Un des jouets les plus dangereux de tous les temps : Le Gilbert Atomic Energy Lab
Bonne fête à moi, bonne fête à moi, bonne fête, yadda yadda yadda. Et oui, je suis un Taureau, ce qui explique beaucoup de choses, non pas que votre humble serviteur croit à l’astrologie. Bien sûr.
Le Bristol Taurus, incidemment, est développé au milieu des années 1930 par Bristol Aeroplane Company Limited. Ce moteur d’aéronef en étoile refroidi par air britannique est compact, léger et plutôt puissant mais n’est peut-être pas aussi fiable à l’origine qu’on peut l’espérer. Occupée comme elle l’est avec d’autres moteurs, plus puissants, Bristol Aeroplane ne développe pas à fond le Taurus. Sa production prend fin (bien?) avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, et…
Qu’y a-t-il, ami(e) lectrice ou lecteur? Vous ne vous êtes pas joint(e) à notre groupe de joyeux humains cette semaine pour lire au sujet de moteurs? Des jouets, vous dites? De fait, vous avez raison.
Les jouets éducatifs conçus pour attiser la curiosité de jeunes Homo sapiens, avant tout des garçons comme nous le savons toutes et tous, et vive la patriarchie, pour toutes sortes de choses et idées technologiques et scientifiques, remontent à très, très loin. Vous vous souviendrez que, en janvier 2019, vous et moi avons appris tout ce qu’il a à savoir sur le Kosmos Spielcomputer Logikus, une calculatrice électromécanique ouest-allemande, et pas du tout un ordinateur (computer en allemand), mise sur le marché par Franckh’sche Verlagshandlung W. Keller und Company, une maison d’édition et fabricant de jouets éducatifs connue aujourd’hui, en 2020, sous le nom de Franckh-Kosmos Verlags-Gesellschaft mit beschränkter Haftung und Company Kommanditgesellschaft.
Maintenant donnez-moi s’il vous plait un moment pour reprendre mon souffle. C’était toute une bouchée.
On pourrait dire que l’histoire de l’item au cœur du numéro de cette semaine de notre blogue / bulletin / machin, le, commence en février 1884 avec la naissance, aux États-Unis, de Alfred Carlton Gilbert Atomic Energy Lab Gilbert. Je sais, je sais, nous voulons parler (lire?) de choses cool, ou de choses chaudes / hot compte tenu de la présence d’uranium, mais les gens font toujours obstacle. Si ce n’était de Homo sapiens, la Terre serait un paradis, vous savez. Des dodos parcourraient encore des sentiers centenaires sur l’île Maurice, des tourtes voyageuses noirciraient les cieux de l’Amérique du Nord et d’innombrables espèces ne seraient pas à 2 doigts de l’extinction. Et les abeilles ne seraient pas en difficulté. Remarquez, le climat de la Terre ne serait pas hors de contrôle non plus.
Désolé. Désolé. Le changement climatique n’est pas réel et, s’il l’est, les arbres sont à blâmer de toute façon, et de noires forces, comme les « scientifiques, » les écolos, les végan(e)s, etc., conspirent pour déstabiliser l’économie divinement proclamée du monde occidental. Très mauvais. En prison tout ça! Mais revenons à notre histoire.
Avant qu’on y arrive, veuillez noter que le mot français québécois pour un pâté à la viande, tourtière, ne s’inspire pas du mot français (québécois?) qui identifie la tourte voyageuse. Nenni, il ne s’en inspire pas. Ce mot provient du mot tourtière, qui est un moule à tarte / pâté circulaire dans lequel on fait cuire des tourtes, qui sont des pâtés à la viande ou des tartes aux fruits.
Maintenant, pourquoi la tourte voyageuse porte-t-elle ce nom en français?
Ceci n’est pas une question rhétorique. Votre humble serviteur s’attend à une réponse… Rien? Soupir. Passons.
Contrairement à la grande majorité des jeunes Américaines et Américains de sa génération, tout particulièrement les Américaines, Gilbert se rend à l’université. Croiriez-vous qu’il paye son diplôme de baccalauréat en médecine sportive en travaillant comme magicien?
