Alors que le monde, euh, alors que la roue tourne; Ou, Comment / pourquoi le SS Klondike, un cargo fluvial à roue arrière brièvement utilisé pour des croisières fluviales, est devenu un des 1 004 lieux historiques nationaux de Parcs Canada, partie 3
Bienvenue à nouveau, ami(e) lectrice ou lecteur, et… Je sais, je sais. J’ai promis il y a quelques lunes de m’efforcer d’être bref. C’est juste que cette histoire du SS Klondike, un bateau fluvial à roue arrière transportant des marchandises, un bateau de croisière fluvial et un lieu historique national, est vraiment très intéressante. Et je vous vois hocher la tête en signe d’accord. Si, si, vous l’avez fait. Ne le niez pas.
Quoi qu’il en soit, en novembre 1959, des rumeurs, des rumeurs exactes en fait, circulent à l’effet que le ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles du Canada accepte d’assumer la responsabilité pour pas moins de 4 des vieux bateaux fluviaux à roue arrière autrefois exploités sur le fleuve Yukon par British Yukon Navigation Company Limited. Les dits bateaux fluviaux deviendraient des attractions touristiques. De fait, le ministre des Affaires du Nord et des Ressources naturelles, Francis Alvin George Hamilton, indique qu’un des navires serait restauré et transformé en musée, ajoutant qu’il serait heureux si des intérêts financiers achetaient un autre navire pour l’utiliser comme bateau de croisière sur le fleuve Yukon, entre deux municipalités du Territoire du Yukon, Whitehorse et Carmacks.
Au risque de paraître impertinent, les protestations des habitants de Whiskey Flats, le quartier pauvre où doit se rendre le SS Klondike, des gens des Premières Nations dans la plupart des cas, ne sont pas entendues lorsque le dit quartier est repris par la ville de Whitehorse (et le gouvernement fédéral?) entre 1962 et 1967 et, pour une grande partie, passé au bulldozer. Ces habitants n’ont d’autre choix que de déménager, ou d’être déplacés, sur des parcelles de terrain qui ne sont pas toujours convenables.
Si votre humble serviteur peux se permettre de citer, hors contexte, une phrase tirée du grand roman Allah n’est pas obligé, publié en 2000 par le grand écrivain et athlète ivoirien Ahmadou Kourouma, il n’y a pas de justice sur cette terre pour le pauvre. Et s’il vous arrive d’être pauvre et autochtone, il y a de fortes chances que vous finissiez fédéralement, municipalement, provincialement et territorialement foutu(e), mais revenons à notre histoire.
En juin 1964, 3 des 4 bateaux fluviaux à roue arrière pour lesquels le ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles accepte d’assumer la responsabilité sont toujours sur les rives du fleuve Yukon et… Trois, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur perplexe? Oui, trois. Voyez-vous, le SS Keno navigue de Whitehorse à Dawson City, Territoire du Yukon, à la fin d’août 1960, où il est soigneusement sorti du fleuve Yukon. Le SS Keno, un bateau fluvial à roue arrière construit à ce qui est alors White Horse en 1922, est désigné lieu historique national en mai 1962. Il est encore parmi nous en mai 2023. Vous pouvez le visiter si vous le souhaitez, à condition de vous présenter entre les mois de mai et septembre.
Qu’en est-il du SS Klondike, demandez-vous? Ce bateau fluvial est après tout au cœur de ce numéro de notre époustouflant blogue / bulletin / machin. Eh bien, sa présence continue sur les rives du fleuve Yukon est à l’origine d’un éditorial mécontent publié en juin 1964 par Whitehorse Star, le seul journal de… Whitehorse. La rumeur dit qu’il serait déplacé vers sa dernière demeure, à Whiskey Flats, vers 1967. Le problème avec cette date fort fort lointaine (Bonjour, Shrek! Bonjour, princesse Fiona!) est que, en hiver, des sans-abri campent sous ou à l’intérieur d’un ou de quelques-uns des vieux bateaux fluviaux. Naturellement, certains d’entre eux allument des feux pour se réchauffer. À ce risque d’incendie accidentel, il faut ajouter le fait qu’un petit incendie a été allumé très récemment et délibérément dans un des bateaux fluviaux. Ce feu est rapidement éteint.
Dans l’ensemble, le ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles et sa Commission des lieux et monuments historiques du Canada ont beaucoup de chance qu’aucun des vieux bateaux fluviaux n’ait brûlé. Il faut agir en 1964, conclut l’éditorial, avant qu’un désastre ne se produise.
