Un prince et sa Cadillac; ou, Comment le prince Olav de la maison Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg, héritier du trône de Norvège, a obtenu sa première bagnole – avec des informations sur d’autres Cadillac miniatures, partie 2
Hei, min lesevenn, hvordan går det? Det går bra. Takk for at du spør.
Encore une fois, désolé d’avoir commencé la seconde partie de cet article avec trois phrases en norvégien.
Très bien, commençons.
Fin décembre 1912, c’est-à-dire très peu de temps après la présentation de la Cadillac miniature mentionnée dans la première partie de cet article à un fou de joie prince Olav, héritier du trône de Norvège, le principal représentant de Cadillac Motor Car Company au Royaume-Uni, Frederick Stanley « Fred » Bennett, paie une visite au domaine royal de Sandringham, Angleterre, pour initier le garçon de 9 ans aux joies et périls de la conduite automobile. Le prince Olav, semble-t-il, est un naturel. Il maîtrise son bolide électrique en quelques minutes et…
D’accord, d’accord, vous m’avez eu. Le terme bolide est en fait un peu exagéré de ma part. Voyez-vous, le moteur de la Cadillac miniature est ajusté pour s’assurer qu’elle ne dépasserait pas environ 11.3 kilomètres/heure (7 milles/heure). De cette façon, le jeune royal n’obtiendrait jamais de contravention pour excès de vitesse.
Personnellement, j’ai le sentiment que l’ajustement n’a rien à voir avec la vitesse. Après tout, la limite de vitesse au Royaume-Uni est d’environ 32 kilomètres/heure (20 milles/heure). L’automobile est vraisemblablement modifiée pour réduire le risque que son jeune conducteur se blesse – ou blesse quelqu’un d’autre. N’oublions pas que le prince Olav est un héritier sans rechange.
Quoi qu’il en soit et comme vous pouvez bien l’imaginer, les fiers parents du prince, le roi Haakon VII et la reine Maud, née Maud Charlotte Mary Victoria de la maison Saxe-Coburg and Gotha, sont présent(e)s à Sandringham pour voir leur progéniture en action. Il et elle sont très content(e)s. La grand-mère du prince, la reine Alexandra, épouse du roi George V, est là aussi, et tout aussi contente.
Ahh, les garçons et leurs jouets… Vous savez, Virgin Galactic Incorporated, Space Exploration Technologies Corporation et Blue Origin Limited Liability Company. Ça doit être sympa d’avoir du pognon. Personnellement, je dépenserais le mien pour quelque chose de, disons, utile. Utile à l’humanité, c’est-à-dire. Je vous dis ça comme ça, moi.
Seriez-vous surpris(e), ami(e) lectrice ou lecteur, si votre humble serviteur vous disait qu’une bébé Cadillac est exposée dans la section automobiles de plaisance du Manchester Motor Show qui se tient à… Manchester, Angleterre, du 14 au 22 février 1913? Ce véhicule s’avère très populaire auprès du public. Et en voici la preuve, sous la forme d’un bref texte, ici traduit, extrait des pages du numéro du 23 février 1913 d’un hebdomadaire de Londres, Angleterre, The Observer :
Parmi toutes les attractions du Manchester Motor Show, aucune n’a reçu plus d’attention que la Cadillac miniature présentée au kiosque occupé par la célèbre société d’agents de Liverpool, MM. J. Blake & Co. Cette petite Cadillac a répété à Manchester son succès au salon de Paris.
Maintenant, je vous demande, ami(e) lectrice ou lecteur fana d’aviation, y a-t-il quelque chose de spécial dans le jour où le numéro de février 1913 de The Observer est publié? Le 4ème anniversaire du premier vol contrôlé et soutenu d’un aéroplane motorisé en sol canadien? Très bien. Prenez-vous une étoile dorée. Et nous savons toutes et tous les deux qui accomplit ce vol, n’est-ce pas? John Alexander Douglas McCurdy, un gentilhomme mentionné à plusieurs reprises depuis septembre 2017 dans notre incomparable et inoubliable blogue / bulletin / machin? Très bien. Prenez-vous une autre étoile dorée, mais revenons à notre histoire.
