Elle n’est pas une serveuse dans le ciel : Jani hôtesse de l’air et quelques mots sur la présence des agentes de bord dans la culture populaire
Je vous salue, ami(e) lectrice ou lecteur. Comment allez-vous en cette journée?
Si je peux me permettre une entrée en matière un tant soit peu rapide, aimez-vous la bande dessinée? Mieux encore, êtes-vous intéressé(e) par l’histoire de la bande dessinée? Je vois… C’est bien dommage car le sujet de la semaine de notre blogue / bulletin / machin touche de près à cette question.
Saviez-vous que l’église catholique, apostolique et romaine joue un rôle non négligeable dans l’histoire de la bande dessinée aéronautique canadienne / québécoise? C’est surprenant, n’est-ce pas? Les publications de la dite église ont pour objectif de contrecarrer l’influence, jugée néfaste, des bandes dessinées américaines.
Jeunesse étudiante catholique de Montréal Incorporée de Montréal, Québec, lance Claire, un bimensuel illustré destiné aux adolescentes en septembre 1957 afin de complémenter François, un bimensuel illustré destiné aux adolescents, lancé en 1935 en tant que supplément illustré du magazine Le JEC des jeunes, un supplément devenu indépendant en 1943.
Une des principales bandes dessinées originales de Claire a pour titre Jani hôtesse de l’air. Parue entre septembre 1960 et mai 1962, celle-ci raconte les aventures et mésaventures de Jani Moreau, une jeune et jolie agente de bord canadienne / québécoise. Cette histoire semble s’intituler « Janie chez les Romains » – à ne pas confondre avec le groupe yéyé québécois César et les Romains, bien connu pour ses sandales et jupes courtes, et très populaire au cours de sa brève (1965-68) existence.
L’artiste qui réalise les dessins (et le scénario?), Nicole Lapointe, se fait connaître à la fin des années 1960 et au début des années 1970, en tant que chanteuse populaire. Son nom de scène est… Isabelle Pierre.
Née à Rouyn, Québec, l’actuelle ville de Rouyn-Noranda, en juin 1944, Lapointe déménage à Valleyfield, Québec, avec sa famille, avant la fin des années 1940. Des proches (parents? professeurs?) découvrent les talents en dessin de cette jeune personne un tant soit peu indisciplinée à l’aube de son adolescence.
De fait, Lapointe suit des cours d’art visuel à l’École des Beaux-Arts de Montréal, à Montréal, Québec, au début des années 1960. Elle livre alors des dessins à des magazines de jeunesse québécois tels que Vie étudiante, François et, évidemment, Claire. À titre d’exemples, Lapointe illustre des vies de saints pour François. Soyons brutal, Lapointe devient peu à peu la principale artiste québécoise de François et Claire.
La jeune femme illustre par ailleurs quelques-uns des nombreux contes publiés par Yves Thériault, un annonceur / auteur / boxeur / chanteur western / conducteur de camion / journaliste / scénariste / trappeur / vendeur québécois reconnu, fort talentueux mais quelque peu oublié. Paru en 1962, par exemple, Si la bombe m’était contée peut fort bien être le premier recueil de nouvelles de science-fiction publié au Québec.
Cela étant dit (tapé?), Thériault est principalement connu pour son roman Agaguk, paru en 1958, traduit en nombreuses (7? 10?? 20???) langues et adapté au cinéma, en 1992, par une équipe franco-canadienne qui travaille en anglais. Ce roman qui se déroule aux abords d’une communauté inuite n’a peut-être pas très bien vieilli, mais je digresse.
Un(e) des camarades de classe de Lapointe qui l’entend chanter l’encourage à passer une audition. Impressionnée par sa voix éclatante, la chanteuse et comédienne Louise Darios, née Daria Luisa Pacheco de Céspedes, accepte de la prendre comme élève dans son école. Lapointe y travaille d’arrachepied.
