« Une cible difficile pour un tireur d’élite météorique de l’espace interplanétaire » – L’incroyable histoire d’un adolescent de l’Indiana, Lawrence Niles Swank, dont l’automobile a été sonnée par une météorite
Vous considérez-vous comme une personne chanceuse, ami(e) lectrice ou lecteur? Bien que votre humble serviteur reconnaisse qu’une telle requête est un point de départ inhabituel pour le numéro de cette semaine de notre étonnant blogue / bulletin / machin, la vérité est que la dite requête est plus qu’appropriée compte tenu du sujet d’aujourd’hui. Si je peux me permettre de citer / paraphraser le Masque, l’identité secrète de super-héros de Stanley Ipkiss, le pauvre employé de banque au cœur de la populaire comédie américaine de super-héros Le Masque de 1994, maintenant, vous devez vous poser une question: est-ce que j’ai de la chance? Alors vous en avez, ami(e) lectrice ou lecteur?
Commençons notre voyage le long de la route de briques jaunes vers l’illumination par la légende qui accompagne la photographie que vous avez rencontrée il y a quelques instants.
L’accident arrivé à l’automobile de Lawrence Swank, de Crawfordsville, Indiana, n’est pas banal. Un fragment de bolide tombant du ciel à une vitesse vertigineuse a frappé la voiture comme on le voit par la photo, est ressorti par le radiateur, et s’est enfoncé ensuite dans le sol de la route. Lawrence Swank l’a échappé belle, car il s’en est fallu de peu que le projectile céleste lui tombât sur la tête. Cet accident conduit à imaginer ce que serait un bombardement de la terre par les Martiens.
Maintenant, je vous demande, ami(e) lectrice ou lecteur, quelles sont les chances qu’une météorite frappe le capot de votre véhicule, ressorte par le radiateur et s’enfonce dans le sol de la route? Et oui, c’était bien une question rhétorique. Les réponses à ce père de toutes les questions qu’on peut trouver en ligne sont en fait assez contradictoires.
Ceci étant dit (tapé?), l’existence de météorites, autrement dit d’objets rocheux ou métalliques qui s’écrasent à la surface de notre planète après avoir passé d’innombrables éons à voyager dans l’espace, est reconnue de toutes et tous. Comme votre humble serviteur l’a pontifié dans le passé, cela n’a pas toujours été le cas, mais ne nous attardons pas et… Si, des éons. Notre univers n’a pas vu le jour le 22 octobre (calendrier julien) de l’année 4004 avant l’ère commune. Un Tyrannosaurus rex végétalien et un Adam tout aussi végétalien ne se sont pas promenés sur la pointe des pieds dans les tulipes du jardin d’Eden le 28 octobre de l’année 4004 avant l’ère commune. La Terre est plus ancienne que cela. Elle est plus vielle que moi, en fait, d’environ 4 500 000 000 d’années si vous voulez savoir, mais je digresse.
Avant que je l’oublie, permettez-moi de souligner que la référence à un bombardement martien peut, je répète peut, être liée au fait que la planète Mars est somme toute bien visible dans le ciel nocturne de la Terre en 1933. Un fait mentionné dans un numéro de mai 1933 de Le Petit Journal. Cet hebdomadaire de Montréal, Québec, étant le journal qui publie la photographie au cœur du présent numéro de notre renversant blogue / bulletin / machin.
Ce même hebdomadaire mentionne par ailleurs dans ce même numéro de mai 1933 qu’un avocat anglais et fondateur d’un College of Telepathy, Hugh Mansfield Robinson, affirme être récemment entré en communication télépathique avec l’épouse d’un fermier martien, Oomaruru, une dame qui est nulle autre que Kleopátra Theá Filopátor, en d’autres mots Cléopâtre VII, reine / pharaon d’Égypte au cours du 1er siècle avant l’ère commune. Si, cette Cléopâtre-là, celle interprétée par Elizabeth Rosemond Taylor, une actrice anglo-américaine mentionnée dans un numéro de mai 2019 de notre fracassant blogue / bulletin / machin, dans le long métrage éponyme dramatique historique épique américain de 1963.