Étant donné la popularité de la mini Cadillac, en particulier auprès de nombreuses dames qui assistent au Manchester Motor Show, vous ne serez pas surpris(e) d’apprendre (lire?) que les cartes postales photo distribuées par le personnel de service au kiosque Cadillac sont très sollicitées.
Bien que votre humble serviteur n’a aucune preuve que c’est le cas, je ne serais pas surpris d’apprendre que la même carte postale photo est également distribuée par le personnel de service au kiosque Cadillac au Olympia Motor Show, qui se tient à Londres du 8 au 16 novembre 1912, et je ne serais pas non plus surpris d’apprendre qu’elle est très sollicitée.
De fait, si votre humble serviteur n’a pas non plus la preuve que c’est le cas, je ne serais pas surpris d’apprendre qu’une version en langue française de notre carte postale photo est offerte par le personnel de service au kiosque Cadillac du XIIIme Salon de l’Automobile, du Cycle et des Sports, tenu à Paris, France, entre les 7 et 22 décembre 1912, et je ne serais pas non plus surpris d’apprendre qu’elle est très sollicitée.
Incidemment, les versions anglaise et française de la dite carte postale photo utilisent la photographie qui sert d’inspiration à l’artiste qui dessine le dessin suivant.
La Cadillac miniature offerte comme cadeau de Noël par la reine Alexandra, épouse du roi britannique George V, à son petit-fils, le prince Olav de Norvège. Anon., « Miniature Cadillac Purchased by Her Majesty Queen Alexandra. » The Topeka State Journal, 27 février 1913, 7.
Contrairement à ce que l’on pense à un moment donné, les deux enfants plutôt sérieux dans l’automobile ne sont pas une paire de gamins des rues choisis au hasard. Nenni. Ils sont en fait les enfants de Bennett, Geoffrey Frederick (« Tommy »?) Bennett, au volant, et sa sœur aînée Mona Bennett.
Vous avez remarqué que j’ai utilisé l’expression une bébé Cadillac plutôt que la bébé Cadillac il y a 9 paragraphes, n’est-ce pas, ami(e) lectrice ou lecteur? Bien pour vous. Voyez-vous, votre humble serviteur se demande si le véhicule exposé à Manchester est celui que le prince Olav conduit à la fin de 1912 et au début de 1913, ou un autre véhicule achevé à la fin de l’hiver 1912-13.
Voyez-vous, encore, pour autant que votre humble serviteur puisse le dire, le roi Haakon VII, la reine Maud et le prince Olav quittent l’Angleterre début janvier. Plus précisément, le roi, la reine et le petit prince traversent la Manche à bord d’un traversier pour passagers, déjeunent puis embarquent dans un train spécial à destination de København, Danemark. Votre humble serviteur ne peut pas dire quel moyen de transport le trio royal prend à ce moment-là. Quoi qu’il en soit, il arrive rapidement à Kristiania, comme la capitale de la Norvège est connue à l’époque, et…
Oui, vous avez bien raison, ami(e) lectrice ou lecteur. L’expression le roi, la reine et le petit prince est le titre d’une chanson française du 19ème siècle également connue sous le nom de Lundi matin. Votre humble serviteur se demande combien de petit(e)s / minuscules Canadiennes et Canadiens anglophones ont appris à dire les jours de la semaine en français en chantant Lundi matin. (Bonjour, EP!) Et toutes mes excuses si cette chanson reste coincée dans votre caboche pour le reste de la journée. Hi, hi, hi. Désolé.
Et les voici, le roi, la reine et le petit prince.
Le roi Haakon VII, la reine Maud et le prince Olav, quelque part en Norvège, juillet 1913. Library of Congress, LC-B2-2769-5.
Qu’en est-il de la mini Cadillac, demandez-vous? D’accord, d’accord. Gardez vos enjoliveurs. La vérité est qu’elle est laissée en arrière. De fait, le véhicule ne quitte l’Angleterre qu’à un moment donné au printemps 1913. Eh bien, pour être plus précis, une mini Cadillac quitte l’Angleterre à un moment donné au printemps 1913.
