Prenez une de ces pilules et vos entrailles m’appelleront en matinée : La saga digestive de… la pilule radio
Ave amice, scribiti te salutant. Sachant à quel point vous aimez la science, la technologie, l’innovation, les piña coladas et être pris(e) sous la pluie, votre humble serviteur aimerait attirer votre attention sur une pilule. Pas n’importe quelle pilule, attention. Nenni. Une pilule de haute technologie. Une pilule radio. Ooooh. Brillante. Jusqu’à ce qu’elle sorte, c’est-à-dire. Désolé, désolé.
On peut dire que notre histoire commence avec l’humoriste / chroniqueur / acteur américain Robert Charles Benchley. La première mention que votre humble serviteur a pu trouver pour With gun and Camera Through the Alimentary Canal de Benchley apparaît en septembre 1924. Ceci étant dit (tapé?), cette hilarante présentation / conférence est peut-être plus ancienne que cela. Et oui, Benchley est en effet le grand-père de Peter Bradford Benchley, l’auteur du best-seller et roman cauchemardesque de 1974 Jaws, en français Les dents de la mer.
L’architecte / auteur / journaliste / parodiste américain George Shepard Chappell emprunte les mots de cape et d’épée de Benchley pour le titre d’un livre publié en 1930, Through the Alimentary Canal with Gun and Camera, a Fascinating Trip to the Interior. Benchley écrit l’introduction du livre, soit dit en passant.
Through the Alimentary Canal with Gun and Camera, a Fascinating Trip to the Interior était / est un superbe exemple d’un type de littérature presque éteint de nos jours, l’article non factuel, qui est autrefois un des piliers des magazines de science-fiction américains. Qu’est-ce qu’un article non factuel, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur perplexe? Et bien, c’est une histoire scientifique à dormir debout, racontée avec un visage aussi droit que l’épine dorsale d’un officier de Starfleet, et, espérons-le, pleine d’humour sournois et pince-sans-rire.
Un exemple classique d’un article de science-fiction non factuel serait « The Endochronic Properties of Resublimated Thiotimoline, » un texte turgescent regorgeant de citations, diagrammes, graphiques et tableaux par l’écrivain et chimiste de science-fiction en herbe russo-américain Isaac Asimov, né Isaak Yudovitch Azimov, publié dans le numéro de mars 1948 du célèbre mensuel américain Astounding Science Fiction.
La thiotimoline, comme vous le savez sans doute, ami(e) lectrice ou lecteur averti(e) scientifiquement, est une molécule organique soluble dans l’eau qui se dissout dans l’eau jusqu’à 1.12 seconde avant d’entrer en contact avec ce fluide. Plutôt cool, hein?
Asimov est très inquiet lorsqu’il s’est rend compte que son article non factuel est publié sous son nom plutôt que sous le pseudonyme qu’il avait demandé. Voyez-vous, il craint que les personnes qui examinent la thèse de doctorat en chimie qu’il s’apprête à soutenir ne soient pas amusées par ses activités littéraires. En fin de compte, l’examen se déroule comme Asimov l’espère, jusqu’à leur dernière question, qui porte sur… la thiotimoline. Sous le choc, Asimov éclate de rire, comme tout le monde dans la salle, mais revenons à Through the Alimentary Canal with Gun and Camera, a Fascinating Trip to the Interior.
Comme vous l’avez peut-être deviné maintenant, j’espère, nous avons affaire ici à un récit de voyage, une sorte de safari, un cousin plus âgé de Le Voyage fantastique en quelque sorte. Vous vous souviendrez bien sûr que ce film d’aventure de science-fiction américain de 1966 décrit comment un petit sous-marin de recherche et un quintet d’Américaine et Américains sont réduits à une taille microscopique et injectés dans le système circulatoire d’un scientifique blessé pour éliminer un caillot cérébral qui menace de mettre fin à sa vie. Je ne plaisante pas. J’ai vu le film il y a très trèèès longtemps et les scènes dont je me souviens ont tendance à impliquer une actrice américain, Jo Raquel Tejada, mieux connue sous le nom de Raquel Welch, mais je digresse.
