Jouets, glorieux jouets, on voudrait bien jouer : Quelques pages sur Reliable Toy Company Limited de Toronto, Ontario
Un joyeux Noël un peu tardif, ami(e) lectrice ou lecteur, même si votre humble serviteur doit admettre que c’est vraiment un Noël étrange. Il m’est venu à l’esprit qu’un jouet, ou une fabricant de jouets, pourrait être un sujet approprié pour le numéro de cette semaine de notre blogue / bulletin / machin. Un jouet que j’ai peut-être croisé quand j’étais très jeune. Vous savez, avant Noé et l’arche. Quand j’avais des cheveux. Et non, je ne suis pas amer, mais je serai bref.
Avant la Première Guerre mondiale, la der des der (!?), le Canada n’a pas d’industrie du jouet digne de mention. Avouons-le, le Canada est pour ainsi dire un coin perdu, oserais-je dire (taper?) une terre de coupeurs de bois et de puiseurs d’eau. Cela signifie bien sûr que les jouets viennent de l’étranger, principalement de l’Empire allemand. Naturellement, la guerre perturbe cette domination, ce qui permet aux fabricants canadiens de s’installer.
Remarquez, après la guerre, de nombreuses Canadiennes et Canadiens ne sont pas plus d’humeur à acheter des produits originaires d’Allemagne non plus.
Notre histoire commence donc en 1920 avec la fondation de Canadian Statuary and Novelty Company à Toronto, Ontario, par Alexander « Alex » Samuels et / ou son frère, Solomon Frank Samuels, possiblement avec l’aide d’un autre frère, Benjamin « Ben » Samuels. Votre humble serviteur n’a pas réussi à démêler cet écheveau qui semble devoir son origine à une querelle de famille. Quoiqu’il en soit, Canadian Statuary and Novelty se spécialise dans la production de peluches et de petites nouveautés.
En 1922, la petite firme devient, vous l’aurez deviné, Reliable Toy Company Limited, une firme détenue par Solomon Franks Samuels et 2 autres personnes. Pour une raison ou une autre, volontairement ou non, Alex Rutko et Egnato Dash ne sont plus à bord à partir de 1923. Reliable Toy appartient désormais à Alexander et Solomon Frank Samuels.
Dans ses premières secondes, minutes, heures et jours, la nouvelle firme produit des poupées, peut-être entre autres choses, avec des têtes allemandes et des parties du corps américaines. Les dites pièces sont faites de composition, un subtil mélange de matériaux comme de la colle, farine de bois, fécule de maïs, résine et sciure de bois. Les poupées en composition sont beaucoup plus durables et flexibles que les poupées en porcelaine des époques précédentes. Cependant, Reliable Toy commence rapidement à fabriquer ses propres poupées – dès 1922 peut-être. Une des premières est apparemment une soi-disante poupée Mama qui pleure lorsqu’on la retourne sur le dos.
Et non, Reliable Toy n’a pas inventé la poupée Mama. Nenni. De telles poupées, qui produisent un bruit pleurnichard un tantinet similaire à celui produit par un bébé qui pleure, si le dit petit humain est un jouet à presser pour chien, de telles poupées, dis-je (tape-je?), doivent apparemment leur origine aux poupées pleureuses de la fin du 19ème siècle fabriquées en Japon.
Les années 1920 et, étonnamment, compte tenu de la Grande Dépression, les années 1930 sont apparemment une bonne période pour Reliable Toy. Déjà quatrième plus grand fabricant de jouets au Canada en 1924, elle déménage à 2 reprises, chaque fois dans des locaux plus grands. En 1933, la firme achète les actifs de son principal concurrent, Dominion Toy Manufacturing Company Limited de Toronto, devenant ainsi le plus gros fromage de l’industrie canadienne de la poupée. En 1936, Reliable Toy possède la plus grande usine de jouets du Commonwealth britannique.
Croiriez-vous que la dite usine comprend des sections où sont fabriquées les vêtements et chaussures des poupées, sans parler de leurs boîtes vocales, couineurs et yeux? Reliable Toy dispose même d’un département coiffure pour les 300 modèles de poupées, produites à 1.5 million d’exemplaires, qui sortent de la dite usine chaque année.
Et oui, la princesse Elizabeth Alexandra Mary de la maison Windsor, l’actuelle reine Elizabeth II, reçoit un ou quelques jouets Reliable Toy au moins une fois au cours des années 1930.