Cette frustration est pleinement visible en août 1964 lorsque le ministre des Affaires du Nord et des Ressources naturelles, Arthur Laing, visite Whitehorse. Quelle forme cette frustration prend-elle, demandez-vous? Eh bien, Laing et son entourage peuvent difficilement manquer le grand panneau placé sur le SS Klondike qui dit, et je cite, en traduction, « S’il te plaît Arthur, emmène-moi dans mon nouveau foyer. »
Au début de 1965, le commissaire du Yukon, Gordon Robertson Cameron, déclare qu’un bateau fluvial, soit le SS Klondike, soit le SS Casca légèrement plus petit, serait déplacé dans un parc au printemps de la même année. Ce navire serait restauré par la suite.
En mars, aucun des vieux bateaux fluviaux n’a bougé. De fait, aucun signe de mouvement n’est prévu, et le niveau de frustration au sein de certains cercles de Whitehorse, y compris la Whitehorse Chamber of Commerce, augmente. L’éditorialiste du Whitehorse Star peut aussi être compté parmi ces individus frustrés.
Franchement, les dits individus ne se soucient pas de savoir lequel des deux bateaux fluviaux serait déplacé. Ils veulent seulement que le ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles et sa Commission des lieux et monuments historiques du Canada se réveillent et fassent quelque chose.
La légende de la (prophétique?) caricature éditoriale suivante, ici traduite, relaie une partie de la frustration ressentie dans certains cercles de Whitehorse face à la passivité du ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles et de sa Commission des lieux et monuments historiques du Canada : « … Et d’ici samedi nous pourrons le faire flotter dans la rue principale. »
Une caricature éditoriale qui relaie une partie de la frustration ressentie, au début de 1966, dans certains cercles de Whitehorse face à la passivité du ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles et de sa Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Anon., « –. » Whitehorse Star, 11 mars 1965, 6.
Le ministère se réveille finalement fin août, avec une annonce début septembre à l’effet que le SS Klondike serait déplacé vers un site à Whiskey Flats, juste au sud du pont Robert Campbell, afin de devenir un lieu historique national. Une somme d’argent considérable serait dépensée pour restaurer le navire et créer un musée des transports du Nord à l’intérieur de sa coque.
Fait intéressant, les conditions de l’offre préparée par le ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles et certains problèmes à la fin décembre 1965 suggèrent apparemment que le déménagement du SS Klondike aurait lieu en hiver ou au tout début du printemps. Ce plan passe toutefois rapidement par la fenêtre.
Voyez-vous, la décision du ministère de déplacer le navire ne passe pas inaperçue. Réalisant que le déménagement auquel elle ne s’attendait pas pourrait effectivement avoir lieu, la Yukon Historical Society s’oppose publiquement au dit déménagement dans un bulletin d’information, et ce fin février ou début mars 1966.
La Yukon Historical Society déclare que le SS Klondike devrait rester là où il se trouve, au chantier naval de la défunte British Yukon Navigation, avec les deux autres bateaux fluviaux à roue arrière acceptés par le ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles qui s’y trouvent encore, les SS Casca et SS Whitehorse. Ce chantier naval mérite bien d’être préservé, du moins en partie. « Pourquoi le moins intéressant des trois bateaux à roue arrière devrait-il attirer toute l’attention, » demande la société. De fait, elle craint / allègue que le déménagement prévu prévoit la destruction des SS Casca et SS Whitehorse.
Le bulletin de la Yukon Historical Society ne passe pas inaperçu. Il surprend apparemment, et pas dans le bon sens, les personnes qui favorisent le déménagement, y compris la direction du susmentionné Whitehorse Star, qui craint que la division au sein de la population de Whitehorse ne fasse échouer le déménagement du SS Klondike.
Lors d’une réunion spéciale demandée par la Yukon Historical Society et tenue au début de mars, la Whitehorse Chamber of Commerce refuse poliment d’appuyer ses efforts pour retarder le déménagement du navire. Elle appuierait toutefois tout effort visant à préserver les SS Casca et SS Whitehorse. En retour, la société indique qu’elle ne s’opposerait pas au déménagement du SS Klondike si quelqu’un garantissait que les deux autres bateaux fluviaux à roue arrière ne seraient pas détruits.
Quelques jours plus tard, Laing indique qu’aucune décision sur le déplacement du SS Klondike ne serait prise avant deux semaines. À ce moment-là, soit vers la fin mars, le ministre des Affaires du Nord et des Ressources naturelles serait à Whitehorse pour participer à la seconde Northern Resources Conference tenue dans cette ville au fil des ans. La présence de Laing à Whitehorse lui permettrait de se faire une idée plus précise des enjeux entourant le déménagement du SS Klondike.