Au cours des années 1900, cet athlète amateur accompli établit 2 records mondiaux pour le saut à la perche et partage l’or aux Jeux de la IVe Olympiade, en d’autres mots les jeux olympiques d’été de 1908, disputés à Londres, dans cette bonne vieille Angleterre.
Je me demande si Howard Joel Wolowitz, un des principaux personnages de la série télévisée américaine The Big Bang Theory, mentionné dans un numéro de décembre 2019 de notre blogue / bulletin / machin, est payé lorsqu’il fait des tours de magie devant des enfants, mais je digresse.
Vous ne serez peut-être pas surprise(e) d’entendre (lire?) que Gilbert décide de ne pas poursuivre une carrière en médecine. En 1907, il cofonde Mysto Manufacturing Company pour produire des ensembles de magie. La dite compagnie devient A.C. Gilbert Company vers 1916.
Inspiré par les poutres en acier utilisées sur un chemin de fer qu’il voit en 1911, Gilbert introduit un fameux jouet de construction, le Mysto Erector Structural Steel Builder, en 1913. La production ne tarde pas à s’envoler. Au plus tard au milieu des années 1930, Mysto Manufacturing / A.C. Gilbert a vendu non moins de 30 millions d’ensembles Erector.
Saviez-vous que le jouet de construction Erector by Meccano existe encore en 2020? Mieux encore, saviez-vous que ce jouet est la propriété d’une firme mondiale de jouets et divertissement pour enfants (La Pat’ Patrouille / PAW Patrol : La Pat’ Patrouille, Air Hogs, etc.) basée à Toronto, Ontario, Spin Master Limited? Mais revenons à notre histoire.
En 1918, l’implication des États-Unis dans la Première Guerre mondiale passe à un cheveu de détruire le gagne-pain de Gilbert, et d’autres manufacturiers de jouets américains. Vous voyez, le gouvernement américain songe sérieusement à bannir la production de jouets. Gilbert ayant exercé des pressions avec succès contre cette mesure, il devient « l’homme qui a sauvé Noël » aux yeux de nombreuses et nombreux Américaines et Américains, en particulier des journalistes.
Avec le retour de la paix, A.C. Gilbert diversifie peu à peu sa production. Elle livre des ensembles de chimie et des ensembles de microbiologie, qui comprennent un microscope. La firme devient également un joueur d’importance dans l’industrie du train miniature, à de la fin des années 1930. Sheldon Lee Cooper, un autre important personnage de la susmentionnée The Big Bang Theory, mentionné dans des numéros de janvier et novembre 2019 de notre vous savez quoi, serait bien content.
Vous voyez, Gilbert, l’Homo sapiens, pas la firme, en vient à croire que les jouets ont un rôle important à jouer dans le lavage de cerveaux, désolé, désolé, le modelage des jeunes Américaines et Américains en membres productives et productifs de la société.
Soit dit en passant, saviez-vous que Gilbert compte parmi les membres fondateurs de la Toy Manufacturers of the U.S.A. Incorporated, l’actuelle Toy Association Incorporated, en juin 1916? Mieux encore, il est le président fondateur de cette association.
Attristé par le fait que l’esprit d’invention, une des fondations sur laquelle se base la prospérité des États-Unis, est pour ainsi dire ignorée par les systèmes scolaires de la majorité, sinon de la totalité des états de ce pays, Gilbert fonde le Gilbert Hall of Science à New York, New York, en 1941. Votre humble serviteur oserait-il dire que ce musée de sciences et de technologie est un ancêtre du Musée des sciences et de la technologie du Canada à Ottawa, Ontario? Oui, je pense que j’ai osé. Malheureusement, le Gilbert Hall of Science ferme avant l’ouverture de ce musée national, en 1967, mais revenons à notre histoire.
Les années 1940 constituent bien sûr une décennie dominée par un conflit, la Seconde Guerre mondiale, dont les conséquences se font encore ressentir en 2020. Une de ces conséquences est l’introduction et l’utilisation des armes atomiques / nucléaires.
Vous et moi, quelle que soit notre vieillesse ou jeunesse, ne pouvons probablement pas comprendre l’impact que l’énergie nucléaire, tant militaire que civile, a sur la population de la Terre à l’aube de la Guerre froide. Les armes nucléaires détenues par des bienveillants États-Unis, et personne d’autre, rendraient la guerre inconcevable. D’innombrables centrales nucléaires construites dans l’avenir fourniraient de l’énergie électrique en quantités telles qu’elle pourrait tout aussi bien être gratuite.
