Elle n’a peut-être pas changé l’histoire mais aurait certainement changé la géographie : Un bref mais effrayant coup d’œil sur les fusées à courte portée sol-sol non guidées Douglas M31 et M50 / MGR-1 Honest John, partie 2
Bienvenue dans la seconde et dernière partie de notre histoire de destruction massive, ami(e) lectrice ou lecteur. La dite partie aura pour mandat le dévoilement de certains aspects de l’historique du service canadien des fusées à courte portée sol-sol non guidées Douglas M31 et M50 / MGR-1 Honest John.
Comme vous pouvez l’imaginer, quelques / plusieurs officiers supérieurs de l’Armée canadienne suivent le développement de cette fusée de bombardement avec beaucoup d’intérêt depuis le début des années 1950. La Honest John, pensent-ils, doit être ajoutée à l’inventaire du groupe-brigade d’infanterie canadien stationné en Allemagne de l’Ouest, et… Quel groupe-brigade d’infanterie canadien, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Une bonne question. Laissez-moi expliquer.
En 1951, dans le cadre de son engagement envers la récemment formée (avril 1949) Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le gouvernement fédéral accepte de stationner un groupe-brigade d’infanterie en Allemagne de l’Ouest, un pays officiellement né en mai 1949. Cette unité de l’Armée canadienne serait étroitement associée aux (4?) divisions de la British Army stationnées dans ce même pays, unités qui composent la British Army of the Rhine.
Et oui, ces unités et d’autres seraient bien chargées de la défense de la zone des basses plaines du nord de l’Allemagne de l’Ouest, une région géographique très vulnérable aux attaques des unités blindées des forces terrestres / armée de l’Union des Républiques socialistes soviétiques, en d’autres mots des Sukhopútnye Voyskayá Soïouz Sovietskikh Sotsialistitcheskikh Riespoublik.
Incidemment, l’Allemagne de l’Ouest n’est pas membre de l’OTAN à l’époque. On pourrait dire que c’est un pays occupé, un pays occupé pour de très bonnes raisons remarquez. L’Allemagne de l’Ouest devient membre de l’OTAN en mai 1955. Les forces armées ouest-allemandes, à leur tour, voient le jour en novembre de cette année-là, mais je digresse.
En 1957, peut-être à la suite des annonces faites en mars et avril par le chef militaire de l’OTAN, ou Supreme Commander Europe, le général Lauris Norstad de la United States Air Force, et par le Conseil de l’Atlantique Nord, le principal organe décisionnel de l’alliance, mentionnés dans la première partie de cet article, le gouvernement fédéral accepte une offre de la United States Army de détailler une de ses batteries (4 lanceurs?) basée en Allemagne de l’Ouest pour soutenir en temps de guerre le groupe-brigade d’infanterie canadien stationné dans ce pays. Une autre batterie serait détachée pour soutenir des unités de l’Armée canadienne, apparemment la 1ère Division d’infanterie canadienne, basées en Amérique du Nord.
Et oui, cet arrangement contourne apparemment une législation américaine, le Atomic Energy Act, qui n’autorise pas l’utilisation d’armes nucléaires américaines par des pays alliés – une législation également mentionnée dans la première partie de cet article.
À l’époque, le gouvernement fédéral semble être d’avis que quelques lanceurs Honest John ne seraient pas ajoutés à la composition de son groupe-brigade d’infanterie. Cette unité est peut-être jugée un peu trop petite pour absorber cette nouvelle technologie. De plus, compter sur l’aide américaine signifie que le gouvernement fédéral n’aurait pas à acheter les fusées ainsi que les véhicules nécessaires pour transporter, transférer et tirer les dites fusées.
Je vois une main percer l’éther. Avez-vous une question, ami(e) lectrice ou lecteur? Laissez-moi deviner. Pourquoi le gouvernement fédéral n’accepte-t-il pas l’offre de son homologue américain d’équiper certains pays membres de l’OTAN avec des Honest John livrées gratuitement? Eh bien, voyez-vous, le gouvernement fédéral décline poliment toute implication dans le programme américain d’assistance mutuelle en matière de défense. Si les forces armées canadiennes ont besoin d’un certain matériel, le gouvernement fédéral l’achète, et c’est tout. À condition bien sûr que le dit gouvernement pense que la demande des militaires est fondée.
