Allez, PB, allume mon feu. Essaie de mett’ la glace en feu : Un coup d’œil sur la firme américaine Woolery Machine Company et sur certaines de ses idées et produits
Bonjour vous, ami(e) lectrice ou lecteur. Étant donné le temps moins que clément dans un certain coin nord de l’hémisphère nord de la planète Terre, votre humble serviteur pense qu’un sujet comme celui proposé aujourd’hui, dans cette édition de notre blogue / bulletin / machin qui réchauffe le cœur, serait vraiment des plus approprié.
Commençons par une citation, traduite bien sûr, qui consiste en un bref texte qui accompagne la photographie ci-dessus.
À l’aéroport de Cologne-Wahn, un dispositif ‘lance-flammes’ de fabrication américaine a été utilisé pour libérer les surfaces de piste de la glace avant le début du ponçage et meulage. – Conçu par la Woolery Machine Co. de Minneapolis, il utilise environ [500 litres] 110 gal imp. [132 gallons américains] de carburant diesel par heure.
Fascinant, n’est-ce pas? Vous aurez bien entendu lu l’article du Réseau Ingenium en deux parties mis en ligne en avril 2018 qui examine l’utilisation de moteurs à réaction pour déneiger les pistes d’aéroport et les voies ferrées. Et oui, il y aura un test.
Vous serez sans doute ravi(e) d’apprendre (lire?) que le premier essai dans un aéroport du dispositif développé par Woolery Machine Company de Minneapolis, Minnesota, se tient au plus tard en février 1949, à Wold-Chamberlain Field, l’actuel Minneapolis–Saint Paul International Airport à… Fort Snelling, Minnesota.
Avion et glace ne font pas bon ménage, et ce que ce soit dans les airs ou au sol. L’épandage de sable sur les pistes et / ou voies de circulation verglacées ne fonctionne pas nécessairement aussi bien que l’épandage de sable sur les routes et trottoirs verglacées. En 1949, l’air soufflé par les hénaurmes hélices des avions de ligne emporte ce sable peu après son épandage. De toute façon, le dit sable s’incruste rarement dans la glace sur les pistes ou voies de circulation.
Certaines autorités aéroportuaires essayent de chauffer le sable avant qu’il ne soit répandu, mais cela ne fonctionne pas très bien non plus, car les grains individuels de sable ont la chance de se refroidir entre le chauffage et l’épandage.
Au début de 1949, confrontée à jusqu’à 5 centimètres (2 pouces) de glace sur son site, la direction de Wold-Chamberlain Field décide d’essayer quelque chose de nouveau. Elle contacte une entreprise locale bien connue, Woolery Machine Company de Minneapolis, qui possède un équipement à fort potentiel.
Peut-être un peu surprise, ou pas, la firme accepte d’aider. Avant longtemps, un de ses Modèle PB est sur place. C’est tout un spectacle. Après tout, le trio de brûleurs de ce dispositif est monté côte à côte et couvre une zone de 4.6 mètres (15 pieds) de large. Les flammes assez spectaculaires qui en sortent ont une température d’environ 1 150 degrés Celsius (environ 2 100 degrés Fahrenheit).
Agissant sur des suggestions faites par quelqu’un, les autorités aéroportuaires essayent 2 méthodes de dégivrage :
- Le conducteur du tracteur qui tire le Modèle PB roule sur une piste verglacée pour faire fondre la glace. Le conducteur d’une sableuse conduit derrière lui et répand du sable sur la glace mouillée, qui gèle de nouveau, emprisonnant le sable.
- Le conducteur d’une sableuse roule sur une piste verglacée et y répand du sable. Le conducteur du tracteur qui tire le Modèle PB conduit derrière lui, chauffant le sable qui se soude littéralement dans la glace.
La porte numéro 2 s’avère être la meilleure option. En moins de 2 heures, une piste de 1 830 mètres (6 000 pieds) de long et 27.5 mètres (90 pieds) de large est prête à l’action, offrant de bonnes conditions de freinage pour les décollages et atterrissages. Les pilotes sont ravis. La gestion de l’aéroport aussi.
Accessoirement, la seconde option permet au conducteur de la sableuse d’épandre son sable plus rapidement, et ce sans avoir à garder un œil sur le Modèle PB et les flammes plutôt intimidantes / dangereuses qui en sortent.