Et oui, inconcevable est un des mots favoris d’un personnage diabolique de La Princesse Bouton d’Or, une comédie romantique et film culte de 1987 mentionnée dans des numéros de février 2018 et janvier 2020 de notre vous savez quoi. Qu’est que votre humble serviteur peut vous dire, j’aime bien ce film.
L’énergie nucléaire, dis-je, a vraiment un énorme impact sur la population de la Terre. Pourquoi croyez-vous que le bikini s’appelle bikini, par exemple?
Le nom surgit en France, à la mi-juillet 1946, peu après le premier d’une série d’essais de bombes nucléaires américaines tenus sur de petites îles de l’Océan Pacifique. Bikini est la première à être incinérée, au début de juillet 1946, après que sa population indigène / autochtone ait été pratiquement forcée de partir. Au fur et à mesure que d’autres îles subissent le même sort, ou sont tout simplement oblitérées lors des premiers essais américains des nouvelles bombes thermonucléaires, les populations locales sont bousculées d’île en ile. Personne ne leur demande si elles veulent déménager. Elles ne dérangent certainement pas qui que ce soit.
« L’homme civilisé, » et je dis (tape?) homme parce que les femmes tendent à être les membres les plus saines d’esprit de notre espèce, n’est-il pas un foutu numéro? Mais revenons aux origines de l’utilisation du mot bikini pour décrire un tout petit costume de bain 2 pièces.
Des publicités parmi les premières notent, en français, que le bikini est « la première bombe an-atomique. » Plutôt mauvais, n’est-ce pas?
Son créateur est, vous l’avez deviné, un homme, un Français pour être plus précis, Louis Réard, qui s’avère être un ingénieur automobile. Le bikini est quelque peu / énormément controversé. Quelques / la plupart des personnes le jugent indécent.
Croiriez-vous qu’un autre Français, un couturier et concepteur de costumes du nom de Jacques Heim, crée un costume bain 2 pièces plus modeste en 1932 qu’il baptise… atome?
Et maintenant pour quelque chose de complètement différent. Les jeux de société sont très populaires après la Seconde Guerre mondiale, et…
Puis-je digresser pour 1 minute? Deux minutes? À dire vrai, votre humble serviteur serait très intéressé à voir une exposition temporaire / itinérante simple, petite et gérable (Bonjour, EP and EG!) consacrée aux jeux de société aéronautiques et spatiaux aller sur le plancher du mondialement connu Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, une institution sœur / frère du susmentionné Musée des sciences et de la technologie du Canada.
Croiriez-vous que les premiers jeux de société consacrés à l’aviation font leur apparition avant la Première Guerre mondiale? Un géant américain de l’industrie des jeux, McLoughlin Brothers Incorporated, lance un jeu de parcours en 1897. Game of To The Pole by Air Ship a pour origine le vol vers le pôle Nord lancé en juillet de cette même année par l’ingénieur suédois Salomon August Andrée et ses 2 compagnons, à bord d’un ballon à hydrogène. Bientôt portés disparus, les 3 hommes périssent au bout de quelques semaines. McLoughlin Brothers produit également The Air Ship Game vers 1904. Une version mise à jour arrive en magasin vers 1912.
Au Royaume-Uni, vers la même époque, une société non identifiée produit un jeu de parcours intitulé Aeroplane Race Round the British Empire qui comprend un arrêt à Ottawa. Une seconde version de ce produit voit le jour vers 1920. Mentionnons également Jack & Jane in an Aeroplane, un jeu de 1914 (?) de J.W. Spear & Söhne / J.W. Spear & Sons, une société allemande dont le principal client à l’exportation est le Royaume-Uni. De fait, ce jeu de société est apparemment produit en Bavière, un des royaumes inclus dans l’Empire allemand.
En Australie, National Game Company commercialise Around the Commonwealth by Aeroplane vers 1911. Ce jeu de parcours comprend toute une série d’arrêts le long des côtes de cette vaste île-continent. Une seconde version, Around the Commonwealth Aeroplane Game, arrive en magasin vers la fin des années 1920.