De fait, le gouvernement fédéral dispose de son propre programme d’assistance mutuelle en matière de défense, grâce auquel il fournit à quelques pays membres de l’OTAN divers types d’équipements militaires, tant neuf qu’usagés.
Au cours des années 1950, soit dit en passant, les dépenses annuelles du Canada en matière de défense représentent toujours plus de 4 % du produit intérieur brut du pays, soit environ 3 fois le pourcentage annuel depuis le début des années 2000.
Alors, pas de Honest John pour le groupe-brigade d’infanterie canadien stationné en Allemagne de l’Ouest?
Et bien, en fait, en juin 1957, le gouvernement fédéral change apparemment de cap. Le dit groupe-brigade d’infanterie serait équipé de Honest John, dit-on (tape-t-on?). Cependant, quand ces armes seraient achetées, si, si, achetées et livrées, n’est pas encore déterminé.
En juillet, des officiers et hommes de l’Artillerie royale canadienne de l’Armée canadienne commencent à arriver à un poste de la United States Army pour commencer un cours de formation sur la Honest John. Au plus tard à la mi-août, plus de 30 officiers et hommes se sont rendus à Fort Sill, Oklahoma, et ont suivi le dit cours.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur aux yeux d’aigle, la photo qui orne la première partie de cet article montre certains de ces officiers et hommes. La légende de la dite photo, trouvée dans les pages d’un numéro de juillet 1957 du Sherbrooke Daily Record, un quotidien connu en 2022 sous le nom de The Record, publié à Sherbrooke, Québec, ma ville natale, se lit comme suit, en traduction :
Le premier groupe d’hommes de l’artillerie canadiens à être rattachés à un bataillon américain de fusées « Honest John » cette semaine a terminé sa formation avec le 159th U.S. Rocket Battalion à Fort Sill, Okla. Des artilleurs canadiens se préparent à installer la fusée dans une fosse pour tirer.
Mais revenons à notre histoire.
Croiriez-vous qu’en octobre 1958, le gouvernement fédéral annonce qu’il va acquérir une douzaine de missiles guidés à courte portée sol-sol à tête nucléaire Martin M4 Lacrosse, dépourvus de tête bien sûr, pour une utilisation en Allemagne de l’Ouest? Et bien, il le fait. Et heureusement, le dit gouvernement abandonne cet achat en mars 1960. Voyez-vous, le trop complexe Lacrosse n’est pas tout à fait à la hauteur lorsqu’il est déclaré opérationnel, au milieu de 1959. De fait, il est retiré du service actif en février 1964, pour des raisons d’obsolescence – un record de courte durée de vie en ce qui concerne les missiles à tête nucléaire américains.
Ce même mois de mars 1960, le ministre de la Défense nationale du Canada, George Randolph Pearkes, annonce l’achat de quelques Honest John, dépourvus de têtes bien sûr, pour une utilisation en Allemagne de l’Ouest.
Pourquoi pas de tête, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Et bien, vous vous souvenez du susmentionné Atomic Energy Act, n'est-ce pas ?
Croiriez-vous que l’Armée canadienne aurait peut-être, je répète peut-être, envisagé brièvement la possibilité de renommer ses Honest John? Voyez-vous, certaines personnes peuvent, je répète encore peuvent, avoir exprimé leur inquiétude que d’autres personnes peuvent utiliser ce surnom pour se moquer d’un gentilhomme mentionné à plusieurs reprises dans notre magnifique blogue / bulletin / machin depuis octobre 2020, le premier ministre John George Diefenbaker. Vous avez des doutes sur tout cela, ami(e) lectrice ou lecteur? Et bien, moi aussi.