L’opération nécessite environ 380 litres (environ 85 gallons impériaux / 100 gallons américains) de mazout et environ 22 675 kilogrammes (50 000 livres) de sable. Un calcul rapide révèle que chaque mètre carré de piste reçoit environ 450 grammes de sable. En termes impériaux, chaque pied carré de piste reçoit environ 1.5 once de sable.
À 20 $ ÉU de l’heure, ce qui correspond à environ 325 $ en devise canadienne de 2023, le Modèle PB n’est pas exactement bon marché mais il fonctionne. De fait, le sable reste en place jusqu’à ce que la glace sur la piste disparaisse.
Quel est ce merveilleux dispositif, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur curieuse / curieux? Et bien, c’est un brûleur de mauvaises herbes Woolery Modèle PB. Si, si, un brûleur de mauvaises herbes. De fait, il me vient à l’esprit que vous voudriez peut-être voir cette pièce d’équipement. Et la voici…
Le brûleur de mauvaises herbes Woolery Modèle PB utilisé pour faire fondre la glace sur au moins une piste à Wold-Chamberlain Field, Fort Snelling, Minnesota. Anon., « Air Transport – Weed Burner ‘Sands’ Runway Ice. » Aviation Week, 14 février 1949, 35.
Vous aurez bien sûr noté, ami(e) lectrice ou lecteur intelligent(e), les similitudes entre le dispositif Woolery de 1949 et son homologue de 1963, illustré sur la photographie au début de ce numéro scintillant de notre blogue / bulletin / machin.
Ce qui me brûle, sans jeu de mots, enfin peut-être un peu, c’est que je ne trouve pas un seul article sur les travaux aéroportuaires effectués par les dispositifs produits par Woolery Machine entre 1949 et 1963.
Le fait que la firme est mentionnée près de 15 ans après son expérience initiale et dans un magazine hebdomadaire britannique entre tous les endroits, à savoir The Aeroplane and Commercial Aviation News, laisse entendre des travaux à plus d’un endroit. D’autant plus que l’article du dit hebdomadaire britannique indique qu’un dispositif Woolery est apparemment utilisé régulièrement à l’aéroport de Cologne-Wahn ou Köln-Wahn, en Allemagne de l’Ouest, en 1963, un aéroport qui dessert à la fois Cologne / Köln et la ville de Bonn, qui se trouve être la capitale de l’Allemagne de l’Ouest. Et vous avez une question.
Qui sur la Terre verte du Monstre spaghetti volant a besoin d’un brûleur de mauvaises herbes de la taille d’un Modèle PB en 1949, demandez-vous? Eh bien, une société ferroviaire bien sûr. Et ici gît une histoire. Enfin, ne soyez pas un bébé pleureur. Ce n’est qu’un bref récit. Et après, il y aura des gâteaux, bonbons, ballons.
Je plaisante.
Un gentilhomme du nom de Horace E. Woolery fait son apparition en mai 1911, dans un hebdomadaire norvégien américain. Je ne plaisante pas. Decorah-Posten / Decorah-Posten og Ved Arnen de Decorah, Iowa, est publié entre 1874 et 1972. Destiné aux Norvégiennes Américaines et Norvégiens Américains, cette publication devient en fin de compte le journal en langue norvégienne le plus populaire en dehors de la Norvège, mais revenons à notre histoire, et à 1911.
À ce moment-là, Woolery vient, semble-t-il, d’obtenir un brevet pour un moteur à combustion interne. Pour autant que votre humble serviteur puisse le dire, Woolery naît vers 1875. En 1911, il vit à Fairmont, Minnesota. À un moment donné avant ou après cette date, Woolery fonde un petit atelier d’usinage et fonderie, très vraisemblablement / probablement à Fairmont. Réalisant que son entreprise s’est développée autant qu’elle le peut dans cette petite ville, Woolery déménage à Minneapolis. Utilisant tout son maigre capital, il acquiert un petit atelier et se met au travail.
Remarquez, une autre version de l’histoire veut que Woolery rejoint le personnel de Fairmont Machine Company de… Fairmont à un moment donné vers 1908-09 – et y demeure employé jusqu’en 1914 au moins. En effet, deux brevets américains portant le nom de Woolery en tant qu’inventeur sont en fait attribués à Fairmont Machine.
