Pas un endroit pour une dame?! Baliverne! : Diana Jocelyn Dudley et Janet Elizabeth Lowe, les premiers ingénieurs en aménagement intérieur des Lignes aériennes Trans-Canada
Salutations, ami(e) lectrice ou lecteur un peu masochiste, et bienvenue dans le monde merveilleux de l’aéronautique et de l’astronautique.
L’épisode de cette semaine de notre incroyable blogue / bulletin / machin abordera un aspect du transport aérien qui, comme le grand comique américain Rodney Dangerfield, pour utiliser le nom de scène de Jack Roy, né Jacob Rodney Cohen, un gentilhomme mentionné dans des numéros de mai et décembre 2020 de cette même publication en ligne, peut ne pas obtenir le respect qu’il mérite.
Commençons par le début, avec la légende de la photographie ci-dessus, extraite des pages du numéro d’avril 1946 du mensuel Canadian Transportation.
Claire Wallace, dont l’émission de radio féminine est entendue d’un océan à l’autre, a choisi un moyen novateur pour rejoindre ses auditrices et auditeurs en diffusant à partir d’un avion des Lignes aériennes Trans-Canada en vol au-dessus des chutes du Niagara. On la voit (à droite, au centre) interviewer Diana [Jocelyn] Dudley, ingénieure en aménagement intérieur des Lignes aériennes Trans-Canada, et obtenir une image de première main du projet de décoration intérieure des nouveaux avions de ligne à 21 passagères et passagers des Lignes aériennes Trans-Canada qui sont utilisés sur les services interurbains. Mlle Dudley est la seule femme à occuper un tel poste au sein d’une société aérienne. À l’extrême droite se trouve [William] Elwood Glover, le présentateur de Miss Wallace, et à gauche, Clifford Stewart, le producteur de l’émission.
Vous vous souvenez peut-être, ami(e) lectrice ou lecteur, j’espère, qu’un numéro de septembre 2020 de notre blogue / bulletin / machin traitait de l’avion de ligne Douglas DC-3 exposé au fantastique, si, si, fantastique Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario. À l’époque, votre humble serviteur soulignait que Edward Vernon « Eddie » Rickenbacker, président d’un important transporteur aérien américain, Eastern Air Lines Incorporated, et célèbre pilote de chasse du United States Army Signal Corps / United States Army Air Service pendant la Première Guerre mondiale à Cartierville, Québec, à l’usine de Canadair Limited, en septembre 1945, lorsque ce DC-3 est présenté au président du transporteur national appartenant au gouvernement canadien, les Lignes aériennes Trans-Canada, Herbert James Symington , un gentilhomme mentionné dans des numéros d’avril 2019 et de septembre 2020 de notre vous savez quoi.
S’il vous plaît, laissez-moi reprendre mon souffle. C’était une longue phrase. Pendant que je fais cela, vous voudrez peut-être noter que Canadair est mentionnée à plusieurs reprises dans notre blogue / bulletin / machin depuis novembre 2017, mais revenons à Rickenbacker.
La raison pour laquelle j’évoque ce gentilhomme tient au fait qu’il est à Cartierville pour se faire présenter son propre DC-3, qui doit être utilisé par, vous l’aurez deviné, Eastern Air Lines.
Votre humble serviteur espère que vous avez dûment noté un autre fait, à savoir que Diana Jocelyn « Di » Dudley, ingénieure en aménagement intérieur chez les Lignes aériennes Trans-Canada, est la première femme au Canada, en Amérique du Nord et, à première vue, dans le monde, à occuper le poste d’ingénieur en aménagement intérieur avec une société aérienne.
Née en 1921 ou 1922, Dudley est diplômée de la University of Manitoba, à Winnipeg, enfin, Manitoba, en 1942, avec un diplôme en génie et design d’intérieur. Elle est rapidement embauchée par les Lignes aériennes Trans-Canada, en tant que dessinatrice en génie aéronautique. Une de ses premières missions est de concevoir l’intérieur de quelques aéronefs de la flotte de la société aérienne.
Votre humble serviteur se demande si les aéronefs en question sont les avions de ligne Avro Lancaster utilisés par le Service aérien transatlantique du gouvernement canadien (SATGC), une société aérienne créée par les Lignes aériennes Trans-Canada pour transporter du courrier et des personnes importants entre le Canada et le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale – une première canadienne. Comme vous vous en souvenez peut-être, ami(e) lectrice ou lecteur, le SATGC et ses Lancaster sont mentionnés dans des numéros de mai 2019 de notre blogue / bulletin / machin, mais revenons à notre histoire.