Les inquiétudes / craintes exprimées par les promoteurs du déménagement se confirment lorsque, à la mi-mars, après avoir pris en considération un mémoire soumis par la Yukon Historical Society, le Council of the Yukon Territory adopte une motion, par un vote de 3 contre 2, demandant à Laing de reconsidérer le déménagement du SS Klondike. Les membres du conseil qui ont voté contre la motion sont contrariés, voire indignés par le fait que la Whitehorse Chamber of Commerce n’a pas eu la chance de présenter son point de vue. De fait, il est prétendument conseillé à la dite chambre de ne pas soumettre le mémoire qu’elle avait préparé. On croit rêver.
La direction du Whitehorse Star désapprouve totalement la position prise par la Yukon Historical Society. Un site industriel comme celui entourant les bateaux fluviaux à roue arrière n’est pas un endroit pour une attraction touristique. Un éditorial de mars 1966 du journal mérite ici d’être cité, en traduction, ne serait-ce qu’en partie :
Si la société historique veut un train en marche où monter, si elle est si profondément préoccupée par nos ressources historiques, pourquoi reste-t-elle silencieuse pendant que Edmonton part avec non seulement un bateau fluvial, mais tout le thème du Klondike?
Pourquoi ne proteste-t-elle pas auprès de John Fisher d’Expo 67 que Edmonton n’a pas droit à un bâtiment permanent du Klondike à l’Exposition du centenaire? C’en est un qu’ils peuvent vraiment se mettre sous la dent!
À titre d’information, John Wiggins « Mr. Canada » Fisher est le commissaire de la Commission canadienne du centenaire, l’organisme créée en janvier 1963 pour faire en sorte que le centenaire du Canada, en 1967, soit célébré partout au pays.
Pourquoi l’éditorialiste se fâche-t-il contre Edmonton, Alberta, demandez-vous, placide ami(e) lectrice ou lecteur? Eh bien, voyez-vous, en mars 1966, le Edmonton City Council commence à examiner la possibilité de financer la construction d’un pavillon du Klondike sur le site de l’Exposition internationale et universelle de Montréal, ou Expo 67, qui doit avoir lieu du d’avril à octobre 1967, à… Montréal, Québec, une incroyaaable exposition universelle mentionnée dans quelques / plusieurs numéros de notre formidable blogue / bulletin / machin depuis novembre 2020.
Beaucoup de gens au Yukon sont scandalisés, avec raison, par ce qu’ils considèrent comme étant une tentative éhontée de voler leur histoire. De nombreux individus et groupes passent à l’action. Laing lui-même les soutient, reprochant au Goliath edmontonien de tenter d’usurper une partie de l’histoire du David yukonais.
À la fin avril, une délégation du Council of the Yukon Territory rencontre des représentants d’Expo 67 à Montréal et reçoit apparemment une sorte d’assurance que le pavillon du Klondike de Edmonton ne verrait jamais le jour. En fin de compte, il ne le voit pas. Il y aurait cependant une zone connue sous le nom de Fort Edmonton / La terre des Pionniers. Celle-ci se trouve à La Ronde, le vaste parc d’attraction de l’exposition.
Le Fort Edmonton existe encore sous une certaine forme au moins jusqu’au milieu des années 2010. La Pitoune, un célèbre manège qui s’y trouve, demeure en activité jusqu’à la fin de la saison 2016, mais je digresse.
Soit dit en passant, saviez-vous que La Pitoune fait partie des quelque 70 manèges de type glissoire hydraulique livrés entre 1964 et 2001 par un des fabricants de manèges les plus célèbres de cette époque, une firme américaine du nom de Arrow Development Company Incorporated, et ses successeures, Arrow Huss Incorporated et Arrow Dynamics Incorporated?
En fin de compte, encore, les lamentations de dernière minute de la Yukon Historical Society ne sabordent pas le déménagement du SS Klondike. Mieux encore, le ministère des Affaires du Nord et des Ressources naturelles indique que les SS Casca et SS Whitehorse seraient préservés jusqu’à ce qu’un meilleur emplacement soit trouvé pour eux. Remarquez, il est possible, je répète possible, que le ministère rende la propriété de ces vieux bateaux fluviaux à roue arrière à leur ancien propriétaire, White Pass & Yukon Corporation de Vancouver, Colombie-Britannique.