Voyez-vous, en 1907 environ, un petit atelier d’usinage situé à Fairmont commence à produire un petit moteur à combustion interne qui peut être utilisé dans une variété d’installations. Cette entreprise est incorporée sous le nom de Fairmont Machine en 1909. Cette même année voit la première mise en place de son moteur sur un certain nombre de draisines, autrement dit de petits véhicules ferroviaires motorisés utilisés par les contrôleurs de voie et équipes de travail pour se déplacer.
Fairmont Machine devient Fairmont Gas Engine and Railway Motor Car Company en 1915. Rebaptisée Fairmont Railway Motors Incorporated en 1923, la firme devient un chef de file nord-américain dans l’industrie des draisines. Croiriez-vous qu’elle crée une filiale canadienne, Fairmont Railway Motors Limited, à Toronto, Ontario, en octobre 1929? Mais je digresse. Désolé.
Quoiqu’il en soit, Woolery fonde Woolery Machine au plus tard en 1916. De fait, il fonde vraisemblablement fondé cette firme quelque temps avant cette date, et… Comment votre humble serviteur peut-il faire une déclaration aussi audacieuse, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Et bien, voyez-vous, Woolery Machine publie une publicité illustrée (photographie) en mars 1916, dans au moins un journal, pour sa (toute nouvelle?) draisine.
Le moteur à combustion interne de ce véhicule serait, en traduction, « le résultat de nombreuses années d’études approfondies et d’une expérience réussie dans la construction automobile. » Cette déclaration amène votre humble serviteur à se demander si le dit moteur est dérivé de celui breveté en 1911. De plus, on peut se demander si Woolery est impliqué d’une manière ou d’une autre dans la construction automobile. Et oui, il y a quelques constructeurs automobiles plus ou moins putatifs à Minneapolis avant le début de la Première Guerre mondiale, en 1914.
Incidemment, le petit moteur de la draisine Woolery peut être vendu séparément pour être installé sur une draisine à propulsion humaine. Libérés de la nécessité de propulser leur lourd véhicule, une corvée épuisante s’il en est, les travailleurs de sociétés ferroviaires arrivent là où on a besoin d’eux frais comme des pâquerettes et prêts à travailler.
Comme vous pouvez l’imaginer, les draisines motorisées remplacent progressivement les draisines à propulsion humaine sur les chemins de fer partout en Amérique du Nord et au-delà.
Et oui, une draisine est un des principaux protagonistes du film muet américain d’action / d’aventure / comédique de 1926 Le Mécano de la ‘General,’ qui met en vedette l’immortel acteur et cinéaste américain Joseph Frank « Buster » Keaton. Ce film, un des plus grands films américains jamais réalisés, s’inspire d’un événement survenu en avril 1862, pendant la guerre civile américaine. Le personnage de Keaton, Johnnie Gray, est un ingénieur de train du mauvais côté de ce conflit, les États confédérés d’Amérique.
Au fait, saviez-vous que Keaton joue dans le film muet, si, si, muet The Railrodder de l’Office national du film (ONF) en 1965? Son personnage voyage de la Nouvelle-Écosse jusqu’en Colombie-Britannique, sur un draisine. Pendant le tournage de ce film couleur de 24 minutes, l’ONF produit un documentaire en noir et blanc de 55 minutes, Buster Keaton Rides Again, mais je digresse. Et non, je ne suis pas désolé. Keaton était / est / ca continuer d’être un des plus grands acteurs et cinéastes américains de l’histoire.
Et oui, vous avez raison, ami(e) lectrice ou lecteur, l’ONF est mentionné quelques / plusieurs fois dans notre blogue / bulletin / machin depuis juillet 2018, mais revenons à notre histoire. C’est vous digressez cette fois-ci.
Pour citer (paraphraser?) l’anti-héros sans nom V dans le film d’action politique dystopique populaire mais non récompensé de 2005 V pour Vendetta, mon tour. Il est suggéré que le Belge Georges Prosper Remi, un géant de la bande dessinée du 20ème siècle connu sous le nom de Hergé, a l’idée de faire voyager son jeune héros Tintin en draisine après avoir vu Le Mécano de la ‘General’ dans une salle de cinéma à Bruxelles, Belgique.