Au plus tard en 1963, Lapointe commence à participer à des concours d’amateurs et à chanter dans des boîtes à chansons de Montréal, dont des hauts lieux de la chanson québécoise de l’époque tels que Chez Clairette et La butte à Mathieu. Connue dès lors sous son nom de scène, Isabelle Pierre, la jeune chanteuse remporte au moins une compétition. Elle interprète des œuvres francaises et québécoises, du Claude Léveillée et du Jean-Pierre Ferland comme du Léo Ferré et du Georges Brassens – des œuvres sérieuses s’il en est. Et si vous ne connaissez pas ces gentilshommes, vous ne savez pas ce que vous manquez.
François et Claire ayant cessé de paraître en 1964, Lapointe / Pierre perd sa principale source de revenu.
S’il est vrai que le premier disque de Pierre, sorti en 1965, a peu d’impact, le fait est qu’il ne renferme que des œuvres, inédites ou encore peu connues, de compositeurs québécoises qui comptent parmi les grands. L’un d’entre eux est l’auteur / compositeur / producteur Stéphane Venne, un personnage mentionné dans un numéro de juillet 2018 de notre blogue / bulletin / machin.
Pierre délaisse un tant soit peu la chanson entre 1968 et 1970 pour co-animer l’émission radiophonique Samedi Jeunesse du radio télédiffuseur d’état canadien, la Société Radio-Canada. Venne compose apparemment la musique thème de l’émission à sa demande.
Isabelle Pierre dans le confort de son foyer. Solange Gagnon, « Isabelle Pierre a décidé de devenir une chanteuse de classe internationale. » Photo-Journal, 12 au 19 avril 1970, 54.
La version de la chanson à succès Cent milles chansons que Pierre interprète en 1969 constitue un point tournant. Le grand public la découvre. La carrière de cette chanteuse spontanée, sensible, sarcastique, racée, professionnelle, intelligente, égocentrique, douce, clownesque, ambitieuse et agressive s’envole. Deux chansons créées pour Pierre par Venne, Les enfants de l’avenir et Le temps est bon, deviennent 2 des grands succès des années 1970 et 1971.
Venne écrit plusieurs chansons pour Pierre entre 1970 et 1973, dont certains comptent parmi les grand succès de la musique québécoise des années 1970.
En 1971, souhaitant toutefois aller au-delà des chansons populaires qui marchent fort pendant l’ère du Verseau, Pierre se fait l’interprète de la chanson à succès Évangeline de Michel Conte – une vibrante dénonciation du nettoyage ethnique imposé au peuple acadien par le Royaume-Uni à partir de 1755.
Les disques sortis en 1972 et 1973 ayant connu un grand succès, Pierre change la donne en 1974. Un album plus personnel produit sans Venne, J’m’appelle Nicole Lapointe, ne connaît pas un grand succès, en partie à cause d’un manque de promotion. (Bonjour, SB, EP et EG!)
Pierre / Lapointe abandonne la chanson en 1974. Elle vit une vie tranquille depuis lors.
Avec Renée Claude et Emmanuelle, nées Marie Suzy Renée Bélanger et Ginette Filion, cette grande artiste compte parmi les figures phares d’une époque pleine d’espoir et de liberté, une époque pendant laquelle le Québec connaît un grand essor culturel.
Et c’est tout pour aujourd’hui, ami(e)… Que dites-vous? Le titre de cet article laisse entendre qu’il doit contenir quelques mots sur la présence des agentes de bord dans la culture populaire? Soupir. Pris à mon propre titre…
Croiriez-vous que le dessin de Lapointe présenté au début de cet article montre la queue d’un avion de ligne Boeing Modèle 707 d’une société aérienne fictive? Si, si, un Modèle 707. L’antenne horizontale tout en haut de la dérive est caractéristique de cet excellent aéronef entré en service en août 1958, et… Le mot Boeing est inscrit sur l’aéronef, vous dites (tapez?), ohh.
Enfin, la dite entrée en service donne naissance à une pièce de théâtre qui connaît un succès fulgurant – la pièce de théâtre française la plus jouée de l’histoire, dit-on. La première de Boeing Boeing se tient à Paris en décembre 1960. Cette comédie relate les mésaventures de 3 hôtesses de l’air / agentes de bord amoureuses du même goujat. L’entrée en service du Modèle 707 change leurs horaires et bouleverse leurs vies.