De même, Through the Alimentary Canal with Gun and Camera, a Fascinating Trip to the Interior décrit le voyage de tout petits humains à l’intérieur d’un corps humain. Cette fois-là, cependant, le quatuor américain est composé d’explorateurs déterminés à explorer, euh, l’intérieur du corps d’un Homo sapiens mâle (allemand?). Comment les dits explorateurs entrent à l’intérieur de cet humain mâle, avec un bateau portable remarquez, n’est pas expliqué. Ceci étant dit (tapé?), ces voyageurs intrépides ne sont apparemment pas les premiers à visiter les confins d’un corps humain. Nenni. En traduction : « Ce que nous appelons la ‘chair de poule’ qui monte et descend nos épines dorsales est causée par des grimpeurs actifs de l’intérieur qui montent et descendent le long de notre poutre faîtière squelettique. » Qui aurait cru?
Alors que les titres des chapitres, en traduction, sont plutôt mignons (« Je m’attaque à l’aorte » et « Les sources de la bile, » pas du Nil, de la bile, par exemple), les légendes des illustrations créées par le célèbre dessinateur américain Otto Soglow sont passablement plus intéressantes. Quelques exemples, en traduction, devraient suffire :
« Je descends mon premier phagocyte »
« Chercher de l’or dans les Montagnes molaires »
« Traquer la grande frousse dans les forêts de la Région lombaire. »
Comment nos voyageurs intrépides prévoient de quitter leur hôte n’est pas clair, du moins pour moi. Certaines sources mentionnent un… orteil, un itinéraire qui est peut-être choisi par Chappell, ou imposé par son éditeur, afin de contourner la, euh, voie de sortie habituelle des déchets humains solides, Colon-sur-Mer. Je ne plaisante pas. Quoiqu’il en soit, nos héros sortent apparemment comme ils sont entrés, via la Caverne orale. Quelque chose à propos d’un soulèvement politique en Gastrite, causé par, qui d’autres, d’ignobles communistes, mais je digresse.
Euh, où en étions-nous? Ah oui, la pilule radio, ou endosonde / endoradiosonde – un terme plus technique.
En avril 1957, le Rockefeller Institute for Medical Research annonce le développement de la vous savez quoi. Comme on peut le constater à partir de la photographie au début de cet article, cet élément avalable de matériel médical n’est pas exactement minuscule :
diamètre : environ 10 millimètres (0.4 pouce)
longueur : près de 30 millimètres (presque 1.2 pouce).
La pilule radio est presque aussi grosse que votre petit doigt.
La dite pilule contient un émetteur radio FM, ce qui est assez impressionnant compte tenu de la technologie de l’époque. La toute petite batterie de la pilule peut le faire gazouiller pendant environ 15 heures, ce qui est un tantinet merdique, désolé, désolé, étant donné que la pilule peut prendre environ deux jours pour traverser le corps d’une patiente ou patient.
Croiriez-vous que la batterie en question est développée pendant la Seconde Guerre mondiale pour alimenter les minuscules fusées de proximité qui font automatiquement exploser des obus d’artillerie lorsque la distance à leur cible devient inférieure à une valeur prédéfinie? Produites en masse aux États-Unis, les fusées de proximité se révèlent particulièrement efficaces, et fatales, lorsqu’elles sont montées sur des obus antiaériens.
L’idée de base de la pilule radio émerge, sans jeu de mots, apparemment de l’esprit d’un gastro-entérologue américain qui se trouve être le chef de la section de gastro-entérologie d’un hôpital de la Veterans Health Administration et un professeur adjoint de médecine clinique au Cornell University Medical College.
John Thruston Farrar veut enregistrer les changements d’activité dans le tube digestif humain qui, comme vous le savez sans doute, mesure de 4.5 à 6 mètres (15 à 20 pieds) de long. Il présente son idée à un ingénieur, inventeur et pionnier de la télévision russo-américain qui se trouve être le vice-président honoraire de Radio Corporation of America (RCA). Vladimir Kosmitch Zworykin est intrigué. Il conçoit ce qui devient la pilule radio avant de confier le projet à une équipe d’ingénieurs de RCA qui construit réellement la chose.