À supposer qu’elles existent, ces inquiétudes peuvent résulter en partie d’une question adressée à Pearkes, à la Chambre des communes, le jour de l’annonce de l’achat de la Honest John. Le député de l’opposition québécoise Azellus Denis veut savoir si Pearkes est en mesure de dire à cette chambre si la Honest John américaine est plus précise que le « Honest John, » ou honnête Jean / John, avec qui la dite chambre est si familière. Beaucoup d’hilarité s’ensuit, du moins du côté de l’opposition officielle. Denis n’a apparemment pas de réponse.
Soit dit en passant, Denis sert plus longtemps, à la fois comme député et sénateur, que tout autre politicien canadien de l’histoire : une durée époustouflante de 55 ans, 10 mois et 20 jours entre octobre 1935 et septembre 1991.
Saviez-vous que Denis aide un journaliste bien connu à se faire élire aux élections générales québécoises de juin 1960? Les méthodes, comment dire, quelque peu déplorables prétendument utilisées par les gens de Denis laissent le politicien en herbe sans voix et choqué. Ce politicien en herbe est… René Lévesque, un gentilhomme mentionné quelques / plusieurs fois dans notre effervescent blogue / bulletin / machin depuis septembre 2018.
Les susmentionnées inquiétudes concernant les moqueries peuvent également résulter en partie d’un discours prononcé à Toronto, Ontario, au début d’avril 1960 par le chef de l’opposition officielle. Dans ce discours, Lester Bowles « Mike » Pearson fustige la politique de défense du gouvernement Diefenbaker qui a annulé le triomphant intercepteur de bombardiers supersonique tous temps Avro CF-105 Arrow. Un gouvernement qui demeure fidèle au missile guidé anti-aérien à tête nucléaire Boeing IM-99 Bomarc, une arme problématique dont la production est réduite par son principal utilisateur, la United States Air Force. Et maintenant, affirme Pearson, ce même gouvernement s’intéresse à un autre missile américain, une fusée en fait, une arme dont le nom est, assez étrangement, Honest John. La foule partisane hurle d’approbation.
Vous vous souviendrez bien sûr que Pearson est mentionné quelques / plusieurs fois dans notre blogue / bulletin / machin depuis juin 2019.
Une question posée fin mars 1960, par un député de l’opposition, Paul Theodore Hellyer, aborde un sujet beaucoup plus délicat que la précision de la Honest John, ou le bilan en matière de vérité du premier ministre, toutefois. Ce gentilhomme mentionné dans plusieurs numéros de notre vous savez quoi depuis décembre 2018 veut savoir si oui ou non les fusées livrées à l’Armée canadienne emporteraient une tête nucléaire.
C’est effectivement un sujet délicat. Il est vrai que, à partir de 1958, le gouvernement Diefenbaker accepte quasiment de fournir des armes nucléaires à l’Armée canadienne avant trop longtemps, le missile Bomarc et la fusée Honest John, par exemple, sans parler de la bombe (thermo)nucléaire transportée par l’avion d’attaque supersonique Lockheed / Canadair CF-104 Starfighter – un type de machine représenté dans la formidable collection du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario, sous la forme d’un Lockheed F-104 Starfighter.
Le hic, c’est que le grand public n’est pas nécessairement au courant que le Canada est sur le point de se joindre au dénommé club (thermo)nucléaire. Tout le monde n’est pas content lorsque cette information devient publique. De fait, certains députés influents au sein du parti au pouvoir ne sont pas ravis non plus. Un de ces gentilhommes influents est un membre du cabinet de Diefenbaker, le secrétaire d’État aux Affaires extérieures rien de moins, Howard Charles Green, un gentilhomme mentionné dans un numéro de janvier 2022 de notre vous savez quoi.
Alors que les semaines se transforment en mois, le gouvernement Diefenbaker se retrouve englué dans un bourbier nucléaire de plus en plus profond. Malgré tous ses efforts, il ne peut pas apaiser simultanément les groupes anti-nucléaires vocaux du pays et les groupes pronucléaires tout aussi vocaux, sans parler de l’administration très pronucléaire dirigée par le président américain John Fitzgerald Kennedy – un gentilhomme mentionné dans des numéros de septembre 2019, février 2021 et avril 2021 de notre blogue / bulletin / machin.
