« Halloa! Il se passe quelque chose d’étrange là-haut; » Ou, Comment un aérolite de la taille d’une maison a raté de justesse un cargo mixte au milieu de l’océan Atlantique Nord en août 1907, partie 1
Bonne journée à vous, ami(e) lectrice ou lecteur.
Au risque de me répéter, votre humble serviteur admet volontiers que j’ai eu, que j’ai et je que continuerai vraisemblablement d’avoir une forte affinité pour l’inhabituel, l’étrange, le bizarre, etc. Jongler avec ce fait tout en équilibrant le souhait de commémorer un anniversaire, à savoir le mien, en quelque sorte, j’ai choisi de mettre temporairement de côté l’approche anniversairiale de notre superbe blogue / bulletin / machin pour m’offrir un tout petit cadeau.
Commençons notre voyage sur la route de briques jaunes du chemin de la mémoire.
Parlant (tapant?) de mémoire, ami(e) lectrice ou lecteur, vous vous souviendrez sans doute que j’ai très brièvement évoqué le sujet d’aujourd’hui dans un numéro de juillet 2023 de notre céleste blogue / bulletin / machin, mais je digresse.
Le cargo mixte britannique SS Cambrian. D.H. Vittery, « More Queer Fixes, XII – A Meeting with a Meteor. » The Wide World Magazine, mai 1908, 4.
On pourrait affirmer que l’histoire au cœur même de ce numéro de notre vous savez quoi commence en décembre 1896, lorsque le cargo mixte SS Cambrian est achevé, en Angleterre, pour une compagnie maritime anglaise, Wilsons & Furness-Leyland. Line Limited, qui se trouve être une filiale d’un groupe américain, International Mercantile Marine Company.
Le navire commence immédiatement à traverser l’océan Atlantique sur des bases régulières, entre l’Europe (principalement l’Angleterre) et l’Amérique (principalement les États-Unis).
Entre autres choses, le SS Cambrian transporte en Angleterre des têtes de bétail ainsi que des chevaux de trait canadiens de divers types. Il ramène également de nombreux bouviers nord-américains chez eux.
Certains des articles transportés au fil des années dans les vastes cales du navire comprennent du whisky, de la toile de jute, du sumac, du riz, du rhum, des noix, divers minerais, du mica, des médicaments brevetés, du jute, de l’huile d’olive, des haricots, du hareng, du gin, de la craie, des chapeaux de paille, du chanvre, du cacao, de la bière, de l’acide tartrique et de l’acide carbolique. Cette liste provient d’ailleurs d’un seul voyage vers Boston, Massachusetts, effectué en mars 1907.
Remarquez, le navire transporte au moins 5 passagers clandestins au fil des années, dont, en décembre 1915, une paire de jeunes tailleurs russes d’origine polonaise qui avait remplacé une paire de bouviers américains rentrant chez eux. Jugés en Angleterre après avoir été arrêtés par des agents de l’immigration américains, les 2 hommes sont accusés d’avoir tenté d’éviter le service militaire. Ils passent 4 mois en prison avant d’être déportés.
Il peut valoir la peine de noter que, en janvier 1905, l’équipage du SS Cambrian livre environ 8 000 balles de laine à des acheteurs américains qui attendaient anxieusement leur arrivée à Boston. Cette cargaison serait la plus importante livrée jusqu’alors à cette ville par un seul navire.
En juillet, le navire échappe de peu à la destruction par un incendie lors d’un voyage entre Londres, Angleterre, et Boston.
Et oui, les équipages du SS Cambrian font face à de nombreuses tempêtes au fil des ans. La traversée de février à mars 1907 est particulièrement stressante, par exemple.
Une autre traversée stressante commence le 7 août 1907, dans le port de Londres. Et oui, cette traversée est celle qui est au cœur de cet article.
À l’époque, le capitaine du SS Cambrian est Ernest Coulman Hiscoe. Son second est Thomas Hughes. Le premier lieutenant de Hiscoe et l’auteur de l’article qui a conduit à l’article que vous lisez, ami(e) lectrice ou lecteur, est Daniel H. Vittery, très probablement Daniel Herbert Vittery. Ils sont tous trois des sujets britanniques, je pense.