Ce qui est curieux dans ce récit de communication télépathique, à part la communication télépathique elle-même et tout ce qui l’entoure, c’est que les Martiens et Martiennes décrit(e)s par Mansfield Robinson sont êtres végétariens paisibles qui ne veulent aucun mal aux Terriennes et Terriens, mais revenons à notre histoire.
Même si la dite histoire commence en décembre 1913, avec la naissance de Lawrence Niles Swank à Crawfordsville, Indiana, on pourrait dire qu’elle fait irruption dans le monde en octobre 1930, le 10 octobre pour être plus précis, au cours de la soirée. Si, si, en 1930, pas en 1933. Votre humble serviteur a été assez surpris de découvrir que la photographie publiée dans une édition de juillet 1933 de Le Petit Journal était liée à un événement qui s’était déroulé environ 33 mois auparavant. Ceci étant dit (tapé?), il m’est venu à l’esprit que vous pourriez être aussi intrigué que moi par la mésaventure de Swank, une mésaventure dont l’interprétation commencera au paragraphe suivant.
Préposé de station-service à Crawfordsville à l’époque, si, en octobre 1930, Swank conduit sa bagnole d’occasion, seul, à environ 5 kilomètres (environ 3 milles) au sud de cette petite ville, quand une chose amusante s’est produite sur le chemin … Non, pas sur le chemin du Forum en folie. Cette drôle de chose se produite sur le chemin d’un endroit hors de la ville, je pense.
Comprendre comment cette chose amusante se déroule n’est pas aussi simple qu’on pourrait l’imaginer. Voyez-vous, les histoires présentées dans les journaux de l’époque ne correspondent pas entièrement aux informations recueillies, à la fois minutieusement / soigneusement et indépendamment, je pense, par George Ernest Carscallen, professeur de mathématiques au Wabash College, à Crawfordsville, un collège / université privée d’arts libéraux réservée aux seuls Homo sapiens males, et Shirl Herr, un semencier / philanthrope / meunier / inventeur aisé qui réside dans cette petite ville. Les travaux menés par ce dynamique duo sont réalisés à la demande de Charles Clayton Wylie, un professeur agrégé d’astronomie à la State University of Iowa profondément intéressé par les météorites.
Croiriez-vous que Herr ait récemment développé une sorte de détecteur de métaux qu’il appelle, en traduction, un détecteur de métaux cachés / balance magnétique? Pourquoi diable une telle personne serait-elle intéressée par la détection de métaux, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur perplexe? Eh bien, il semble qu’un des intérêts / passe-temps hors travail de Herr est la chasse au trésor. Je ne plaisante pas. Il localise des dizaines de tombes de Premières Nations dans l’Indiana et des boisseaux de petites météorites en Arizona à la fin des années 1920 et / ou au début des années 1930, par exemple.
Il est très improbable que Herr localise ces tombes après avoir obtenu la bénédiction des aîné(e)s des différentes Premières Nations (Wyandot, Waayaahtanwa, Shaawanwaki, Peeyankihšiaki, Myaamiaki, Lenni Lenape, Kiwikapawa, Chikashsha, Bodéwadmi, etc.) plus ou moins contraintes à l’exil lorsque leurs terres en Indiana sont saisies par des occupants / exploiteurs / colonisateurs blancs au 19e siècle.
Remarquez, que les roches trouvées soient ou non de véritables météorites est quelque chose d’autre, mais il semble que ce travail météorique est mené sous la supervision de… Wylie. Notre monde est petit et triste, n’est-ce pas?
Croiriez-vous que, en mai 1931, Herr se rend en Angleterre avec son fils, Remley Herr, pour voir si sa balance magnétique, probablement l’appareil de ce type le plus puissant et le plus efficace au monde à l’époque, peut être utilisée pour dater le cercle de pierres de Castlerigg ainsi que d’autres sites antiques / préhistoriques anglais. Remarquez, Herr espère également passer du temps en Hongrie dans l’espoir de trouver des trésors laissés par les anciens Romains, ainsi que les tombe et cercueil légendaires d’Attila, le très redouté roi des Huns, décédé en l’an 453 de l’ère actuelle. Si Herr passe certainement du temps en Angleterre, sa présence en Hongrie semble beaucoup moins certaine. Quoi qu’il en soit, Herr est sans aucun doute un des pionniers de la télédétection archéologique, mais revenons à notre histoire.
