Bournemouth, Scarborough, ooh je veux vous emmener. Great Yarmouth, Lyme Regis, ami(e) lectrice, lecteur : La Vincent Amanda, l’ancêtre presque oubliée des motomarines d’aujourd’hui
Hej, hej, hur plus du? Votre humble serviteur est ravi de voir (lire?) que vous allez raisonnablement bien, ami(e) lectrice ou lecteur. (Bonjour, MM!) Moi aussi je vais raisonnablement bien. On pourrait dire que mes vieux os se sentiraient un peu mieux si les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada suivaient le mouvement et célébraient la Journée internationale des travailleurs, ou fête du Travail, le 1er mai, plutôt que le premier lundi de septembre, mais ne nous attardons pas. Après tout, nous avons un sujet intrigant dans notre assiette. Notre rencontre hebdomadaire avec la science, la technologie et l’innovation nous invite.
Quand même, solidarité, mes sœurs et mes frères, ensemble nous vaincrons!
Avant que je ne l’oublie, Teknikens Värld est un magazine bimestriel de technologie populaire publié en Suède depuis 1948, mais revenons à notre histoire
Je sais que cela peut vous choquer, mais le Québécois Joseph-Armand Bombardier n’a pas inventé la motoneige. Nenni. Il ne l’a pas fait. Des véhicules ouverts équipés de skis à l’avant et d’une bande sans fin à l’arrière et capables de transporter 1 ou 2 Homo sapiens sur la neige et la glace existent avant 1959, et l’introduction du Ski-Dog. Oui, Dog, ou chien en anglais. Le nom du véhicule change très tôt, pour Ski-Doo, mais personne ne semble savoir pourquoi ni comment, mais je digresse.
Je sais aussi que vous serez choqué(e) d’apprendre que Bombardier Incorporée de Valcourt, Québec, n’a pas inventé la motomarine. Re-nenni. Elle ne l’a pas fait. Un, sinon deux types de véhicules ouverts capables de transporter 1 ou 2 Homo sapiens sur l’eau existent avant 1968, et l’introduction du Sea-Doo, une motomarine basée sur des idées développées par un inventeur et pilote de course de motocross américain d’origine norvégienne, Clayton Jacobson II, qui est communément considéré comme l’inventeur de la motomarine moderne.
Impatient(e) comme vous l’êtes de gonfler votre maîtrise d’informations complètement inutiles, comme un certain Calvin de 6 ans qui nous manque tant, s’il vous plaît rejoignez-moi sur la route bleue sans briques qui s’ouvre devant nous. L’époque et le lieu sont le début et milieu des années 1950, et le Royaume-Uni.
Le début et le milieu des années 1950 ne sont pas des périodes amusantes pour les habitant(e)s de ce pays. L’individu(e) moyen(ne) est assez pauvre, le pays est presque fauché et le rationnement de certains articles (bonbons, chocolat, sucre et viande par exemple) ne prend fin qu’en 1953-54.
Qu’est-ce qu’un fabricant de motocyclettes bigrement grosses et chères comme Vincent Engineers (Stevenage) Limited doit faire? Vers 1954, ce géant malmené se voit contraint de vendre des cyclomoteurs importés d’Allemagne de l’Ouest, pour une chose. Il fabrique également sous licence un petit nombre de ces véhicules bon marché. NSU Werke Aktiengesellschaft, une firme mentionnée dans un numéro de mars 2022 de notre blogue / bulletin / machin, se rend toutefois vite compte que prendre le contrôle de ses propres ventes au Royaume-Uni serait beaucoup plus rentable. Elle le fait vers 1955 – l’année où Vincent Engineers (Stevenage) livre sa dernière motocyclette.
Et oui, peu de temps auparavant, la firme était la fière fabricant de la motocyclette de série la plus rapide au monde, la Vincent Black Shadow (299 kilomètres/heure (186 milles/heure) en 1956!?). Comment les puissants sont tombés…
Et oui, encore, le Musée des sciences et de la technologie du Canada, à Ottawa, Ontario, une institution sœur / frère du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, de renommée internationale, possède dans sa collection une motocyclette Vincent Rapide. Et vous êtes celle ou celui qui nous éloigne du chemin de l’illumination, ami(e) lectrice ou lecteur. Revenons-y tout de suite.
Se raccrochant à n’importe quoi, Vincent Engineers (Stevenage) met ses œufs dans la production de petits sinon très petits moteurs industriels / commerciaux qui n’ont peut-être pas beaucoup de succès. Croiriez-vous que certaines de ces groupes propulseurs donnent leur punch à une tondeuse à gazon anglaise innovante mais infructueuse, la Farmfitters Rapier?
