Une fable d’air, d’eau, et de feu : Un coup d’œil sur les activités aéronautiques de Hoffar Motor Boat Company de Vancouver, Colombie-Britannique, 1915-27, partie 1
Avez-vous déjà eu un de ces jours où vous auriez dû rester au lit, ami(e) lectrice ou lecteur? La photographie que vous venez de voir rentre probablement dans cette catégorie. Maintenant, n’ayez crainte, le pilote de la machine volante dans cette image a vécu pour voler un autre jour. Remarquez, on pourrait dire qu’il a eu pas mal de la chance de s’en être sorti.
Pour comprendre comment la machine volante en question se retrouve sur le toit de la maison de Vancouver, Colombie-Britannique, d’un médecin des oreilles, des yeux et du nez du nom de James Collins Farish, il faut prendre un peu de recul. Voulez-vous me rejoindre dans cette brève escapade dans le passé, ami(e) lectrice ou lecteur aventureuse / aventureux? Vermouilleux!
On pourrait soutenir que notre histoire commence à Vancouver en mai 1888 et décembre 1890 avec les naissances de Henry Stonestreet Hoffar et James Blaine « Jim / Jimmie » Hoffar.
Les deux frères commencent à construire et vendre des petits bateaux à moteur vers 1906. À l’époque, le frère aîné travaille dans une scierie / raboterie. Et oui, « Jimmie » Hoffar est encore à l’école secondaire.
Les frères Hoffar utilisent apparemment au moins une partie de l’argent que leur père décédé leur lègue pour créer Hoffar Motor Boat Company de Vancouver, à la fin de 1908 ou au début de 1909. Remarquez, il est probable qu’une partie / grande partie du pognon utilisé pour créer cette firme est fournie par les partenaires des frères Hoffar, Charles Edmund Kendall et George E. Lewis. Incidemment, Kendall est l’époux d’une sœur aînée des frères Hoffar, Martha Eoline Hoffar.
Quoi qu’il en soit, la jeune firme se forge progressivement une réputation de constructrice de bateaux avec cabine et canots à moteur fiables et performants. En plus de produire des bateaux à moteur pour des particuliers aisés, elle produit de rares bateaux à usage commercial. Il suffit de mentionner la petite drague à faible tirant d’eau livrée en 1909 ou 1910 à une firme américaine, Stewart River Gold Dredging Company Limited, qui arrache le fond de quelques rivières du territoire du Yukon afin de trouver de l’or dans ces, euh, rivières.
Au début de 1912, Hoffar Motor Boat a un atelier d’usinage spécialisé dans les réparations automobiles. Remarquez, elle a aussi une sorte de bureau de location d’automobiles à cette époque.
Le début de la Première Guerre mondiale, en juillet 1914, conduit à un nouvel élargissement des activités de Hoffar Motor Boat. Voyez-vous, dès septembre 1915, certains de ses employés sont, dit-on, engagés dans la construction d’un biplan. Les frères Hoffar semblent croire qu’une certaine demande en matière d’aéroplanes pourrait se développer en Colombie-Britannique à un moment donné, dans un avenir relativement proche.
Cette croyance est vraisemblablement liée à la création, à Vancouver, fin août 1915, du Aero Club of British Columbia. En septembre, je pense, l’organe directeur de ce groupe de passionnés d’aviation acquiert le biplan Curtiss appartenant à un membre du club, William McIntosh « Billy » Stark. De fait, ce dernier devient le seul instructeur du club.
S’il est vrai que Stark n’entraîne pas trop de monde, certains de ces individus servent ensuite en Europe, dans le Royal Flying Corps (RFC) de la British Army et, plus tard, dans la Royal Air Force. Il suffit de mentionner Murton Adams Seymour, un gentilhomme qui joue un rôle important dans les premières années du mouvement des aéroclubs canadiens dans les années 1920, 1930 et 1940.
Et oui, ce mouvement même est au cœur d’un autre article de septembre 2023 de notre blogue / bulletin / machin qui fait époque. De fait, vous êtes-vous déjà demandé(e) si, comme le célèbre capitaine Jack Sparrow, un gentilhomme (?) mentionné dans quelques / plusieurs numéros du dit blogue / bulletin / machin depuis septembre 2018, votre humble serviteur écrit un plan à l’avance, ou improvise au fur et à mesure? Pour répondre à votre question, pour paraphraser Peter Jason « Star-Lord » Quill, un des principaux personnages de la très populaire franchise de films de science-fiction / super-héros et bande dessinée américaine Les Gardiens de la Galaxie, parfois planifié, parfois improvisé. Un peu des deux.
