« Un serpent de mer sans affidavit, c’est comme une dinde rôtie sans sauce aux canneberges; » Ou, Comment la famille Larocque a créé la première atocatière du Québec, partie 3
Ahh, c’est vous, ami(e) lectrice ou lecteur. Aussi ravi que votre humble serviteur soit de vous voir afin que nous puissions conclure notre bref survol de l’histoire de la première atocatière au Québec, je dois avouer que vous m’avez pris en plein milieu de quelque chose. Puis-je vous mettre en attente une minute ou deux? Merci beaucoup.
[Musique du jeu télévisé américain Jeopardy jouant en arrière-plan.]
Maintenant, où en étions-nous? Ah oui, la fin des années 1950, et…
Votre humble serviteur reconnaîtrait ce regard n’importe où, ami(e) lectrice ou lecteur. Vous êtes perplexe, n’est-ce pas? Vous souhaitez confirmer que votre lecture de la légende de la carte que vous avez vue il y a quelques secondes est correcte? Bien pour vous. La voici…
Parcelle en culture
Fossé principal
Fossé secondaire
Digue de retenue
Bâtiments
Niveau de l’ancien lac
Surface inondée depuis la construction de la digue
6 sur 7? Très bien, ami(e) lectrice ou lecteur érudit(e), mais revenons à notre histoire.
Veuillez noter que ce qui suit pourrait être légèrement dérangeant.
En novembre 1959, la direction de Les Producteurs de Québec Limitée de Lemieux, Québec, comme on appelle à l’époque l’atocatière créée par Jean Baptiste Edgar Larocque, a une sacrée frayeur.
Voyez-vous, au début du mois, environ 3 semaines avant l’Action de grâce, un jour que des producteurs de canneberge appellerait tristement le lundi noir, le secrétaire américain à la santé, à l’éducation et au bien-être annonce que les récoltes de canneberges de 1958 et 1959 récoltées dans l’Oregon et Washington ont été contaminées par des traces d’aminotriazole, un herbicide qui provoque le cancer chez des rats de laboratoire. Arthur Sherwood Flemming ajoute que les canneberges récoltées dans les Wisconsin, New Jersey et Massachusetts sont en cours de vérification. Les consommatrices et consommateurs, déclare ce gentilhomme, doivent utiliser leur propre discrétion pour acheter des canneberges dont l’origine ne peut pas être confirmée.
À la fois les canneberges fraîches et en conserve peuvent être contaminées.
Flemming ajoute que pas moins d’environ 1 350 tonnes métriques (environ 1 350 tonnes impériales / environ 1 500 tonnes américaines) de canneberges récoltées en 1957 et confisquées peu après à la suite d’une éventuelle contamination seraient détruites.
Quelques heures après l’annonce, d’innombrables propriétaires d’épiceries américains (et canadiens?) commencent à retirer les produits à base de canneberge de leurs étagères. Avant longtemps, d’innombrables propriétaires de restaurants américains (et canadiens?) commencent à les retirer de leurs menus.
Comme vous pouvez l’imaginer, les ventes de canneberges tombent dans les proverbiales toilettes et les producteurs américains finissent par perdre des dizaines de millions de dollars, ce qui correspond à des centaines de millions de dollars canadiens de 2023. Le hasard veut que la récolte de 1959 soit la plus importante de l’histoire à date.
Peu de temps après l’annonce, le président du National Cranberry Institute, Orrin G. Colley, déclare que Flemming a pour ainsi dire crucifié la canneberge au plus fort de sa saison de commercialisation, et ce sans donner aux producteurs une chance de se défendre.
La déclaration du secrétaire, selon des initiés de l’industrie, y compris George C.P. Olsson, président de Ocean Spray Cranberries Incorporated, une coopérative qui représente environ 75 % de l’industrie américaine de la canneberge, est malavisée, mal informée, inopportune, imprudente et irresponsable. Il y en a quelques-uns / beaucoup qui exigent que Flemming démissionne.
Ceci étant dit (tapé?), quelques / plusieurs producteurs de canneberges auraient probablement dû utiliser l’aminotriazole dans leurs champs après la cueillette des fruits, comme la United States Food and Drug Administration (FDA) leur demandait de le faire, plutôt qu’avant. Remarquez, quelques / plusieurs producteurs n’auraient probablement pas dû utiliser cet herbicide avant que la FDA ne leur donne le feu vert pour le faire.