Reliable Toy fait sa part pour gagner la Seconde Guerre mondiale en fabriquant des pointes de balles en plastique, étuis à baïonnette en plastique et bouteilles d’huile lubrifiante pour fusils en plastique. L’expérience qu’elle acquiert dans ce digne effort s’avère très fructueuse. Vous voyez, la guerre perturbe, voire met fin à l’importation de jouets, les jouets n’étant pas essentiels. Cela signifie bien sûr que Reliable Toy a le marché canadien pour elle toute seule, dans les limites du besoin écrasant de produire pour l’effort de guerre bien sûr. Pourtant, maintenant qu’elle produit des articles en plastique pour les forces armées canadiennes, la firme commence à expérimenter des jouets en plastique. La direction sait très bien que les plastiques sont des matériaux de plus en plus populaires à travers le pays.
De fait, Reliable Toy utilise des restes de plastique pour produire certains des premiers, sinon les premiers jouets en plastique fabriqués au Canada, des jouets comme des avions, navires, véhicules et soldats. Les avions reproduits en plastique comprennent les Hawker Hurricane et Supermarine Spitfire, ainsi que les Curtiss P-40 Warhawk et North American P-51 Mustang, 4 types d’avions de chasse britanniques et américains trouvés dans la magnifique collection du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario. Et oui, le Warhawk du musée est en fait un Kittyhawk mais ne nous embourbons pas dans ce détail.
Et oui encore, ce travail avec du plastique donne à Reliable Toy un avantage sur ses concurrents après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Reliable Toy fonde Reliable Plastics Company Limited au plus tard en 1948, et probablement plus tôt, pour s’occuper du côté plastiqué de ses activités. Les 2 firmes opèrent vraisemblablement dans les mêmes locaux torontois.
Et oui encore, la plupart des femmes embauchées par Reliable Toy pendant la Seconde Guerre mondiale parce que de nombreux hommes servent dans les forces armées sont virées sans cérémonie / courtoisie lorsque les dits hommes reviennent au Canada après le retour de la paix, un retour de courte durée étant donné le début de la Guerre froide.
Au fil des ans, Reliable Toy offre aux enfants canadiens certains jouets qui s’avèrent d’importance historique pour le Canada. L’un d’entre eux est la poupée Barbara Ann Scott introduite en 1948 pour commémorer les succès d’une patineuse artistique de renommée mondiale et exceptionnellement douée, la Canadienne Barbara Ann « B.A ». Scott – une gentilledame mentionnée dans un numéro d’avril 2019 de notre blogue / bulletin / machin.
Un autre jouet d’importance historique est un avion de chasse tout temps Avro Canada CF-100 Canuck en plastique, un autre avion trouvé dans la magnifique collection du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada.
Un jouet encore plus important, sans doute le grand champion du jouet canadien du 20ème siècle, est le tracteur Reely Ride-’em de renommée internationale, un des premiers jouets à pédales en plastique au monde, introduit à temps pour la saison de Noël de 1961 et produit jusqu’en 1969, sinon plus tard – le jouet même décrit dans la publicité que vous avez vue au début de cet article. Incidemment, un tracteur Reely Ride-’em coûte environ 15 $ en 1961 (près de 140 $ en devise 2021) – une somme très / trop élevée pour un travailleur de l’industrie textile comme mon père.
Un aspect problématique des activités de Reliable Toy dans les années 1950, sinon les années 1940, concerne la production de poupées noires pour le marché canadien. Et oui, malheureusement, les caractéristiques de ces poupées incluent des exagérations physiques aux connotations racistes, alors que celles destinées à la vente dans des territoires à population noire sont plus réalistes. Je ne plaisante pas.
Le nom d’une ou quelques-unes de ces poupées, Topsy, fait référence à des poupées dites sans dessus dessous (topsy-turvy), des poupées en tissu réversibles / recto-verso comportant 2 personnages sans jambes réunis au niveau des hanches qui sont nées au plus tard dans les années 1850 dans des plantations esclavagistes du Sud américain. Les premières poupées dites sans dessus dessous ont un personnage blanc et un noir. Elles sont parfois connues sous le nom de poupées Topsy et Eva, d’après des personnages du célèbre roman anti-esclavagiste de 1852, La case de l'oncle Tom, ou Vie des nègres en Amérique : roman américain, la jeune esclave Topsy et la tout aussi jeune mais très blanche et libre et maladive Evangeline « Little Eva » St. Clare.