Entre-temps, les missiles Bomarc ne peuvent pas être livrés à la paire d’escadrons de l’Aviation royale du Canada (ARC) formée en décembre 1961 et septembre 1962. De plus, les fusées air-air non guidées à tête nucléaire Douglas MB-1 Genie qui fournissent leur plus grand bang aux intercepteurs de bombardiers supersoniques tous temps McDonnell CF-101 Voodoo, livrés à l’ARC à partir de septembre 1961, ne peuvent pas non plus être livrés.
Remarquez, l’opposition officielle peut également être assez mollassonne chaque fois que l’introduction ou non-introduction en service d’armes nucléaires est évoquée, jusqu’en janvier 1963 s’entend. Ce mois-là, Pearson prend finalement son courage à deux mains – et ses notes de discours de l’autre. Le Canada, déclare-t-il, devrait respecter ses engagements.
En position minoritaire depuis les élections fédérales de juin 1962, Diefenbaker se retrouve attaqué par quelques-uns de ses propres députés et / ou ministres au début de 1963. Un vote de défiance en février mène à une élection, tenue en avril. Pearson ne remporte pas suffisamment de sièges pour obtenir la majorité, mais peut néanmoins former un gouvernement.
La grande bataille autour des armes nucléaires du Canada est pratiquement terminée. Ou pas. Voyez-vous, dans un rapport des plus intéressants publié au début de 1964, un Comité spécial de la défense multipartite créé l’année précédente rapporte à la quasi-unanimité, entre autres, que la Honest John est une arme sans valeur qui ne serait jamais utilisée au combat. En prévision de son remplacement par une arme plus efficace, le comité suggère que la batterie du groupe-brigade d’infanterie canadien soit transférée à une unité plus grande, peut-être britannique, je pense. Le gouvernement Pearson remercie le comité pour cette recommandation et en fait fi.
Il se trouve que la batterie de fusées de bombardement Honest John de l’Artillerie royale canadienne (4 lanceurs et 16 (?) fusées), formée en septembre 1960, se rend en fait en Allemagne de l’Ouest en décembre 1961, laissant derrière elle une autre batterie (2 lanceurs) utilisée pour l’entraînement au Canada. Et non, ces fusées n’ont pas de têtes nucléaires.
Jusqu’en avril 1963 et la défaite du gouvernement Diefenbaker, il faut se demander si l’Armée canadienne n’aurait pas été forcée d’aller en guerre sans ses Honest John. Voyez-vous, elle n’a apparemment pas de têtes à explosifs brisants dans son inventaire et, semble-t-il, aucune intention d’en acquérir. Et oui, de telles têtes ont un puissance explosive 35 000, voire 70 000 fois inférieur à celui de la tête nucléaire de la Honest John.
Ceci étant dit (tapé?), si l’URSS avait décidé d’envahir l’Europe occidentale, la pression américaine / de l’OTAN sur l’Armée canadienne pour qu’elle accepte des têtes nucléaires, peu importe ce que le gouvernement fédéral dit ou veut, aurait pu s’avérer irrésistible.
Quoiqu’il en soit, le changement de gouvernement conduit à accepter la nécessité de procéder à la livraison des têtes nucléaires de la Honest John si l’URSS décidait d’envahir l’Europe occidentale. Jusque-là, ces pétards atomiques resteraient dans une paire de bunkers fortement défendus sur le sol ouest-allemand. Des bunkers canadiens et britanniques si vous devez savoir. Même si des soldats américains ont la garde des têtes, à l’intérieur des bunkers, les soldats patrouillant sur les sites sont canadiens et britanniques. Les toutous de garde spécialement entraînés et très gentils qui les accompagnent sont apparemment ouest-allemands. Allez, l’OTAN, allez!
Et non, le gouvernement fédéral n’a pas à acheter les têtes nucléaires de ses Honest John. Son homologue américain les fournit gratuitement.
Les Honest John désuètes de ce qui est alors devenu le Commandement de la force mobile des Forces armées canadiennes (FAC) sont apparemment envoyées paître vers juin 1970. Ces armes de destruction massive ne sont pas remplacées.