Avant que je ne l’oublie, la FDA est une administration au vaste mandat du United States Department of Health, Education, and Welfare.
Quoi qu’il en soit, dans un article de novembre 1959 intitulé, en traduction, « C’est la sauce, pas la dinde, qui subit la hache – Par pitié, m’man! Pas de canneberges!, » l’hebdomadaire américain très connu et populaire Life déclare, plus ou moins sérieusement, que ce que Flemming a fait est, et je cite, en traduction, « un acte aussi affreux que de dénoncer la maternité à la veille de la Fête des mères. » Les initiés de l’industrie peuvent avoir acquiescé.
Cependant, ils n’apprécient peut-être pas la photographie pleine page de ce même numéro qui montre, en traduction, « 27 façons d’embellir une dinde sans recourir aux canneberges, » de la compote de pommes aux pommettes épicées, en passant par les anneaux de pommes sautés et les écorces de melon d’eau marinées.
Colley et l’industrie peuvent être un tantinet soutenu(e)s par un texte rédigé par nul autre que le rédacteur en chef du Journal of the American Medical Association, le renommé physiologiste John Harold Talbott, un texte publié dans le numéro de janvier 1960 de cette illustre publication, un texte qui déclare, en traduction, que les susmentionnés rats de laboratoire ont été nourris de « quantités relativement énormes » d’aminotriazole sur des « périodes de temps relativement longues. » Oh, et l’aminotriazole est naturellement présent dans des légumes comme le brocoli, le chou et le navet, ainsi que dans la moutarde.
Fait intéressant, cette dernière déclaration s’avère rapidement inexacte.
De plus, le sous-commissaire de la FDA, John L. Harvey, s’inscrit en faux pour ce qui est des « quantités relativement énormes » et « périodes de temps relativement longues » mentionnées dans le texte de Talbott. Harvey ne conteste cependant pas la référence de Talbott à un texte d’un quotidien mondialement connu, The New York Times de… New York, New York, selon lequel un grand total de 3 des quelque 200 lots de canneberges initialement examinées semblent suspects.
Remarquez, Harvey n’est apparemment pas amusé par le dernier paragraphe du texte de Talbott, traduit ici :
Lorsque l’automne prochain arrivera, nous espérons que les canneberges seront autorisées pour les dîners festifs, que la réglisse et les bonbons seront en vente au comptoir des bonbons et que le poulet frit du Sud sera un élément de menu autorisé.
Ayoye…
Colley et l’industrie peuvent aussi être un tantinet soutenu(e)s par le fait que les meilleurs candidats à l’investiture de leurs partis politiques respectifs pour l’élection présidentielle de novembre 1960, John Fitzgerald « Jack » Kennedy et Richard Milhous « Tricky Dick » Nixon, un gentilhomme et un, euh, quelque chose mentionnés à quelques / plusieurs reprises depuis septembre et mai 2019 dans notre fantabuleux blogue / bulletin / machin, boivent du jus de canneberge (JFK) et mangent des canneberges (RMN) au milieu de ce qui est devenu, en traduction, la panique de la canneberge de 1959 – et sont photographiés en train de le faire. Après cela, les deux hommes reviennent aux pratiques candidatorielles plus courantes consistant à serrer des mains et embrasser des bébés.
Espérant peut-être contenir la furie des producteurs de canneberges, Flemming lui-même ingère des canneberges avec sa famille à l’Action de grâce. Dans la Executive Residence du complexe de la Maison Blanche, toutefois, le président Dwight David « Ike » Eisenhower, un gentilhomme mentionné à plusieurs reprises dans notre vous savez quoi depuis mars 2018, ingère de la compote de pommes.
Au moment où l’Action de grâce se déroule aux États-Unis, fin novembre, pas moins de 7 500 tonnes métriques (environ 7 400 tonnes impériales / environ 8 300 tonnes américaines) de canneberges ont obtenu un certificat de bonne santé des inspecteurs de la FDA. Au total, près de 99 % des canneberges inspectées se révèlent exemptes d’aminotriazole. Au moment où Noël arrive, pratiquement toutes les canneberges sans herbicide qui avaient été confisquées ont été libérées par la FDA.
Flemming a-t-il provoqué une panique inutile? Une bonne question. Il estime ne pas avoir eu le choix. Les producteurs de canneberges sont fortement en désaccord avec cette évaluation.