Vous vous souviendrez bien sûr que, ayant raté le train pour Moscou, Union des Républiques Socialistes Soviétiques, Tintin se lance à sa poursuite avec une draisine dont le levier rend l’âme à un moment donné après avoir été manœuvré frénétiquement. Alors qu’il réfléchit à comment rattraper son train, notre jeune héros voit un tas de ferraille. Ayant miraculeusement trouvé un moteur d’automobile en son sein, Tintin le monte sur la draisine. Milou, son compagnon canin fidèle et, comme il s’avère, d’une durée de vie exceptionnellement longue, ayant tout aussi miraculeusement trouvé de l’essence, le duo dynamique se remet bientôt en route.
Quel est le nom et l’année de publication de l’histoire en question, ami(e) lectrice ou lecteur? Ce récit virulemment anticommuniste est d’abord publié dans Le Petit Vingtième, un supplément hebdomadaire d’un quotidien belge catholique et profondément conservateur, Le Vingtième Siècle, destiné aux jeunes humain(e)s, et ce de janvier 1929 à mai 1930. Il est publié sous forme d’album intitulé Les Aventures de Tintin reporter du « Petit Vingtième » au pays des Soviets vers septembre 1930, dites-vous? Très bien, ami(e) lectrice ou lecteur tintinophile!
Vous vous souviendrez bien sûr… Euh, s’il vous plaît, allez-y et parlez. Hergé est mentionné dans quelques / plusieurs numéros de notre blogue / bulletin / machin qui fait époque, et ce depuis juillet 2018, dites-vous? Je suis en admiration devant vos connaissances, ami(e) lectrice ou lecteur. Passons maintenant à autre chose.
En avril 1917, Woolery Machine fait la publicité de son moteur à combustion interne, « Constant comme un [moteur à] vapeur; silencieux comme une machine à coudre, » pour une utilisation dans une variété d’installations.
Pour répondre à la question qui commencera inévitablement à rebondir dans votre caboche, non, Woolery Machine n’a pas inventé la draisine motorisée. Daimler Motor Company, la filiale américaine de la société pionnière allemande Daimler-Motoren-Gesellschaft, installe un de ses moteurs à essence sur une draisine à propulsion humaine dès 1896. Et ce véhicule n’est peut-être pas le premier non plus.
Dire que quelque chose, ou quelqu’un, était / est le premier, le dernier ou le seul exemplaire du genre est un peu un jeu de dupes, si vous me demandez. Il est presque garanti que quelqu’un fournira des informations qui dégonfleront une telle déclaration. Une expression ambigüe / sournoise comme « un des » est beaucoup plus sûre. Je vous dis ça comme ça, moi, mais revenons à notre histoire.
Et oui, votre humble serviteur a fait plus que quelques déclarations du type que je viens de décrier. Est-ce que ça fait de moi un dupe? À vous de me dire.
Au fil du temps, Woolery Machine vend apparemment des moteurs et / ou des draisines à la plupart des entreprises ferroviaires opérant dans le centre-ouest et l’ouest ouest des États-Unis. Elle vend également des moteurs et / ou des draisines à certaines sociétés ferroviaires opérant au Mexique et au Canada. Croiriez-vous que Woolery Machine vend des draisines à une société ferroviaire japonaise?
Tout comme Fairmont Railway Motors, Woolery Machine peut, je répète peu, être parmi les plus grands acteurs de l’industrie de la draisine à partir des années 1920.
En 1926, Woolery Machine travaille sur une machine qui utilise le feu, je pense, pour faire fondre la neige dans les rues de villes et le long des voies ferrées. On ne sait pas si cette machine est mise en production ou non. Woolery Machine développe également un brûleur à mazout, un tendeur de boulons de voie ferrée et quelques autres produits. La firme, semble-t-il, veut avoir plus d’un tour dans son sac.
Incidemment, le brûleur à mazout automatique (et électrique?) Woolery Bullet se vend de 245 $ ÉU à 285 $ ÉU vers 1934, ce qui correspond à environ 7 400 $ à 8 600 $ en devise canadienne de 2023. Des centaines de ces dispositifs peuvent être trouvés dans des maisons (et petites entreprises?) à Minneapolis, au Minnesota et ailleurs.
La National Housing Act of 1934, en traduction « une loi visant à encourager l’amélioration des normes et conditions de logement, à fournir un système d’assurance hypothécaire mutuelle et à d’autres fins, » une loi proposée par l’administration dirigée par Franklin Delano « F.D.R. » Roosevelt, joue un rôle crucial à cet égard. De fait, Woolery Machine doit augmenter sa masse salariale de 80 % en 1934 pour faire face à la demande, mais remontons maintenant dans le temps.