À Paris, L. Saussine éditeur, un spécialiste des jeux de société, lance au moins 3 jeux de parcours touchant à l’aviation avant la Première Guerre mondiale, Jeu des grands raids, Concours d’aviation et En aéroplane, un superbe produit qui comprend des pions peints en plomb en forme d’aéroplanes, mais revenons à notre histoire.
La prospection de l’uranium est apparemment la grande mode aux États-Unis au cours des années 1950. On ne peut jamais avoir trop d’uranium. Comment pourrait-on arriver à la destruction mutuelle assurée des États-Unis et de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), sans parler du reste de la planète? Plutôt mort que rouge – une expression qui sonne beaucoup mieux en anglais qu’en allemand, en français, en russe…
Croiriez-vous que la prospection de l’uranium compte parmi les 8 cheminements de carrière vers le bonheur, la fortune et la renommée offerts aux familles et ami(e)s qui jouent à la version originale du très populaire jeu de société Carrières, lancé en 1955 par le géant américain de l’industrie des jeux Parker Brothers Incorporated? Désolé, vous le saviez déjà, n’est-ce pas, et revenons aux jeux de société. Aux jeux de société nucléaires américains plus précisément.
Quand même, il serait cool de dire que Carrières est toujours produit en 2020, par la firme américaine Winning Moves Games Incorporated. Il y a 6 cheminements de carrière et la prospection d’uranium n’est pas l’un d’entre eux. Je sais, je sais, revenons aux jeux de société.
Saalfield Publishing Company lance Uranium, un produit plutôt conventionnel, à un moment donné au cours des années 1950.
Gardner Games Company, quant à elle, lance Uranium Rush vers 1955. Ce jeu de société primé / approuvé par des éducateurs (?!) s’inspire en partie des procédures mises en place par le gouvernement américain pour jalonner une concession et par les primes remises par le dit gouvernement. L’heureuse famille qui joue à Uranium Rush fait tourner un cadran qui pointe vers un lieu sur le plateau du jeu où Papa ou le petit Jean chercherait de l’uranium. Notre prospecteur en herbe placerait alors un compteur Geiger fonctionnant à piles, pas un vrai bien sûr, j’espère, sur le lieu en question. Si le dit compteur s’allume et bourdonne, il y a de l’uranium sous ces vertes collines, ce qui signifie que le joueur reçoit une prime de 50 000 $. La ou le gagnant(e) du jeu, « comme dans la vraie vie, » pour citer, en traduction, le topo promotionnel, est l’individu avec le plus de foin / fric / pognon.
Allégeons un peu l’atmosphère, ami(e) lectrice ou lecteur. Voudriez-vous lire la légende de la photographie que votre humble serviteur a utilisé pour initialiser ce numéro de notre blogue / bulletin / machin? Oui? Vermouilleux.
Stefan Olsen, âgé de 8 ans, s’initie aux mystères de l’énergie atomique, en se servant de ce petit laboratoire atomique jouet exposé à la foire américaine des jouets, à New-York. Bien que muni d’un compteur Geiger et de minerais radioactifs, ce jouet est sans danger et n’offre que des possibilités bien pacifiques.
Et non, votre esprit ne vous joue pas de tour. Le jouet en question comprend réellement des échantillons de minerais radioactifs. Quoi donc pourrait mal tourner? Le dit jouet est le Gilbert Atomic Energy Lab, et le voici, dans toute sa gloire, et…
À la fois excitant et sécuritaire, le Gilbert Atomic Energy Lab. Wikipédia.
Pourquoi ce regard effaré, ami(e) lectrice ou lecteur? Ce machin est, après tout, un jouet.
Le dit jouet est le no 238 ou, plus précisément, le no U-238 dans la longue série de produits produits par A.C. Gilbert. Ce descripteur inhabituel est choisi en référence à la forme la plus commune d’uranium trouvée dans la nature, l’Uranium-238, mais je digresse.
Gilbert est apparemment plutôt fier du Atomic Energy Lab, son jouet éducatif le plus spectaculaire, ses mots, en traduction, pas les miens, et un des nombreux jouets liés à la physique / chimie sur le marché à la fin des années 1940 et au début des années 1950. Il est excitant, il est sécuritaire et il est précis, dit ce gentilhomme qui est parfois / souvent comparé à Walter Elias « Walt » Disney, Junior, pour son génie créatif.