Les quelque dix premiers jours du voyage d’août 1907 se déroulent sans incident. Le SS Cambrian transporte divers objets, ainsi que du bétail – et les bouviers nécessaires pour en prendre soin. Sept de ces bouviers sont en fait des étudiants américains désireux de passer quelques jours en Europe.
Et oui, ces jours sont vraiment peu nombreux. Seulement 6 en fait, les jeunes Américains devant alors monter à bord du SS Cambrian pour le voyage de retour.
Puis vient le 16 août.
Le premier lieutenant du cargo mixte britannique SS Cambrian et auteur de l’article qui a conduit à l’article que vous lisez, Daniel H. Vittery, très probablement Daniel Herbert Vittery. D.H. Vittery, « More Queer Fixes, XII – A Meeting with a Meteor. » The Wide World Magazine, mai 1908, 3.
Dans la nuit du 16 août, alors que le SS Cambrian navigue vers l’ouest, à environ 560 kilomètres (environ 350 milles) au sud de Terre-Neuve, Vittery note à quel point le temps est beau. Seule une légère houle fait bouger les eaux de l’océan Atlantique. Le ciel est sans nuages et les étoiles sont clairement visibles, tout comme l’est une comète, au nord.
Et oui, ce corps céleste est vraisemblablement la comète C/1907 L2 (Daniel), découverte en juin 1907 par Zaccheus Daniel, un étudiant diplômé en astronomie à Princeton University, une institution de haut savoir américaine renommée. Cette comète est d’ailleurs la plus brillante observée cette année-là.
Thomas Hughes, le premier officier du cargo mixte britannique SS Cambrian. D.H. Vittery, « More Queer Fixes, XII – A Meeting with a Meteor. » The Wide World Magazine, mai 1908, 4.
À un moment donné, Hughes vient sur la passerelle pour prendre son quart et relever Vittery. Les deux hommes discutent pendant pour quelques minutes. Alors que ce dernier se prépare à partir pour piquer un somme, lui et Hughes remarquent des météores passer comme un éclair au-dessus du côté tribord / droit du SS Cambrian, du nord-est vers le sud-ouest. Certains de ces météores ont des queues brillantes dont la lumière est suffisante pour créer des ombres sur le pont principal du navire.
« Halloa! Il se passe quelque chose d’étrange là-haut, » déclare Hughes, une citation traduite ici et tirée de l’article de Vittery, comme toutes les autres citations, mais revenons à notre récit.
Lui et Vittery regardent cet impressionnant spectacle jusqu’à ce qu’il s’essouffle, après environ 2 minutes.
Alors qu’ils parlent tous les deux de ce qu’ils ont vu, une seconde pluie de météores commence, encore plus impressionnante que la première. Alors que de plus en plus de météores passent au-dessus du SS Cambrian, Vittery suggère que le capitaine Hiscoe soit tiré de son sommeil afin qu’il puisse lui aussi profiter du spectacle. Étant donné le temps que ce dernier avait passé sur la passerelle, cependant, Vittery accepte rapidement que le capitaine soit autorisé à se reposer.
Hughes se demande à voix haute ce qui se passerait ensuite quand, en traduction,
du ciel au nord-est s’enflamma quelque chose qui ressemblait à une fusée, sauf qu’elle était beaucoup plus grosse, et la traînée de feu qui suivait sa tête lumineuse s’éloignait derrière comme une queue de cheval, tandis que des fragments de matière enflammée en tombaient comme une pluie d’embruns, et de temps en temps un morceau plus gros tombait dans la mer.
Peu de temps après, le météore se trouve au-dessus du SS Cambrian, projetant sur le navire une lumière aussi brillante que l’aube d’un jour nouveau. Il semble se diriger directement vers le navire.
Vittery et Hughes se sentent maintenant plus qu’un tout petit peu mal à l’aise. Si cette masse enflammée frappait le SS Cambrian, le navire et son équipage disparaîtraient sans laisser de trace.
