“La grenouille est-elle gibier ou poisson? Là est le chiendent. » Un bref coup d’œil sur l’histoire de la raniculture au Canada et au Québec, partie 2
Re-bonjour, ami(e) lectrice ou lecteur. Soyez la ou le bienvenue.
Vous vous souviendrez bien sûr que notre sujet cette semaine est encore la raniculture, en d’autres termes l’élevage de grenouilles, en sol canadien et québécois.
Pour répondre à votre question, ami(e) lectrice ou lecteur, la source de la photographie des charmants anoures que vous venez de voir, en d’autres mots, Pix, est un hebdomadaire illustré australien un tant soit peu irrévérencieux / machiste publié entre 1938 et 1972.
Et oui, vous avez parfaitement raison. Casitas Springs est une communauté non-incorporée située à l’ouest de Los Angeles, Californie. Avant que je ne l’oublie, saviez-vous que le célèbre auteur / compositeur / interprète « country » américain John R. « Johnny » Cash demeure à Casitas Springs avec sa famille entre 1961 et 1967? Mais revenons à notre sujet de cette semaine.
Curieusement, la raniculture nord-américaine, enfin, surtout américaine en fait, peut, je répète peut, être dynamisé par la publication d’un livre, un des tout premiers romans « western » en fait, The Virginian: A Horseman of the Plains de l’auteur et historien américain Owen Wister, en 1902. Un des chapitres de cet ouvrages incroyablement populaire est en effet consacré au « Tulare frawg ranch, » ou ranch de gernouilles de Tulare, une grenouillère fictive située à… Tulare, Californie. Notre monde est un petit monde où des mots comme « country » et « western » peuvent être utilisés dans un texte sur la raniculture, n’est-ce pas? (Bonjour EP!)
Je n’ai jamais lu ce roman mais j’ai un vague souvenir d’avoir vu quelques épisodes de la version en langue française de la série télévisée américaine The Virginian. Intitulée Le Virginien (Duh…), la dite version est diffusée à partir de septembre 1964, pour ainsi dire 2 ans jour pour jour après la diffusion du premier épisode de la série originale en langue anglaise, en septembre 1962. Le Virginien n’ayant été diffusé en France qu’à partir de janvier 1966, votre humble serviteur se demande si le doublage est effectué au Québec ou en France. Enfin, passons, et reprenons notre survol de la raniculture en sol canadien et québécois.
Alors que débute le 20ème siècle, en 1901 bien sûr, une grenouillère située non loin de Peterborough, Ontario, se dénote parmi les entreprises de ce type au Canada. Vers 1895-96 et encore en 1901, semble-t-il, elle produit environ 2 275 kilogrammes (5 000 livres) de cuisses de grenouilles, provenant d’au moins 25 000 individus, et environ 7 000 grenouilles vivantes destinées à la recherche et au ré-engrenouillement de divers plans d’eau.
Vers 1906, cette grenouillère a pour propriétaire un certain J.F. Sauvé.
La renommée de l’établissement dirigé par Sauvé dépasse largement les frontières de l’Ontario. Croiriez-vous que des magazines français et britannique, Le Journal de la jeunesse et The Wide World Magazine, les mentionnent l’un et l’autre dans des textes parus en 1906? Au moins un quotidien québécois publie le texte du magazine français cette année-là.
De fait, cette grenouillère qui fonctionne apparemment depuis le milieu des années 1870 est une des rares entreprises canadiennes de ce type mentionnée dans un ouvrage très classique, A Manual of Fish-Culture: Based on the Methods of the United States Commission of Fish and Fisheries, with Chapters on the Cultivation of Oysters and Frogs, publié en 1897 par la United States Commission of Fish and Fisheries.
Si plusieurs personnes contactent le Department of Fish and Games du gouvernement ontarien vers 1901, afin d’obtenir des permis d’exploitation de grenouillères, le commissaire adjoint responsable des pêcheries, Samuel Torel Bastedo, je pense, se voit dans l’obligation de leur indiquer que les emplacements qui les intéressent sont déjà exploités. Cela étant dit (tapé?), des journalistes croient que de nombreux espaces non encore utilisés le seront avant bien longtemps.