Et oui, Roosevelt est mentionné dans des numéros de mai 2019, mars 2021 et novembre 2021 de notre impressionnant blogue / bulletin / machin.
À la fin de 1926, Woolery Machine développe un tout nouveau produit et vous savez bien sûr lequel, ami(e) lectrice ou lecteur… Vous ne savez pas, n’est-ce pas? Soupir…
Fin juin, ou très, très début juillet 1927, Woolery Machine fait la démonstration d’un dispositif qui utilise le feu pour détruire les mauvaises herbes et leurs graines le long des voies ferrées, autrement dit un brûleur de mauvaises herbes. Tadaa. Cette démonstration a lieu dans la gare de triage ou fret exploitée par Minnesota Transfer Railway Company, à Minneapolis ou St. Paul, Minnesota. Elle se déroule en présence de représentants de quelques sociétés ferroviaires ainsi que de représentants des organisations suivantes :
- le College of Agriculture de la University of Minnesota, Twin Cities,
- le Department of Highways of Minnesota, et
- le United States Department of Agriculture.
Le rapport de journal indique que des modèles supplémentaires du dispositif sont en cours de développement, respectivement pour détruire les mauvaises herbes et leurs graines le long des routes ou les insectes et mauvaises herbes dans les fermes.
Au moment où les rugissantes années 20 prennent fin et que les sales années 30 font irruption sur la scène, Woolery Machine propose au moins trois types différents de brûleurs de mauvaises herbes. Le Midget Octopus a une paire de brûleurs montés côte à côte qui fournissent un mur de feu de 3.05 mètres (10 pieds) de large. En comparaison, le Big Octopus a un quintette de brûleurs qui fournit un mur de feu de 7.6 mètres (25 pieds). Remarquez, ses bras peuvent être écartés pour couvrir une zone de 10.7 mètres (35 pieds) de large. Ce dispositif aurait inclus un réservoir de 5 300 litres (1 165 gallons impériaux / 1 400 gallons américains) de combustible.
Et oui, votre humble serviteur a le sentiment que le troisième type de brûleurs de mauvaises herbes a un trio de brûleurs. Que cet appareil ait été ou non appelé Octopus n’est pas clair.
Bien qu’efficace, le brûleur de mauvaises herbes typique de Woolery n’est pas exactement bon marché. En 1934, Tennessee, Alabama and Georgia Railway Company paie un beau (chaud?) 2 000 $ ÉU pour un dispositif à trois brûleurs – un des premiers sinon le premier à se trouver dans le sud des États-Unis à première vue, affirme-t-on. Ces 2 000 $ ÉU correspondent à environ 60 500 $ en devise canadienne de 2023.
Et oui, les sociétés ferroviaires doivent faire preuve de prudence lors de l’utilisation de leurs brûleurs de mauvaises herbes. Faire fonctionner de tels dispositifs sur une voie traversant des prairies, ou à proximité de terres agricoles, en pleine sécheresse, n’est pas une bonne idée, par exemple.
Assez curieusement, ou peut-être pas si curieusement, le journaliste et romancier américain bien connu Benjamin Franklin « Frank » Norris, Junior, publie le roman The Octopus : A Story of California en 1901. Le livre en question décrit le conflit entre des producteurs de blé californiens et une société ferroviaire, la fictive Pacific and Southwestern Railroad, la pieuvre, en anglais octopus, du titre. Il s’inspire directement d’une fusillade en mai 1880 dans une ferme californienne, la tragédie de Mussel Slough, qui fait 7 morts, dont 5 colons. La société de chemin de fer impliquée dans cette tragédie est la très réelle et très puissante Southern Pacific Railroad Company.
Il convient de noter que, comme de nombreux Américains prospères de son temps, Norris croit en la supériorité de la « race anglo-saxonne. » Il n’aime pas / méprise les Afro-Américains, les Américains d’origine asiatique, les autochtones américains, les immigrants européens non anglo-saxons – et les gagne-petit, mais nous en avons assez dit (tapé?) à propos de ce pas bon.
Au plus tard en 1936, Woolery Machine produit un système combiné de fournaise et climatisation. En août 1938, la firme lance le Woolery 100 amélioré et très réussi. Au plus tard en 1939, ce dispositif peut brûler du pétrole ou du gaz.