De fait, certains des plus brillants physiciens nucléaires des États-Unis, y compris certains du Massachusetts Institute of Technology (MIT), une institution de haut savoir mentionnée dans des numéros de juillet 2019, décembre 2019 et février 2020 de notre blogue / bulletin / machin, acceptent gracieusement d’aider A.C. Gilbert à développer le Atomic Energy Lab. Comme plusieurs autres jouets éducatifs de son époque, ce dernier dirige gentiment les jeunes Américaines et Américains, les garçons en réalité, vers une carrière en science ou en technologie.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur, le susmentionné Wolowitz a une maîtrise du MIT. Le monde est petit, n’est-ce pas?
Soucieux d’améliorer la compréhension du public envers l’énergie nucléaire et de mettre l’emphase sur les aspects positifs de notre ami l’atome, des individus au sein du gouvernement américain applaudissent presque les efforts de A.C. Gilbert concernant le développement du nouveau jouet.
Soit dit en passant, Notre ami l’atome est le titre d’un épisode de la série télévisée américaine Walt Disney’s Disneyland diffusé pour la première fois, en anglais, en janvier 1957, et d’un livre publié, en anglais, en 1956 – 2 glorieux exemples de la propagande pro-nucléaire dégorgée par divers gouvernements désireux de promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. L’animateur de Notre ami l’atome est un physicien et communicateur / vulgarisateur scientifique germano-américain, Heinz Haber, bien connu aux États-Unis et en Allemagne de l’Ouest dans les années 1960 et 1970. Walt Disney’s Disneyland, Notre ami l’atome et Haber sont mentionnés dans un numéro de novembre 2018 de notre blogue / bulletin / machin, mais revenons à notre jouet excitant, sécuritaire et précis.
Qu’est-ce que le petit Jean reçoit lorsque ses parents ont la brillante / explosive idée de placer un Atomic Energy Lab sous l’arbre de Noël, vous demandez-vous? Allons voir.
Le dit Atomic Energy Lab comprend :
- 1 chambre à nuages Wilson partiellement désassemblée, utilisée pour voir les belles, délicates et élaborées trajectoires de particules légèrement radioactives, dont la source radioactive peut être remplacée en échange d’une petite somme d’argent au fur et à mesure que le niveau de radioactivité décroît;
- 1 compteur Geiger / Geiger-Müller, utilise pour détecter et mesurer le rayonnement;
- 1 électroscope, utilise pour mesurer la radioactivité des diverses substances comprises dans le Atomic Energy Lab;
- 1 spinthariscope, utilisé pour observer des désintégrations nucléaires spécifiques;
- 4 bocaux en verre renfermant des échantillons de minerais avec de petites quantités d’uranium, qui n’auraient pas besoin d’être remplacés avant quelques milliards d’années;
- 3 faibles sources de rayonnement, qui peuvent être remplacées en échange d’une petite somme d’argent au fur et à mesure que le niveau de radioactivité décroît;
- 3 piles sèches;
- 1 ensemble de pièces utilisées pour faire un modèle d’une particule radioactive;
- 1 manuel d’instructions d’environ 60 pages, détaillant plus de 150 expériences, intitulé Gilbert Atomic Energy Manual, rédigé par le Dr. Ralph Eugene Lapp, un physicien impliqué dans le Manhattan Project, le programme de recherche et développement qui entraîne la production des premières armes nucléaires, dont deux finissent par être utilisées contre le Japon en août 1945, qui devient chef de la branche de physique nucléaire du Office of Naval Research de la United States Navy, en 1949;
- 1 introduction au monde du rayonnement de 32 pages sous forme de bande dessinée publiée en 1948, intitulée Learn How Dagwood Splits the Atom, du fameux dessinateur et chef de la division / département éducatif du géant de l’industrie de la bande dessinée King Features Syndicate Incorporated, Joseph “Joe” Musial, avec des contributions d’une paire de physiciens (du Manhattan Project?), et une introduction de l’auteur / chroniqueur / journaliste bien connu Robert Bernard “Bob” Considine et un avant-propos / préface du encore mieux connu Leslie Richard Groves, Junior, l’agressif officier des United States Army Air Forces / United States Air Force en charge du dit Manhattan Project, alors à la retraite;
- 1 manuel pratique sur la prospection de l’uranium, intitulé Prospecting for Uranium (Doh. Désolé.) publié en 1949 par la United States Atomic Energy Commission (AEC) et la United States Geological Survey; et
- 1 catalogue de jouets A.C. Gilbert.