Le grand déménagement du SS Klondike commence le 21 juin 1966, je pense. Et oui, le dit déménagement a lieu dans les rues de Whitehorse, jusqu’à Whiskey Flats. Je ne plaisante pas. Alors que des centaines de résidentes et résidents locales / locaux regardent avec étonnement – et prennent la première d’innombrables photographies et films de famille. Et voici la preuve. Euh, une seconde preuve en fait, étant donné que la photographie au début de cette troisième partie de notre article sur le SS Klondike montre également une étape du voyage du vieux bateau fluvial à roue arrière à travers Whitehorse.
Le bateau fluvial à roue arrière SS Klondike à une étape relativement avancée de son voyage vers Whiskey Flats South. Anonyme, « –. » Whitehorse Star, 30 juin 1966, 1.
L’individu en charge du déménagement, Charles « Chuck » Morgan, garde un œil attentif pendant que son équipe déplace avec précaution le bateau fluvial à roue arrière de 64 mètres (210 pieds) de long, qui pèse plusieurs centaines de tonnes, sur un berceau de poutres / traverses en acier qui font initialement partie du pont de la rivière de la Paix, non loin de Fort Saint John, Colombie-Britannique, un pont qui s’était partiellement effondré en octobre 1957 avant d’être démoli et remplacé.
La dite équipe place ensuite de grandes planches / poutres en bois devant le navire. Elle fixe également de lourds câbles d’acier au SS Klondike. Ces câbles sont alors attachés aux (2 à 4?) puissants bulldozers qui tirent lentement le navire dans son berceau. Un chariot élévateur mécanique se tient prêt à ramasser les planches de bois laissées par le SS Klondike qui se déplace lentement au-dessus d’elles et remet les dites planches devant l’étrange cortège.
Ai-je mentionné qu’environ 8 tonnes métriques (environ 8 tonnes impériales / environ 9 tonnes américaines) de flocons de savon légèrement humidifiés sont étalées sur les planches de bois pour faciliter le mouvement atrocement lent du dit cortège? Je ne plaisante pas.
Dois-je ajouter que bon nombre des bonnes gens de Whitehorse espèrent que la ville ne serait pas inondée par la pluie pendant plusieurs jours? Remarquez, certains jeunes espiègles peuvent espérer qu’un tel déluge se produirait. Après tout, autant de savon aurait créé une énorme quantité de mousse de savon, mais je digresse. Avec jubilation, je l’admets. Votre humble serviteur, après tout, se sent (se comporte?) parfois comme un gamin retraité. (Bonjour, EP!)
Et oui, plusieurs lignes électriques et téléphoniques doivent être retirées temporairement alors que le SS Klondike traverse majestueusement Whitehorse.
Le vieux bateau fluvial à roue arrière / bateau de croisière atteint sa dernière demeure, au-dessus de la rive du fleuve Yukon, le… 16 juillet. Je ne plaisante pas. Le trajet effectué sur une distance inférieure à 2 kilomètres (moins de 1.25 mile) dure apparemment environ 26 jours. Le site en question se trouve au sud du pont Robert Campbell, là où se trouvait la moitié sud de Whiskey Flats.
Qu’en est-il de la moitié nord de Whiskey Flats, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur préoccupé(e)? Eh bien, White Pass & Yukon Railway fait don d’un terrain qu’elle possède là-bas, au nord du pont, à la ville de Whitehorse. À un moment donné après le déménagement du SS Klondike, la section de Whitehorse de la gigantesque organisation de services américaine Rotary International Incorporated reçoit la permission de poursuivre un projet qu’elle avait proposé. Un parc est donc créé, un parc qui s’appellerait… Rotary Park. Le dit parc est apparemment ouvert au public en 1970.
Le 16 juillet 1966, ou est-ce deux jours plus tard, le maire impressionné et reconnaissant de Whitehorse, Howard W. Firth, offre à Morgan une reproduction miniature du S.S. Klondike, en or rien de moins.
Le SS Klondike est formellement reconnu comme étant un lieu historique national en juin 1967.
Le second et dernier déménagement du SS Klondike. Anon., « –. » Whitehorse Star, 10 avril 1974, 1.
En avril 1974, le SS Klondike quitte sa dernière demeure pour une nouvelle, plus près du fleuve Yukon, qui offre un cadre plus authentique. Malgré quelques dommages à une des poutres de support de sa roue arrière, le navire accueille des visiteuses et visiteurs au plus tard en juin.
Peu de temps après, une équipe d’historiens, conservateurs et restaurateurs commence à travailler à la transformation du SS Klondike en musée. Elle acquiert, conserve et restaure un grand nombre d’artefacts et commande un grand nombre de reproductions. Elle rassemble un grand nombre de photographies et documents historiques. Elle interroge également un grand nombre de personnes, y compris des anciens membres d’équipage. Des milliers d’artefacts, photographies et reproductions sont placées sur des panneaux et dans des vitrines à bord du SS Klondike au printemps et au tout, tout début de l’été 1981.