En juin de cette année-là, Woolery monte à bord d’un avion de ligne exploité par Northwest Airlines Incorporated. Le président et trésorier de Woolery Machine entame un voyage de 20 000 kilomètres (12 500 milles) en Argentine dans l’espoir de signer des contrats. Il demeure apparemment en Amérique du Sud pendant un mois complet.
Votre humble serviteur a le sentiment que l’avion de ligne à bord duquel Woolery prend place, au susmentionné Wold-Chamberlain Field, est un Lockheed Modèle 10 Electra, un type d’aéronef représenté dans la prodigieuse collection du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario.
Vous ne pensiez pas que cette glorieuse institution serait mentionnée dans ce numéro de notre blogue / bulletin / machin, n’est-ce pas? Comme cela est souligné la semaine dernière, étant donné qu’il y a très certainement une volonté de ma part de mentionner cette incomparable institution muséale aussi souvent que (in)humainement possible, vous pouvez être sûr(e) que je ferai de mon mieux pour trouver un moyen de le faire, mais revenons à notre histoire.
Malheureusement, aucune information n’a fait surface concernant le rôle joué par Woolery Machine pendant la Seconde Guerre mondiale. Ceci étant dit (tapé?), il est probable que la production des brûleurs de mauvaises herbes avec 1 à 5 brûleurs se poursuit tout au long du conflit, et jusque dans les années 1950. À ce moment-là, plus de 125 entreprises ferroviaires américaines et étrangères utilisent divers types d’équipements Woolery, des draisine aux brûleurs de mauvaises herbes – et plus encore.
Une nouvelle bien plus triste est le fait que le fondateur de Woolery Machine décède en avril 1945, à St. Paul, Minnesota, à l’âge de 70 ans. Il est remplacé, à ce moment-là ou plus tard, par son fils, Lloyd Earl Woolery.
En 1946, Woolery Machine développe un « tueur de vigne de pomme de terre à six rangs. » Pour autant que votre humble serviteur puisse le dire, la vigne de pomme de terre en question n’est pas une sorte de plante ornementale liée aux pomme de terre et à la tomate. Nenni. Le dispositif en question sert à brûler des plants de pomme de terre immatures afin que la récolte puisse avoir lieu au moment le plus pratique.
Remarquez, le brûleur de mauvaises herbes Woolery PB utilisé à Wold-Chamberlain Field en 1949 peut également être utilisé pour brûler des plants de pommes de terre. Des publicités à cet effet sont publiées dans quelques numéros du magazine mensuel American Potato Journal au début de l’après-guerre, par exemple.
En 1962, Woolery Machine commence à produire un tout nouveau produit. Cette histoire commence un peu plus tôt lorsque le président fondateur de Countryman-Klang Film Productions Incorporated de Minneapolis est invité à tourner une publicité télévisée. Le client demande qu’une chute d’eau de montagne soit filmée d’en haut et que la caméra se déplace lentement vers l’aval pour montrer le produit, perché en toute sécurité sur un rocher. La construction d’une cascade et d’un ruisseau miniatures ne pose aucun problème à Thomas C. « Tom » Countryman. Louer un grand chariot de caméra et trouver un moyen de filmer la scène s’avère toutefois un peu compliqué. Il doit y avoir un meilleur moyen.
Countryman entreprend donc de concevoir un chariot de caméra à commande hydraulique petit, simple et maniable (Bonjour, EG et EP!) que même une petite entreprise comme la sienne peut utiliser. Le Porta-Dolly, comme le dispositif devient connu, crée un tel émoi dans l’industrie cinématographique qu’il est rapidement mis en production (limitée?) par, vous l’aurez deviné, Woolery Machine. Voyez-vous, le chariot de Countryman peut être utile aux grands studios de cinéma ou aux petites stations de télévision. En plus d’être petit, simple et maniable (Bonjour encore!), il est adaptable, économique, léger et polyvalent. Ah oui, et il ne coûte que 1 187 $ ÉU, ce qui correspond à environ 16 000 $ en devise canadienne de 2023.
Le Porta-Dolly est présenté pour la première fois en public en octobre 1962. Fin décembre, une quinzaine ont été vendus. Une version équipée d’un moteur électrique pour les tournages en extérieur est alors en cours de développement. Plutôt bien, hein. Ce qui n’est pas aussi bien, du moins pour Woolery Machine, c’est que Countryman-Klang Film Productions choisit rapidement de produire le Porta-Dolly elle-même.