Voyez-vous, encore une fois, quelqu’un qui peut être Bennett, ou la reine Alexandra, ou la fée des dents pour autant que je sache, comprend au début de 1913 que la mini Cadillac est un peu trop petite pour un garçon en pleine croissance comme le prince Olav. Un second véhicule légèrement plus grand (échelle 1:2) est donc fabriqué, vraisemblablement par J. Lockwood & Company Limited, la firme anglaise qui a fabriqué la première mini Cadillac. Ce second véhicule est livré à Marlborough House, la résidence à Londres de la reine Alexandra, à la mi-avril 1913, et…
Est-ce votre main que je vois percer frénétiquement l’éther, irritant(e) ami(e) lectrice ou lecteur? Qu’en est-il de la mini Cadillac, celle d’origine, demandez-vous? Patience, patience et gardez vos enjoliveurs.
Avant que j’oublie, la reine Alexandra paye la somme princière de 62 £ pour la seconde bébé Cadillac, une somme qui correspond à environ 15 400 $ en devise canadienne de 2023.
Outre les phares et feux arrière habituels, la seconde mini Cadillac a une lumière supplémentaire sur son tableau de bord. Voyez-vous, le prince Olav veut pouvoir lire le compteur de vitesse dans le noir. Je sais, je sais. Votre humble serviteur ne comprend pas non plus très bien cette demande princière. Remarquez, il est suggéré que, contrairement à la première automobile miniature, la nouvelle a également une marche arrière. Est-il possible que le jeune prince en a eu assez d’attendre que des quelqu’uns, si, des quelqu’uns, soulève son machin s’il reste coincé dans un espace exigu?
Avant que j’oublie, encore une fois, la seconde bébé Cadillac a également une vitesse de pointe d’environ 11.3 kilomètres/heure (7 milles/heure). Oh oui, et elle est apparemment peinte d’une sorte de vert jaunâtre – ou jaune verdâtre. Aussi fade que soit le gris de la première mini Cadillac, je ne peux pas dire que j’aime beaucoup le nouveau schéma de peinture. Désolé.
Et oui, le prince Olav et ses bagnoles continuent d’être une source d’intérêt. Croiriez-vous que la société française Anciens Établissements Pathé Frères Société anonyme, sans doute la plus grande firme de production de films et fabrication d’équipements cinématographiques sur la planète Terre, présente des images d’une Cadillac miniature au public de Paris fin avril et / ou début mai 1913?
La provenance de ces images ne peut être établie avec certitude. Il est cependant possible que la dite provenance soit britannique, euh, anglaise en fait. Laissez-moi vous expliquer.
Aussi déterminé que jamais de faire connaître les automobiles produites par Cadillac Motor Car, apparemment déterminé aussi de se mettre en valeur lors d’un événement à venir aux États-Unis, Bennett veille à ce que la première mini Cadillac soit filmée par British & Colonial Kinematograph Company Limited alors qu’elle négocie certaines des rues les plus animées de Londres.
Au volant se trouve un individu par ailleurs inconnu dont l’expression stoïque / impassible précède / préfigure celle d’un des grands acteurs, comédiens et réalisateurs américains de l’ère du cinéma muet, Joseph Frank « Buster » Keaton, un gentilhomme mentionné dans un numéro de février 2023 de notre étonnant blogue / bulletin / machin.
Malheureusement, les déambulations de la petite automobile donnent lieu à des poursuites judiciaires. Voyez-vous, le conducteur de l’automobile est le garçon de bureau de 16 ans d’un certain Ralph Campbell, un employé de type gestionnaire de Cadillac Motor Car ou F.S. Bennett Limited. Compte tenu de son âge, cet adolescent ne peut pas légalement conduire une automobile, surtout pas dans certaines des rues les plus animées de Londres.
Poliment sommé de se présenter devant un tribunal de police de Londres, Campbell se présente avec un avocat étroitement lié à l’Automobile Association, une association fondée en 1905, principalement pour aider les automobilistes britanniques aisés et chics de l’époque à éviter les contrôles de vitesse de la police. Je ne plaisante pas.
