« Comme nos ancêtres les Normands, buvons du cidre! » Un bref tour d’horizon de l’histoire de Christin Limitée, un producteur de boissons gazeuses québécois qui a perduré pendant plus d’un siècle, sous divers noms, partie 1
Bienvenue dans notre lieu de rencontre virtuel, ami(e) lectrice ou lecteur.
D’entrée de jeu, votre humble serviteur doit avouer ne pas être un amateur du type de produit au cœur de la péroration sur laquelle je vais vous entretenir de cette semaine. S’il est vrai que j’ai consommé des liqueurs douces / boissons gazeuses dans ma lointaine jeunesse, à une époque où les dinosaures martelaient encore le sol de notre grosse bille bleue, il est tout aussi vrai que je n’ai pas absorbé ce type de malbouffe depuis de très nombreuses années.
Je dois toutefois avouer avoir un petit faible pour le cidre français, qui n’est définitivement pas de la malbouffe, et ce peu importe que ce cidre soit breton ou normand. Et oui, au moins un de mes lointains ancêtres est originaire de Normandie, ce qui explique en partie mon choix de citation pour cette édition de notre pétillant blogue / bulletin / machin.
Ce choix s’explique aussi en partie par mon penchant pour un album de bande dessinée de 1966, Astérix et les Normands.
Cette mise en contexte étant derrière nous, commençons sans plus attendre notre survol du sujet que j’ai choisi pour vous, autrement dit les producteurs de liqueurs douces / boissons gazeuses québécois liés à la famille Christin.
La première référence que j’ai eu le plaisir de trouver remonte à mai 1865. Deux résidents de Montréal, Province du Canada, dans le Québec actuel, Édouard Christin, dit Saint-Amour, je pense, et Aimé Béliveau informent alors le lectorat d’un quotidien montréalais de tendance conservatrice, La Minerve, de l’existence de leur « Manufacture de Soda Water [sic], Bière de Gingembre, Cidre et Sirops. »
J’ai l’impression que le Christin en question voit le jour en 1838. Son épouse est en effet la sœur de son partenaire d’affaires.
Le hic, c’est qu’au moins 2 sources datant de 1893-94 et bien d’autres sources plus récentes indiquent que la première firme portant le nom de Christin voit le jour en 1855, alors qu’Édouard Christin n’a que 17 ans.
À supposer que la firme en question fasse vraiment son apparition en 1855, son fondateur ne pourrait être que Joseph « Jos » Christin, également dit Saint-Amour, né en octobre 1822, à L’Assomption, Bas-Canada, le Québec actuel. De fort nombreuses sources anciennes et récentes partagent ce point de vue.
Êtes-vous perplexe, ami(e) lectrice ou lecteur? Si tel est le cas, veuillez noter que des sources de la fin des années 1860 et du début des années 1870 mentionnent les noms de Georges et Charles A. Christin comme étant impliqués dans le commerce des boissons gazeuses.
Je dois avouer être perplexe devant cette pléthore de Christin. Combien de firmes portant le nom de Christin voient le jour entre le milieu des années 1850 et le début des années 1870? Mystère et boule de gomme… Enfin, passons.
Quoi qu’il en soit, la ou les firmes en question ne comptent probablement pas parmi la ou les toutes premières entreprises du genre dans la province du Canada. Les firmes pionnières de l’industrie des boissons gazeuses ouvrent en effet leurs portes avant même la création de cette entité politique, en 1841. De fait, elles font peut-être leur apparition dès les années 1820. Cela étant dit (tapé?), la famille Christin est la première famille francophone canadienne impliquée dans la production de boissons gazeuses.
Croiriez-vous que les premiers tonneaux d’eau gazeuse / gazéifiée / de Seltz arrivent à Montréal, Bas-Canada, le Québec actuel, au plus tard en juin 1810? Ou que Thomas Worthington, un plombier d’origine anglaise présent dans cette ville au plus tard en mai 1833, compte la réparation de dispositifs de production d’eau gazeuse parmi ses nombreux talents?
Incidemment, c’est en 1767 que le chimiste / éducateur / grammairien / philosophe naturel / théologien unitarien / théoricien politique anglais Joseph Priestley invente l’eau gazeuse.