La raniculture nord-américaine semble en effet promise à un brillant avenir. Cet élevage destiné au marché américain et, de plus en plus, au marché canadien semble promis à un tel avenir, le nombre de cuisses de grenouilles consommées en sol américain étant plus de 10 fois supérieur au nombre de cuisses consommées en France, que d’aucuns craignent pour l’avenir des grenouilles vivant à l’état sauvage. Si, si, d’aucuns croient que la chasse ouverte qui les afflige en sol américain pourrait amener ces petits batraciens sauvages au bord de l’extinction.
De telles craintes se font également entendre au Canada, dans la région de Peterborough, par exemple, et ce au plus tard en 1894. Ce dépeuplement affecte évidemment les prix. En 1896, par exemple, à certains endroits en Ontario, les cuisses de grenouilles se vendent environ 1.75 $ le kilogramme (80 ¢ la livre), soit environ 53.40 $ le kilogramme (environ 24.20 $ la livre) en devises 2022.
Ce dépeuplement nord-américain pourrait expliquer la venue de deux Américains dans la région d’Ottawa, Ontario, en avril 1899. Un certain Higgins, neveu d’un millionnaire de Cleveland, Ohio, entame une intense chasse à la grenouille avec l’aide d’un Franco-Américain du nom de Constant et d’un Franco-Ontarien / Québécois recruté sur place, un certain Lanthier. Entre avril et septembre, voire plus tard, ils expédient des milliers de grenouilles vivantes vers au moins une grenouillère de Cleveland.
Et non, le Lanthier en question n’est probablement pas apparenté à Florida Lanthier, la femme aéronaute et parachutiste foraine au cœur d’un numéro de novembre 2021 de notre blogue / bulletin / machin. Bonne réflexion cependant.
Conscient de l’apport financier potentiel de la chasse / pêche aux grenouilles, un certain Henri-Gaston Testard de Montigny inclut quelques lignes à ce sujet dans Le Livre du Colon – Recueil de renseignements utiles, publié en 1902 par le ministère de la Colonisation du Québec et distribué gratuitement par le gouvernement de cette province et les sociétés de colonisation à ceux qui en font la demande.
Aux dires de ce talentueux critique / écrivain / grammairien / traducteur mais colon québécois malchanceux fasciné par l’agriculture et le métier des armes, « Les cuisses de wawarons se vendent (environ 44 ¢ le kilogramme) environ 20 ¢ la livre, et il faut (environ 11 wawarons pout un kilogramme de cuisses) environ 5 wawarons pour une livre de cuisses. »
Testard de Montigny affirme connaître « des jeunes gens qui se sont faits $ 200.00 en deux mois rien qu’en vendant ainsi des cuisses de grenouilles » à des marchands de poissons ou restaurateurs de haut niveau de villes telles que Montréal, Québec, et Québec, Québec, et Ottawa. Les enfants de n’importe quel colon peuvent en faire autant, affirme-t-il.
Soit dit en passant, ce 200 $ correspond à environ 5 900 $ en devises 2022. Le 20 ¢, quant à lui, correspond à environ 5.90 $ en devises 2022.
Avant que je ne l’oublie, Testard de Montigny a un frère, Carolus Glatigny Louvigny Testard de Montigny. Ce poète / journaliste / écrivain / critique montréalais est l’administrateur, directeur de la rédaction et fondateur de l’hebdomadaire montréalais Les Débats, mentionné dans la première partie de cet article. Le monde est petit, n’est-ce pas?
Comme vous pouvez l’imaginer, la viande de grenouille se vend au marché Bonsecours, un grand marché public montréalais, et ce au plus tard vers le début de 1900. Une liste de prix pourrait s’avérer intéressante, je crois :
Grenouille (cuisses)
environ 55 ¢ le kilogramme (25 ¢ la livre)
environ 16.55 $ le kilogramme (environ 7.50 $ la livre) en devises 2022
Dinde
environ 20 à 26 ¢ le kilogramme (10 à 12 ¢ la livre)
environ 6.60 à 7.95 $ le kilogramme (environ 3.00 à 3.60 $ la livre) en devises 2022
Canard (domestique)
environ 20 à 26 ¢ le kilogramme (10 à 12 ¢ la livre)
environ 6.60 à 7.95 $ le kilogramme (environ 3.00 à 3.60 $ en devises 2022
Poulet
environ 20 à 24 ¢ le kilogramme (9 à 11 ¢ la livre)
environ 5.95 à 7.30 $ le kilogramme (environ 2.70 à 3.30 $ la livre) en devises 2022
Morue (fraîche)
environ 15 à 18 ¢ le kilogramme (7 à 8 ¢ la livre)
environ 4.65 à 5.30 $ le kilogramme (environ 2.10 à 2.40 $ la livre) en devises 2022
En guise de comparaison, le blanc de poitrine de poulet désossé se vend apparemment un peu moins de 20 $ le kilogramme (un peu plus de 9 $ la livre) à Ottawa, en 2022.