Et non, les tombe et cercueil légendaires d’Attila n’ont pas été retrouvés en date de 2023.
Et oui, votre humble serviteur a choisi d’aller avec les informations recueillies par Carscallen et Herr plutôt que les informations publiées dans les journaux. Allons y.
Alors que Swank conduit sa susmentionnée bagnole, peut-être une Ford Modèle T, à environ 5 kilomètres (environ 3 milles) au sud de Crawfordsville, il entend ce qu’il pense être un coup de feu. Croyant qu’on lui tire dessus, l’adolescent complètement paniqué parcourt environ 800 mètres (environ 900 verges), vraisemblablement un peu plus vite, et fait demi-tour. Swank fonce ensuite jusqu’à la résidence d’une tante chez qui il séjourne, à Crawfordsville. Qu’il ait remarqué ou non des dommages à son véhicule pendant ce trajet précipité n’est pas clair. Quoi qu’il en soit, la tante de Swank et sa fille remarquent immédiatement un trou dans le capot de l’automobile, alors garée dans la rue, sans oublier un second trou, dans le radiateur.
Le lendemain, Swank conduit son automobile endommagée au garage où il l’a achetée. Une personne autrement non identifiée suggère à ce moment-là que les trous peuvent avoir été faits par une étoile filante ou, pour utiliser un terme technique, un météoroïde / météorite, et…
Euh, vous avez l’air perplexe, ami(e) lectrice ou lecteur. Ahh, je vois. Un météoroïde est un objet rocheux ou métallique qui se déplace dans l’espace. Si un météoroïde d’une certaine taille pénètre dans l’atmosphère terrestre, le frottement avec des molécules de gaz présentes là-haut le réchauffent, créant ainsi une traînée de lumière magnifique / effrayante dans le ciel, autrement dit un météore. Si un météoroïde est suffisamment gros, il se fraye un chemin à travers la dite atmosphère et frappe la Terre, en un morceau ou non. La ou les parties du météoroïde qui frappent la Terre sont appelées météorites. Revenons maintenant à notre histoire.
L’automobile endommagée de Swank est bientôt exposée à la station-service où il travaille. Au fur et à mesure que la nouvelle se répand, des centaines de personnes, dont beaucoup de l’extérieur de Crawfordsville, viennent voir la bagnole endommagée. Peu de temps après que l’automobile ait été exposée, une personne non identifiée trouve un morceau de pierre sous son générateur. Cette découverte semble confirmer la probabilité que les trous dans l’automobile de Swank ont pu être faits par une étoile filante ou, pour utiliser le susmentionné terme technique, un météoroïde / météorite.
Un Lawrence Niles Swank à l’air sérieux souligne les points d’impact et sortie de la météorite qui a frappé son automobile près de Crawfordsville, Indiana. La photographie peut bien avoir été prise à la station-service où l’automobile est exposée. Anon., « Le Cayó un Aerolito. » La Opinión, 21 octobre 1930, 5.
Por cierto, La Opinión era / es un diario en español publicado en Los Ángeles, California, pero estoy divagando. Lo siento.
En quoi les informations recueillies par Carscallen et Herr diffèrent-elles des très nombreuses histoires publiées dans des quotidiens aux États-Unis, Canada, Australie, etc., demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur en quête de vérité? Eh bien, selon un mélange d’histoires trouvées dans la presse, un mélange pas trop inexact j’espère, Swank, et sa compagne selon au moins une version (fiable?) de l’histoire, entend un sifflement / gémissement / chuintement / bourdonnement alors que son automobile descend une petite colline et est choqué au plus profond de son être lorsqu’un objet, enflammé ou invisible selon le journal, heurte le capot du véhicule, avec un éclair aveuglant selon certains articles de journaux, le manquant de peu. L’objet traverse apparemment le dit capot.