Fait intéressant, en décembre 1915, l’instance dirigeante du Aero Club of British Columbia donne sa bénédiction à une proposition faite par un pilote américain, Thomas Foster Hamilton, qui, en octobre, avait fondé Hamilton Aero Manufacturing Company Limited de Vancouver.
British Columbia Aviation School Limited, la première école de pilotage de l’ouest du Canada, voit le jour ce même décembre 1915. La formation commence au début de 1916, en utilisant le seul aéroplane fabriqué par Hamilton et sa petite équipe, jusqu’à ce qu’il s’écrase, en octobre ou novembre, enfin.
Hamilton Aero Manufacturing et British Columbia Aviation School ferment leurs portes avant la fin de 1916. Cette dernière diplôme peu ou pas d’étudiants. Hamilton, quant à lui, retourne aux États-Unis.
Une brève digression si vous me le permettez. Au fil des ans, Hamilton se taille une excellente réputation dans la production d’hélices. United Aircraft and Transport Corporation acquiert sa firme en 1929. Cette même année, ce géant américain fusionne Hamilton Aero Manufacturing Company avec une autre firme pour former Hamilton Standard Propeller Corporation, un des plus importants fabricants d’hélices au monde. La descendante de la firme fondée par Hamilton il y a toutes ces années fait aujourd’hui, en 2023, partie de Collins Aerospace Corporation, une filiale de RTX Corporation, une des plus grandes firmes aérospatiales et de défense de la planète Terre.
Et oui, vous avez tout à fait raison, ami(e) lectrice ou lecteur fana d’aviation, de rares individus assemblent des machines volantes en Colombie-Britannique avant 1914. Il suffit de mentionner William Wallace Gibson. Ce Canadien écossais aisé assemble en fait le premier moteur d’avion canadien vers 1909-10 à Victoria, Colombie-Britannique. Réalisant qu’il ne fonctionne pas très bien, il en fabrique un second. Gibson teste ce moteur en vol, en septembre 1910, près de Victoria, à bord d’un aéroplane de conception originale, le Gibson Twinplane.
Et oui, ce moteur est maintenant exposé sur le plancher de l’incroyaaable Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario. Pourquoi pensez-vous que votre humble serviteur a évoqué Gibson?
Il y a quelques autres pionniers de l’aviation en Colombie-Britannique avant 1914, bien sûr, mais revenons à notre histoire.
Votre humble serviteur se demande comment se déroule la fabrication du biplan mentionné ci-dessus car… Si, celui sur lequel certains / plusieurs employés de Hoffar Motor Boat auraient travaillé en septembre 1915. Où en étais-je? Oh oui. Je me demande en effet comment se déroule la fabrication de ce biplan car la firme a un moteur d’aéroplane à vendre en septembre 1916.
Indépendamment de la façon dont la fabrication de ce biplan se déroule, Hoffar Motor Boat continue à s’intéresser à l’aviation. Ouais, elle le fait. En décembre 1916, la direction de la firme crée une filiale, Hoffar Aircraft Company de Vancouver. Elle prévoit d’ériger une usine dans cette ville où le personnel de la nouvelle firme produirait des aéroplanes.
De fait, la presse rapporte que Hoffar Motor Boat / Hoffar Aircraft vient de recevoir une commande pour la construction d’un hydravion. Mieux encore, les travaux doivent commencer sur deux hydravions à coque en janvier 1917. Votre humble serviteur présume que ce travail serait effectué dans les ateliers de Hoffar Motor Boat, du moins dans un premier temps.
Un hydravion commandé par qui, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Euh, je n’en ai aucune idée. Désolé.
Fait intéressant, Hoffar Motor Boat / Hoffar Aircraft crée également sa propre école d’aviation, en décembre 1916. Les premiers élèves doivent s’installer dans leur classe quelques jours avant Noël, du moins la presse locale l’affirme. Que les cours commencent réellement à ce moment-là ou au début de janvier 1917 n’est pas clair. Ce qui est clair, cependant, c’est que de nombreux jeunes hommes envoient une demande. Il va sans dire, mais je le dirai quand même, qu’ils souhaitent vivement rejoindre le susmentionné RFC, ou le Royal Naval Air Service (RNAS) de la Royal Navy, et combattre outre-mer.
Pour être plus précis, une majorité / grande majorité de ces jeunes hommes souhaitent vivement rejoindre le RFC ou le RNAS. On ne dirait peut-être pas la même chose du susmentionné « Jim / Jimmie » Hoffar qui, je pense, apprend à piloter fin décembre 1916 ou début janvier 1917.