À un moment donné en 1945, Dudley devient ingénieure en aménagement intérieur des Lignes aériennes Trans-Canada et la première femme chef de département de la société aérienne. Une de ses premières missions consiste à superviser la conversion d’un certain nombre d’avions de transport militaire Douglas C-47 Skytrain / C-53 Skytrooper / Dakota en avions de ligne DC-3 que les Lignes aériennes Trans-Canada utiliseraient. Et oui, Dudley conçoit l’intérieur de ces avions.
Dudley épouse le capitaine George William Hester, un pilote du Air Transport Command des United States Army Air Forces, en février 1946. Elle et son époux déménagent apparemment aux États-Unis à un moment donné par la suite. De fait, Dudley quitte les Lignes aériennes Trans-Canada vers juillet.
Votre humble serviteur n’a pas pu trouver beaucoup d’informations sur sa vie aux États-Unis. Cela étant dit (tapé?), Dudley est antiquaire indépendante entre 1975 et 1985, lorsqu’elle prend sa retraite. Elle quitte ce monde en avril 1995, à l’âge de 73 ans.
Janet Elizabeth Lowe. Anon., « Winnipeg Girl Decorates Canada’s Latest Plane. » The Winnipeg Tribune, 23 juillet 1946, 11.
Le second ingénieur en aménagement intérieur des Lignes aériennes Trans-Canada est une autre jeune femme et, le croiriez-vous, une diplômée de la University of Manitoba avec un diplôme en décoration d’intérieur datant de 1942. Elle et la susmentionnée Dudley se connaissent.
Née en juillet 1918 à Moose Jaw, Saskatchewan, Janet Elizabeth Lowe grandit aux alentours de / à Winnipeg.
Une des premières missions de Lowe consiste à concevoir l’intérieur du tout nouvel avion de ligne des Lignes aériennes Trans-Canada, le Canadair North Star, un dérivé des avions de ligne Douglas DC-4 / DC-6 connus mondialement. Lowe se rend dans de nombreux endroits au Canada et aux États-Unis pour commander les meilleurs tissus et matériaux afin de donner une allure canadienne au North Star.
Et oui, l’ahurissamment magnifique collection du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada comprend une version de transport militaire du North Star.
Un autre projet sur lequel Lowe travaille est un manuel utilisé par les pilotes des Lignes aériennes Trans-Canada. Plus précisément, elle modifie les cartes dans le dit manuel. Les trouvant plutôt fades et, disons, ennuyeuses, elle y dessine des petits arbres et, ciel!, cache un petit lapin, sur toutes les cartes. Les pilotes des Lignes aériennes Trans-Canada auraient applaudi l’idée.
Lowe épouse Charles Alexander « Charlie » Proudfoot, un autre membre du personnel des Lignes aériennes Trans-Canada et ex-joueur de football originaire du Manitoba, en octobre 1947. Le couple déménage au Québec lorsque les Lignes aériennes Trans-Canada déménagent leur siège social de Winnipeg à Dorval, Québec, près de Montréal. Le couple vit à Saint-Laurent, Québec, pendant un certain temps, puis déménage à Pointe-Claire, Québec.
Malheureusement, votre humble serviteur ne sait pas quand Lowe prend sa retraite. Cela étant dit (tapé?), elle peint sur une période de plusieurs décennies, en utilisant divers médiums.
Lowe décède en mai 2020. Elle a 101 ans.
Êtes-vous prêt(e) à terminer cette édition de notre vous savez quoi, ami(e) lectrice ou lecteur? Et bien, je ne le suis pas.
Il faut noter que Claire Wallace, vous vous souvenez d’elle, n’est-ce pas, est une animatrice de radio bien connue à la Canadian Broadcasting Corporation (CBC). Née en février 1900 à Orangeville, Ontario, elle doit trouver un emploi après avoir divorcé de son conjoint, en 1929. Après quelques années passées à de réécrire des articles déjà publiés qu’elle vend à des journaux ruraux, les histoires originales de Wallace attirent l’attention d’un grand quotidien, The Toronto Daily Star de Toronto, Ontario. De fait, elle devient rapidement chroniqueuse à temps plein.
Après avoir travaillé avec une station de radio de Toronto, en 1935, tout en travaillant pour The Toronto Daily Star, Wallace se joint au personnel du radiodiffuseur d’état du Canada, la CBC. Elle devient une des premières vedettes féminines de la radio au Canada à la suite de la décennie (1942-1952) passée à animer une émission. De fait, They Tell Me est pendant un temps la seconde émission de radio la plus populaire du pays. Cette championne des droits des femmes et défenderesse de bonnes causes est la personnalité radiophonique féminine la plus aimée, la plus glamour et la plus populaire du pays.