Il y a un court texte à l’intérieur de la boîtier du Atomic Energy Lab qui mentionne que le gouvernement américain remettrait une récompense de 10 000 $ à toute personne qui trouverait un gisement (exploitable?) d’uranium.
Détail intéressant, afin d’inclure des échantillons de minerais radioactifs dans son jouet, A.C. Gilbert doit obtenir une licence de la AEC.
Il convient de mentionner le fait que, bien que le Atomic Energy Lab soit parfaitement sécuritaire, les physiciens nucléaires en herbe sont informés qu’elles et ils doivent s’abstenir de briser le sceau des bocaux en verre renfermant les échantillons de minerais avec de petites quantités d’uranium. Vous voyez, les dits échantillons ont tendance à s’effriter et s’émietter, ce qui peut entraîner la dispersion de poussières et / ou particules radioactives dans la petite maison dans la prairie du dit physicien nucléaire en herbe, ce qui pourrait nuire aux résultats des expériences réalisées avec le compteur Geiger / Geiger-Müller du Atomic Energy Lab. Cette dispersion peut par ailleurs empêcher notre jeune ami(e) de jouer à la cachette avec ses meilleur(e)s ami(e)s, en utilisant un échantillon radioactif caché dans la demeure de ses parents.
Il semble que la présence des dites poussières ou particules radioactives dans la petite maison n’est pas, en soi, une cause de soucis. Je ne plaisante pas.
Une digression pas très brève si je peux me le permettre. Saviez-vous ou, mieux encore, voulez-vous savoir que l’histoire d’origine de Learn How Dagwood Splits the Atom n’a rien à voir avec le Atomic Energy Lab? De fait, cette origine même doit son existence au susmentionnée Groves, qui veut expliquer à ses compatriotes américaines et américains les rouages du rayonnement de manière divertissante et intelligible, en utilisant des personnages de bande dessinée. Il approche le tout aussi susmentionné Musial, qui aime beaucoup l’idée.
Musial développe ainsi, non, pas Learn How Dagwood Splits the Atom. Musial développe initialement une exposition sur l’énergie nucléaire, peuplée de personnages / étoiles de King Features Syndicate, qui est exposée dans l’exposition sur l’énergie nucléaire tenue en 1948 à la New York Golden Jubilee Celebration tenue dans la grosse McIntosh, désolé, la grosse pomme, pour commémorer le dit jubilé d’or. Cette exposition se déplace par la suite à travers les États-Unis.
Croiriez-vous que les actrice et acteur qui jouent Blondinette et Dagobert (Bumstead?) à la radio et dans 28 (!) longs métrages, entre 1938 et 1950, soit Penny Singleton, née Marianna Dorothy Agnes Letitia “Penny” McNulty, et Arthur Lake, né Arthur Silverlake, Junior, visitent l’exposition, à New York, en mai 1951?
Jusqu’ à un certain point, Musial transforme l’exposition en un livre préparé par King Features Syndicate et Puck – The Comic Weekly, un encart de bandes dessinées inséré dans de fort nombreux journaux appartenant à Hearst Corporation, un géant de l’industrie de la nouvelle fondé par le légendaire William Randolph Hearst. Et oui, ce livre est Learn How Dagwood Splits the Atom.
D’innombrables exemplaires de cette publication (250 000? 1 000 000? Davantage?) vont dans des écoles partout aux États-Unis et sont distribués aux enfants, gratuitement. Learn How Dagwood Splits the Atom est apparemment très bien reçu, et…
Vous avez une question, ami(e) lectrice ou lecteur inquisitive / inquisitif? Qui est ce Dagwood, vous dites? Sérieusement? Vous ne le savez pas? Vraiment? Blondie et Dagwood Bumstead, en français Blondinette et Dagobert (Bumstead?), sont fort possiblement les personnages de bande dessinée les plus connus de leur époque. Croiriez-vous que Blondie / Blondinette / La famille Têtebêche,comme on appelle en français cette bande dessinée, est encore publiée aujourd’hui, en 2020, dans plusieurs pays et langages, dont l’anglais et le français, les langues officielles du Canada?