Naturellement ébranlé, voire craignant pour sa vie, le bruit lui rappelant un coup de feu, selon certaines versions de l’histoire, Swank met le pied au plancher. Il fait demi-tour, peut-être dans l’entrée d’une ferme, et retourne à Crawfordsville. Il examine ensuite son automobile. Quelque chose a bien traversé le capot. Ce quelque chose a également traversé le radiateur, qui fume, selon au moins un article de journal. Au moins un reportage déclare également que les bords dentelés des trous semblent avoir été fondus par un objet chauffé à blanc.
À sa grande surprise, Swank trouve plus tard un morceau de roche noire à l’aspect métallique incrusté dans le générateur du moteur. Selon au moins une version de l’histoire, cette roche s’ajuste parfaitement à une entaille dans une des pales du ventilateur de refroidissement du radiateur.
L’adolescent emmène la dite pierre au Wabash College. Les enseignants qu’il rencontre là-bas sont d’avis que ce qu’il a est une vraie de vraie météorite. Un examen de la route où la rencontre rapprochée du type destructeur a lieu, effectué par Swank, son père et un groupe d’amis, révèle la présence d’une petite dépression dans la chaussée (en béton?) de la dite route. Rien d’autre n’est trouvé sur le site.
Un des articles les plus intéressants et les mieux illustrés sur la rencontre de Lawrence Niles Swank avec une météorite. Une photographie de l’étrange pierre trouvée sur la ferme de Kenneth Dodson, près de Crawfordsville, Indiana, se trouve dans le coin supérieur gauche de l’article. Anon., « The Indiana Motorist’s Billion-to-One Meteorite Mishap. » The Minneapolis Sunday Tribune, 21 décembre 1930, pas de numéro de page.
Une autre confirmation de la nature extraterrestre de l’expérience de Swank vient lorsque Kenneth Dodson, un fermier qui vit près du site de la dite expérience, trouve une roche étrange de 30 à 35 centimètres (12 à 14 pouces) de long sur sa propriété, à moitié enterrée dans son entrée selon une version de l’histoire. Cette pierre découpée / perforée, qui peut peser environ 5.5 kilogrammes (environ 12 livres), est également considérée comme une météorite. De fait, certaines personnes suggèrent que la roche de Swank est un fragment de la roche de Dodson.
Compte tenu de la popularité de son automobile auprès des la multitude de badauds qui visitent la station-service, Swank envisage (brièvement?) la possibilité de rejoindre le circuit des attractions pour gagner du pognon. Il envisage également la possibilité d’exposer son automobile à Indianapolis, Indiana, dans un endroit ou un autre où des frais d’admission peuvent vraisemblablement être exigés. Remarquez, Swank reçoit également des offres intéressantes de la part de personnes intéressées à posséder et / ou à exposer la bagnole endommagée.
Selon William Newton Logan, professeur de géologie à la Indiana University et géologue de l’état de l’Indiana, aucune météorite n’a jamais heurté un objet en mouvement auparavant, tuant presque un être humain dans le processus.
Votre humble serviteur se demande si Logan était au courant de l’histoire racontée par quelques officiers et membres d’équipage du SS Cambrian, un cargo exploité par Wilsons & Furness-Leyland Line Limited, une compagnie maritime britannique. Voyez-vous, en août 1907, ces individus ont affirmé qu’un météoroïde / météorite était passé entre les mâts de leur navire alors qu’il naviguait d’Angleterre vers les États-Unis. Mieux encore, cet aérolithe n’était prétendument pas tombé à plus de 15 mètres (environ 50 pieds) de son côté bâbord, mais revenons à notre histoire.
Les différences entre les deux scénarios ne sont pas si différentes, dites-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? C’est peut-être vrai, mais la vérité est que Wylie sent qu’il y a plus dans l’histoire qu’il n’y paraît, ce qui explique pourquoi il demande à Carscallen et Herr de poser des questions.