Zworykin est apparemment impliqué avec le Rockefeller Institute for Medical Research à l’époque, en tant qu’affilié en biophysique, mais votre humble serviteur ne peut pas dire si cette implication a conduit aux ou résulte des travaux sur la pilule radio. D’une certaine manière, la porte no. 2 semble l’option la plus probable.
Votre humble serviteur ne vous ennuiera pas avec les détails techniques du fonctionnement de la pilule radio, mais… Vous souhaitez réellement savoir comment cela fonctionne? Euh, d’accord. Veuillez garder à l’esprit que je ne suis pas un ingénieur. Quoiqu’il en soit, voilà.
Comme cela a été dit (tapé?) ci-dessus, la pilule radio en forme de pilule contient un émetteur radio FM. Une extrémité de ce petit contenant en plastique résistant aux acides gastriques est recouverte d’une fine membrane en caoutchouc qui… Et oui, la membrane est également résistante aux acides. Euh, où en étais-je? Oh oui. La fine membrane de caoutchouc vibre au rythme des ondes de pression gazeuse exercées par les fluctuations du tube digestif. Le nombre de battements est faible lorsque la pilule radio atteint l’estomac, par exemple, et plus élevé lorsqu’elle pénètre dans l’intestin grêle.
Les dites vibrations sont dirigées vers un minuscule diaphragme, puis vers une bobine électrique tout aussi minuscule, puis un oscillateur toujours aussi minuscule. Le dit oscillateur, enfin, diffuse un signal radio continu mais très faible qui peut être capté par une antenne située environ 1 ou 2 mètres (quelques pieds) de la patiente ou patient. Le signal est ensuite affiché sur l’écran d’un oscilloscope où le médecin peut s’interroger sur les mystères de l’organisme humain. Une impression sur papier semble également être possible.
Le dit médecin peut suivre la position de la pilule radio chez la patiente ou patient au moyen d’un fluoroscope, c’est-à-dire un dispositif à travers lequel ce médecin peut voir la pilule se déplacer lentement en temps réel grâce aux rayons X bombardant doucement l’abdomen de la patiente ou patient.
Farrar espère que la pilule radio remplacerait les tubes producteurs de frissons, ou endoscopes, utilisés à l’époque pour compléter les examens radiographiques des patientes ou patients. À leur tour, les ingénieurs de RCA espèrent qu’une pilule radio modifiée et plus petite pourrait être utilisée par des médecins pour recueillir divers types d’informations.
Si le prototype de la pilule radio vaut aux environs de 15 000 $, les ingénieurs de RCA espèrent que la version produite en grande série ne couterait pas plus de 100 $ – plus de 1 350 $ en devises canadiennes de 2022. En comparaison, le prototype vaut la bagatelle d’environ 20 400 $ en devise canadienne de 2022.
Comme c’était / est et, vraisemblablement, sera le cas dans de nombreuses expériences de ce type, le médecin à l’origine de l’idée choisit d’agir comme un cobaye humain. Farrar avale courageusement la pilule, vraisemblablement avec de l’eau, sous les yeux de Zworykin et d’ingénieurs de RCA. Remarquez, Farrar et compagnie prennent la précaution d’attacher, d’attacher solidement en fait, une ficelle (cirée?) autour de la pilule radio si une extraction d’urgence s’avérait nécessaire.
Lors d’essais ultérieurs, il semble que des aimants soient appliqués sur la peau du cobaye humain pour diriger la pilule radio vers Colon-sur-Mer si un coup d’œil à travers un fluoroscope montre qu’elle est bloquée, perdue ou détournée en cours de route – des problèmes probablement causés par, qui d’autre, d’ignobles communistes.
Vous serez peut-être intéressé(e), ou non, d’apprendre que la pilule radio contient une structure de cavité résonnante qui amplifie le son. Cette structure est similaire à celle de la Chose – non, pas celle d’un autre monde. La chose à laquelle vous pensez, ami(e) lectrice ou lecteur cinéphile, est un des principaux protagonistes d’un classique américain de la science-fiction cinématographique, La Chose d’un autre monde de 1951. Ceci étant dit (tapé?), on peut dire que la Chose que nous sommes sur le point de rencontrer vient d’un autre monde, le second monde, celui de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et de ses satellites, le monde des ignobles communistes et de leurs innombrables victimes.