Un autre aspect problématique des activités de Reliable Toy concerne l’appropriation de l’identité des Premières Nations et Inuits via des poupées portant des vêtements « traditionnels, » comme en témoigne le catalogue souvenir de l’Exposition internationale et universelle de Montréal, ou Expo 67, tenue à… Montréal, Québec.
Ceci étant dit (tapé ?), une poupée inuite connue sous le nom de poupée Koweeka est en production vers 1939. Elle est apparemment associée à un important producteur américain de boissons gazeuses, Clicquot Club Company, dont les publicités incluent souvent un jeune Inuit. De plus, une poupée autochtone connue sous le nom de poupée Hiawatha est en production au plus tard en 1948, et probablement avant. Célèbre leader précolonial, Hiawatha est rendu célèbre par le poème épique de 1855du poète et éducateur américain Henry Wadsworth Longfellow, Le chant de Hiawatha, mais revenons à l’aspect problématique des activités de Reliable Toy.
N’oublions pas que 1967, année pendant laquelle le Canada célèbre son centenaire, est aussi l’année pendant laquelle le gouvernement de la Saskatchewan lance, avec la bénédiction du gouvernement fédéral, son programme Adopt Indian and Métis (AIM), un des programmes de la tristement célèbre série de programmes « Rafle des années 60, » en anglais « Sixties Scoop, » dont le but est de retirer des milliers d’enfants autochtones (plus de 20 000…) de leurs familles et les placer dans des familles non autochtones. AIM est le premier et seul programme d’adoption transraciale autochtone jamais lancé au Canada. L’expression génocide culturel serait-elle appropriée pour décrire ce programme? Je le crois aussi.
1967 est aussi l’année où des Innus du Labrador sont déplacés vers l’île Iluikoyak, à Davis Inlet, sur la côte du Labrador, afin de mettre fin à leur mode de vie nomade – et à mieux les contrôler. Ce déménagement, qui obtient également la bénédiction du gouvernement fédéral, est fait avec l’encouragement de l’église catholique, apostolique et romaine et du gouvernement de Terre-Neuve.
Le programme et le déménagement s’avèrent très préjudiciables aux peuples autochtones impliqués, mais, si je peux être un peu fendant, rares sont les personnes non autochtones qui sont occupées à célébrer le centenaire de leur état colonisateur le remarquent, ou s’en soucient, mais revenons à notre histoire.
Au milieu des années 1960, Reliable Toy est encore un des plus grands fabricants de jouets au Canada et possède une des usines de jouets les plus intégrées au monde. Et non, contrairement à ce que peut dire sa direction, Reliable Toy n’est probablement pas le plus grand fabricant de jouets au Canada. C’est peut-être, cependant, le plus grand fabricant de jouets entièrement canadiens.
À ce moment-là, les jouets Reliable Toy sont disponibles dans plus de 30 pays.
Le seul concurrent de Reliable Toy en tant que source de jouets fabriqués au Canada est Regal Toy Company Limited de Toronto. Cette firme, qui fabrique entre autres des poupées en plastique et vinyle, est fondée en 1959 par le susmentionné Solomon Frank Samuels. Ce dernier quitte Reliable Toy à la suite d’un différend avec un de ses frères, peut-être le tout aussi susmentionné « Alex » Samuels. « Ben » Samuels rejoint le personnel de Regal Toy à cette époque, en tant que vice-président.
Les tensions entre Reliable Toy et Regal Toy peuvent être illustrées par ce que votre humble serviteur aimerait appeler le cas des poupées anatomiquement correctes.
Il était une fois, vers 1965, le fils de 3 ans de la styliste des Établissements Clodrey et meilleure moitié du couple qui fonde cette firme de fabrication de poupées. Cet enfant mentionne à ses fière et fiers parents qu’il est assez surpris que la dite firme ne produise que des poupées filles. À leur tour, Catherine et Jacques Refabert sont assez surpris(e)s par cette affirmation perspicace. Les petites et petits humains sont en effet beaucoup plus futé(e)s que les adultes ne le pensent. Elles et ils voient des choses et se souviennent.
