L’imagination est le plus haut cerf-volant que l’on puisse faire voler : La vie et l’époque d’un maître du vent, Domina Cléophas Jalbert, Partie 2
Nǐ hǎo, ami(e) lectrice ou lecteur, bonjour.
Mais qu’est-ce qu’un parachute-voile? Pour vous souvenez de le manière que prend fin la première partie de cet article, n’est-ce pas? Soupir. Pour faire court, un parachute-voile est un parachute dont la voilure, en tissu, rectangulaire dans la plupart des cas, comporte 2 surfaces reliées par des cloisons en tissu. L’air qui circule entre les surfaces et les cloisons d’un parachute-voile en vol le garde bien gonflé.
Un parachute-voile peut être empaqueté et déployé comme un parachute conventionnel. À la différence d’un tel parachute, toutefois, il peut planer sous contrôle sur d’assez longues distances. Pour chaque mètre, ou pied, d’altitude perdue en cours de descente, un parachute-voile typique peut parcourir une distance horizontale d’environ 3 mètres, ou pieds.
Soucieux de perfectionner son invention, Domina Cléophas Jalbert rend visite à John Dudley Nicolaides, un professeur au Department of Aerospace and Mechanical Engineering à la University of Notre Dame, l’institution même où John Smith, un des 2 assassins professionnels du long métrage M. et Mme Smith / Mr. and Mrs. Smith, un film d’action de 2005, décroche un baccalauréat en histoire de l’art.
Comme vous le savez fort bien, John Smith, M. et Mme Smith / Mr. and Mrs. Smith et la University of Notre Dame sont mentionné(e)s dans un numéro de février 2020 de notre blogue / bulletin / machin.
Initialement sceptique / incrédule face à ce que plusieurs personnes traitent de « matelas (pneumatiques) volants, » Nicolaides ne tarde pas à réaliser à quel point le parachute-voile est une invention révolutionnaire.
De fait, dès 1965 peut-être, le United States Weather Bureau fait appel à au moins un parachute-voile pour recueillir des données dans le cadre de travaux sur les interactions entre la mer et l’atmosphère réalisés dans la région de Miami, Floride.
En 1967, la United States Army publie 2 demandes pour des systèmes de largage de précision tous temps radiocommandés (automatiquement ou manuellement) capables de livrer des charges allant jusqu’à 900 et 225 kilogrammes (2 000 et 500 livres). Les premiers essais de 2 systèmes faisant appel à un parachute-voile se tiennent fin avril et début mai 1968, mais seul l’un d’entre eux (le plus petit?) a une capacité d’atterrissage autonome. Ces 2 systèmes étant réussis, ils sont peut-être produits en quantité limitée.
Ces systèmes de largage de précision sont selon toute vraisemblance les ancêtres des nombreux systèmes de largage de précision conçus et / ou produits en série de par le monde depuis les années 1980.
Cela étant dit (tapé?), Jalbert ne semble pas avoir obtenu le moindre sou des firmes impliquées dans ce type de production avant tout militaire.
Parmi les nombreux systèmes de largage de précision conçus et / ou produits en série de par le monde depuis les années 1980, il suffit de songer au Sherpa, conçu et produit par MMIST Incorporated (MMIST = Mist Mobility Integrated Systems Technology) de Ottawa, Ontario. Ce système de largage de précision est disponible en différentes tailles, capable de supporter des charges allant de 45 à 4 550 kilogrammes (de 100 à 10 000 livres).
Comme c’est souvent le cas pour des technologies destinées à des utilisations militaires sensibles, l’histoire de Sherpa commence à une date malheureusement indéterminée au cours des années 1990.
Cela étant dit (tapé?), MMIST est la première firme à obtenir un contrat dans le cadre du programme Joint Precision Airdrop System (JPADS) de la United States Air Force et de la United States Army. En 2001, le United States Marine Corps (USMC) achète 5 Sherpa pour évaluation. Les forces armées américaines considèrent apparemment le Sherpa comme un bouche-trou qui leur permettrait d’affiner le concept du JPADS.
Au printemps 2004, le USMC décide de tester le Sherpa dans un environnement de combat. La version choisie, peut-être la plus grande disponible, peut supporter une charges de près de 550 kilogrammes (1 200 livres) – environ 45% de moins qu’une charge de parachute typique. Le USMC accepte cette limitation parce qu’il veut et / ou doit tester un système de largage de précision qui fonctionne vraiment le plus rapidement possible. Deux Sherpas sont donc expédiés en Irak. Leur première utilisation opérationnelle a lieu en août 2004. Il s’agit de la toute première utilisation d’un système de largage de précision guidé par un système de positionnement par satellite dans un environnement de combat. Le Sherpa se révèle très efficace. Vingt autres sont rapidement acquis. Au moins 10 vont en Irak. Il est possible que les forces armées américaines signent par la suite des contrats supplémentaires avec MMIST.
Vers mars 2007, MMIST participe à des essais qui se déroulent au champ de tir aérien situé à l’intérieur de la Base des Forces canadiennes de Cold Lake, Alberta. À cette époque, les Forces canadiennes envisagent sérieusement la possibilité d’acquérir un Système canadien interarmées de livraison par air de précision capable de supporter une charge pouvant atteindre 1 000 kilogrammes (2 200 livres), vraisemblablement pour une utilisation en Afghanistan. Il est en fait possible que quelques Sherpa sont utilisés dans ce pays par des unités des forces spéciales canadiennes.