Le long métrage américain Boeing Boeing, sorti en salles en décembre 1965, remplit également les dites salles. Ce film n’est toutefois pas la seule adaptation au cinéma de la pièce de théâtre française. Une version égyptienne arrive en salles en 1968 et pas moins de 4 versions indiennes font de même entre 1985 et 2008.
On peut se demander si le succès de Boeing Boeing, la pièce bien sûr, inspire un tant soit peu l’équipe américano-britannique qui produit le long métrage Les filles de l’air, sorti en salles en mars 1963. Cette comédie raconte en effet les mésaventures amoureuses de 3 agentes de bord, mais je digresse.
Un pendant britannique de Jani hôtesse de l’air voit le jour en 1958, dans l’hebdomadaire illustré Girl, une publication sœur, lancée en novembre 1951, du très populaire hebdomadaire illustré Eagle, lancé en avril 1950. Une auteure australienne bien connue, Betty Roland, née Mary Isobel Maclean, rédige les scénarios de la dite bande dessinée, Angela, Air Hostess. Personnage on ne peut plus féminin et respectable, Angela disparaît en 1961.
À dire vrai, tant Girl que Eagle sont des publications de nature éducative dont les valeurs chrétiennes sont un peu moralisantes par moment.
Si je peux me permettre une digression, Eagle est une publication fort bien connue. (Bonjour, CJT!) Oserais-je dire que son contenu et sa présentation révolutionnent le monde de l’édition pour adolescents au Royaume-Uni? C’est dans les pages de Eagle que de très nombreuses lectrices et lecteurs découvrent, entre 1950 et 1967, les aventures de l’astronaute Daniel McGregor « Dan » Dare dans une bande dessinée intitulée Dan Dare, Pilot of the Future.
Une version française de cette excellente bande dessinée, Dan Dair, paraît entre avril 1962 et mars 1963 – une durée plutôt limitée qui laisse entendre que le jeune public francophone n’aime peut-être pas beaucoup ce produit.
La contribution des agentes de bord à la culture populaire dépasse évidemment de beaucoup Jani hôtesse de l’air et Angela, Air Hostess.
Ann of the Airlanes est un des premiers, sinon le premier feuilleton radiophonique ayant une héroïne comme personnage principal. Quelque peu inspirée par Amelia Mary Earhart, sans nul doute l’aviatrice la plus connue de tous les temps, Ann Burton est une infirmière qui souhaite devenir hôtesse de l’air. La jeune femme travaille par ailleurs plus ou moins informellement pour le United States Secret Service, une agence du United States Department of the Treasury qui traque les faussaires, entre autres choses, tout comme son amoureux, un pilote de ligne. Curieusement, aucun des épisodes du feuilleton radiophonique ne place Burton à bord d’un avion de ligne. Mis en ondes en 1934, Ann of the Airlanes semble être diffusé jusque vers 1955.
Earhart est évidemment mentionnée dans des numéros de septembre 2018, mai 2019 et juillet 2019 de notre blogue / bulletin / machin.
Comme vous le savez sans doute, plusieurs personnes croyaient / croient / croiront (?) que, au moment de leur disparition en juillet 1937, au cours de leur vol autour du monde, Earhart et son navigateur, Frederick Joseph « Fred » Noonan, coopèrent avec la United States Navy (USN) dans le cadre d’une mission d’espionnage ayant pour objectif la prise de photographies aériennes de bases de la Dai-Nippon Teikoku Kaigun, autrement dit la marine impériale japonaise, au beau milieu de l’océan Pacifique. Ironiquement, cette hypothèse doit probablement beaucoup à un long métrage américain dont la première a lieu en avril 1943. Perdue sous les tropiques raconte en effet l’histoire d’une célèbre aviatrice fictive, Tonie Carter, qui coopère avec la USN dans le cadre d’une mission d’espionnage ayant pour objectif la prise de photographies aériennes de bases de la Dai-Nippon Teikoku Kaigun, au beau milieu de l’océan Pacifique, mais revenons à notre histoire.
