire. Masevitch et Khodarev passent quelque temps à l’observatoire, dans l’espoir de capter des signaux dont ils peuvent vraiment déterminer la nature. Leurs espoirs restent vains. Remarquez, Masevitch et / ou Khodarev utilisent peut-être leur temps au Royaume-Uni pour rassembler le plus d’informations possible. Masevitch, par exemple, devient convaincue que le gouvernement britannique utilise le Jodrell Bank Observatory pour espionner l’URSS.
Balivernes, dites-vous? Balivernes!? Le gouvernement britannique ne s’abaisserait jamais si bas, dites-vous? La vérité est que, peu de temps après le lancement de Spoutnik I, en octobre 1957, par un missile balistique intercontinental Korolev R-7 Semyorka à peine modifié, le dit gouvernement dit à Lovell d’utiliser son radiotélescope pour surveiller l’arrivée de Semyorka portant une ogive (thermo)nucléaire. Tout avertissement envoyé par le Jodrell Bank Observatory donnerait à la Royal Air Force tout juste assez de temps pour lancer un nombre de bombardiers à long rayon d’action dont les bombes (thermo)nucléaires dévasteraient l’URSS et / ou une grande partie de l’Europe de l’Est. Et oui, le Semyorka est mentionné dans un numéro de février 2019 de notre blogue / bulletin / machin, mais revenons à notre Alla.
Les contacts de Masevitch au KGB sont vraiment intrigués par ses réflexions sur le Jodrell Bank Observatory. Croiriez-vous que quelqu’un conclut que ce serait une bonne idée de demander à Lovell s’il serait intéressé par une tournée d’un certain nombre d’installations scientifiques en URSS? Le radioastronome britannique est effectivement intéressé. Certaines personnes au sein du gouvernement britannique soulignent sans aucun doute la possibilité que les Soviétiques puissent tenter de persuader Lovell de faire défection. Personne ne l’empêche de partir cependant. Parlant beaucoup plus tard, Lovell pense que quelqu’un aurait dû essayer. Remarquez, on peut présumer qu’on lui a demandé de rassembler le plus d’informations possible. Un geste aussi exceptionnel de la part du gouvernement soviétique, habituellement très secret, ne doit pas être manqué.
Accompagné de Masevitch en tant qu’interprète / observatrice / fouinarde pendant les 3 semaines qu’il passe en URSS, en juin et juillet 1963, Lovell voit des installations que peu de scientifiques occidentaux ont vues depuis des années, voire jamais. Il est particulièrement intéressé par les 3 radiotélescopes en Ukraine qu’aucun Occidental n’a jamais vus. Le directeur de cette station de recherche spatiale n’est autre que le susmentionné Khodarev.
Vers la fin du séjour de Lovell, sentant que le moment est propice mais répondant vraisemblablement à des ordres avec lesquels elle n’est peut-être pas d’accord, Masevitch lui demande s’il aimerait travailler en URSS. Le gouvernement soviétique lui donnerait un laboratoire, dit-elle, et le paierait très bien. Lovell répond qu’il est Anglais et qu’il veut rentrer en Angleterre.
Lovell écrit dans un journal personnel publié après sa mort, en août 2012, qu’il est tombé malade quelques jours après son retour à la maison. Lovell écrit également que des agents des services de renseignements britanniques, en d’autres mots le Secret Intelligence Service (SIS), ou MI6, présents lors de son débreffage, pensent que le gouvernement soviétique a tenté, sans succès apparemment, d’effacer tout souvenir de son temps près de diverses installations secrètes, après son refus de trahir son pays. Pensez-vous que le gouvernement russe serait disposé à fournir à votre humble serviteur des informations sur ces allégations?
Et oui, le susmentionné Bond travaille probablement pour le SIS.
Et vous pensiez que l’astrophysique est ennuyeuse, bnj(f) mfdusjdf pv mfdufs?
Qu’avez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur (clin d’œil), vous ne savez pas ce que signifie bnj(f) mfdusjdf pv mfdufs? Allez, ami(e) lectrice ou lecteur (dmjo e’pfjm), utilisez votre cocologie.
À plus.
L’auteur de ces lignes souhaite remercier toutes les personnes qui ont fourni des commentaires. Toute erreur ou absence de compassion contenue dans cet article est de ma faute, pas la leur.