Leur conclusion est que Swank croit sincèrement que quelque chose a heurté son automobile le soir du 10 octobre. La première version de son histoire ne mentionne cependant pas le son largement rapporté dans les journaux. Dans tous les cas, un météoroïde sur le point de toucher la surface de la Terre n’aurait pas sifflé, gémi, chuinté ou bourdonné. Il aurait provoqué un souffle / détonation / explosion plus forte que le tonnerre peut-être, suivie d’un rugissement. Un météoroïde en arrivée ne peut pas être confondu avec un coup de feu.
Incidemment, Swank fait remarquer à Carscallen et / ou Herr qu’il n’a pas vu la traînée de feu visible dans les dessins de son extraordinaire rencontre extraterrestre qui sont publiés dans certains journaux. De fait, un météoroïde sur le point de heurter un véhicule la nuit peut être pratiquement invisible pour quiconque se trouvant à proximité. Très chaud, oui, mais pas aveuglément chaud.
Carscallen et / ou Herr soulignent que, bien qu’un météore soit apparemment vu par un résident de Crawfordsville dans la soirée du 10 octobre 1930, aucune association ne peut être faite entre cette observation et l’emplacement de l’automobile de Swank au point d’impact. D’autres météores / étoiles filantes vues par des résidentes et résidents de l’Iowa, du Minnesota et du Wisconsin ne peuvent pas non plus être liés à l’automobile. De toute façon, les observations ne sont pas d’un type communément associé à la présence d’un météoroïde suffisamment grand et suffisamment spectaculaire pour se frayer un chemin à travers l’atmosphère de notre grosse bille bleue.
Carscallen et / ou Herr soulignent également que les marques dans la dépression trouvée dans la chaussée ne correspondent pas à la trajectoire du projectile.
Compte tenu de ce qu’ils ont déjà découvert, la découverte par Carscallen et / ou Herr qu’un ouvrier du garage où Swank conduit son automobile afin qu’elle soit réparée a l’idée que la dite automobile a été heurtée par un météoroïde / météorite soulève l’aiguille de leur compteur de suspicion à un niveau légèrement supérieur.
Dans l’ensemble, la mésaventure de Swank n’est pas aussi simple qu’on aurait pu le penser.
Des informations supplémentaires ajoutent aux préoccupations croissantes du susmentionné Wylie. Un professeur de chimie au Wabash College, Lloyd B. Howell, examine la roche trouvée sous / intégrée dans le générateur de l’automobile de Swank. La conclusion de cet examen, vraisemblablement demandé par Wylie, est que la dite roche est un morceau de carborundum / carbure de silicium, un composé dur largement utilisé dans l’industrie mais qu’on ne trouve qu’en quantités infimes dans certains types de météorites. Ce morceau de roche particulier n’est cependant pas venu de l’espace extra-atmosphérique. À son tour, l’étrange rocher trouvé par le susmentionné Dodson s’avère être un morceau de scories.
À présent profondément préoccupé, Wylie entreprend de calculer la probabilité qu’une automobile soit heurtée par une météorite. Étant donné que des fragments de météorites sont récupérés sur le sol américain en moyenne une fois tous les 16 mois, étant donné aussi la probabilité que ces récupérations ne représentent que 1 % du nombre réel d’impacts, Wylie conclut qu’une automobile sur le sol américain serait touchée une fois les 500 ou quelque années. Les automobiles sont présentes sur les routes américaines depuis bien moins longtemps, comme nous le savons toutes / tous les deux.
Wylie et un professeur de mathématiques au Wabash College, Roscoe Woods, mènent également une expérience pour voir si les dommages causés à l’automobile de Swank auraient pu être causés par un fusil de chasse. Leur conclusion est qu’une balle tirée par une telle arme aurait pu endommager le véhicule. Votre humble serviteur se demande cependant comment cette mauvaise action aurait pu être commise à l’insu de Swank.
Cela, en soi, soulève un point intéressant quoique très controversé et c’est votre humble serviteur qui parle (tape?) ici, pas Wylie : Swank dit-il la vérité lorsqu’il affirme que son automobile est heurtée par quelque chose alors qu’il conduit au sud de Crawfordsville le 10 octobre 1930?