L’importance grandissante des agentes de bord, ou hôtesses de l’air dans le mauvais vieux temps, retient également l’attention des studios de cinéma américains. Deux longs métrages américains sortis en 1936, En pleine bourrasque et Without Orders, qui ne semble avoir être traduit en français, sont les premiers longs métrages consacrés à ce sujet. Le second est tout particulièrement intéressant. Une agente de bord prend en effet les commandes d’un avion de ligne abandonné en plein vol par son pilote, un vrai de vrai bad hombre. (Bonjour, EG!)
Toujours aux États-Unis, Patricia O’Malley produit 3 livres de la série Carol Rogers entre 1941 et 1946. La jeune héroïne, fille d’un diplomate décédé, commence sa carrière en tant qu’agente de bord avant de devenir l’adjointe du président d’une petite société aérienne. O’Malley est une experte en relations publiques bien connue qui travaille pour l’important transporteur aérien Transcontinental and Western Air Incorporated, après avoir passé quelques années à la Civil Aeronautics Authority, l’actuelle Federal Aviation Administration, l’organisme responsable de l’aviation civile aux États-Unis mentionné dans quelques numéros de notre vous savez quoi depuis juin 2018. Elle consacre 2 autres livres à une amie de Rogers. Parus en 1944 et 1946, la série Coddy Palmer touche aux relations publiques dans le secteur du transport aérien
Après la Seconde Guerre mondiale, quelques personnes offrent aux adolescentes des séries de romans qui mettent en vedette des agentes de bord. Il suffit de songer aux 16 volumes de la série américaine Vicki Barr Flying Stewardess, parus entre 1947 et 1964. Ces aventures se déroulent toutefois principalement au sol. Deux auteures alors bien connues, Helen Wells et Julie Campbell Tatham, rédigent pour ainsi dire toutes ces œuvres. Walter Brown Gibson écrit toutefois le dernier livre de la série. Ce magicien est le créateur du Shadow, un des plus célèbres héros de fiction des années 1930 et 1940; il écrit ces histoires sous le pseudonyme de Maxwell Grant.
Les aventures de Victoria « Vicki » Barr sont traduites en français (Vicky Barr), en norvégien et en suédois.
Obnubilé(e) comme vous l’êtes par le contenu canadien de notre vous savez quoi, vous serez ravi(e) d’entendre (lire?) qu’un des volumes de cette série se déroule dans le nord canadien. Excellente pilote privée, Barr transporte une ancienne collègue de classe qui veut prendre soin de son frère blessé. Les deux jeunes femmes ne tardent pas à rencontrer des trafiquants de fourrure de vison.
Une auteure et enseignante, Margaret Hill, colle bien davantage à la vie d’une agente de bord avec les 3 ouvrages de la série Beth Dean, publiés entre 1953 et 1958.
L’équivalent britannique de tous ces livres est la série Shirley Flight Air Hostess, dont les 16 titres paraissent entre 1958 et 1961. Le nom de l’auteure de plusieurs de ces livres, Judith Dale, est un pseudonyme qui cache un homme, Ernest Reginald Home-Gall. De fait, d’aucuns se demandent si cet auteur n’a pas écrit les derniers ouvrages, officiellement écrits par une certaine Trudi Arlen. Détail intéressant, la dernière aventure de Shirley Flight se déroule au Canada, alors que la jeune femme travaille brièvement pour les Lignes aériennes Trans-Canada, l’actuelle Air Canada Incorporée, une société aérienne mentionnée plusieurs dans notre vous savez quoi depuis août 2017, avec de vielles et vieux ami(e)s. Une autre de ses aventures prend place à bord d’un avion de ligne, un hydravion à coque peut-être, en route vers le Canada avec une importante cargaison d’or en soute.
Traduite seulement en français, semble-t-il, la série Shirley Flight Air Hostess est beaucoup plus palpitante que la susmentionnée série américaine Vicki Barr Flying Stewardess.