L’instructeur en chef de la nouvelle école est un jeune et intrépide pilote américain, une combinaison qui n’est peut-être pas idéale pour l’instruction au vol si je puis dire (taper?) ainsi.
Saviez-vous que William Knox Martin se rend en Amérique du Sud en octobre 1913 pour faire des vols d’exhibition et de l’exploration? De fait, il aurait remonté le fleuve Orénoque, au Venezuela, sur une certaine distance, en hydravion. L’hostilité de la population autochtone locale et celle de la faune locale, caïmans ou crocodiles, ou les deux, le forcent finalement à battre en retraite, mais je digresse. Et oui, Martin est la première personne à piloter un aéroplane au Venezuela.
En 1915, Martin s’envole vers le sud, vers le Mexique, où il s’implique dans la révolution mexicaine. Une fois passé la frontière, il devient apparemment un des pilotes de la minuscule armée de l’air dirigée par un général rebelle de renommée mondiale du nom de Francisco « Pancho » Villa, né José Doroteo Arango Arámbula. Et oui, Martin largue des bâtons de dynamite sur un certain nombre de cibles lors de son séjour au Mexique.
Ce qui amène à l’esprit le titre d’un soi-disant film western spaghetti de 1971 réalisé par le grand producteur / réalisateur / scénariste italien Sergio Leone, Giù la testa / Duck, You Sucker!. Le titre français de cette œuvre, Il était une fois la révolution, fait plutôt pitié comparé à ceux provenant de pays prétendument calmes / ennuyeux comme le Danemark (Duk dig, fjols!), la Finlande (Maahan, senkin hölmö!) et la Suède (Ducka, skitstövel!). Pourquoi diable ne pas avoir choisi un titre tel que Plonge, imbécile! Enfin, passons.
Giù la testa se déroule pendant la révolution mexicaine. Ce film dans lequel la dynamite joue un rôle important soit dit en passant vaut vraiment le détour, soit dit en passant. Encore.
Cette même année, non, pas 1971, 1915, Martin s’embarque pour l’Australie où il tente de s’enrôler dans l’Australian Flying Corps de l’Australian Army, en octobre. Votre humble serviteur ne peut pas dire si l’affirmation selon laquelle il vole brièvement en Australie en tant qu’instructeur est fondée sur des faits. Il en va de même pour la possibilité que Martin vole brièvement en Chine en tant qu’instructeur en 1915 et / ou 1916, possiblement à l’école de pilotage de Nán Yuàn, mais revenons à notre histoire un peu plus banale des Hoffar.
La formation en vol à l’école d’aviation des frères Hoffar se ferait avec un hydravion fabriqué par Hoffar Motor Boat. Remarquez, Martin aurait également prévu d’utiliser un biplan américain autrement non identifié dont l’acquisition est mentionnée dans des articles de presse de décembre 1916. Votre humble serviteur ne peut pas dire si cette machine est un hydravion ou un aéroplane terrestre. De fait, je ne peux même pas dire si l’acquisition rapportée est vérité ou fiction. Désolé.
Quoi qu’il en soit, en ce même mois de décembre 1916 que nous n’avons pas encore quitté, le personnel de Hoffar Motor Boat achève un hydravion à flotteurs biplan monomoteur, le Hoffar H-1 comme il devient connu plus tard. Cet hydravion est équipé d’un ensemble de flotteurs développé par les frères Hoffar. Le dit ensemble se compose d’un grand flotteur unique sous le fuselage et d’une paire de petits flotteurs stabilisateurs près des extrémités des ailes inférieures.
En vérité, votre humble serviteur ne sait pas quand la désignation H-1 fait son apparition, ni le nom de la personne qui l’introduit.
Il a été suggéré que les frères Hoffar se sont inspirés d’une ou quelques photographies d’un hydravion à flotteurs Avro Type H / Type 501 / Type 503 qu’ils avaient repéré dans un numéro du célèbre hebdomadaire britannique Flight, un magazine trouvé dans les rayons de la bibliothèque du fantastique Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, la meilleure bibliothèque aéronautique accessible au public (sur rendez-vous uniquement) au Canada. (Bonjour, l’équipe de la bibliothèque !)
Et oui, le H-1 est le premier hydravion réussi conçu, fabriqué et testé en Colombie-Britannique.
Le seul et unique hydravion Hoffar connu sous le nom de Hoffar H-1, 1917. MAEC, 17918.