L’explication de William Taylor Parkes selon laquelle le garçon de bureau est la seule personne disponible suffisamment petite pour tenir dans l’automobile n’impressionne pas le magistrat. Il y a eu une violation délibérée de la loi, déclare Paul Taylor, en mai 1913. Il inflige à Campbell une amende de 2 £, plus 2 shillings pour les frais. Au total, ces sommes correspondent à environ 260 $ en devise canadienne de 2023.
Croiriez-vous que les images tournées par British & Colonial Kinematograph ont survécu, au moins en partie? Eh bien, elles le font et les voici...
La présence d’une bannière célébrant 100 ans de paix, déployée entre des drapeaux britannique et américain, vers la fin de la vidéo, peut bien être liée à l’approche du centenaire de la fin officielle de la guerre de 1812, avec la signature du traité de Gand, à… Gand, Royaume des Pays-Bas, fin décembre 1814.
Étant donné que les noms Mona et Tommy mentionnés sur les intertitres font référence aux susmentionnés enfants de Bennett, votre humble serviteur a le sentiment que « Bobbles » pourrait être leur jeune frère.
Je peux également vous dire qu’au moins une partie des images que vous venez de voir est vue à un moment donné en juin 1913 par des membres d’une société américaine, la Society of Automobile Engineers Incorporated (SAE), et leurs invités britanniques. Cette présentation est une des nombreuses activités proposées aux dits invités, qui se trouvent être membres des Institute of Automobile Engineers et / ou Society of Motor Manufacturers and Traders.
Bien que la présentation coïncide avec la réunion annuelle de la SAE de 1913, votre humble serviteur ne peut pas dire si elle est faite début juin, lors d’une croisière de 3 jours sur le lac Érié à bord du plus grand bateau à vapeur et bateau à roues latérales au monde, le somptueux SS City of Detroit III.
Au moment où cette séquence est montrée, votre humble serviteur a le sentiment que la mini Cadillac vert jaunâtre / jaune verdâtre a été, ou est sur le point d’être expédiée en Norvège. Votre humble serviteur peut également vous dire qu’il s’agit de la première automobile appartenant à la famille royale norvégienne.
On pourrait également affirmer que l’intérêt pour le petit prince et ses bagnoles est à peu près mondial, du moins dans certains cercles. Ce qui suit est un cas d’espèce. Et oui, l’illustration en question, qui est basée sur une photographie, montre en fait la première Cadillac miniature. Le gentilhomme sur l’image, soit dit en passant, est Bennett.
La première Cadillac miniature livrée au prince Olav. Anon., « Miniature Cadillac Purchased by Her Majesty Queen Alexandra. » Manilla Express, 15 octobre 1913, 7.
Et alors, me dites-vous, ami(e) lectrice ou lecteur blasé(e)? Et alors?! Je vous ferai savoir que Manilla Express était et est un journal bihebdomadaire publié à… Manilla, Nouvelle-Galles du Sud. Si, si, en Australie. Et alors?! Seigneur… Au moins 10 autres journaux de ce pays publient ce même dessin en octobre 1913, et…
Qu’en est-il de la mini Cadillac, celle d’origine, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur tenace? D’accord, d’accord. Encore une fois, gardez vos enjoliveurs.
À ce qu’il semble, Wilfred Chester Leland, le fils du père fondateur de Cadillac Motor Car, s’intéresse à ce véhicule dès qu’il en entend parler. Lorsqu’il apprend qu’elle est disponible, l’homme d’affaires américain l’acquiert immédiatement et la fait expédier aux États-Unis. Et oui, la mini Cadillac redevient un cadeau, un cadeau d’anniversaire cette fois cependant. Le ravi récipiendaire du dit cadeau est le fils de Leland, Wilfred Chester Leland, Junior, qui célèbre son 5ème anniversaire en avril 1913. Ça doit être sympa d’être plein aux as.
Un autre exemple de l’engouement créé par les Cadillac miniatures est le fait qu’un de ces véhicules est exposé à l’édition 1914 du Los Angeles Auto Show, à… Los Angeles, Californie, qui se tient entre les 5 et 12 janvier, je crois.