Le fait que Swank parcourt plusieurs kilomètres (quelques milles) pour revenir à Crawfordsville après que son automobile aurait été heurtée dans le radiateur par un objet presque aussi grand qu’une main humaine n’aide pas les choses. Comme une grande partie de l’eau qu’il contient se serait échappée, le moteur de l’automobile aurait chauffé de manière assez importante. Ce genre de chose ne serait pas passé inaperçu.
Il y a, semble-t-il, quelque chose de pourri dans l’empire de l’Indiana.
Soit dit en passant, Hamlet n’est pas la personne qui prononce, en traduction, la fameuse phrase « Il y a quelque chose de pourri dans l’empire du Danemark. » Nenni. Ces paroles célèbres sont prononcées par Marcellus, un des officiers qui aperçoit pour la première fois le fantôme du roi Hamlet, le papa de l’autre Hamlet, le prince de Danemark, marchant sur les remparts du château d’Elseneur, dans la vraie vie le château de Kronborg, à Helsingør, Danemark. Incidemment, le cool Hamlet et la gang sont mentionné(e)s dans un numéro d’août 2021 de notre cool blogue / bulletin / machin, mais je digresse.
Dans un article publié dans le numéro d’avril 1931 du magazine mensuel bien connu et respecté Scientific American, Wylie souligne, en traduction, « les suggestions privilégiées par la plupart des gens sont que l’incident a été présenté comme une blague astucieuse. » Ce gentilhomme considère, cependant, encore une fois en traduction, « une tentative délibérée de faire passer l’histoire du météore plus improbable qu’une simple, mais préméditée, tentative d’effrayer le jeune Swank en lui faisant croire que quelqu’un lui tirait dessus. » Ayoye…
Avant que j’oublie, Wylie supervise l’installation d’une vitrine dans le Natural Science Building de la State University of Iowa. La dite vitrine, installés au plus tard début avril 1931, contient
- un moulage de la dépression faite dans la chaussée de la route sur laquelle Swank conduisait,
- le radiateur et le capot endommagés utilisés dans la susmentionnée expérience,
- des copies d’articles de journaux publiés à l’automne 1930, et
- une copie de l’article du Scientific American de Wylie.
À cette date, Wylie avait reçu une lettre anonyme dont l’auteur… anonyme est d’accord avec les conclusions de l’article du Scientific American : l’automobile de Swank n’a pas été frappée par une météorite. Mieux encore, l’auteur anonyme sait précisément ce qui s’est passé : cinq jeunes hommes étaient partis chasser dans l’automobile, qui fut endommagée lorsque l’un d’eux déchargea accidentellement un fusil de chasse. Aussi intrigante que soit cette déclaration, elle ne peut pas être prouvée.
Avant que j’oublie, il est possible, je répète possible, que la State University of Iowa donne 50 $ ÉU à Swank en échange des capot et radiateur endommagés de son automobile. Cette somme princière correspond à environ 1 350 $ en devise canadienne de 2023.
Et qu’en est-il des roches trouvées dans l’automobile de Swank et l’entrée de Dodson, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur à l’esprit scientifique. Une bonne question. Votre humble serviteur n’a aucune idée de ce qui leur est arrivé.
Quoi qu’il en soit, au fur et à mesure que les jours deviennent des semaines et que les semaines deviennent des mois, l’incroyable aventure de Swank s’estompe progressivement de la mémoire. La photographie publiée en juillet 1933 par le susmentionné hebdomadaire Le Petit Journal est, à cet égard, une anomalie tout à fait inexpliquée (et inexplicable?).
En 1948, Wylie déclare dans un article publié dans le mensuel américain Popular Astronomy que la météorite de Crawfordsville est, en traduction, « le canular scientifique le plus réussi des 50 dernières années. »
Wylie ne peut pas savoir qu’un des canulars les plus réussis de l’histoire des sciences est sur le point d’exploser au visage du British Museum (Natural History) de Londres, Angleterre. Voyez-vous, en novembre 1953, cette auguste institution informe la presse que Eoanthropus dawsoni, mieux connu sous le nom d’homme de Piltdown, un ancêtre de notre espèce qu’on pense à l’origine avoir vécu en Angleterre il y a jusqu’à 500 000 ans, est un assemblage frauduleux du crâne d’un être humain moderne et de la mâchoire inférieure d’un grand singe moderne – et pas un très bon assemblage, remarquez.