Vincent Engineers (Stevenage) essaye également de vendre ses très petits moteurs industriels / commerciaux à un fabricant anglais de tondeuses à gazon bien connu. La réponse de la direction de Atlas Chain Company est un poli merci mais non merci. Les moteurs que la firme utilise sont moins chers. Ils sont également moins durables que les groupes motopropulseurs de Vincent Engineers (Stevenage), ce qui peut, je répète peut, être ce que veut Atlas Chain. Voyez-vous, plus les moteurs de ses tondeuses à gazon s’usent rapidement, plus la firme vend de tondeuses à gazon. Le capitalisme n’est-il pas merveilleux?
Au fait, saviez-vous que la première tondeuse à gazon à moteur à essence produite en série sur la planète Terre est introduite par Atlas Chain en 1921? La Atco Standard, comme on l’appelle, coûte initialement la dérisoire somme de 75 £, une somme dérisoire équivalant à environ 6 400 $ en devise de 2022.
Certains des petits, voire très petits moteurs industriels / commerciaux produits par Vincent Engineers (Stevenage) fournissent également leur punch à ce qui peut bien être la première motomarine sur la planète Terre, la Vincent Amanda – le véhicule au cœur ou centre de ce numéro de notre fracassant blogue / bulletin / machin.
Remarquez, l’idée de ce véhicule est apparemment née au sein d’une petite équipe d’ingénieurs d’une entreprise anglaise tout aussi petite, Aero Marine Sales Limited. Ces personnes jouent peut-être un rôle important dans la conception et le développement de la Amanda.
Et oui, le nom donné à notre canot de sauvetage en danger, la Terre, qui est en danger à cause de notre propre idiotie remarquez, est un peu étrange étant donné que près de 71 % de sa surface est recouverte d’eau, mais je digresse.
À sa sortie, en 1956, la Amanda est un véhicule assez révolutionnaire, très semblable en apparence à une motomarine du 21ème siècle. Légère, facilement transportable et économe en carburant, elle est pratiquement insubmersible et presque impossible à chavirer. Une ou deux personnes, adultes et / ou non adultes, peuvent chevaucher sa structure monocoque légère et colorée en fibre de verre renforcée. La conductrice ou conducteur démarre facilement sa monture avec un démarreur similaire à celui d’une tondeuse à gazon et la contrôle facilement à l’aide d’un guidon. Si elle ou il glisse et tombe à l’eau, la Amanda fait automatiquement demi-tour pour lui permettre de remonter. Il est à noter que la petite hélice de la Amanda ne semble pas être équipée d’un protecteur pour éviter les blessures graves.
Dans l’ensemble, la Amanda est vraiment cool.
Incidemment, Vincent Engineers (Stevenage) commercialise peut-être, je répète peut-être, la Amanda en consort avec Gilbert J. McCaul & Company Limited, un important… courtier alimentaire anglais. Et non, si ce factoïde est effectivement correct, votre humble serviteur ne peut pas comprendre pourquoi un courtier alimentaire serait intéressé à commercialiser une motomarine.
Seriez-vous intéressé à regarder une vidéo de 1956 qui semble et sonne un peu déphasée à des yeux et oreilles de 2022? Et bien, la voici…
Les jeunes femmes vues dans la vidéo sont des employées du Windmill Theatre de Londres, Angleterre, un théâtre de variété / revue bien connu pour ses, euh, danseuses nues.
Comme il est mentionné dans la vidéo, deux de ces jeunes femmes traversent la Manche, en septembre 1956. Des problèmes mécaniques tourmentent les deux Amanda qu’elles utilisent. En effet, il semble que les deux jeunes femmes montent sur une Amanda tandis que l’autre est réparée à bord de la vedette à moteur qui les accompagne, pour des raisons de sécurité. Lorsque le moteur de l’Amanda fonctionnelle cède, sa sœur désormais fonctionnelle la remplace pendant que les réparations commencent sur l'autre. Et il en va ainsi pendant les 5 heures nécessaires pour parcourir les quelque 50 kilomètres (un peu plus de 30 milles) entre Douvres, Angleterre, et Calais, France.
À la fin de 1957, les choses s’améliorent pour Vincent Engineers (Stevenage) et la Amanda. Voyez-vous, la firme anglaise signe apparemment un contrat lucratif, apparemment pour 5 000 exemplaires de la version la plus puissante de la Amanda, avec Arnolt Corporation, une firme américaine diversifiée ayant des intérêts dans les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, de la marine et du meuble. Ces motomarines doivent apparemment être construites dans une usine anglaise récemment achevée par Vincent Engineers (Stevenage).
Le moteur de la version haute puissance de la Amanda est apparemment développé en interne, pour propulser un nouveau type de canot de sauvetage aéroporté qui peut ou non entrer en production.