Votre humble serviteur a inséré les mots tout, tout début de l’été car des décennies d’expérience dans le domaine des musées me disent que, trop souvent, les grosses légumes des musées sous-estiment le temps nécessaire à la préparation d’une exposition. (Bonjour, Z, Y, X et bien d’autres grosses légumes!) À plus d’une occasion, les membres d’une équipe d’exposition sortent d’une aire d’exposition après avoir nettoyé les vitrines au moment précis où un fier directeur général accueille divers dignitaires avant d’entrer dans la dite aire d’exposition, mais je digresse. (Bonjour, SB, EG, EP et bien d’autres personnes!)
La cérémonie d’inauguration du SS Klondike entièrement rénové a lieu le 1er juillet 1981. Le navire a été ramené à l’état où il était entre 1937 et 1943.
Quelques anciens membres d’équipage du SS Klondike sont présents ce jour-là, y compris son capitaine pendant ses jours de croisière de 1954-55, William J. « Bill » Bromley. C’est un beau geste, si je l’affirme moi-même.
Comme l’espèrent les promoteurs du déménagement, SS Klondike devient une attraction touristique majeure, ce qui est bien compte tenu des énormes sommes d’argent dépensées au cours des 40+ dernières années pour le garder aussi impeccable que possible. Il sera ainsi impossible de visiter le navire durant la saison 2023 en raison des travaux de restauration en cours.
Pourquoi est-ce ainsi, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur perplexe? Voyez-vous, avoir des centaines de milliers de personnes marchant sur les ponts du SS Klondike pendant des années et des années met beaucoup de tension sur sa structure. Ajoutez à cela le vent, la pluie, la neige, la lumière du soleil, la grêle, les déjections d’oiseaux et les Homo sapiens idiotiques qui croient que les barrières et les panneaux « Veuillez ne pas toucher » ne s’appliquent pas à eux, ou à leur marmots, et vous avez la recette d’une grave détérioration.
Vous pourriez être surpris(e) / choqué(e), ou pas, d’apprendre que l’introduction de clôtures et / ou aiguillons à bovins électriques sur des planchers de musées a été suggérée au moins une fois en ma présence au cours des dernières décennies, je pense, sarcastiquement bien sûr, mais je digresse.
À la fin des années 1990, il y a tellement de fuites que des feuilles de plastique sont placées sur la literie et les artefacts dans de nombreuses cabines du SS Klondike. Des seaux doivent également être utilisés. Comme vous pouvez l’imaginer, toute cette eau affecte l’intégrité de la coque. Certaines des poutres en bois sont devenues si molles qu’il est possible d’y enfoncer un tournevis. Selon certains, la section avant du SS Klondike est sur le point de s’effondrer.
Un projet de restauration massif commence en 1999. Il durera environ 6 ans. Le plan est de conserver autant que possible la structure en bois d’origine. Malgré tout, une bonne partie des bordés et membrures de la coque, ainsi qu’une bonne partie du pontage, doivent être remplacées. La roue arrière elle-même est reconstruite. L’équipe profite de l’occasion offerte par le projet de restauration pour installer un système de gicleurs secs à bord du SS Klondike.
Un système de gicleurs, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur concerné(e)? Quelque chose de mal s’est-il passé? Eh bien, en juin 1974, les inquiétudes exprimées à plusieurs reprises par plusieurs personnes s’avèrent trop vraies. Les deux vieux bateaux fluviaux à roue arrière entreposés sur les rives du fleuve Yukon, les SS Casca et SS Whitehorse, prennent feu. Des centaines de personnes se rassemblent rapidement sur le site. Quelques / plusieurs d’entre eux et elles ont les larmes aux yeux. Les deux navires sont détruits.
Personne n’est blessé dans l’incendie mais 3 jeunes personnes qui avaient passé la nuit avant l’incendie sur le SS Casca, où le dit incendie se déclare, et avaient dû être secourues par les pompiers, sont brièvement détenues. Ces jeunes personnes se retrouvent bientôt au point de réception d’une quantité surprenante et inquiétante de venin.
Et ainsi cette histoire se termine. Euh, eh bien, en fait, la saga du SS Klondike est loin d’être terminée. Ce lieu historique national continuera de ravir d’innombrables personnes du monde entier pendant des décennies.
L’auteur de ces lignes souhaite remercier toutes les personnes qui ont fourni des informations. Toute erreur contenue dans cet article est de ma faute, pas de la leur.