Aussi déterminé que jamais de faire connaître les automobiles produites par Cadillac Motor Car, le distributeur exclusif de la firme en Californie, sinon de la côte ouest des États-Unis, Donald Musgrave « Don » Lee, avait en effet remué ciel et terre pour exposer un exemplaire de l’automobile lilliputienne.
Incidemment, l’automobile en question est apparemment vite vendue à un ingénieur civil / investisseur immobilier / socialite local et aisé, John F. « Johnny » Powers, qui a vraisemblablement un jeune fils.
Malheureusement, votre humble serviteur ne peut pas dire si la mini Cadillac de Powers est celle vendue à Leland, ou un autre véhicule, une 3ème Cadillac miniature.
Pour compliquer encore plus les choses, une bébé Cadillac est apparemment exposée au Olympia Motor Show qui se tient à Londres du 7 au 15 novembre 1913. Et voici cette mystérieuse automobile.
La Cadillac miniature exposée à l’édition 1913 du Olympia Motor Show, aux côtés d’une limousine Cadillac pleine grandeur. Anon., « A curiosity of the Motor Show: A Baby Cadillac by the side of its big brother. » Illustrated London News, 15 novembre 1913, 816.
Ce véhicule n’est probablement pas celui vendu à Leland. Il pourrait cependant s’agir de celui vendu plus tard à Powers.
À ce mystère s’ajoute un autre, lié à une vente réalisée moins de 3 ans plus tard. De fait, croiriez-vous qu’une Cadillac miniature (rouge?) est acquise en 1916 par Phrabāth s̄mdĕc phramngkuḍkel̂ā cêā xyū̀ h̄ạw, autrement dit Vajiravudh, ou roi Rama VI du Siam, un pays connu en 2023 sous le nom de Thaïlande? Je ne plaisante pas.
Le dit monarque donne ce véhicule, peut-être une 4ème mini Cadillac, à son jeune neveu, le prince Cul cạkrphngs̄ʹ̒ ou, comme il est mieux connu des Occidentales et Occidentaux, le prince Chula Chakrabongse, âgé de 8 ans.
À un moment donné, le jeune prince peut être décrit comme ayant le pied pesant. Voyez-vous, il aurait renversé une femme alors qu’il labourait le parc du palais. Remarquez, un cousin royal du prince aurait heurté une petite table, renversant ce qui s’y trouve.
Croiriez-vous que Bennett est un des plus vieux concurrents de l’édition de 1953 de la London to Brighton Veteran Car Run? Et oui, il conduit la Cadillac Tonneau / Runabout / Modèle A de 1903 qu’il a acquise en 1903, celle mentionnée dans la première partie de cet article, une automobile affectueusement appelée My Old Dutch.
Soit dit en passant, My Old Dutch est aussi le nom de la plus ancienne crêperie spécialisée à Londres. Depuis 1958, ce restaurant célèbre à juste titre sert des crêpes ultrafines sur des hénaurmes assiettes de 43 centimètres (17 pouces). Votre humble serviteur se souvient de ces délicieuses crêpes, servies sur de magnifiques assiettes de Delft. Je suis allé à ce restaurant quelques fois au début et milieu des années 1980 et 1990. L’endroit était toujours bondé. Ahhh, le bon vieux temps… Mais je digresse.
Et oui, encore une fois, l’événement de 1953 commémore le 50ème anniversaire de l’épreuve de fiabilité organisée en 1903 par l’Automobile Club of Great Britain and Ireland.
Et oui, pour la 3ème fois, ami(e) lectrice ou lecteur tourneboulé(e), le saut de 1916 à 1953 dont vous avez fait l’expérience était un tantinet déconcertant. Désolé.
Saviez-vous que Bennett est le seul participant à l’événement de 1953 à avoir conduit le véhicule qu’il conduisait lors de l’événement de 1903? De fait, il est le seul participant à l’événement de 1903 qui possède encore le véhicule utilisé lors de cet événement. Mieux encore, croiriez-vous que la roue installée au bord d’une route dans le cadre d’une réparation d’urgence de 1903 mentionnée dans la première partie de cet article est toujours attachée à la Cadillac? Je ne plaisante pas.