Soit dit en passant, quelques négociants montréalais utilisent l’expression poulet d’eau pour décrire les grenouilles dont ils vendent les cuisses.
Aux dires, des dires traduits bien sûr, de Canadian Grocer, un hebdomadaire de Toronto, Ontario, dédié au commerce des produits alimentaires, fruits, conserves, etc., « C’est une estimation modérée de dire que l’industrie vaut 100 000 $ par saison pour la seule province de Québec. » Cette somme, mentionnée en 1910, correspond à environ 2 900 000 $ en devises 2022. Canadian Grocer ne se trompe pas. Les ventes de cuisses de grenouilles des marchés publics montréalais se chiffrent à environ 200 000 $ en 1909, soit environ 5 775 000 $ en devises 2022.
En 1901, un grossiste en poissons de Montréal expédie vers les États-Unis plus de 18 000 kilogrammes (environ 40 000 livres) de grenouilles – ou de cuisses de grenouilles. Une bonne partie de cette viande se retrouve à New York, New York.
Croiriez-vous qu’un restaurant huppé de Montréal paye à lui seul la modique somme de 10 000 $, soit environ 300 000 $ en devises 2022, à des fermiers / cultivateurs de la région au cours de l’année 1899?
Un résident de Longueuil, Québec, compte peut-être parmi les fournisseurs du dit restaurant. Ce gentilhomme se rend en effet dans la métropole 3 fois par semaine pendant une certaine période de 1899. Après chaque visite, il rentre chez lui avec 20 $ de plus en poche, ce qui correspond à environ 600 $ en devises 2022, ce qui n’est pas mal du tout.
Et oui, ces sommes considérables sous-entendent une chasse intense. « Au lieu de se faire l’ami, le protecteur des batraciens de nos eaux, affirme Joseph-Arthur Paulhus, le comptable du grossiste en poissons montréalais D. Hatton Company, en 1900, [Home sapiens] en est devenu son tyran, son ennemi le plus cruel et le plus acharné à sa perte. »
Les vastes populations de grenouilles de la rivière Chateauguay, un cours d’eau qui se jette dans la lac Saint-Louis, au Québec, en amont de Montréal, ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles étaient, par exemple. De fait, il en va de même pour toutes les rivières, marécages, marais, lacs, étangs, etc. de la grande région montréalaise.
Croiriez-vous que, vers 1900, certains pêcheurs / chasseurs américains parcourent les 125 kilomètres (plus de 75 milles) que parcourt la rivière Richelieu, du lac Champlain, aux États-Unis, jusqu’au lac Saint-Pierre, au Québec, à bord d’une grande barque qui renferme dans sa coque un vaste réservoir où sont placés les batraciens capturés en cours de route?
S’il faut en croire un petit hebdomadaire, La Gazette de Berthier de… Berthier, Québec, le dépeuplement des cours d’eau québécois, voire même, peut-être, de cours d’eau ontariens, amène certains / plusieurs politiciens à se demander au plus tard en août 1902
s’il n’y aurait pas un moyen de détourner le fléau dévastateur ou du moins d’en atténuer les ravages parmi nous.
L’on suggère comme remède une loi prohibitive, mais cette loi sera-t-elle du ressort du pouvoir central ou des pouvoirs locaux? En d’autres termes, la grenouille est-elle gibier ou poisson? Là est le chiendent.
Le ministère de la Marine et des Pêcheries, à Ottawa, se trouve ainsi confronté à un problème sérieux, voire même à une « Question constitutionnelle inattendue, » pour citer le titre d’un article publié dans le quotidien montréalais La Presse. Je ne plaisante pas.