De fait, la Chose est une chose assez ignoble. Laisse-moi expliquer.
Début août 1945, environ un mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, une délégation de la Vsesoyúznaya Pionérskaya Organizátsiya Ímeni V. I. Lénina, autrement dit l’organisation pionnière de toute l’union nommée d’après V. I. Lénine, présente une reproduction en bois sculpté du Great Seal of the United States à l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’URSS, William Averell Harriman. Cette plaque est présentée comme un geste d’amitié envers un allié dans la lutte contre l’Allemagne nationale-socialiste.
Si vous devez le savoir, la Vsesoyúznaya pionérskaya organizátsiya ímeni V. I. Lénina était une organisation de masse communiste pour les enfants, préadolescent(e)s et adolescent(e)s âgé(e)s de 9 à 15 ans similaire aux organisations scoutes pour garçons et filles des pays occidentaux.
Ce que Harriman et le personnel de l’ambassade américaine ne savent pas, c’est que le redoutable Ministerstvo Gossoudarstvennoï Bezopasnosti SSSR, autrement dit le ministère de la sécurité de l’état de l’URSS, a dissimulé à l’intérieur de la sculpture en bois un des premiers dispositifs d’écoute cachés / mouchards à utiliser des techniques passives pour transmettre un signal audio, en l’occurrence les mots mêmes qu’il et ils prononcent dans le bureau résidentiel de l’ambassadeur, dans la maison Spaso, à Moscou, où la plaque est montée.
Dépourvu d’une alimentation électrique ou de composants électroniques actifs, un dispositif d’écoute passive ne transmet un signal que lorsqu’un opérateur extérieur lui envoie un signal radio. Cette passivité même rend un tel dispositif très difficilement détectable par les personnes surveillées. La simplicité même d’un tel dispositif le rend également très fiable. Cette simplicité lui confère une durée de vie potentiellement illimitée. Un dispositif d’écoute passive est de fait un dispositif très sophistiqué.
De fait, on peut soutenir que la Chose était / est un prédécesseur / ancêtre de la technologie de radio identification, en anglais radio-frequency identification (RFID), utilisée pour identifier et suivre automatiquement les étiquettes attachées à une variété inimaginable d’objets, de la paire de chaussettes dans un magasin à une automobile en construction – en passant par des personnes.
Le dispositif d’écoute passive soviétique reste non détecté jusqu’au début de 1951. Son existence est révélée accidentellement, lorsqu’un opérateur radio de l’ambassade du Royaume-Uni en URSS surprend des conversations en anglais sur une chaîne ouverte de radio soviétique. Profondément choquées par la provenance des conversations en question, les autorités britanniques contactent immédiatement et très discrètement les autorités américaines. Détail alarmant, un balayage approfondi du bureau résidentiel de l’ambassadeur américain, Alan Goodrich Kirk à l’époque, ne permet pas de localiser le dispositif soviétique. Dès lors, des précautions particulières sont prises pour éviter la fuite d’informations sensibles. Le dispositif d’écoute soviétique n’est découvert qu’en 1952, peu après l’arrivée à Moscou d’un nouvel ambassadeur, George Frost Kennan.
Il semble que des balayages approfondis sont effectués en 1951 et / ou 1952 dans des bâtiments utilisés par l’ambassade du Royaume-Uni auprès de l’URSS, ainsi que par l’ambassade du Canada auprès de l’URSS.
Le dispositif d’écoute soviétique est baptisé la Chose par une personne américaine par ailleurs inconnue. Ce dispositif incroyablement avancé impressionne grandement les experts techniques américains et britanniques qui examinent son fonctionnement interne. Il les impressionne à un point tel que l’agence britannique de contre-espionnage et de sécurité, le MI5, finance le développement de son propre dispositif d’écoute passive. Connu sous le nom de Satyr, ce dispositif est utilisé dans les années 1950 et 1960.