Le pendant francophone de ces héroïnes de papier est Sylvie, hôtesse de l’air, un personnage de la collection Mademoiselle lancé en 1955 par une maison d’édition belge en tant que pendant féminin du bien mieux connu et beaucoup plus aventureux Robert « Bob » Morane. René Philippe, de son vrai nom René Philippe Fouya, rédige 98 livres de cette série entre 1955 et 1975. La popularité du personnage de Sylvie est telle que la jeune agente de bord devient le seul personnage de la collection Mademoiselle en 1968.
Croiriez-vous qu’une des 207 aventures de Morane rédigées entre 1953 et 2012 par Henri Verne, né Charles Henri Jean Dewisme, se déroule au Québec? Est-ce que je vous mentirais? Alors très, très populaire au Québec, parmi un lectorat adolescent, Verne visite le Québec en mars et avril 1964. De fait, il visite un barrage hydroélectrique quasi-mythique au cours des années 1960 et 1970, Manic-5, rebaptisé par la suite barrage Daniel-Johnson. Verne est alors l’hôte de la Commission hydroélectrique de Québec, l’actuelle Hydro-Québec, et du ministre des Richesses naturelles québécois, René Lévesque, un gentilhomme mentionné dans des numéros de septembre 2018, novembre 2018 et juillet 2020 de notre blogue / bulletin / machin.
Saviez-vous que le lancement de l’aventure de Morane qui nous concerne ici, Terreur à la Manicouagan, se déroule, en 1965, au siège social de la Commission hydroélectrique de Québec?
Une digression si vous me le permettez. L’avionneur Canadair Limited de Cartierville, Québec, conçoit et fabrique un véhicule pour le moins inhabituel en 1965. La Commission hydroélectrique de Québec a alors besoin d’une télécabine qui doit permettre à son personnel d’installer des espaceurs sur la ligne de transport de 735 000 volts entre le complexe Manicouagan / Outardes et Montréal. Cette télécabine donne apparemment entière satisfaction. Ais-je besoin de vous rappeler que Canadair est une filiale du géant de la défense américain, General Dynamics Corporation, 2 firmes mentionnées… Fort bien. Je ne le ferai donc pas.
Ayant parlé (tapé?) de bandes dessinées, films, pièces de théâtre, radioromans et romans, pourquoi ne pas dériver un peu plus loin, dans le petit monde de la télévision?
En ce qui a trait à la télévision, dis-je, le premier téléroman consacré plus ou moins directement à notre sujet d’aujourd’hui semble être The Jeannie Carson Show, un bouche trou estival semble-t-il, diffusé en 1959. L’actrice britannique Jeannie Carson, née Jeannie Shufflebottom, y joue une agente de bord du nom de… Jeannie Carson qui vit en appartement avec sa superviseuse.
Mentionnons par ailleurs Amour, délices et cie. Ce téléroman musical québécois / canadien mentionné en grands détails dans un numéro de juin 2019 de notre vous savez quoi aborde la vie des agentes de bord et pilotes d’une société aérienne fictive. Télé Métropole Incorporée, un télédiffuseur privé basé à Montréal mentionné dans quelques numéro de notre vous savez encore quoi depuis octobre 2017, diffuse les 13 épisodes de Amour, délices et cie entre juin et septembre 1969.
Les 16 épisodes d’un 3ème téléroman qui se déroule dans le petit monde des agentes de bord, From a Bird’s Eye View, passent à l’antenne entre septembre 1970 et avril 1971. Cette production britannique commandée à l’origine par le réseau américain National Broadcasting Corporation passe à l’antenne aux États-Unis entre avril et août 1971.
Croiriez-vous que les actrices qui jouent les personnages principaux, une Américaine futée et une Britannique écervelée, évidemment, après tout, qui paye ce projet, suivent la formation dispensée aux agentes de bord de British European Airways Corporation, une société d’état mentionnée dans quelques numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis août 2017?