Le météore paraît s’arrêter un instant, au point culminant de sa trajectoire. Puis il commence à tomber vers l’océan Atlantique. Vittery est convaincu qu’il se dirige directement vers le SS Cambrian. Alors que le météore se rapproche, une lumière aveuglante d’un blanc bleuâtre inonde le ciel. Un léger bruit peut être entendu. À mesure que le son devient plus fort, il se transforme en un rugissement sifflant.
La masse enflammée tombe si vite que toute tentative de changement de cap serait inutile. Vittery et Hughes ne peuvent que se tenir debout sur la passerelle, les mains sur la balustrade, pétrifiés par cette vision infernale et espérant pour le mieux.
La lumière du météore devient si brillante qu’aucun des deux hommes ne peut la regarder directement. Son rugissement est assourdissant.
« Bonté divine! Il va tomber sur le pont avant!, » crie Hughes, en traduction, à peine audible dans le vacarme.
Heureusement, il se trompe. Alors que de petits fragments du météore frappent les eaux de l’océan Atlantique autour du SS Cambrian, le corps principal du dit météore, une masse enflammée aussi grande qu’une maison, frappe à environ 50 mètres (environ 165 pieds) du côté bâbord / gauche du navire, en le secouant bien. Une grosse vague balaye alors le pont arrière.
Le SS Cambrian et son équipage se sortent indemnes de leur épreuve.
Le ciel, sans nuages et rempli d’étoiles quelques minutes auparavant, semble couvert. Il s’éclaircit toutefois rapidement.
Pour citer Vittery, en traduction,
Le reste de notre passage vers le port s’est déroulé sans incident, mais nous qui avons vu ce météore sommes fermement convaincus qu’il faut compter avec des visites aussi épouvantables en considérant le sort des navires bien financés, avec de bons équipages qui disparaissent mystérieusement en mer.
Un commentaire, si vous me le permettez. Si le météore en question avait été aussi gros qu’une maison, son impact si proche du SS Cambrian l’aurait probablement envoyé au fond de l’océan Atlantique. Ce visiteur extraterrestre était donc beaucoup plus petit.
Quoi qu’il en soit, le SS Cambrian arrive à Boston le 20 août. Les premiers articles de journaux détaillant sa rencontre rapprochée avec un corps céleste rebelle paraissent le lendemain, du moins aux États-Unis.
Curieusement, un article qui mentionne l’arrivée à Boston des susmentionnés étudiants américains ne fait pas mention du météore. Ils ont peut-être pu dormir pendant tout cela, parfaitement inconscients que, s’il n’en avait été d’environ 50 mètres (environ 165 pieds), leurs vies se seraient terminées au milieu de l’océan Atlantique.
Incidemment, le texte de Vittery sur sa rencontre rapprochée de type céleste est publié dans le numéro de mai 1908 de The Wide World Magazine, un mensuel illustré anglais dont la devise, traduite ici, est « La vérité est plus étrange que la fiction. »
Pour les officiers et l’équipage du SS Cambrian, la dite rencontre n’est qu’un épisode de leur carrière bien remplie et aventureuse.
Le 15 décembre 1907, par exemple, l’arbre d’hélice du navire se brise alors qu’il navigue entre Londres et Boston. L’équipage du SS William Cliff, un cargo exploité par Frederick Leyland & Company Limited en route vers l’Angleterre, vient à la rescousse le lendemain.
Alors que les conditions météorologiques se détériorent, le 18 décembre, le câble de remorquage se rompt. Lorsque le temps s’améliore, un autre câble de remorquage est sécurisé. Cette seconde ligne se rompt le 20 décembre. Pis encore, l’équipage du SS William Cliff perd de vue le SS Cambrian. Une nouvelle ligne est sécurisée le 22 décembre. Cette troisième ligne se rompt le 28 décembre, près de la côte sud de l’Irlande. Une nouvelle ligne est sécurisée le même jour. Le SS Cambrian accoste à Crookhaven Harbour, Irlande, quelques heures plus tard et l’équipage du SS William Cliff peut poursuivre sa route. Il arrive à Liverpool, Angleterre, avec 10 jours de retard, le 30 décembre.