Si la grenouille est un poisson aux yeux de la loi, elle est de juridiction fédérale. Si ces mêmes yeux concluent qu’elle est un gibier, cette grenouille est de juridiction provinciale. La question serait alors de savoir si elle est un gibier à poil ou plumes, et… On ne se marre pas, ami(e) lectrice ou lecteur. Les questions constitutionnelles sont des questions sérieuses, et ce même s’il est question de grenouilles.
Si les experts légaux des gouvernements provinciaux et fédéral ne parviennent pas à s’entendre, il faudrait probablement mettre sur pied un comité d’experts. Si un tel comité en vient à la conclusion que la grenouille n’est pas plus un poisson qu’un gibier, une loi protectrice pourrait ne pas être possible avant l’insertion d’un amendement dans un Acte de l’Amérique du nord britannique. Un amendement qui nécessiterait une requête du gouvernement fédéral à son vis-à-vis britannique. Je ne plaisante pas.
En fin de compte, la question semble s’être réglée à l’interne, en sol canadien. Votre humble serviteur doit avouer ne pas avoir trouvé d’information additionnelle à ce sujet.
Cela étant dit (tapé?), je doute fort que The Honourable the Commons of the United Kingdom of Great Britain in Parliament assembled et The Right Honourable the Lords Spiritual and Temporal of the United Kingdom of Great Britain in Parliament assembled aient voté un quelconque amendement à un Acte de l’Amérique du nord britannique concernant l’élevage des grenouilles au Canada.
Je me demande comment la classe politique et la presse britanniques auraient réagi si une telle requête était parvenue à Londres, Angleterre. Elles se seraient bien marrées, dites-vous, ami(e) lectrice ou lecteur plein(e) d’esprit? Vous êtes amusant(e) – et avez probablement raison. Quoiqu’il en soit, passons à autre chose.
Des semaines, des mois et des années passent. Les grenouilles canadiennes continuent à se vendre aux États-Unis. Des riches courtiers du New York Stock Exchange se découvrent une passion pour leur viande à l’automne 1912, par exemple. Les grenouilles américaines ont souvent un goût vaseux, affirment-ils.
Une autre liste de prix, datant cette fois de 1914, saurait-elle vous intéresser, ami(e) lectrice ou lecteur? Et oui, c’était là une question rhétorique. Voici la liste :
Grenouille (cuisses)
environ 1.65 à 1.76 $ le kilogramme (75 à 80 ¢ la livre) – 3 fois le prix de 1900!
environ 43.45 à 46.35 $ le kilogramme (environ 19.70 à 21.00 $ la livre) en devises 2022
Dinde
environ 55 à 62 ¢ le kilogramme (25 à 28 ¢ la livre)
environ 14.50 à 16.20 $ le kilogramme (environ 5.65 à 6.35 $ la livre) en devises 2022
Poulet à rôtir ordinaire
environ 44 à 49 ¢ le kilogramme (20 à 22 ¢ la livre)
environ 11.60 à 12.75 $ le kilogramme (environ 5.25 à 5.80 $ la livre) en devises 2022
Canard
environ 44 à 49 ¢ le kilogramme (20 à 22 ¢ la livre)
environ 11.60 à 12.75 $ le kilogramme (environ 5.25 à 5.80 $ la livre) en devises 2022
Je vous rappelle que le blanc de poitrine de poulet désossé se vend apparemment un peu moins de 20 $ le kilogramme (un peu plus de 9 $ la livre) à Ottawa, en 2022.
Et si vous pensez que la viande de grenouille est hors de prix, permettez-moi de mentionner que, vers 1914, dans un des casinos de la principauté de Monaco que fréquentent des membres de l’élite occidentale, un pâté de cuisses de grenouilles aux truffes avec tous les accompagnements coûte, dit-on, la modique somme de 600 francs, soit environ 3 150 $ en devises 2022, autres plats et boissons non incluses bien sûr.
À titre d’information, un ouvrier (parisien?) typique gagne de 1 500 à 3 000 francs par an à cette époque, soit entre 7 900 $ et 15 800 $ en devises 2022.
Et l’élite occidentale se demande pourquoi le socialisme est si populaire au sein du pauvre monde…
Curieusement, et bien malheureusement, votre humble serviteur ne possède que bien peu d’informations sur les propriétaires des grenouillères canadiennes et pratiquement rien sur les propriétaires québécois.