C’est seulement à partir de 1774, toutefois, que ce breuvage connaît un succès grandissant, et ce grâce au dispositif en verre conçu cette année-là par un médecin / scientifique anglais. Voyez-vous, John Mervin Nooth est un tantinet rebuté par la saveur désagréable de l’eau gazeuse produite grâce au dispositif conçu par Priestley. Le dispositif en question est en effet… une vessie de porc. Bon appétit tout le monde!
Le premier Homo sapiens qui parvient à produire de l’eau gazeuse en quantités industrielles est un horloger / orfèvre né dans le Saint-Empire romain germanique, dans une ville aujourd’hui en Allemagne. Il est Johann Jacob Schweppe, né Jacob Schweppeus. Si, si, ce Schweppe-là. Sa première usine ouvre ses portes à Genève / Genf, Suisse, en 1790, sa seconde à Londres, Angleterre, en 1792. Schweppe vend le gros de ses parts dans la firme qu’il avait co-fondé en Angleterre et rentre à Genève en 1802. Schweppe & Company va continuer sans lui, comme vous le savez.
Votre humble serviteur aimerait pouvoir vous dire que c’est à un pharmacien américain du nom de Townsend Speakman que nous devons l’invention de la première eau gazeuse à saveur de fruits, le nephite julep, en français julep néphite, en 1807, mais je ne peux pas. Voyez-vous, Speakman meurt en septembre 1793.
Or donc, l’eau gazeuse à saveur de fruits est-elle inventée au plus tard en 1793 ou l’implication de Speakman est-elle une légende urbaine, me demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur ? J’aimerais bien le savoir. J’aimerais aussi connaître le numéro du billet gagnant d’une ou deux loteries. Désolé.
La première référence joignant Joseph Christin et des boissons gazeuses que votre humble serviteur a eu le plaisir de trouver remonte à juin 1863. Une publicité parue dans un numéro d’un quotidien de Saint-Hyacinthe, province du Canada, dans le Québec actuel, Courrier de St.-Hyacinthe, mentionne Joseph Christin & Company de Montréal, « Manufactureur [sic] de Soda, Cidre et toutes espèces de Syrops [sic]. »
Une publicité parue en septembre 1868 dans un autre quotidien montréalais, The Daily Witness, décrit Christin comme étant comme un « Manufacturer of Soda Water, Ginger Beer, &c. » Remarquez, Christin vend alors également de la glace. Il en vendra pendant un bon bout de temps en fait.
Reproduction d’une gravure d’époque montrant les installations de J. Christin & Company de Montréal, province du Canada, peu après sa fondation. Anon., « –. » La Presse, 25 août 1930, 20.
Comme vous pouvez l’imaginer, la production de boissons gazeuses à Montréal au cours du 3ème quart du 19ème siècle n’est pas de la rigolade. Le saturateur, autrement dit l’équipement servant à pousser le gaz carbonique dans l’eau, est activé par un cheval. Ce gaz carbonique n’étant pas disponible sur la marché, il doit être produit dans les ateliers mêmes de la firme de Christin. Et il n’y a évidemment pas de machine pour laver les bouteilles. Tout se fait à la main et au savon, dans de grandes cuves en bois.
Au plus tard en juin 1873, Christin s’allie à un certain Lapointe pour créer un dépôt de distribution de boissons gazeuses à Québec, Québec. Une entreprise plus ou moins similaire existe à Ottawa, Ontario, au plus tard en 1878.
Christin quitte ce monde, je pense, en octobre 1886, à l’âge de 64 ans.
En août 1894, Joseph Adolphe Christin et Didace Wenceslas Gagnon fonde la firme de production de boissons gazeuses J. Christin & Compagnie de Montréal, ainsi qu’une firme de vente de glace, St. Lawrence Ice Company de Montréal, par la suite Montreal Ice Company. La première obtient une charte fédérale en novembre 1917.
Christin est un neveu du chef d’entreprise décédé en 1886.
Votre humble serviteur se demande si le décès de la veuve de l’oncle en question, Marie-Louise Christin, née Labelle, en mars 1894, peut expliquer l’entrée en scène du neveu qui, à cette époque, étudie la médecine au Bishop’s College de Lennoxville, Québec, une institution de haut savoir mentionné dans un numéro de février 2024 de notre époustouflant blogue / bulletin / machin.