Incidemment, une des personnes présentes lors des discussions tenues en novembre 1959 pour réparer la relation exécrable entre Flemming et les producteurs de canneberges est une auteure / biologiste marine / défenseure de l’environnement américaine bien connue.
En septembre 1962, cette personne publie un livre, son 4ème, dans lequel elle examine les dommages environnementaux causés par l’utilisation aveugle de pesticides de synthèse, en particulier le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT). Printemps silencieux est un des plus grands livres scientifiques de tous les temps. Son auteur, Rachel Louise Carson, joue un rôle crucial dans l’évolution du mouvement écologiste sur la planète Terre, mais revenons à notre histoire.
Un des points à l’ordre du jour des susmentionnées discussions est vraisemblablement la somme d’argent compensatoire que les producteurs de canneberges sont bien décidés à extraire du gouvernement américain. Comme vous pouvez bien l’imaginer, rien n’est décidé à ce moment-là. Une décision vient assez rapidement, cependant. Un porte-parole du gouvernement indique fin mars 1960 que les producteurs de canneberges recevraient quelque chose comme 10 000 000 $ ÉU en compensation partielle de leurs pertes, une somme qui correspond à un peu moins de 140 000 000 $ en devise canadienne de 2023.
La distribution d’une bonne partie de ce pognon est malheureusement retardée par les tergiversations de certains membres du United States Congress. En conséquence, cet argent arrive trop tard pour sauver de nombreux producteurs. La cerise sur le proverbial gâteau est que les récoltes de canneberges après 1959 sont importantes. En conséquence, encore une fois, des surplus s’accumulent, ce qui a fait baisser les prix.
Croiriez-vous que le chanteur d’un groupe totalement oublié de Virginie, Robert Williams & The Groovers, écrit une chanson, en anglais bien sûr, sur la crise de la canneberge de 1959? Je ne plaisante pas.
Aussi mauvaise que soit la situation, Ocean Spray Cranberries parvient à survivre et, oserai-t-on l’affirmer, à prospérer en regagnant peu à peu la confiance des consommatrices et consommateurs et, jusqu’à un certain point, en élargissant le marché du jus de canneberge. Voyez-vous, jusqu’à la fin de 1959, cette boisson ne s’avère pas trop populaire, quelle que soit sa disponibilité. Cet élargissement du marché s’avère le bienvenu. Remarquez, le jus de canneberge commercialisé dans les années qui suivent la crise de 1959 n’est pas celui vendu avant celle-ci. Nenni. Il contient à la fois plus d’eau et plus de sucre.
En fin de compte, la crise de 1959 s’avère être un signal d’alarme pour les firmes productrices de canneberges appartenant à Ocean Spray Cranberries. À partir de ce moment, elles ne se laisseront plus dépendre de la vente de sauce aux canneberges, un produit principalement utilisé à l’Action de grâce et à Noël en Amérique du Nord.
Les efforts de l’industrie pour regagner la confiance des consommatrices et consommateurs nord-américain(e)s semblent porter leurs fruits. En 1963, les producteurs nord-américains récoltent environ 55 300 tonnes métriques (environ 54 450 tonnes impériales / environ 61 000 tonnes américaines) de canneberges. La part du Canada dans cette chaîne de montagnes de canneberges est un hénaurme 1.1 %. Le Canada importe en fait 4 fois plus de canneberges qu’il n’en produit.
Pour votre information, Les Producteurs de Québec produit environ 18 % des canneberges récoltées au Canada en 1963. Les producteurs de la Colombie-Britannique sont les rois de la colline, le haut du panier, si votre humble serviteur peut paraphraser, en traduction, quelques mots de la chanson thème du quelque peu décevant film de 1977 New York, New York. Ils récoltent environ 59 % de toutes les canneberges canadiennes en 1963.
La crise de la canneberge de 1959 est une des premières, sinon la première, de la série apparemment sans fin de catastrophes environnementales potentielles liées à la santé qui peuplent les journaux, émissions de nouvelles à la télévision et minuscules écrans de téléphones intelligents, mais revenons à Les Producteurs de Québec.
Dès qu’elle découvre la bombe de Flemming, la direction de cette firme contacte le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social fédéral. Au moins un inspecteur se rend à Lemieux. Peu après, le directeur régional de la Direction des aliments et drogues du ministère, Paul E. Jean, signale que les canneberges produites par Les Producteurs de Québec sont exemptes d’aminotriazole. Adélard Groulx, chef du Service de Santé de la Ville de Montréal, à… Montréal, Québec, informe dûment le public après une conversation avec Jean.