Au risque d’être impertinent, si des scientifiques britanniques influents n’avaient pas été obnubilés par leur fierté d’avoir en leur possession le chaînon manquant entre les grands singes et les humains, « le premier Anglais » rien de moins, un chaînon manquant qui écarte du revers de la main les fossiles humains plus jeunes trouvés en France, dans l’Empire allemand et ailleurs, ils aurait pu regarder de plus près les fossiles et objets associés prétendument trouvés entre 1908 et 1914 par l’avocat et archéologue amateur anglais Charles Dawson, le pas bon probable de cette triste histoire.
Et oui, c’était une loooongue phrase. Elle a probablement besoin d’un em dash ou, pour utiliser le nom français de ce signe de ponctuation, d’un tiret cadratin, (Bonjour EP!) mais je digresse.
La soi-disant batte de cricket déterrés à Piltdown, par exemple, est un peu difficile à avaler, sans jeu de mots. Et non, cet os de cuisse d’éléphant fossilisé grossièrement sculpté n’a pas besoin d’un morceau de sucre pour aider cette médecine à couler. (Bonjour, MP!) Une fierté britannique mal placée s’avère suffisante pour cela, mais revenons à notre histoire.
Au fur et à mesure que les mois deviennent des années, et les années des décennies, l’incroyable aventure de Swank s’estompe de plus en plus loin de la mémoire
Lawrence Niles Swank quitte ce monde en juin 1979, à l’âge de 65 ans.
Et vous avez une question, ami(e) lectrice ou lecteur toujours curieuse / curieux. Un météoroïde / météorite a-t-il déjà heurté une automobile, demandez-vous? La réponse à cette question est… oui.
Au début d’octobre 1992, dans la soirée, une boule de feu strie le ciel de Peekskill, New York, surprenant d’innombrables personnes et toutes sortes de créatures grandes et petites. Et oui, il s’agit d’une striation bruyante. Une météorite ferro-pierreuse de la taille d’une boule de quille (environ 30 centimètres (environ 12 pouces) de diamètre / environ 12.5 kilogrammes (environ 28 livres)) traverse le coin le plus à droite de l’arrière d’une Chevrolet Malibu vieillissante (1980) garée dans l’entrée de la résidence où la propriétaire du véhicule, Michelle Knapp, âgée de 18 ans, passe la soirée avec ses parents.
Et oui, une autre automobile a été touchée avant octobre 1992. Ce véhicule, une Pontiac 6-27 Coupe vieillissante (1928), appartient à un gentilhomme de 70 ans, Edward « Ed » McCain de Benld, Illinois. La dite automobile est dans le garage de McCain, s’occupant de ses propres affaires, fin septembre 1938, lorsqu’une météorite rocheuse de la taille d’une grosse orange ou d’un petit pamplemousse (environ 10 centimètres (environ 4 pouces) de diamètre / environ 1.8 kilogrammes (environ 4 livres)) traverse le toit du garage avant de traverser de part en part la dite automobile. Croiriez-vous que McCain ne prend conscience de cette visite céleste que lorsqu’il monte dans son automobile plus tard dans la journée?
Compte tenu du nombre d’automobiles sur les routes américaines en 1930, 1938 et 1992, soit le susmentionné Wylie fait une erreur lorsqu’il calcule son taux d’accidents, soit notre monde est remarquablement sujet aux accidents ces jours-ci. À vous de décider, mais je digresse, pour la dernière fois cette semaine.
Comme vous vous en doutez bien, il y aurait beaucoup de choses à dire (taper?) sur les aérolithes de 1938 et 1992 mais de telles péroraisons n’auront pas lieu aujourd’hui, et… Vous pouvez piquer une crise tant que vous voulez, ami(e) lectrice ou lecteur juvénile / infantile. Ma décision est prise.
À plus.
L’auteur de ces lignes tient à remercier les personnes qui ont fourni des informations. Toute erreur contenue dans cet article est de ma faute, pas de la leur.