Martin teste en vol le nouvel aéroplane le 15 janvier 1917. « Jim / Jimmie » Hoffar est également à bord. Comme vous pouvez peut-être l’imaginer, des journalistes locaux sont sur place pour assister à cet événement historique. De fait, pour s’assurer qu’ils aient une bonne vue du décollage et du vol, la direction de Hoffar Motor Boat / Hoffar Aircraft leur fournit généreusement une vedette à moteur amarrée dans le port de Vancouver.
Les passagères et passagers d’un traversier à destination de Vancouver ont une vue exceptionnellement bonne de l’hydravion à flotteurs. Voyez-vous, ce dernier serait passé à… environ 6 mètres (20 pieds environ) du navire. Je ne plaisante pas.
Et oui, d’innombrables Vancouvéroises et Vancouverois voient l’hydravion à flotteurs voler au-dessus de leurs têtes. Certains d’entre eux et elles montrent de l’appréhension. « Les Allemands sont-ils arrivés?, » demande quelqu’un, en traduction, et… Vous ai-je vu rouler des yeux, ami(e) lectrice ou lecteur un peu condescendant(e)?
Je vous ferai savoir que, aussi dans l’erreur que puissent être les personnes qui posent cette question, il y a bel et bien un hydravion allemand actif dans l’Océan Pacifique, plus précisément dans la mer de Corail et la mer de Tasman, près de l’Australie, en 1917, alors que la Première Guerre mondiale fait rage. Cette machine volante, un hydravion à flotteurs Friedrichshafen FF 33 d’apparence quelque peu similaire au H-1 en fait, est basé sur un croiseur auxiliaire allemand, SMS Wolf. Ce croiseur auxiliaire, si vous devez le savoir, est un cargo armé dont les canons sont cachés afin qu’il puisse fureter sans être remarqué et attaquer des navires marchands alliés sans méfiance.
SMS Wolf quitte l’Empire allemand en novembre 1916. Il rentre chez lui en février 1918, après avoir effectué le plus long voyage effectué par un navire de guerre pendant la Première Guerre mondiale, mais revenons au premier vol du H-1.
Martin indique aux journalistes qui se pressent autour de lui après l’amerrissage que l’hydravion à flotteurs Hoffar est une des machines les plus stables qu’il ait eu le plaisir de piloter.
Au moment de cet amerrissage, le pilote américain peut, je répète peut, ne pas être dans la meilleure forme possible. Voyez-vous, environ 3 semaines plus tôt, environ 48 heures avant le matin de Noël, un individu « ivre fou » décrit, en traduction, comme « Knox Martin, alias Jackson, soi-disamment aviateur, » se retrouve dans une altercation telle avec un employé d’hôtel du nom de H.A. Wilson que ce dernier fait feu avec un revolver à travers la porte que Martin, plutôt hors de ses gonds, essaie de faire tomber de ses gonds. Ce dernier, oui, Martin, est touché à une jambe.
Comme vous pouvez bien l’imaginer, Wilson est accusé de tir illégal ou quelque chose du genre. Il est acquitté à la mi-février 1917.
Qu’en est-il de Martin, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur concerné(e)? Eh bien, il semble guérir et le fait tout en gardant son emploi. Ne l’oublions pas, Martin avait été d’une grande utilité aux frères Hoffar, mais revenons à notre histoire.
Un beau dimanche peu après la mi-janvier 1917, le pilote américain et « Jim / Jimmie » Hoffar montent à bord du H-1 et se préparent à décoller pour un vol de démonstration. L’hydravion heurte rapidement un objet submergé. Non, pas un serpent de mer. Peut-être une bouée immergée. Son flotteur principal percé et en partie rempli, Martin termine le vol sur-le-champ. Le millier de personnes rassemblées le long du rivage pour assister au vol sont bien sûr très déçues.
Hoffar est très en colère, très en colère en effet. (Bonjour, Marvin!) Il se plaint apparemment de la bouée inaperçue à la Vancouver Harbor Commission.
Pourquoi ce regard perplexe, ami(e) lectrice ou lecteur? Non… Par pitié, ne me dites pas que vous n’avez pas compris le petit clin d’œil virtuel en direction de Marvin le Martien. Sérieusement? Pouvons-nous parler?
À mon grand étonnement, alors que je tapais cette phrase pour la première fois, le 24 juillet 2023, je me suis rendu compte que Voyage organisé, en anglais Haredevil Hare, le dessin animé mettant en vedette l’inimitable Bugs Bunny dans lequel notre Martien favori fait ses débuts est sorti le… 24 juillet 1948, soit 75 ans avant jour pour jour. Que dites-vous de cela? Que dites-vous de cela?? Eh bien, en fait, il n’y a rien à dire à propos de cela. C’est une simple coïncidence.