Malheureusement, relativement peu de journaux québécois semblent publier les diverses assurances à cet effet, soit un quatuor de quotidiens de Montréal, The Gazette, Montréal-Matin, The Montreal Star et La Presse, ainsi qu’une paire de quotidiens de Sherbrooke, Québec, ma ville natale, Sherbrooke Daily Record et La Tribune.
On peut imaginer que les ventes de canneberges de Les Producteurs de Québec reprennent peu à peu du poil de la bête. En effet, en 1965, la firme commence à aménager une autre parcelle de terre, très bien adaptée à la culture de la canneberge, près du lac Rose, près de Sainte-Marie-de-Blandford, Québec, une petite municipalité située près de Lemieux. Les premiers semis de canneberges sont plantés en 1966.
Il est à noter que Larocque, ses fils et deux cousins des États-Unis, autrement dit le quintette qui contrôle alors la firme, acquièrent apparemment le terrain près du lac Rose en 1953.
Votre humble serviteur a par ailleurs le triste devoir de vous informer que Jean Baptiste Edgar Larocque décède en août 1966, à l’âge de 79 ans.
Un de ses fils, Charles Larocque, devient alors président de Les Producteurs de Québec. Il convient de noter que, même si la firme fait de l’argent, elle ne fait peut-être pas des affaires d’or. De fait, il est suggéré que la vente de produits à base de canneberge, en particulier le jus de canneberge, ne décolle vraiment, vraiment que dans la seconde moitié des années 1970.
Charles Larocque, président de Les Producteurs de Québec Limitée de Lemieux, Québec. Jeanne Desrochers, « Consommation – L’étrange culture de l’atocas – Une rizière rouge en plein cœur du Québec. » La Presse, 16 octobre 1980, C 1.
Les Producteurs de Québec devient Les Atocas du Québec Limitée de Lemieux en juillet 1982. Cette firme avait connu une croissance considérable au cours des années précédentes. En 1988, par exemple, elle prévoit récolter environ 900 tonnes métriques (environ 890 tonnes impériales / environ 1 000 tonnes américaines) de canneberges sur les quelque 47 hectares (environ 115 acres) en culture, une augmentation de 35 % par rapport aux quelque 34 hectares (environ 85 acres) en culture en 1976.
Et oui, il y a une augmentation quelque peu comparable de la production. Si vous voulez savoir, Les Atocas du Québec produit environ 680 tonnes métriques (environ 670 tonnes impériales / environ 750 tonnes américaines) de canneberges en 1980.
En 1997, Les Atocas du Québec compte environ 71 hectares (environ 175 acres) en culture et sa production oscille autour de 1 590 tonnes métriques (environ 1 560 tonnes impériales / environ 1 750 tonnes américaines) de canneberges.
Et oui, ces derniers chiffres montrent que chaque hectare de terre produit 22.4 tonnes métriques de canneberges. En mesures impériales, les chiffres sont de 20 000 livres environ par acre. Sur une période d’environ 45 ans, c’est-à-dire depuis 1953 environ, les quantités de canneberges produites par hectare (acre) ont été multipliées par 4.45. Wah…
Les Atocas du Québec expédie apparemment chaque baie à l’installation exploitée à St. Catherines, Ontario, par Cadbury Schweppes Powell Incorporated, une filiale du géant multinational britannique de la confiserie Cadbury Schweppes Public Limited Company. Les contenants de sauce, jus et confiture qui sortent de cet établissement portent tous le nom de Ocean Spray. Malheureusement, cette usine ferme apparemment ses portes en juillet 2007, ce qui oblige Les Atocas du Québec à trouver une autre firme de transformation, une firme que votre humble serviteur n’a pas encore identifiée avec certitude.
Ceci étant dit (tapé?), j’ai l’impression que la firme en question peut, je répète peut, être Canneberges Atoka Incorporée de Saint-Louis-de-Blandford, Québec, un producteur de canneberges qui possède une usine de transformation dans la municipalité voisine de Manseau, Québec.
Et oui, vous avez bien raison, ami(e) lectrice ou lecteur, il y a fort à parier que les canneberges fraîches consommées au Québec à l’époque sont récoltées dans la région du cap Cod au Massachusetts, ou au Wisconsin.