Mis à part le résident de Longueuil mentionné plus haut, je ne peux faire appel qu’à un article du chroniqueur agricole du quotidien La Presse. Albert-Louis Gareau, ou Agricola, rapporte en 1926 que « nous avons connu il y a quelques années un vieux Français qui fit fortune avec des marais situés près de Saint-Jérôme, dans lesquels il élevait des grenouilles qu’il vendait aux grands hôtels de Montréal. » En août 1935, un magazine hebdomadaire montréalais, Le Bulletin des agriculteurs, mentionne en passant un résident de Windsor, Québec, connu sous le nom de roi des grenouilles. En mai 1938, le quotidien La Patrie de Montréal publie par ailleurs un article fort intéressant sur la grenouillère créée dans la région des Laurentides par un vétéran de la Première Guerre mondiale, Georges O. Trudel.
Je sais, je sais. Saint-Jérôme se trouve dans les Laurentides. Cela étant dit (tapé?), je doute fort que Trudel et le vieux Français soient une seule et même personne.
En mai 1953, La Patrie publie par ailleurs un article sur Alexandre Meunier de Boucherville, Québec. Ce chasseur, pêcheurs et trappeur hors pair chasse la grenouille depuis le début des années 1930.
Le premier (et dernier?) livre canadien consacré à la raniculture, Scientific Method of Bullfrog Culture in Connection with Muskrat Farming, sort de presse vers 1928. Son auteur, un certain Martin Henry Fenton de Pickerel Landing, Ontario, au sud-est de Sudbury, fait de l’élevage de rats musqués et songe à diversifier ses activités, vers l’élevage de grenouilles.
Cela étant dit (tapé?), il y a fort à parier que des ouvrages américains ou français sont disponibles si on sait où regarder.
Fenton n’est alors pas la seule personne à s’intéresser aux grenouilles. Nenni. Croiriez-vous que le fameux auteur / conférencier / naturaliste américano-canadien John Thomas « Jack / Wild Goose Jack » Miner achète des milliers de têtards au Kansas en 1930 afin de vérifier si les étangs et lacs ontariens peuvent abriter des grenouillères? Il installe ces petites bêtes dans des étangs situés dans son refuge d’oiseaux, non loin de Kingsville, non loin de Windsor, Ontario. L’histoire ne dit toutefois pas si ce projet débouche sur quoi que ce soit de concret.
Une brève digression si je peux me permettre. Miner est un créationniste qui croit que les oiseaux ont été créés pour que les humains puissent les utiliser, les bons oiseaux en fait. Les oiseaux prédateurs comme les aigles et faucons, ainsi que les corbeaux et corneilles, sont de mauvais oiseaux. Remarquez, les oiseaux non monogames sont aussi de mauvais oiseaux. Tous les mauvais oiseaux devraient être exterminés, pense Miner. Au risque de paraître irrévérencieux, si tel est le cas, votre humble serviteur se demande pourquoi les mauvais oiseaux sont placés sur cette Terre le cinquième jour de la création.
Au risque de mettre de côté une proposition très utile, à savoir, quand tu es au fond du trou, arrête de creuser, je dois dire que j’aime plutôt les corbeaux et corneilles, ainsi que les aigles et faucons. Votre humble serviteur n’est peut-être pas un oiseau, mais je suis un mammifère, tout comme vous, ami(e) lectrice ou lecteur, et comme les ornithorynque, wallaby de Parma et renard volant à lunettes. Vive Charles Robert Darwin – et Alfred Russel Wallace! L’évolution est un fait.
C’est avec tristesse que je dois vous informer qu’il vous faudra attendre jusqu’à la semaine prochaine pour lire la conclusion de cette péroraison sur la raniculture. Vous ne pensiez pas que je pouvais étendre ce sujet dans un article en 3 parties, n’est-ce pas? Soyez honnête.
Le titre de cet article suggérait que ce serait un bref coup d’œil, affirmez-vous? Votre naïveté est touchante, ami(e) lectrice ou lecteur, mais ne sous-estimez jamais la prodigieuse verbosité de votre humble serviteur. Cela et les énormes quantités d’informations disponibles sur le Web.
À plus.