Croiriez-vous que, en mars 1902, l’équipage du SS William Cliff était venu à la rescousse du RMS Etruria, un paquebot exploité par Cunard Steamship Company Limited, une célèbre firme mentionnée dans un numéro de septembre 2022 de notre océanique blogue / bulletin / machin? Et oui, ce navire avait perdu son arbre d’hélice.
Des réparations maintiennent apparemment le SS Cambrian hors service jusqu’à la mi-janvier 1908.
Vous voudrez peut-être noter que ce qui suit est tragique.
Le 2 février, à plus de 325 kilomètres (plus de 200 milles) des côtes de la Nouvelle-Écosse, il croise un cargo exploité par une compagnie maritime originaire d’Angleterre, je crois, Phoenix Line. Le SS St. Cuthbert est en feu. Un cargo mixte exploité par une célèbre compagnie maritime britannique, White Star Line Company, est déjà sur les lieux, mais le vent fort et les grosses vagues rendent impossible toute tentative de sauvetage.
Une équipe du SS Cymric peut finalement effectuer trois pénibles voyages jusqu’au navire en feu, sauvant une quarantaine d’hommes, dont plusieurs grièvement brûlés. Le SS St. Cuthbert est perdu en mer, tout comme une quinzaine de marins.
Wilsons & Furness-Leyland Line vend le SS Cambrian à Frederick Leyland & Company en 1914.
En juin 1917, je crois, alors que la Première Guerre mondiale fait rage, ce cargo mixte devient un navire armé d’escorte de convoi, le HMS Bostonian. Il est torpillé dans la Manche le 10 octobre, par un sous-marin allemand, lors d’un voyage entre l’Angleterre et les États-Unis. Quatre membres de l’équipage perdent la vie.
Il convient de noter que Vittery déménage finalement au Canada, vraisemblablement avec son épouse et ses enfants. Il décède à Burnaby, Colombie-Britannique, en juillet 1964, à l’âge de 83 ans.
L’histoire de la rencontre rapprochée du SS Cambrian avec un météore vous laisse-t-elle un léger goût de doute dans la bouche, ami(e) lectrice ou lecteur? Votre humble serviteur connaît ce sentiment. Ceci étant dit (tapé?), vous souhaiterez peut-être douter de ce doute. Laissez-moi vous expliquer.
Mais d’abord, passons en revue quelques termes techniques. Un météoroïde est un objet rocheux ou métallique qui voyage dans l’espace. Si un météoroïde d’une certaine taille pénètre dans l’atmosphère terrestre, la friction avec les molécules de gaz présentes là-haut le réchauffe, créant ainsi une belle / effrayante traînée de lumière dans le ciel, en d’autres termes un météore. Si un météoroïde est suffisamment gros, il se frayera un chemin à travers la dite atmosphère et frappera la Terre, en un seul morceau ou non. La ou les parties du météoroïde qui frappent la Terre sont appelées météorites. Revenons maintenant à notre histoire.
Commençons par la perte subie par un fermier qui vit près de Jackson, Missouri. Par une matinée claire et ensoleillée du 18 juin 1907, Elam Masterson se dirige vers Cape Girardeau, Missouri, à proximité, avec un chariot rempli de foin sec lorsqu’il entend un grand bruit. En se tournant pour voir ce qui se passe, cet agriculteur non-fumeur est choqué de constater que son foin est en feu. Masterson saute immédiatement du chariot, se blessant sérieusement à un pied. Combattant la douleur, il dételle ses chevaux du chariot et s’éloigne sur une courte distance. Masterson ne peut rien faire alors que son foin et son chariot sont détruits. Avec la combustion spontanée ou une allumette hors de propos, certains pensent qu’une météorite est la coupable.