En effet, dès septembre 1969, le gouvernement fédéral décide unilatéralement de larguer, sans jeu de mots, bien, peut-être un peu, les armes (thermo)nucléaires des escadrons de Starfighter du Commandement de la force mobile. Les pilotes de ces aéronefs lâcheraient des bombes à explosifs brisants dès que leurs machines seraient modifiées. À l’époque, le gouvernement réduit également le nombre de lanceurs de la batterie de Honest John basée en Allemagne de l’Ouest de 4 à 2, avant de le réduire de 2 à 0 en 1970.
Les partenaires du Canada au sein de l’OTAN n’apprécient évidemment pas beaucoup la décision unilatérale du gouvernement fédéral concernant le Starfighter qui, selon eux, affaiblit sensiblement l’alliance, de même que l’influence du Canada au sein de celle-ci.
Curieusement, les fusées Douglas AIR-2 Genie des escadrons Voodoo du Commandement de la défense aérienne des FAC ne sont pas envoyées paître vers 1969-70 mais restent en service jusque vers juillet 1984, le dernier Voodoo étant retiré du service en 1985.
Même si le gouvernement fédéral choisit de ne pas remplacer les Honest John du groupe-brigade mécanisé stationné en Allemagne de l’Ouest en 1970, le lanceur léger tracté aérotransportable de l’arme qui les remplace dans des pays autres que le Canada, le missile guidé à courte portée sol-sol à tête nucléaire LTV MGM-52 Lance, est fabriqué à Malton, Ontario, par Orenda Limited, une firme alors détenue conjointement par le géant aérospatial américain United Aircraft Corporation (40 %) et Hawker Siddeley Canada Limited (60 %), une filiale d’un géant industriel britannique, Hawker Siddeley Group.
Dois-je vous rappeler que Hawker Siddeley Canada est mentionnée dans un numéro de mars 2020 de notre blogue / bulletin / machin, ou que United Aircraft est mentionnée à plusieurs reprises dans ce même médium impressionnant depuis août 2017? Je m’en doutais. Merci.
Un temps de service dans la batterie canadienne de Honest John basée en Allemagne de l’Ouest est une expérience apparemment assez paisible bien qu’occupée. Un jour, cependant, les goupilles de verrouillage d’une fusée tirée lors d’un exercice ne lâchent pas prise. Il n’est pas clair si la source du problème est mécanique ou humaine. Au fait, avez-vous remarqué que les mots anglais unclear et nuclear, en français imprécis et nucléaire, sont pratiquement identiques? Désolé, je digresse.
Quoiqu’il en soit, la puissance massive du moteur de la fusée (environ 39 000 kilogrammes / 380 kilonewtons (Hello, EP!) (86 000 livres) de poussée!) vainc rapidement la volonté de résistance des dites goupilles de verrouillage. La résistance est en effet futile, pour paraphraser les Borgs. Désolé. Son carburant solide étant alors épuisé, ce qui ne prend que quelques secondes, la Honest John quitte sa rampe, tombe de son camion lourd et roule joyeusement sur le sol. On ne sait pas si la fusée est équipée ou non d’une tête factice ou à explosifs brisants.
Et si vous pensez que c’est dingue, vous serez ravi(e) d’apprendre qu’une équipe américaine de Honest John aurait eu une expérience encore plus dingue. Ouais. Lorsque les goupilles de verrouillage de la fusée qu’elle tire pendant un exercice ne lâchent pas prise, le camion entier se soulève du sol et vole vers l’avant sur une courte distance, avant de s’écraser s’entend. Expliquer ce petit oupsi au commandant de l’unité n’aurait peut-être pas été une expérience amusante. Que la fusée ait été équipée ou non d’une tête factice ou à explosifs brisants n’est pas, encore une fois, clair.
Et oui, un oupsi similaire aurait pu se produire en temps de guerre, avec une tête nucléaire à bord. Faites de beaux rêves, ami(e) lectrice ou lecteur, faites de beaux rêves.