Louis-Michel Larocque, à gauche, et Charles Larocque. Marcel Aubry, « Trois générations de producteurs de canneberges chez les Larocque. » Le Nouvelliste, 14 octobre 1997, 12.
Soit dit en passant, en avril 1994, 9 firmes productrices de canneberges du Québec se réunissent à Plessisville, Québec, pour former l’Association des producteurs de canneberges du Québec (APCQ). Louis-Michel Larocque, fils de Charles et petit-fils d’Edgar, est le premier secrétaire et trésorier de cet organisme, qui existe encore en 2023.
L’APCQ est actuellement basée à Notre-Dame-de-Lourdes, Québec.
Incidemment, le nombre de producteurs québécois de canneberges ne cesse d’augmenter après 1994. Ils sont 22 en 1997. En 2000, ils ne sont pas moins de 40.
Comme vous pouvez l’imaginer, les quantités de canneberges récoltées augmentent également. De fait, ces quantités auraient triplé entre 1997 et 2000.
En raison de ce qui pourrait être décrit comme une offre excédentaire de canneberges, les prix commencent à chuter. Précipitamment. La somme d’argent qui peut vous acheter un kilogramme (livre) de canneberges en 1997-98 peut acheter de 4 à 5 kilogrammes (livres) de fruits en 2000, et plus de 6.5 kilogrammes (livres) en 2001. Une réduction de prix de 85 % en 4 ans! Produire un kilogramme (livre) de canneberges en 2001 coûte deux fois plus, sinon plus, que la somme d’argent qu’on obtient en le vendant.
Le fait que les atocatières du Québec semblent produire de 15 à 20 % plus de fruits par hectare (acre) que leurs homologues du Wisconsin, et de 35 à 40 % plus de fruits par hectare (acre) que leurs homologues du Massachusetts, ne fait qu’empirer les choses.
Quelques / plusieurs producteurs québécois de canneberge ne survivent pas à cette crise. Les firmes plus petites et / ou plus jeunes se révèlent particulièrement vulnérables. Les Atocas du Québec parvient cependant à survivre. Le fait que la firme a une activité forestière secondaire dans la pâte à papier peut avoir contribué à sa survie.
Au fil du temps, les prix reviennent à un niveau plus acceptable / tolérable. De nouvelles méthodes de transformation, du séchage à la surgélation, permettent à de nouveaux marchés de fleurir. Les canneberges séchées s’avèrent particulièrement populaires, par exemple. Remarquez, la production de canneberges bio décolle également, tout comme celle de jus de canneberges blanches.
Jus de canneberges blanches, demandez-vous, mon ami(e) lectrice ou lecteur surpris(e)? Si, du jus de canneberges blanches. Euh, à vrai dire, cette boisson est en fait plus incolore que blanche. Quoi qu’il en soit, elle est obtenue en récoltant des canneberges matures avant qu’elles ne soient complètement mûres.
Incidemment, les producteurs de canneberges du Québec récoltent environ 64 % de toutes les canneberges récoltées au Canada en 2021. Les producteurs de la Colombie-Britannique comptent pour un autre 30 % de la production du pays. Et oui, le plus grand producteur de canneberges biologiques sur la planète Terre en 2021 est le Québec. De fait, cette province est apparemment le second plus grand producteur de canneberges au monde, l’état du Wisconsin étant le numéro 1 (Bonjour, EG!) et l’état du Massachusetts, le numéro 3.
Croiriez-vous qu’en 2023, Les Atocas du Québec est situé sur la Route des Atocas? Ou qu’elle est encore dirigée par Louis-Michel Larocque, membre du conseil d’administration de Ocean Spray? Eh bien, vous devriez.
Ce dernier dirige apparemment la firme en coopération avec son père jusqu’en 1985. Bien que retraité depuis lors, Charles Larocque est toujours parmi nous en 2023.
Si votre humble serviteur peut se le permettre, vous voudrez peut-être envisager de visiter le Centre d’interprétation de la canneberges, à Saint-Louis-de-Blandford, un centre d’interprétation des plus intéressants actif depuis septembre 1996. Vous voudrez peut-être vérifier avant de faire le voyage, cependant. Votre humble serviteur a le sentiment que le centre peut, je répète peut, n’être ouvert que pendant un mois environ, vers septembre et / ou octobre, en d’autres mots au moment des récoltes.
L’auteur de ces lignes tient à remercier les personnes qui ont fourni des informations. Toute erreur contenue dans cet article est de ma faute, pas de la leur.