Il convient de noter que des reportages publiés quelques jours plus tard en dehors du Missouri indiquent qu’une météorite de la taille d’une balle de baseball est bien la coupable. Remarquez, certains de ces reportages indiquent que l’incident de la météorite a lieu dans le Michigan. Pour citer cet extrait, traduit ici, publié à quelques reprises au fil des jours : « Comment savons-nous qu’un lanceur sophistiqué sur Mars n’en a pas lancée une si chaude au-dessus du marbre qu’elle a filé et foncé dans l’espace? »
Cette histoire du chariot à foin en feu vous laisse-t-elle un léger goût de doute dans la bouche, ami(e) lectrice ou lecteur? Votre humble serviteur connaît toujours ce sentiment. Ceci étant dit (tapé?), vous souhaiterez peut-être douter de ce doute. Laissez-moi vous expliquer. Encore.
Tôt le matin du 18 juin 1907, oui, oui, le 18 juin 1907, un hurlement terrible, un éclair de lumière aveuglant et un bruit assourdissant réveillent de nombreuses personnes dans le canton de Bolton, Kansas. Une de ces personnes est un agriculteur du nom de Roy Farrell Greene. Peu après le lever du jour, Greene sort pour découvrir ce qui s’est passé. Il se rend vite compte que ses voisins essayent également de savoir ce qui s’est passé. Quoi qu’il en soit, Greene tombe rapidement sur un gros rocher partiellement enfoui à environ 300 mètres (environ 1 000 pieds) au sud de sa maison. Greene en casse quelques morceaux et les emmènent à Topeka, Kansas, où les personnes à qui il les montre déclarent qu’elles n’ont jamais vu de roches comme celles-là.
Et non, votre humble serviteur ne peut pas dire si cette roche est une véritable météorite.
Certain(e)s se demandent toutefois si le rocher découvert par Greene provient de la comète qui, pensent certain(e)s, menace de provoquer la fin du monde, et…
Si, si, la fin du monde.
Voyez-vous, en février 1907, ou peut-être un tantinet plus tôt, un officier de la kaiserlichen und königlichen Kriegsmarine, en d’autres mots, la marine austro-hongroise, basé à l’observatoire astronomique naval austro-hongrois, le Sternwarte der kaiserlichen und königlichen Kriegsmarine in Pola, affirme avoir découvert un comète avec une lueur verdâtre.
Le lieutenant de vaisseau Egon Marchetti pense que la queue de cette comète croiserait la région méditerranéenne de la Terre à la mi-mars. Les conséquences d’un tel contact pourraient être un incendie apocalyptique. Pis encore, selon certains, la comète elle-même pourrait s’écraser sur notre grosse bille bleue.
Un tant soit peu étonnamment, quelques, pour ne pas dire plusieurs Homo sapiens n’apprécient guère l’une ou l’autre de ces possibilités.
Compte tenu de notre présence actuelle sur la planète Terre, on ne peut que conclure que Marchetti s’est trompé.
Et oui, des comètes verdâtres existent. Leur coloration inhabituelle pourrait résulter d’une réaction photochimique entre la lumière du soleil et des molécules comme le carbone diatomique exsudées par ces corps célestes lorsqu’ils se rapprochent du Soleil, mais revenons à nos météores.
À un moment donné au cours de la semaine du 7 juillet 1907, des centaines de personnes profitant de la soirée sur la promenade de Wildwood, New Jersey, voient un météore brillant tomber dans la mer, du moins le pensent-elles et ils, à environ 15 kilomètres (environ 10 miles) au large. Une roche considérée comme une météorite est trouvée dans un champ peu de temps après. Pesant quelques kilogrammes (plusieurs livres), cette roche avait manifestement été soumise à une chaleur intense.
Et non, votre humble serviteur ne peut pas dire si cette roche est une véritable météorite.
Dans la soirée du 21 juillet, un des météores les plus brillants observés jusqu’alors dans cette région traverse le ciel au-dessus de Norfolk, Nebraska, se déplaçant rapidement du sud-est vers le nord-ouest. Il se brise en de nombreux fragments. La longue queue du météore éclaire le ciel comme un projecteur.
