« ’Moulin à vent volant’ ici mercredi » : Le grand périple de Donald Walker et du Pitcairn PCA-2 du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, partie 2
Vous êtes revenu(e), ami(e) lectrice ou lecteur? Vraiment? Votre humble serviteur est touché, vraiment.
Vous vous souviendrez que le numéro de cette semaine de notre blogue / bulletin / machin portera sur l’autogire Pitcairn PCA-2 du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, et…
Vous avez une question, n’est-ce pas? Laissez-moi la deviner et y répondre immédiatement. « Pohled na Ciervovu autogiro za letu » signifie « vue d’un autogire Cierva en vol » en tchèque.
Et oui, la photo juste au-dessus provient d’un magazine tchèque. J’ai dû vous dire au moins une fois que le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada possède la meilleure bibliothèque aéronautique accessible au public (dans des circonstances normales) au Canada. (Bonjour FSH et SB!) Sa collection de magazines est tout simplement spectaculaire, et…
Où en étais-je? Ah oui. Vous vous souviendrez que le numéro de notre blogue / bulletin / machin de cette semaine portera sur le grand voyage de Donald « Don » Walker et de l’autogire Pitcairn PCA-2 qui finit dans la collection du, les mots me manquent, fantabulastique Musée de l’espace et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario.
Vous vous souviendrez que Walker est à Miami, Floride, pour assister à la 4e édition annuelle des All-American Air Races, les 7, 8 et 9 janvier. Alors, commençons notre rapide tour d’horizon de ce qui se passé plus tard. Encore une fois, vous vous souviendrez que Walker est chargé de visiter jusqu’à 400 villes des États-Unis, afin de promouvoir les produits de son employeur, Piston Ring Company, une entreprise qui change de nom pour devenir Sealed Power Corporation au cours des premières semaines de ce voyage.
Alors, commençons notre bref aperçu du dit voyage.
Le 15 janvier 1932, Walker transporte le maire de Tampa, Floride, Robert E. Lee Chancey, à Saint-Pétersbourg, Floride, pour aller chercher le maire de cette ville, Henry W. Adams, Junior. Les 3 hommes rentrent à Tampa sans incident.
Le jour suivant, Walker participe à une rencontre aérienne tenue à Tampa dans le cadre d’une tournée aérienne tenue en Floride au début de 1932 qui implique une trentaine de villes. Fred W. « Slim » Soule, le pilote de Horizon Aerial Advertising Company mentionné dans la première partie de cet article, est là lui aussi, avec son PCA-2. Ces machines, et un troisième autogire, un Kellett K-2 selon toute vraisemblance, appartenant au résident de Tampa W.O. Goodrich, Junior, mais piloté par le pilote de Tampa George R. Pickenpack, volent tout simplement la vedette. Les gesticulations à basse vitesse que les autogires peuvent réaliser à l’époque étant tout simplement époustouflantes, les bonnes personnes de Tampa, et les mauvaises aussi, sont convenablement impressionnées.
Walker et le PCA-2 passent pas mal de temps, un peu plus d’un mois en fait, au Texas. Entre début mars et début avril, ils visitent quelques / plusieurs villes, offrant de brefs vols de courtoisie aux personnes dont les noms sont apparemment suggérés par le distributeur ou représentant local de Piston Ring / Sealed Power. Quelques / plusieurs journalistes prennent aussi l’air avec Walker.
À un moment donné en avril, Walker quitte Brownsville, Texas, juste à la frontière avec le Mexique. Lorsque le pilote américain arrive à Monterrey, au cœur de ce pays d’Amérique latine, la foule est si nombreuse qu’il doit rester en l’air jusqu’à ce que la police locale dégage un espace suffisamment grand pour accueillir le PCA-2. Dès que le moteur s’arrête, voire avant, la foule se précipite vers l’autogire pour mieux voir cette étrange machine d’un genre qu’elle n’a jamais vue.
Bientôt, Walker se prépare apparemment à emporter vers le ciel le premier de quelques officiels locaux sur une liste. Certains de ces officiels ne sont cependant pas aussi heureux que la foule. Vous voyez, le visa que Walker obtient avant de quitter Brownsville est un visa de touriste, qui n’est pas celui qu’il aurait dû obtenir. Les dits officiels sont sur le point de faire mettre Walker en prison lorsque ce dernier plaide qu’il a été induit en erreur par des gens de Brownsville et qu’il est la première personne à faire voler un autogire au Mexique. Les officiels reconnaissent le caractère unique de la situation. L’offre de Walker de payer sur place le coût du visa correct améliore encore la situation.
Walker met la rondelle dans le filet en offrant un vol gratuit à l’officiel (de haut rang?) qui a demandé son arrestation. Le dit fonctionnaire avait, pour une raison ou une autre, été exclu de la liste des personnes qui voleraient avec lui, une omission qui l’avait naturellement ennuyé. Il y a maintenant des sourires sur tous les visages. Walker accompagne les officiels en ville avant de rentrer au Texas sans accroc.