Une des rares nouvelles bandes dessinées aéronautiques nées au cours des 60 dernières années et la première dont le personnage principal est une femme fait son apparition en 1970 dans l’hebdomadaire illustré belge Spirou. Cela dit, ce personnage n’est pas nécessairement destiné à un public féminin. Imaginée par le dessinateur et scénariste belge François Walthéry, fort talentueux mais pas toujours préoccupé par les dates de tombées, Natacha est une agente de bord qui travaille pour une société aérienne fictive. Très correcte à l’origine, cette jeune femme intelligente, féministe et célibataire endurcie devient de plus en plus sexy au fil de ses aventures. Travaillant de concert avec une dizaine de dessinateurs et une douzaine de scénaristes, Walthéry complète 23 aventures de Natacha entre 1970 et 2018. Celles-ci ne paraissent plus dans Spirou à partir de 1989. Environ 4 millions d’exemplaires des albums de la série sont publiés en 8 (?) langues, mais pas en anglais.
Le plus important quotidien francophone en Amérique du Nord, La Presse de Montréal, lance la publication de l’album intitulé Instantanés de Caltech en novembre 1983. Celle-ci prend fin dès le mois suivant lorsque la direction du journal met fin à la production de son cahier hebdomadaire de bandes dessinées.
Un album unique contenant une parodie érotique des aventures de Natacha, Nathalie la petite hôtesse, dessinée par Walthéry, paraît en France en 1985.
Ce n’est toutefois pas la première fois que l’érotisme fait son entrée dans le petit monde du transport aérien. Il suffit de songer à 3 films, 3 comédies érotiques, The Stewardesses, Fly Me et The Naughty Stewardesses, dont les premières ont lieu en 1969, 1973 et 1973.
Saviez-vous que Roger William Corman, acteur, réalisateur et producteur de cinéma américain, est impliqué dans la production de Fly Me, qui est un long métrage américano-philippin sot dit en passant? Je vous casse les pieds avec ce détail car ce pape du cinéma pop (Pope of Pop Cinema), ce roi du cinéma de broche à foin (King of Movie Schlock), comme on l’appelle parfois / souvent, est mentionné dans un numéro de septembre 2019 de notre blogue / bulletin / machin, mais je digresse.
Lancée par le biais d’un téléfilm américain, Flying High a pour thème les aventures et mésaventures de 3 jeunes agentes de bord. Mise en ondes en août 1978, cette série télévisée non érotique disparaît dès janvier 1979 à cause de mauvaises cotes d’écoute.
La série télévisée américaine Pan Am, qui se déroule au début des années 1960 à bord d’avions de ligne à réaction de Pan American World Airways Incorporated, un transporteur aérien iconique s’il en est, ne connaît pas davantage de succès. Elle raconte les mésaventures de 4 jeunes agentes de bord, dont une d’origine française, dont les parents, de religion juive, one péri dans un camp de concentration, jouée par l’actrice québécoise / canadienne Karine Vanasse. Les cotes d’écoute étant un tant soit peu décevantes, les premier et dernier épisodes de Pan Am sont diffusés en anglais entre septembre 2011 et février 2012 respectivement. Des téléspectatrices et téléspectateurs belges, canadiens et français peuvent la découvrir par la suite.
En guise de conclusion, permettez-moi de souligner l’importance du rôle joué par des générations d’agentes de bord depuis le premier vol réalisé par la première d’entre elles, l’Américaine Ellen Church, en 1930. De nombreuses personnes doivent leur vie à leur courage.
Saviez-vous que la chanson Waitress in the Sky, vous vous souvenez du titre de cet article, n’est-ce-pas, lancée en 1985 par le groupe rock alternatif américain The Replacements, n’est pas une dénonciation de la piètre performance d’une agente de bord? Nenni. Inspirée par les histoires d’horreur racontée par Julie Westerberg, une des sœurs du chanteur et musicien Paul Westerberg, elle dénonce en fait le comportement des saligauds et enfoirés qui hantent et encombrent tant d’avions de ligne.
Ohh, pauvre, pauvre petit monsieur, je me demande bien comment ces 5 cuillérées de wasabi se sont retrouvées dans votre guacamole… Mais j’ai une bonne bière infusée au serrano qui va faire descendre tout ça.