Développés et introduits par la Royal Air Force et les United States Army Air Forces pendant la Seconde Guerre mondiale, les canots de sauvetage aéroportés sont des canots de sauvetage motorisés spécialement conçus qui sont transportés par de gros aéronefs et largués en parachute au milieu d’un océan, à la portée des survivants d’une catastrophe. Les canots de sauvetage aéroportés sont retirés du service vers le milieu des années 1950, mais revenons à notre histoire.
Comme le chanteur du très populaire groupe nouvelle vague américain des années 1980 Talking Heads, on peut se demander, en traduction, si, grâce à la Amanda, Vincent Engineers (Stevenage) peut se remettre sur pied, euh, roue. Et bien, voyons.
Vous voudrez peut-être vous souvenir de ce qui a été dit (tapé?) plus tôt à propos du Royaume-Uni. Le début et le milieu des années 1950 ne sont pas des périodes amusantes pour les habitant(e)s de ce pays. L’individu(e) moyen(ne) est assez pauvre, le pays est presque fauché et le rationnement de certains articles (bonbons, chocolat, sucre et viande par exemple) ne prend fin qu’en 1953-54.
Dans un tel pays, dont la météo est un tout petit peu différente de celle de la Californie ou de la Floride ou du Texas, ne l’oublions pas, quelles sont selon vous les chances de succès d’une motomarine purement récréative qui coûte 140 £, soit environ $ 5 150 en devises de 2022? Incidemment, dans certains endroits aux États-Unis, comme le Texas et la Californie par exemple, une Amanda se vend pour une somme d’argent similaire, sinon supérieure, mais je digresse.
Il y a aussi la légèrement embêtante possibilité que votre Amanda coule à ses amarres, au bord d’un lac ou de la mer, si l’étoile de la planète Terre réussit à se frayer un chemin pendant un certain temps à travers les nuages défendant les îles britanniques. Si, si, coule. Voyez-vous, la technologie de la fibre de verre en est encore à ses balbutiements au milieu des années 1950. Les ingénieurs ont encore beaucoup à apprendre sur ce nouveau et étonnant matériau. La triste vérité est que la coque de la Amanda est connue pour se déformer et gondoler comme vous ne le croiriez pas lorsqu’elle est exposée à la lumière directe du soleil pendant de longues périodes. Et vous savez combien d’ensoleillement il y a en Californie, Floride et Texas pendant l’été, n’est-ce pas?
Remarquez, l’échappement chaud sortant du moteur de la version la plus puissante de la Amanda contribue au problème d’intégrité structurelle. Un conduit d’échappement résout ce problème particulier, mais la réputation de la motomarine anglaise a déjà subi de sérieux dommages.
Ce n’est en aucun cas le seul coup dur auquel Vincent Engineers (Stevenage) doit faire face. Par une journée glaciale de janvier 1958, un ingénieur de développement appareille seul malgré les exhortations de collègues qui jugent les eaux de la Manche trop agitées. La Amanda de John Penn s’échoue quelques heures plus tard, en bon état de fonctionnement. Le corps du jeune Australien n’est retrouvé qu’en mai. La motomarine anglaise serait-elle un véhicule dangereux, se demandent certains?
Un autre coup dur frappe en février 1958. Un groupe de professionnels de l’automobile, qui comprend la petite équipe d’ingénieurs de la susmentionnée Aero Marine Sales, est en route pour Manchester, en Angleterre, pour visiter une usine de batteries ainsi qu’un salon de l’automobile lorsque leur aéronef heurte une colline au milieu d’une violente tempête de neige. Trente-cinq de la quarantaine de passagers et membres d’équipage décèdent, dont tous les membres de l’équipe de Aero Marine Sales.
Ce double coup, associé aux problèmes persistants de la coque en fibre de verre de la Amanda, s’avère dévastateur.
Pour une raison ou une autre, des naufrages causés par le soleil, un surstockage ou un surstockage causé par des naufrages causés par le soleil, au moins un marchand du Texas vend une Amanda valant 395 $ pour la moitié de ce montant en juillet 1959, avec un acompte de 20 $ et 10 $ par mois après cela.
Seules quelques milliers de Amanda quittent une installation de Vincent Engineers (Stevenage) avant l’arrêt de la production. Il semblerait que quelque 2 000 Amanda sont exportées vers des pays comme l’Australie et, surtout, les États-Unis. De fait, la plupart des Amanda sont probablement acquises par des clients américains.
Vincent Engineers (Stevenage) est mise sous séquestre en 1959. Quelques firmes acquièrent les nom et droits de fabrication de composants de ses motocyclettes au cours des années et décennies suivantes.
Les quelques Amanda survivantes sont maintenant des pièces de collection.
Et non, votre humble serviteur ne sait pas pourquoi la Amanda s’appelle Amanda.
Et non encore, la ballade forte Amanda du groupe de rock américain Boston, sortie en 1986, soit environ 6 ans après son enregistrement, ne peut en aucun cas être liée à la Amanda.
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