Une autre version de l’histoire montre le petit humain intelligent demander à sa mère si les poupées fabriquées dans l’usine des Établissements Clodrey sont des garçons ou des filles. Lorsque la dite maman répond qu’il peut dire qui est qui en regardant les cheveux des poupées, le petit humain très intelligent la regarde d’un air interrogateur et lui demande si c’est ainsi qu’elle devine qui est qui. Les petites et petits humains, il faut les aimer. Nous devrions les nommer responsables. Elles et ils ne peuvent pas bousiller le monde plus que nous.
Quoiqu’il en soit, Catherine et Jacques Refabert entreprennent de concevoir une poupée garçon. La poupée angélique réalisée par le sculpteur des Établissements Clodrey, à partir de divers exemples d’art religieux fournis comme modèles, est jugée un tantinet trop angélique par l’Institut pédagogique national, une branche du ministère de l’Éducation nationale contactée par la firme. Une poupée plus proche en apparence d’un vrai garçon serait préférable. Les Refabert et le sculpteur se remettent ainsi au travail. En novembre 1965, elle et ils ont un prototype.
Petit Frère, comme on l’appelle, fait son apparition en 1966. La réaction des parents français est quelque peu décevante. La nouvelle poupée plutôt grandeur nature avec son, euh, vous savez quoi, est, et bien, indécente. Les parents scandinaves ont eu une réaction tout à fait différente, cependant. Beaucoup d’entre eux aiment plutôt la poupée. Serait-il… indécent de ma part de souligner que les parents scandinaves sont en grande partie luthériens et progressistes alors que ceux de France sont principalement affiliés à la non progressive église catholique, apostolique et romaine? D’accord, je ne le dirai (taperai?) pas.
Petit Frère est rejoint par Petite Sœur en 1967 ou 1968.
Les deux poupées restent en production jusque dans les années 1970 un tant soit peu avancées.
Fait intéressant, une firme japonaise par ailleurs inconnue lance une petite poupée garçon habillée comme une personne des cavernes à un moment donné en 1967. Que ce jouet soit inspiré, ou non, par, Petit Frère n’est pas clair.
Croiriez-vous que l’introduction de Petit Frère sur le marché américain, fin 1967, grâce aux efforts du magasin de jouets éducatifs Creative Playthings Incorporated, ne passe pas inaperçue ? Il y a un fort tollé et plusieurs bonnes personnes se font sérieusement aller les babines, ce qui produit beaucoup de publicité gratuite et peu de ventes.
La direction de Reliable Toy est intriguée par Petit Frère et Petite Sœur et achète les droits de production canadiens de ces poupées anatomiquement correctes. La firme de Toronto habille ses poupées de pantalons semi-transparents et les appelle Little Brother et Little Sister. À son tour, la direction de Regal Toy est intriguée par le concept mais pense que la présentation de Reliable Toy est de mauvais goût. Son personnel modifie Little Brother et Little Sister juste assez pour contourner les lois sur les brevets.
Les poupées bas de gamme de Regal Toy, les Baby Brother et Baby Sister plus discrètement vêtues, également connues sous le nom de Petit Frère et Petite Sœur, qui sortent 1968, sont approuvées par des Canadiennes et Canadiens bien connu(e)s et respectés contacté(e)s par Regal Toys, dont le Dr Reva Appleby Gerstein, psychologue et directrice nationale de la planification des programmes de l’Association canadienne pour la santé mentale d’Ottawa, et le Dr Samuel « Sam » Rabinovitch, médecin et directeur du centre d’apprentissage de l’Hôpital de Montréal pour enfants de… Montréal.
Rabinovitch est l’individu courageux qui est contraint de démissionner de son poste d’interne à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal, en juin 1934, lorsque tous les autres internes de l’hôpital, sans parler des internes de 3 autres hôpitaux catholiques de Montréal, se mettent en grève pour protester contre l’embauche d’un « juif, » une protestation soutenue par de nombreux membres des élites laïques et religieuses du Québec. Et non, les grévistes ne font l’objet d’aucune mesure disciplinaire. De fait, l’Université de Montréal, à… Montréal, réduit apparemment le nombre d’étudiantes et étudiants juives qu’elle accepterait à l’avenir. On est abasourdi, mais un tel racisme ou discrimination religieuse systémique n’existe évidemment plus en 2021.