Croiriez-vous aussi que Bennett et sa Cadillac peuvent je répète peuvent, avoir participé à toutes les éditions de la London to Brighton Veteran Car Run, un événement, et non une course, sans vainqueur, qui est lancée en… 1927? Je ne plaisante pas. Encore. Mieux encore, ce duo dynamique aurait terminé chacun de ces événements exténuants d’environ 1 600 kilomètres (environ 1 000 milles).
Incidemment, Bennett prend apparemment sa retraite en 1924, à 50 ans, comme il l’avait prévu depuis des années.
Et oui, My Old Dutch termine l’édition de 1953 du London to Brighton Veteran Car Run, tenue encore une fois en novembre. De nombreux membres de la presse, sans oublier une équipe de télévision de la British Broadcasting Corporation (BBC), sont présents pour accueillir la vieille automobile et son conducteur âgé.
Votre humble serviteur a-t-il besoin de vous rappeler que la BBC est mentionnée quelques / plusieurs fois dans notre incomparable blogue / bulletin / machin depuis octobre 2018? Je ne pensais pas.
Le compagnon de Bennett lors de l’édition de 1953 du London to Brighton Veteran Car Run n’est autre que George Formby, né George Hoy Booth, un acteur / auteur-compositeur / chanteur / comédien et joueur de ukulélé anglais de renommée mondiale qui est, à un moment donné, l’artiste le mieux payé du Royaume-Uni.
Incidemment, le compagnon de Bennett dans l’édition de 1952 de la London to Brighton Veteran Car Run, tenue en novembre, n’est pas non plus un f*ck*n personne, pour paraphraser, hors contexte et très, très poliment / respectueusement, le chef de mafia russe américaine Viggo Tarasov. Ce compagnon n’est pas non plus le boogeyman, ou Jonathan « John » Wick, né Jardani Jovonovich. Nenni. Il est le célèbre pilote de Formule 1 anglais Stirling Craufurd Moss.
Et voici la preuve…
Stirling Craufurd Moss au volant de la Cadillac Modèle A de 1903 appartenant à Frederick Stanley Bennett, assis juste à côté de lui, au début de l’édition 1952 de la London to Brighton Veteran Car Run, Londres, Angleterre, novembre 1952. Anon., « Moss in an unusual role. » Motor Sport, décembre 1952, 561.
Je ne peux pas dire (taper?) si Bennett ou sa Cadillac participent à des éditions post-1953 du London to Brighton Veteran Car Run. Ceci étant dit (tapé?), Bennett participe à l’édition 1958 de ce remarquable événement en tant que passager. Il monte à bord d’une Cadillac par ailleurs non identifiée qui peut, je répète peut, avoir être fabriquée en 1907. Et oui, cette édition se tient en novembre, comme d’habitude.
C’est mon triste devoir de vous informer que Bennett décède en décembre 1958, à l’âge avancé de 84 ans. Il est sans aucun doute une des plus grandes figures des débuts de l’histoire de l’automobile britannique.
Et le prince Olav, me demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur royaliste? Eh bien, parlant (tapant?) en tant que républicain de toujours, républicain avec un petit r, absolument et positivement pas avec un R majuscule, je dois dire que le roi Olav V quitte ce monde en janvier 1991, à l’âge avancé de 87 ans, après un règne qui a duré plus de 33 ans (septembre 1957-janvier 1991). Le roi du peuple, ou folkekongen comme ce monarque aux pieds sur terre est communément connu, est pleuré par toutes et tous.
Dans un sondage national mené par la société de radiodiffusion norvégienne, Norsk rikskringkasting Aksjeselskap, en 2005, l’année où la Norvège célèbre le centenaire de son indépendance vis-à-vis de la Suède, Olav V remporte le titre de Norvégien du siècle.
Sa précieuse Cadillac vert jaunâtre / jaune verdâtre est toujours avec nous en 2023, soit dit en passant. Elle appartient toujours à la famille royale norvégienne mais peut être exposée au Norsk Teknisk Museum, à Oslo, comme la capitale norvégienne devient connue en 1925. Vous serez sans doute ravi(e) d’apprendre (lire?) que la mini Cadillac est en condition excellente.