Au fil des ans, MMIST vend son Sherpa aux forces armées de plus de 25 pays d’Amérique, d’Asie et d’Europe. Ce système de largage de précision canadien compte également un certain nombre d’utilisations civiles. Le Sherpa est un des systèmes de largage de précision les plus utilisés au monde.
Si votre humble serviteur peut se permettre un commentaire, l’acquisition d’un Sherpa (un prototype peut-être?) par le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario, mérite d’être envisagée, mais je digresse – et je risque de m’attirer les foudres de collègues.
Sachant fort bien à quel de nombreux enfants aiment faire voler des cerfs-volants, Jalbert commercialise le Kytfoil au plus tard vers la fin de l’hiver 1970-71. Votre humble serviteur pense qu’il s’agit d’un parachute-voile.
Avec votre permission, je mentionnerai au passage que Jalbert donne un coup de main à une équipe du Edmonds Community College de Seattle, Washington, qui, en octobre 1980, fait monter un hénaurme parachute-voile jusqu’à une altitude d’environ 90 mètres (300 pieds). Le dit parachute-voile devient alors le plus gros cerf-volant au monde capable de voler – et il était vraiment très gros (environ 15.8 x 21.3 mètres et environ 180 kilogrammes / environ 52 x 70 pieds et environ 400 livres). Croiriez-vous que l’ancre de ce colosse est un camion qui transporte environ 20 400 kilogrammes (environ 45 000 livres) de gravier?
En 1986, la Parachute Industry Association, une organisation internationale basée aux États-Unis, remet un prix à Jalbert pour avoir inventé le parachute-voile.
Cette même année, Jalbert met au point une version améliorée du foc-ballon, ou spinnaker, un type de voile utilisé par tous les voiliers de course. Surnommé Dolly en l’honneur de Dolly Rebecca Parton, une actrice / auteure / chanteuse / compositrice / productrice américaine bien connue à la poitrine, disons, généreuse, le dit foc-ballon passe à un cheveu, on dit (tape?), d’être utilisé par l’équipage du voilier américain Stars and Stripes dans l’édition 1987 de la America’s Cup, la plus importante compétition de voiliers au monde. Votre humble serviteur a l’impression que ce foc-ballon ne connaît pas de succès commercial.
Un autre foc-ballon mis à l’essai fin 1972, début 1973, le Super-Chute, ne semble pas connaître davantage de succès.
En 1988, Jalbert vend les droits d’utilisation de son nom en conjonction avec des parachutes-voiles au plus important fabricant de cerfs-volants au monde, la firme américaine Gayla Industries Incorporated.
Cette même année, Jalbert entend parler du vol en parachute-voile, un sport connu sous le nom de parapente, par le biais de journalistes européens qui lui rendent visite et lui paient leur respect. Réalisant la popularité croissante de ce nouveau sport, il est tout simplement ravi.
Jalbert meurt en juin 1991, aux États-Unis, à l’âge de 86 ans.
Sans lui, le parachutisme ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui, en 2020. Des sports tels que le vol en parachute-voile ou en paramoteur n’existeraient pas et personne ne pourrait s’éclater sur un char à voile ou une planche nautique aérotractée.
Croiriez-vous que, depuis près de 20 ans au moins, des ingénieurs se penchent sur des systèmes de propulsion auxiliaires de navires qui font appel à des parachutes-voiles?
En 2001, la National Aeronautics and Space Administration fait appel au plus grand parachute-voile au monde (environ 700 mètres carrés / environ 7 500 pieds carrés) pour faire atterrir un X-38, un modèle à l’échelle 4:5 d’un véhicule de secours d’équipage, ou Crew Rescue Vehicle (CRV), destiné à être amarré en permanence sur la International Space Station, un habitat spatial mentionné à quelques reprises dans notre blogue / bulletin / machine depuis juillet 2018. Des coupures budgétaires entraînent l’abandon du CRV en avril 2002 avant qu’un prototype ne soit complété.
Le X-38 semble être conçu par un regroupement d’organismes connu sous le nom de NASA / DLR / ESA-Dassault Aviation Integrated Aerodynamic and Aerothermodynamic Activities.
Les sigles DLR et ESA représentent 2 organismes gouvernementaux, le Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt, ou centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique, et la European Space Agency, ou Agence spatiale européenne. Dassault Aviation Société anonyme, finalement, est un avionneur français bien connu.
Avant que je ne l’oublie, les quelques X-38 fabriqués sortent des ateliers de Scaled Composites Limited Liability Company, une firme mentionnée dans un autre numéro de mai 2020 de notre vous savez quoi.
En septembre 2019, la Fédération aéronautique internationale, l’organisation mondiale basée à Lausanne, Suisse, responsable de l’enregistrement de tous les types de records liés à l’aviation mentionnée plusieurs fois dans notre vous savez tristement quoi depuis janvier 2018, octroie sa Médaille d’or de l’Air à Jalbert, à titre posthume, pour l’invention du parachute-voile.
Et non, ami(e) lectrice ou lecteur, la phrase au début du titre de cet article n’est pas une citation de Jalbert. C’est une des grandes étoiles du cinéma américain qui la prononce, en anglais évidemment, plus spécifiquement Lauren Bacall, née Betty Joan Perske.
Prenez soin de vous, ami(e) lectrice ou lecteur.