Évidemment. Pour sûr. Pour sûr.
Et parlant (tapant?) d’esprits abasourdis, croiriez-vous que l’exposition Sexe : L’Exposition qui dit tout, présentée en 2012 au Musée des sciences et de la technologie du Canada à Ottawa, une institution sœur / frère du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, est l’objet de dizaines de plaintes et d’au moins un coup de téléphone du ministre du Patrimoine canadien? Initialement présentée en 2010 au Centre des sciences de Montréal, qui l’a créée, cette exposition primée ne fait pas de vague dans cette ville. Le musée de Ottawa estime toutefois qu’il n’a pas d’autre choix que de modifier l’exposition. De nouveau, on est abasourdif, mais revenons à notre histoire.
À première vue, aucune des paires de poupées anatomiquement correctes ne se vend en grand nombre, mais les versions de Regal Toy font apparemment mieux que leurs rivales, mais revenons à notre train de pensée.
« Alex » Samuels meurt en 1966. Son décès marque la fin d’une époque et le début d’un lent déclin de la firme qu’il a dirigée pendant des décennies. Le nouveau président de la firme et vilain garnement autoproclamé de l’industrie canadienne du jouet, l’exubérant et superbement habillé E. Mannie Grossman, ne serait probablement pas d’accord avec cette déclaration, mais telle est la vie.
Le fait que Reliable Toy n’est pas le el supremo de l’industrie canadienne du jouet à la fin des années 1960 peut être confirmé en examinant les budgets publicitaires de Reliable Toy et Irwin Toy Limited de Toronto, une firme dont la stratégie très fructueuse consiste à importer et distribuer des jouets fabriqués à l’extérieur du Canada, principalement des jouets américains souvent fabriqués par des gens mal payés en Asie en fait. Alors que Reliable Toy dispose d’un budget publicitaire, prétend-on, d’environ 50 000 $ en 1970, celui de Irwin Toy plane, prétend-on également, aux environs de 1 600 000 $. Et oui, une grande partie de ce pognon irwinnien est dépensé en publicités télévisées
Grossman affirme que le coût élevé de ces publicités a un impact négatif sur le prix des jouets. De plus, le Canada a une population relativement petite (21.3 millions de personnes environ en 1970, dont 4.8 millions de francophones) qui regardent différentes émissions dans différents fuseaux horaires. Pour couronner le tout, Reliable Toy produit plus de 1 300 jouets. On doit se demander si Grossman parle avec son cœur ou fait contre mauvaise fortune bon cœur.
Quoiqu’il en soit, les jeunes habitant près de la frontière canado-américaine passent beaucoup de temps à regarder des émissions diffusées par les chaînes de télévision américaines. Selon le Bureau of Broadcast Measurement, une division de l’Association canadienne des radiodiffuseurs, pour environ 10 enfants de la région de Toronto de 11 ans ou moins qui regardent les stations de télévision de la région de Toronto un samedi matin typique, 65 environ regardent des stations de télévision américaines. Et oui, les jouets les plus populaires présentés lors des émissions regardées par ces jeunes humaines et humains sont importés et distribués par Irwin Toy.
Sur une note plus joyeuse, un regard sur un catalogue de Reliable Toy de 1970 ramène des images de jeu dans les années 1960, avec des jouets comme le Sand Sifter with Moulds and Shovel, et le Pop-A-Ball. Je me souviens toutefois également du Bug Keeper – et je grince des dents devant le sort des petits arthropodes qui y sont emprisonnés. Ils avaient et leur parenté ont autant le droit d’être sur Terre que nous. Nous sommes, après tout, des animaux, tout comme eux. Pire qu’eux en fait parce que nous savons ce que nous faisons à la Terre.
Et oui, notre espèce va disparaître un jour, tout comme Tyrannosaurus rex et Raphus cucullatus.
Cette dernière espèce est mieux connue sous le nom de dodo, ou dronte.
Allied Sign Letters Limited de Toronto acquiert Reliable Toy en 1985 et la fusionne dans une de ses divisions, Viceroy Manufacturing Company Limited de Toronto. La production se déplace rapidement vers l’usine de cette firme canadienne de fabrication de jouets bien connue.
Et c’est tout pour aujourd’hui. Votre humble serviteur a en effet été bref, selon mes propres normes. Enfin, presque bref. Seulement 10 pages et demi.