En 1964 au plus tard, le Porta-Dolly peut être acheté dans 5 endroits aux États-Unis. Il peut également être acheté à Londres, Angleterre, et à Toronto, chez un distributeur d’équipement photographique, électronique et cinématographique, Alex L. Clark Limited, and
Pourquoi ce sourire narquois, ami(e) lectrice ou lecteur facilement amusé€? Oh, je vois. Pour répondre à la question qui rebondit actuellement dans votre caboche un peu coquine, le terme Porta-Dolly n’est apparemment pas, je répète pas, inspiré du terme anglais porta-potty, qui est utilisé depuis pas mal de temps pour décrire une toilette portable / toilette mobile / toilette autonome / cabine sanitaire mobile autonome. Cette dernière expression est une expression officielle, si, si, officielle, adoptée en mars 2012 par l’Union européenne. Je pourrais vous fournir une référence Web si vous ne me croyez pas.
Incidemment, la toilette portative Porra-Potti est introduite en 1968 par Thetford Corporation, un fabricant américain de toilettes portatives ainsi que de toilettes utilisées sur les véhicules récréatifs, sans parler de réfrigérateurs utilisés sur ces véhicules, mais je digresse.
Woolery Machine est toujours en activité au début des années 1970. À ce moment-là, cependant, ses méthodes de lutte contre les mauvaises herbes ont subi quelques changements. Ses dispositifs ébouillantent les plantes embêtantes plutôt que de les incinérer. Remarquez, la firme produit également des dispositifs plus polyvalents, capables d’ébouillanter les mauvaises herbes, chauffer les voies ferrées et faire fondre la neige ou la glace.
Woolery Machine cesse ses activités à un certain point plus tard. Votre humble serviteur souhaiterait pouvoir vous en dire plus. Désolé.
Votre humble serviteur peut cependant porter à votre attention le prototype d’un dispositif de fonte de neige de piste développé dans les années 1970 par une petite firme canadienne, Trans-Continental Purification Research and Development Limited de North Bay, Ontario. Transports Canada effectue des essais de dégivrage chimique, déneigement de piste et mesure de traction avec ce prototype, qui peut être surnommé Little Albert.
Incidemment, l’automobile utilisée pour les essais de mesures de traction est une ancienne voiture de police de la Gendarmerie royale du Canada modifiée par les braves gens du Langley Research Center de la National Aeronautics and Space Administration, une administration mondialement connue mentionnée dans de nombreux numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis mars 2018.
Et oui, comme ce fut le cas avec Woolery Machine, le plan initial du fondateur de la firme, Albert Z. Morin, n’était pas de développer un dispositif de fonte de neige de piste. Nenni. Le président fondateur d’une petite firme polyvalente (creusement et excavation), A.Z. Morin Construction Company Limited, également basée à North Bay et active depuis au moins 1961, met au point une fondeuse de neige autopropulsée et auto-chargée à utiliser dans les rues de villes. Au moins un exemplaire du Jet Melt est à l’essai à l’automne 1971, et…
Vous savez quoi, ami(e) lectrice ou lecteur, la saga du Jet Melt et de ses successeurs est tellement fascinante que votre humble serviteur croit que notre blogue / bulletin / machin devrait s’engager à atteindre l’objectif, avant la fin de cette année, d’écrire un article et de le mettre en ligne.
Et voici le test annoncé au début de cet article.
Vous êtes dans un champ avec une chèvre mangeuse de mauvaises herbes attachée à un piquet par une corde de 12 mètres (39 pieds 4.5 pouces) de long. Le piquet est à 6 mètres (19 pieds 8.25 pouces) d’une clôture. Choisissez la meilleure option parmi les choix ci-dessous :
A - Calculez la superficie sur laquelle la chèvre peut accomplir ses tâches de désherbage.
B - Éloignez le piquet d’au moins 12 mètres (39 pieds 4.5 pouces) de la clôture et faites les calculs.
C - Accusez votre commission scolaire locale de cruauté envers un pauvre animal sans défense et faites annuler le test.
L’auteur de ces lignes souhaite remercier toutes les personnes qui ont fourni des informations. Toute erreur contenue dans cet article est de ma faute, pas de la leur.