Incidemment, cette machine potentiellement unique quitte la Norvège au moins une fois. Voyez-vous, en 2003, la famille royale norvégienne accepte de laisser le Norsk Teknisk Museum la prêter à un groupe britannique, très probablement le Cadillac Owners Club of Great Britain, dans le cadre de l’édition 2003 de l’événement annuel Cadillac Spectacular de ce dernier, une édition qui commémore le centenaire de l’arrivée de la première automobile Cadillac au Royaume-Uni.
Une machine potentiellement unique, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur concerné(e)? Oui, pas mal potentiellement unique. Et ici git un récit. Ne craignez point, ami(e) lectrice ou lecteur, un bref récit.
La mini Cadillac conduite par le prince Chula Chakrabongse devient la propriété de sa fille, Narisa Chakrabongse, après sa mort, en décembre 1963. La dite fille, collectionneuse d’ours en peluche, s’associe à un éditeur qui collectionne des trains jouets et miniatures, son époux en fait, et à un vétérinaire qui collectionne des jouets victoriens et édouardiens, pour lancer le London Toy and Model Museum, à… Londres. Cette institution muséale ouvre ses portes au public en mai 1982.
En 1989 au plus tard, la mini Cadillac est exposée au musée. Un grand ours en peluche (1.4 à 1.5 mètre (4.5 à 5 pieds) de haut) nommé Evelyn Paugh qui appartient à Narisa Chakrabongse, tout comme l’automobile, est dans le siège du conducteur. À l’époque, l’automobile lilliputienne est dite en excellent état.
Paugh est apparemment un ours assez connu à l’époque. Voyez-vous, il avait été utilisé pour lancer une cassette vidéo de BBC Enterprises Limited en octobre 1988. Cette cassette vidéo contient un quatuor d’épisodes de 1970 d’une série télévisée pour enfants (très?) populaire, Andy Pandy, initialement diffusée par la BBC en 1950 (noir et blanc) et 1970 (couleur).
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur érudit(e), Evelyn Paugh est sans aucun doute nommé d’après le journaliste / écrivain / critique de livres anglais Arthur Evelyn St. John Waugh, mais revenons à notre histoire.
Un conglomérat de construction japonais, Fujita Kōgyō Kabushiki Kaisha, acquiert le London Toy and Model Museum en 1989 et… Vous avez une question, n’est-ce pas? Pourquoi une telle firme s’intéresse-t-elle à un musée du jouet et du modélisme en Angleterre? Eh bien, voyez-vous, l’individu à la tête de Fujita Kōgyō est un collectionneur de jouets enthousiaste. De fait, Fujita Kazuaki lance une rénovation massive du musée en 1994. Il décède malheureusement l’année suivante. Incapable de continuer à faire fonctionner une institution qui est vraiment dans le rouge à une époque où de graves problèmes financiers frappent près de chez elle, Fujita Kōgyō ferme le London Toy and Model Museum en février 1999.
Les vastes collections du musée sont vendues aux enchères par un des plus grands courtiers d’objets de collection de la planète Terre, Sotheby’s Holdings Incorporated. La Cadillac miniature est vraisemblablement un des articles vendus. Sa localisation actuelle est malheureusement inconnue.
La mini Cadillac conduite par le jeune Leland peut appartenir à un collectionneur d’automobiles, vraisemblablement américain, mais n’a pas été vue en public depuis les années 1960. Et oui, la localisation actuelle du véhicule conduit par le jeune Powers est tout à fait inconnue, à condition bien sûr que ce véhicule soit en fait une 4ème Cadillac miniature. Et que dire de la mini Cadillac en montre au Olympia Motor Show de 1913?
Peu disposé comme je le suis de me séparer de vous sur une note triste, votre humble serviteur est heureux de souligner que la Cadillac de 1903 de Bennett, My Old Dutch, est toujours parmi nous en 2023. Cette machine unique, exposée au National Motor Museum de Brockenhurst, Angleterre, appartient à un particulier ou collectionneur d’automobiles.
L’auteur de ces lignes souhaite remercier toutes les personnes qui ont fourni des informations. Toute erreur contenue dans cet article est de ma faute, pas de la leur.
Ha det, min lesevenn. Vi sees senere. Ikke la jævlene male deg ned.