Dans Learn How Dagwood Splits the Atom, les lectrices et lecteurs voient les Bumstead et une bordée de personnages / étoiles de King Features Syndicate assister à une conférence sur la physique nucléaire prononcée par nul autre que Mandrake le magicien, et… Vous ne le connaissez pas non plus? Soupir. Enfin, Mandrake se rétrécit lui-même ainsi que les Bumstead, sans parler de leur fille, fils et ami canin, et possiblement d’autres personnages / étoiles, à un niveau tel qu’elles et ils sont en mesure de voir des protons, neutrons et électrons particuliers interagir.
Initialement incapable de briser physiquement un atome d’uranium, la très rare variété fissile / cassable connue sous le nom d’Uranium-235, Dagobert y parvient en utilisant un lance-roquette portatif, que lui remet Mandrake, pour tirer un neutron dans le dit atome, le brisant ainsi.
Maintenant, je vous le demande, ami(e) lectrice ou lecteur, si un bouffon malchanceux comme Dagobert, un amoureux de sandwich fréquemment et aisément manipulé par son épouse et sa progéniture, peut briser un atome avec succès, y a-t-il une personne sur Terre qui en soit incapable? La susmentionnée URSS, par exemple, fait détonner sa première arme nucléaire en août 1949, envoyant des ondes de choc dans le monde entier qui réverbèrent encore aujourd’hui, en 2020.
Le type de lance-roquette portatif utilisée par notre héros de bande dessinée est communément connu sous le nom de bazooka. Maintenant, saviez-vous que le bazooka est également un instrument de musique, inventé vers 1905 par la future personnalité de la radio et télévision Robin « Bob / Robbie » Burns, alors qu’il a environ 15 ans? Il joue des variantes de cet instrument pendant de nombreuses années.
Votre humble serviteur ne savait pas jusqu’à il y a, disons, quelques jours que le fameux auteur compositeur interprète canadien Bruce Douglas Cockburn écrit une chanson que vous pourriez trouver intéressante, compte tenu de ce que j’ai écrit (tapé?) il y a quelques instants. Vous pouvez le voir / entendre, en anglais, à
Learn How Dagwood Splits the Atom se termine avec une série de questions et réponses comme on en trouve dans les manuels scolaires. Il mentionne également les choses merveilleuses que les scientifiques nucléaires seraient en mesure de faire pour la médecine, l’industrie et l’agriculture. Pour citer un des personnages de cet album de bande dessinée pédagogique, en traduction, « n’oubliez pas les scientifiques doivent apprendre encore et encore au sujet de l’atome avant de pouvoir le contrôler afin de le mettre vraiment au travail, MAIS ILS VONT LE FAIRE. »
Est-ce que ça vous rendrait dingue si votre humble serviteur saisissait cette opportunité pour souligner que le susmentionné Considine rédige un texte sur le terrible essai de bombe nucléaire à Bikini en juillet 1946? Le monde est petit, n’est-ce pas? Considine rédige également le scénario d’un docudrame sur l’énergie nucléaire, Au carrefour du siècle / Le commencement ou la fin, dont la première a lieu, en anglais, en février 1947.
Incidemment, Au carrefour du siècle / Le commencement ou la fin (titre anglais The Beginning or the End) ne devrait pas être confondu avec Le début de la fin (titre anglais Beginning of the End), un film de science-fiction dont la première a lieu en juin 1957. Ce petit bijou présente des gigantesques et perpétuellement affamées, lire anthropophages, sauterelles radioactives. Je ne plaisante pas. Ce scénario n’est toutefois pas aussi fou qu’il le semble. Lorsqu’elles sont à cours de nourriture végétale à dévorer, les sauterelles peuvent apparemment se tourner l’une contre l’autre.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur observatrice / observateur, la susmentionnée chambre à nuages Wilson est l’élément principal de la photographie du Photo-Journal au début de cet article. La dite chambre est également un des principaux éléments visible à l’intérieur du boîtier qui renferme les divers éléments du Atomic Energy Lab. Vous croyiez que j’avais oublié de mentionner ce détail, n’est-ce pas? Ne le niez pas. Je vous connais trop bien pour ça. Mais revenons au Atomic Energy Lab.