Pour certaines municipalités, la présence de Walker est très importante. Après tout, la plupart de leurs habitant(e)s n’ont jamais vu d’autogire et l’aérodrome local, s’il y en a un, n’est peut-être pas très animé. La Grande Dépression tient toujours fermement les États-Unis dans son emprise, ne l’oublions pas.
À Chickasha, Oklahoma, par exemple, qui doit accueillir Walker le 16 avril, le journal local, Chickasha Daily Express, fait la promotion de sa visite avec une page entière remplie de publicités payées par des entreprises locales, ainsi que par la succursale locale de J.C. Penney Company Incorporated. À Seminole, Oklahoma, qui doit accueillir Walker le 2 juin, le journal local, Seminole Morning News, annonce sa visite avec une page entière de publicités un peu similaire en apparence à celle publiée par Chickasha Daily Express.
Curieusement, il semble que Walker passe une bonne partie / le gros de son temps entre la mi-avril et le début de juin dans l’Oklahoma. Les Oklahoman(ne)s sont de bonnes personnes, mais on peut se demander quelle est l’attraction. Il est bien sûr possible qu’ils sont des clients exceptionnellement bons de Piston Ring / Sealed Power.
Un Ford Tri-Motor non identifié accompagne Walker pendant un petit moment en juillet, lors de ses voyages au Kansas et au Nebraska. L’exemplaire en question de cet avion de ligne très robuste et fiable est piloté par un pilote bien connu du Kansas. Ben S. Gregory profite de l’agitation provoquée par le PCA-2 pour proposer de brefs vols, moyennant des frais. (Bonjour EG!)
C’est apparemment à cette époque que des journalistes rapportent pour la première fois que Walker a un contrat de 2 ans avec Sealed Power. Si le PCA-2 est toujours en état de vol à la fin de cette période, l’heureux pilote recevrait un bonus de 5 000 $ - une somme équivalente à environ 96 000 $ en monnaie de 2021. Compte tenu du coût d’un nouvel autogire (15 000 $, soit environ 2 888 000 $ en monnaie de 2021), la direction de la firme pense qu’un bonus inciterait Walker à faire preuve d’une extrême prudence, réduisant ainsi son risque d’avoir à acheter une machine de remplacement. .
Au cours des semaines et des mois suivants, Walker continue à voler – et les foules continuent à venir. À un moment donné après le 15 mars, il atterrit à l’aéroport continental près de Muskegon, dans le Michigan, où se trouve le siège social de Sealed Power. C’est la fin du périple. Sur une période de 15 mois, Walker et le PCA-2 ont apparemment parcouru une distance d’environ 160 000 kilomètres (100 000 milles).
Dans l’ensemble, ce voyage s’est remarquablement bien passé. Selon une source, cependant, les braves gens de Albuquerque, Nouveau-Mexique, sont si ravi(e)s que certains d’entre eux et elles décident de rentrer à la maison avec des souvenirs. Ces chasseurs de souvenirs enlèvent, oserais-je taper déchirent, tellement de morceaux de tissu et d’autres petites pièces que le PCA-2 doit passer quelques jours supplémentaires là-bas, pour que Walker et d’autres puissent faire des réparations.
À une autre occasion, au-dessus du Texas, Walker rencontre une tempête de sable dont les vents soufflent à une vitesse dépassant 110 kilomètres / heure (environ 70 miles / heure). Ce vol n’est pas amusant.
Walker continue apparemment à piloter le PCA-2 pendant un certain temps après leur odyssée.
Sealed Power peut, je répète peut, vendre l’autogire en 1935.
Malheureusement, les allées et venues du PCA-2 après cette date sont inconnues. Cela étant dit (tapé?), il appartient à quelques opérateurs civils jusqu’en 1948. Comme cela est mentionné dans la première partie de cet article, le PCA-2 peut devenir un PA-21 en 1946 lorsque son moteur est changé.
La Connecticut Aeronautical Historical Association peut, je répète peut, prêter le PA-21, auquel manque alors son rotor et de son revêtement en tissu, à la Collection aéronautique nationale, comme le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada est connu à l’époque, en 1967. L’autogire est acquis en février 1968.
La Collection aéronautique nationale acquiert un rotor en 1982, l’année même où il devient le Musée national de l’aviation. Que si le dit rotor soit ou pas celui qui équipe à l’origine le PA-21 du musée demeure obscur.
Votre humble serviteur serait prêt à parier quelques sous que cet autogire est acquis afin de le peindre dans les couleurs et marques du PCA-2 appartenant à Hubert Martyn Pasmore, un gentilhomme mentionné dans la première partie de cet article.
Étant donné l’importance de la grande tournée qu’il effectue au début des années 1930, l’autogire du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada devrait être restauré et exposé à un moment donné. De façon controversée, votre humble serviteur ne serait pas opposé à l’idée d’envisager la possibilité de faire restaurer et d’exposer cette machine unique aux États-Unis, sous étroite surveillance bien sûr. Voilà, je l’ai tapé. Fiat justitia ruat caelum.
Maintenant, si vous m’excusez, je vais m’enfuir et me cacher pendant quelques jours. Souhaitez-moi bonne chance.