Vers 1957-58, la Special Branch de la Gendarmerie royale du Canada aurait collaboré avec le MI5 pour installer un dispositif d’écoute passive Satyr dans un mur de l’ambassade de Pologne au Canada à Ottawa, Ontario – ou est-ce dans un consulat à Montréal, Québec? Et oui encore une fois, le mur est toutefois rapidement démoli et remplacé. Une taupe soviétique au sein des communautés du renseignement britannique ou canadienne a apparemment informé son superviseur. Ignobles communistes…
Et que fait la Central Intelligence Agency (CIA) à l’époque, vous demandez-vous? Et bien, si vous devez le savoir, elle lance un programme de recherche à la Nederlands Radar Proefstation (NRP), aux Pays-Bas, en 1954. Quelques versions d’un dispositif d’écoute passive connu sous le nom de Easy Chair sont développées mais la fiabilité demeure un problème. Au moment où le NRP franchit l’obstacle, vers 1965, les grosses légumes de la CIA ne sont plus intéressées par les dispositifs d’écoute passive. Ceci étant dit (tapé ?), le NRP finit par développer un dispositif d’écoute (actif?) pour la CIA. Les livraisons de SRT-107 commencent apparemment vers 1973, mais revenons à la Chose.
Le grand public n’a aucune idée qu’une chose telle que la Chose existe jusqu’en mai 1960. Voyez-vous, quelques jours avant, ce même mois, un avion espion Lockheed U-2 de la CIA volant joyeusement entre le Pakistan et la Norvège est abattu au-dessus de l’URSS, par un missile. Le gouvernement soviétique dénonce dans les termes les plus forts cet acte d’espionnage inadmissible. Un gouvernement américain profondément embarrassé essaye de se sortir de ce pétrin par des mensonges en utilisant, entre autres choses, la Chose.
Et c’est ainsi que l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Henry Cabot Lodge, Junior, sort le dispositif d’écoute vieux de quinze ans pour une présentation de type montrer et raconter aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, comme un exemple ignoble d’espionnage soviétique.
Quelques jours plus tard, le gouvernement soviétique informe le monde avec jubilation que le pilote du U-2, Francis Gary Powers, est sous sa garde. L’embarras du gouvernement américain monte d’un cran – ou trois, mais revenons à la Chose.
L’individu derrière ce magnifique dispositif, apparemment connu sous le nom de Zlatoust, est Lev Sergueïevitch Termen, un brillant ingénieur, inventeur et musicien soviétique mieux connu sous le nom de Léon Thérémine. Oui, ce Thérémine-là, l’inventeur du thérémine, un des premiers instruments de musique électroniques et le premier à être produit en série.
À l’époque, Termen est un des nombreux ingénieurs et techniciens emprisonnés qui composent le personnel du TskB-29, un bureau secret de conception expérimentale aéronautique dirigé par le redoutable commissariat du peuple aux affaires intérieures, ou Narodniï Komissariat Vnoutrennikh Diel
Alors qu’il est emprisonné, un emprisonnement assez confortable, si on le compare aux conditions horribles dans les camps de travaux forcés soviétiques typiques, Termen peut, je répète peut, avoir travaillé à un moment donné avec un brillant ingénieur aéronautique et passionné de fusées mentionné à plusieurs reprises dans notre formidable blogue / bulletin / machin depuis juillet 2018, Sergueï Pavlovitch Korolev – le père du programme spatial soviétique, mais je digresse. Oh mince, ai-je digressé. Désolé. Revenons à la pilule.
Croiriez-vous qu’un thérémine peut être entendu plus d’une fois dans le susmentionné film La Chose d’un autre monde?
Croiriez-vous aussi que la pilule radio développée aux États-Unis a un pendant suédois, développé presque simultanément mais indépendamment, en 1957? Le chef de l’équipe suédoise est le Dr Bertil Jacobson, professeur agrégé dans une université médicale axée sur la recherche bien connue, le Karolinska Institutet. Une équipe en Allemagne de l’Est est suffisamment intriguée par le concept de base pour lancer le développement d’une pilule peu de temps après. Cette équipe est suivie par une d’Allemagne de l’Ouest déterminée à atteindre le même but. Comment va la chanson de la comédie musicale Annie, la reine du cirque de 1950 encore? Ah oui. Tout ce que tu peux faire, je peux faire mieux; je peux faire n'importe quoi mieux que toi. Et des travaux sur une pilule radio britannique commencent en 1959.