Une autre simple coïncidence si je peux me le permettre. Votre humble serviteur aurait-il raison de supposer que vous n’avez pas non plus compris le petit clin d’œil virtuel à Mon Martien favori, en anglais My Favorite Martian? Soupir… Je me souviens avoir regardé des épisodes de Mon Martien favori, la version française de cette comédie de situation américaine, à la fin des années 1960 et / ou au début des années 1970, quand j’étais jeune, avec des cheveux (bruns) mais pas de barbe (blanche).
À mon étonnement renouvelé, en tapant ces mots, je me suis rappelé que ce numéro de notre impressionnant blogue / bulletin / machin serait mis en ligne à la fin septembre 2023, alors que le premier épisode de My Favorite Martian est diffusé… fin septembre 1963 Une autre simple coïncidence? Ouais.
Et les coïncidences sont nombreuses. Certains d’entre elles sont en fait très étranges. De quoi faire penser à beaucoup de gens que le monde n’est pas ce que nous pensons qu’il est. Même ainsi, les alunissages de 1969-72 n’ont pas été truqués. L’écrasement d’un vaisseau spatial extraterrestre près de Roswell, Nouveau-Mexique, en juillet 1947, est un mythe. Et non, la Terre n’est pas plate. Et non encore, l’élection présidentielle américaine de 2020 n’a pas été volée par l’actuel (2023) résident de la Executive Residence du White House Complex. Le voleur potentiel était « Agent Orange, » mais je digresse.
Votre humble serviteur aimerait beaucoup vous dire combien d’élèves obtiennent leur diplôme à l’école des frères Hoffar, mais la triste réalité est que je suis loin d’être sûr que quelqu’un ait réellement obtenu son diplôme.
Martin dépose une demande pour servir dans le RFC à la mi-mars 1917. Il quitte Vancouver en mai. Ceci étant dit (tapé?), Martin ne sert peut-être pas très longtemps dans le RFC. Voyez-vous, la déclaration de guerre des États-Unis contre l’Empire allemand, début avril, conduit Martin à demander une libération afin de pouvoir rejoindre le Air Service de la United States Army.
À la suite du départ de Martin, « Jim / Jimmie » Hoffar devient l’individu qui pilote le H-1 chaque fois qu’une demande est faite, ou chaque fois qu’un bref vol est proposé, comme c’est le cas en juillet 1917. Ce mois-là, le susmentionné Henry Stonestreet Hoffar offre un bref vol à un journaliste du The Vancouver Daily Province de… Vancouver. Aussi nerveux qu’il soit, Bruce Alastair McKelvie ne peut pas résister à la chance de devenir le premier journaliste de Colombie-Britannique à voler dans un aéroplane. Remarquez, il faut se demander si le rédacteur en chef du quotidien, Frederick Coate Wade, ne se transforme pas en John Jonah « J.J. » Jameson, Junior, et force son employé à prendre l’air.
Vous serez ravi(e) d’apprendre (lire?) que McKelvie apprécie vraiment son vol.
Pourquoi ce regard perplexe, ami(e) lectrice ou lecteur? Non… Par pitié, ne me dites pas que vous n’avez pas compris le petit clin d’œil virtuel à la franchise de bandes dessinées et films Spiderman? N’avez-vous pas entendu parler du rédacteur en chef fanfaron / grandiloquent / grincheux / hyperactif / obsédé / pompeux / têtu et totalement fictif du Daily Bugle, un quotidien tout aussi fictif publié à New York, New York? Qu’apprend-on à l’école de nos jours? Il n’y a aucun respect pour les classiques, mais revenons à notre histoire.
Le H-1 est mis au rebut à un moment donné en 1917-18. Son flotteur principal peut, je répète peut, être utilisé comme bateau pendant un certain temps après cela.
Incidemment, Hoffar Motor Boat continue à livrer des bateaux tout au long de cette période, bien sûr. Il suffit de penser au bateau de pêche livré au cours de l’été 1918 à la Marine Engineering Division d’une firme d’ingénierie diversifiée, Taylor Engineering Company Limited de Vancouver, qui livre ensuite ce bateau à un pêcheur du nom de T.E. Sanderson.
Cet été 1918 marque le début d’une nouvelle phase dans l’histoire aéronautique de Hoffar Motor Boat. Une nouvelle phase que nous ne rencontrerons que la semaine prochaine. Désolé, désolé.