Au cours de la nuit sombre et orageuse du 26 au 27 juillet 1907, je crois, un agriculteur de Centerville, Ohio, près de Dayton, voit une lumière éblouissante, entend un sifflement et sent la terre trembler sous ses pieds. Dans la matinée, James Cook tombe sur un grand trou dans le sol, d’environ 90 centimètres (environ 3 pieds) de diamètre et d’environ 4 mètres (environ 13 pieds) de profondeur. Il contacte rapidement ses voisins. À l’aide d’une perche, le petit groupe arrive à la conclusion qu’une météorite de fer pesant peut-être quelques tonnes métriques (impériales / américaines) s’est enfouie sur leur pas de porte. Cook prévoit de faire extraire le visiteur céleste de sa prison terrestre afin qu’il puisse être utilisé à des fins scientifiques et d’exposition.
Au bout de quelques jours, cependant, les hommes qui creusent vers la masse de fer tombent sur un mur de pierre. Ils se rendent vite compte que le trou creusé par la météorite est en réalité ce qui reste d’un puits bouché depuis plusieurs années. Sans doute déçus, les creuseurs rentrent chez eux, tout comme les derniers groupes de badauds venus en masse sur le site.
Dans la nuit du 31 juillet, un météore accompagné d’une traînée d’étincelles apparaît dans le ciel à l’ouest du Parc national Yoho, en Colombie-Britannique. Il disparaît dans un éclair verdâtre aveuglant aux environs du mont McArthur.
Et oui, votre humble serviteur se rend compte que ces événements ont peu ou pas de liens avec l’événement qui pourrait, je répète pourrait, être lié à l’expérience effrayante de l’équipage du SS Cambrian, à savoir l’apparition en 1907 des Perséides, une pluie de météores très connue et toujours spectaculaire associée à la comète 109P/Swift-Tuttle qui atteignait et atteint encore son apogée entre les 9 et 14 août de chaque année. Je pensais juste que vous pourriez les trouver intrigants. Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur pointilleuse / pointilleux, cette phrase était looongue. (Bonjour, EP!)
La comète en question est « découverte » de façon indépendante en juillet 1862 par deux astronomes autodidactes américains, Lewis A. Swift et Horace Parnell Tuttle. Si, si, découverte entre guillemets. Voyez-vous, la comète en question avait été observée par des astronomes chinois en 188 et 69 avant l’ère commune.
Incidemment, les Perséides de 1907 semblent atteindre leur apogée le 10 août.
Et non, les Perséides et la comète ne voyagent pas ensemble. Les premières nous rendent visite chaque année. La seconde, en revanche, n’apparaît que tous les 133 ans environ. Étant donné que son survol le plus récent a eu lieu en 1992, il est peu probable que vous ou moi soyons là pour la revoir, en 2038, euh, 2126. (Bonjour, EP!)
Par ailleurs, l’orbite de la comète 109P/Swift-Tuttle est assez stable. Une collision n’est pas à craindre, ce qui est une bonne chose. Voyez-vous, avec un diamètre d’environ 26 kilomètres (environ 16 miles), cette comète libérerait plus de 25 fois l’énergie libérée par l’astéroïde qui a créé le cratère d’impact de Chicxulub il y a environ 66 millions d’années. Oui, ce cratère d’impact d’environ 180 kilomètres (environ 110 miles) là. Celui qui a anéanti 3 espèces végétales et animales sur 4 sur Terre.
Et maintenant, parlons des événements célestes sur cette Terre qui auraient pu être associés aux Perséides de 1907. Eh bien, maintenant comme dans quelques jours en fait. Désolé.
Soit dit en passant, votre humble serviteur a-t-il mentionné qu’un météore traverse l’atmosphère protectrice de notre planète le 30 juin 1908? L’objet en question explose dans les airs. L’explosion aplatit / renverse des gazillions d’arbres sur une zone peu peuplée d’environ 2 150 kilomètres carrés (environ 830 milles carrés) de la Sibérie orientale, Empire russe. Quelques / plusieurs personnes meurent lors de ce qu’on appelle communément l’événement de la Toungouska.
Faites de beaux rêves.