Au fil des ans, Wallace interviewe une variété déconcertante de personnes en plus de Dudley,
- la femme d’affaires canado-américaine Elizabeth Arden, née Florence Nightingale Graham,
- l’ancienne générale britannique de la Salvation Army Evangeline Cory « Eva » Booth,
- le conférencier et écrivain américain Dale Breckenridge Carnegie, né Dale Breckenridge Carnegey,
- le général américain de l’armée Dwight David « Ike » Eisenhower,
- le photographe arméno-canadien Yousuf Karsh,
- la militante américaine Anna Eleanor Roosevelt,
- l’actrice et danseuse burlesque américaine Sally Rand, née Helen Gould Beck, et
- l’acteur et chanteur américain Francis Albert « Frank » Sinatra.
Elle interviewe même Champion, un des chevaux célébrités de ce nom appartenant à l’acteur / chanteur / compositeur américain Orvon Grover « Gene » Autry.
Au risque de paraître pédant, je voudrais vous informer que quelques personnes de la liste ci-dessus sont mentionnées dans divers numéros de notre yadda yadda:
- Carnegy, dans un numéro de janvier 2020,
- Eisenhower, dans quelques numéros depuis mars 2018, et
- Sinatra, dans un numéro de mai 2019.
Wallace ne reste pas enfermée est studio toute l’année, cependant. Nenni. Toujours à l’affût de belles histoires, elle n’a pas peur de se mouiller les doigts de pied. Au plus tard en 1946, elle enfile une combinaison de plongée et marche au fond de la mer des Caraïbes, près de la Jamaïque. L’année précédente, elle grimpe jusqu’au bord du cratère d’un volcan situé près de Ciudad de México, Mexique, probablement le mont Popocatépetl. À un moment donné dans les années 1940, Wallace visite la mine d’or Hollinger, près de Timmins, Ontario, et discute avec un groupe de mineurs à plus de 900 mètres (environ 3 000 pieds) sous la surface de notre Terre.
Soit dit en passant, Wallace est la première personnalité féminine de la radio à obtenir une licence de pilote. Elle le fait apparemment en 1946. Ce n’est cependant pas sa première incursion dans le monde merveilleux du vol. Nenni. Encore.
En 1939, elle devient la première personne demeurant au Canada à traverser l’océan Atlantique par avion, soit en tant que passagère et journaliste, à bord d’un hydravion à coque utilisé par Pan American World Airways Incorporated. Cette même année, elle devient la première Canadienne à traverser le Canada à bord d’un avion utilisé par les Lignes aériennes Trans-Canada. Vous connaissez déjà le vol de 1946 au-dessus des chutes du Niagara, bien sûr, mais saviez-vous que, en 1948, Wallace est passagère et journaliste à bord de l’avion de ligne des Lignes aériennes Trans-Canada qui effectue le premier vol entre le Canada et les Bermudes? Le dit avion de ligne est un North Star, bien sûr.
Wallace quitte la CBC en 1952 pour travailler pour la station de radio de Toronto où elle a travaillé dans les années 1930.
Croiriez-vous que Wallace crée Claire Wallace Travel Bureau Limited à Toronto, vers 1955, et chaperonne personnellement les premiers groupes de touristes canadiens à s’aventurer derrière les rideaux de fer et de bambou, au cœur de l’Union des républiques socialistes soviétiques et de la Chine?
Wallace prend sa retraite en 1965. Elle décède en septembre 1968, à l’âge de 68 ans.
Il faut également noter que William Elwood Glover, vous vous souvenez de lui, n’est-ce pas, devient un animateur de radio et de télévision bien connu à la CBC. Il est probablement surtout connu pour son travail sur Elwood Glover’s Luncheon Date, une causerie quotidienne à la télévision (et à la radio?) diffusée entre 1963 et 1975. Au cours de ces années, Glover mène environ 11 500 interviews à faible stress, parce qu’il aime cela ainsi, y compris certains avec des sommités comme
- l’acteur / chanteur / compositeur / écrivain américain Patrick Charles Eugene « Pat » Boone,
- la chanteuse américaine Ella Jane Fitzgerald,
- l’acteur américain Henry Jaynes Fonda,
- l’acteur et annonceur radio canadien Lorne Greene (né Lorne Himan Green),
- l’acteur américain Rock Hudson (né Rock Harold Scherer, Junior),
- l’actrice / chanteuse / compositrice / danseuse / écrivaine / militante américaine Eartha Kitt (née Eartha May Keith),
- l’acteur canadien Arthur Christopher Orme Plummer, et
- l’acteur / chanteur / compositeur / écrivain / musicien américain Melvin Howard « Mel » Tormé.
Et oui, Greene est mentionné dans 2 numéros de notre blogue / bulletin / machin, en septembre 2018 et février 2019, tandis que Plummer est mentionné dans un numéro de juin 2019.
Ayant nourri votre esprit avide d’aliments savoureux, je vous dis au revoir, jusqu’à la prochaine fois.