Placer autant de bidules dans un boîtier n’est pas bon marché. À dire vrai, le Atomic Energy Lab est un machin très coûteux. Il se vend 49.50 $ ÉU, une somme équivalente à environ 525 $ ÉU (690 $ Canadiens) en 2019. On peut se demander si des parents de classe ouvrière peuvent se permettre de payer autant pour un cadeau. Les miens ne le pouvaient pas, ça c’est certain. Les employé(e) du textile n’étaient pas / ne sont pas bien payé(e)s. Du tout. Et vive le capitalisme!
Comme on peut s’y attendre, il semble qu’un certain nombre de magasins de jouets réduisent le prix du Atomic Energy Lab à un moment donné en 1951, 1952 et / ou 1953, afin d’accroître les ventes. Ces tentatives peuvent s’avérer futiles. Vous voyez, en dépit du fait que le Atomic Energy Lab fait sensation à l’édition de mars 1950 de la foire des jouets de New York, il ne s’avère pas populaire auprès des parents ou enfants. Seulement environ 5 000 de ces jouets sont vendus, en 1950-51 en 2 versions légèrement différentes, avec un boîtier brun-ien (1950) et un rouge, si, si, rouge (1950-51).
Bien que conscient que son prix est trop élevé, Gilbert en vient à croire que le Atomic Energy Lab est également trop complexe pour les petits Jean de l’époque. Leurs sœurs / frères plus âgé(e)s en profiteraient davantage. De fait, le département de physique d’au moins une université américaine acquiert quelques-uns de ces jouets.
A.C. Gilbert remplace son Atomic Energy Lab par un labo de chimie vers 1952. Ce gros jouet éducatif ne renferme que peu d’éléments de son prédécesseur, soit quelques échantillons de minerais radioactifs, un spinthariscope et une copie du Gilbert Atomic Energy Manual.
Qu’y a-t-il, ami(e) lectrice ou lecteur sous le choc? Vous vous sentez soulagé(e) par le fait que le Atomic Energy Lab et le labo de chimie sont les seuls jouets scientifiques de ce type? Vraiment? Quelle naïveté. Remarquez, le premier est de beaucoup le plus élaboré du lot. Quoiqu’il en soit, votre humble serviteur a été en mesure d’identifier 3 autres jouets nucléaires, à ce jour :
- le Atomic Energy Lab, produit par le American Basic Science Club;
- le Master Laboratory, produit sous la marque Chemcraft par Porter Chemical Company; et
- le Radiation Detection Kit, produit par la Library of Science.
Malheureusement, je ne peux pas dire (taper?) si ces jouets éducatifs s’avèrent populaires.
Incidemment, le jouet éducatif de Porter Chemical est le premier jouet nucléaire placé sur les rayons, en 1947.
Seriez-vous surpris(e) de lire (entendre?) que quelques groupes américains placent le Atomic Energy Lab parmi les 10 jouets les plus dangereux de tous les temps? Et oui, le numero uno sur la liste est souvent le trampoline.
Seriez-vous également surpris(e) de lire (entendre?), ami(e) lectrice ou lecteur, que le Atomic Energy Lab est aujourd’hui un objet de collection fortement prisé? Votre humble serviteur se demande si on peut se faire livrer une de ces choses par la poste ou par messager, à cause du rayonnement, mais je digresse. Je crois me souvenir que, vers 2019, un Atomic Energy Lab complet peut se vendre pour jusqu’à 5 000 $ ÉU (6 600 $ Canadiens).
Le susmentionné Gilbert prend une retraite bien méritée en 1954. Il meurt en janvier 1961, à l’âge de 76 ans.
Qu’en est-il du susmentionné Olsen, le jeune garçon dans la photographie se trouve au début de cet article, vous demandez-vous? Et bien, votre humble serviteur n’a pas été en mesure de découvrir ce qui lui est arrivé.
Pour conclure, pourquoi la tourte voyageuse porte-t-elle ce nom en français? Toujours pas de réponse? C’en est assez. Pas de tarte pour vous aujourd’hui.