Croiriez-vous qu’une pilule radio ouest-allemande, sinon la pilule radio ouest-allemande, peut, je répète peut, être développée comme outil d’espionnage, utilisé pour rester sur la piste d’un individu à une distance allant jusqu’à 100 mètres (330 pieds)? D’aucuns suggèrent même que des pilules radio pourraient être utilisées pour localiser un enfant / préadolescent(e) / adolescent(e) qui préférait la compagnie de ses ami(e)s à celle des membres de sa famille.
Et oui, je me demande moi aussi comment quelqu’un pourrait ingérer quelque chose de la taille d’une pilule radio des années 1950 sans le remarquer. L’enfant / préadolescent(e) / adolescent(e) pourrait être forcé(e) de le faire sous la menace d’être privé de sortie pour toujours et à jamais, mais qu’en est-il de la susmentionnée personne sous surveillance?
Incidemment, un couple de médecins français, Maurice et Marie-Thérèse Marchal, brevète une pilule radio circulaire au début de 1956. En 1958, le duo dynamique aurait apparemment affirmé avoir mis au point (et testé??) un prototype en 1955.
À la fin de 1964, un biophysicien américain ayant travaillé avec Jacobson en 1957, Ralph Stuart MacKay, utilise des pilules radio de 5 centimètres (2 pouces) de long pour étudier avec succès la physiologie de dauphins captifs. Des pilules radio de la taille d’un comprimé de vitamines, ou gutnicks, sont développées pour un usage humain au plus tard en 1966. À ce moment-là, MacKay est impliqué dans le programme spatial américain. Il peut bien être impliqué dans le développement d’une ou quelques pilules radio par ou pour la National Aeronautics and Space Administration – une administration de renommée mondiale mentionnée à plusieurs reprises dans notre blogue / bulletin / machin depuis mars 2018. À première vue, les dites pilules ne sont pas utilisées par des astronautes pendant des missions.
Soit dit en passant, vers 1966, le bien-aimé scientifique, bioingénieur et présentateur de télévision germano-britannique Heinz Siegfried Wolff fait la démonstration d’une pilule radio à la télévision, lors d’un épisode de Panorama. L’avaleur de pilule est Frederick Richard Dimbleby. Wolff appuie doucement sur l’abdomen du très populaire animateur de la très populaire émission d'actualités, un changement de pression qui change la hauteur du signal émis par la pilule radio. Les téléspectatrices et téléspectateurs britanniques sont ravi(e)s. C’est la première apparition de Wolff à la télévision. Ce ne sera pas la dernière.
Malgré les nombreux efforts et tout le battage médiatique, la pilule radio ne fait pas vraiment son chemin dans le monde de la médecine. De fait, ce domaine de recherche disparaît rapidement de la vue, dans le tube digestif de la science, à mesure que les années 1960 avancent. La recherche ne recommence que dans les années 1990, alors que la nouvelle microélectronique devient plus répandue. Un exemple serait la pilule numérique / pilule intelligente / capteur ingérable équipée d’une caméra (!) présentée lors d’une conférence en 2000.
Je me demande si cette chose a des essuie-glaces. Désolé. Désolé.
Selon plusieurs personnes, la pilule numérique émerge, sans jeu de mots, rapidement comme une technologie critique, avec de multiples applications. Selon certains de ces plusieurs, cependant, la United States Food and Drugs Administration n’est pas aussi coopérative qu’elle peut l’être. De fait, cette administration de renommée mondiale n’approuve une première pilule numérique qu’en novembre 2017.
Si votre humble serviteur peut être autorisé à paraphraser un physicien théoricien fictif qui restera anonyme, je dois dire (taper?) que je pensais que l’humour pipi-caca deviendrait moins drôle avec la répétition. Apparemment, il n’y a pas de loi des rendements comiques décroissants avec les pilules radio – ou le caca spatial / excréments filants. (Bonjour, EP!)
Et oui, le dit physicien joué du thérémine dans un épisode de janvier 2011 de The Big Bang Theory. Notre monde est vraiment bien petit.
La morale de cette histoire est qu’il faut toujours réfléchir à trois fois avant d’ouvrir sa caverne orale. Vous ne savez jamais qui pourrait écouter…
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