Je me dois par ailleurs de mentionner que le nom d’Arthur Christin est mentionné en 1893 comme étant impliqué dans le commerce des boissons gazeuses. En autant que je le sache, la seule personne de ce nom travaillant dans ce domaine est un embouteilleur demeurant à Chicago, Illinois, vers 1894. Ce gentilhomme peut, je répète peut, alors résider en sol américain depuis près de 20 ans.
Croiriez-vous qu’une boisson gazeuse portant le nom d’Arthur Christin, soit la Belfast Ginger Ale, compte parmi les produits vendus vers 1901 par J. Christin & Compagnie?
Votre humble serviteur doit avouer avoir de la difficulté à me retrouver parmi tous ces Christin. Enfin, passons.
Au milieu des années 1890, J. Christin & Compagnie produit une grande variété de boissons gazeuses, apparemment originales, dont certains peuvent être un tantinet inhabituelles. Mentionnons par exemple les Mexican Cream Soda, Ginger Beer et Lemonade.
La firme importe également de l’eau minérale embouteillée dans l’Empire allemand par Aktiengesellschaft Apollinarisbrunnen mais vendue au Canada par la firme anglaise Apollinaris Company Limited. Elle importe aussi de l’eau minérale embouteillée en France par la Compagnie Fermière de l’Établissement Thermal de Vichy.
Avant que je ne l’oublie, la Belfast Ginger Ale dont J. Christin & Compagnie achète les droits de production canadiens au plus tard en 1896 est le tout premier breuvage de ce type. Il en effet créé au plus tard en 1853 par le médecin / apothicaire anglo-irlandais Thomas Joseph Cantrell. En 1896, ce breuvage est produit en Irlande par Cantrell & Cochrane Limited.
Soit dit en passant, saviez-vous qu’il y a une réelle différence entre le bière au gingembre, en anglais ginger beer, et le soda au gingembre, en anglais ginger ale? Ne buvant ni l’autre de ces produits, je l’ignorais totalement. Le soda au gingembre est transparent, par exemple, tandis que la bière au gingembre, un produit dont le goût est plus fort, est souvent trouble en raison des résidus du brassage. Si, si, du brassage. Ne saviez-vous pas que lors de son apparition, en Angleterre, avant 1810, la bière au gingembre est apparemment une boisson alcoolisée?
En ce milieu des années 1890 qui nous préoccupe en ce moment, l’usine de J. Christin & Compagnie compte parmi les plus grandes et des mieux équipées au Québec, pour ne pas dire au Canada. Son personnel, environ 75 employés, produit des milliers de bouteilles de boissons gazeuses par jour. J. Christin & Compagnie vend ces produits à des marchands ainsi qu’à des restaurants, hôtels et clubs privés de Montréal, du Québec et d’ailleurs au Canada.
En octobre 1905, Christin, oui, Joseph Adolphe Christin, de même que le susmentionné Gagnon réorganisent J. Christin & Compagnie et une firme qui m’est inconnue, Montreal Soda Water Company de Montréal, donnant ainsi naissance à J. Christin & Compagnie Incorporée, je pense.
Ce n’est qu’en 1906 que cette firme ajoute un moteur à vapeur à son équipement, ce qui voudrait dire que son ou ses saturateurs étaient jusqu’alors activés par des chevaux. Du coup, la capacité de production de J. Christin & Compagnie augmente alors considérablement.
C’est par ailleurs vers cette époque qu’au moins une machine pour laver les bouteilles fait son apparition dans les ateliers, ce qui contribue à améliorer les conditions d’hygiène.
L’ère de la vapeur s’avère pourtant bien courte. C’est en effet vers 1910 que la fée électricité fait son entrée chez J. Christin & Compagnie. Du coup, les embouteilleuses, laveuses, étiqueteuses, saturateurs, etc. sont graduellement munies de leur propre moteur.
Mieux encore, la première embouteilleuse automatique fait à son tour son entrée. Cette pièce d’équipement coûteuse laisse le personnel, du plus humble employé aux plus hauts patrons, tout simplement pantois.
Ne l’oublions pas, les fort nombreux opérateurs qui utilisaient les tout aussi nombreux exemplaires de l’outillage manuel utilisé jusqu’alors dosaient l’ajout du sirop d’une main, ajoutaient le gaz carbonique de l’autre et appliquaient les capsules à l’aide d’une pédale. Un ouvrier expérimenté pouvait ainsi embouteiller environ 10 bouteilles à la minute.
La première embouteilleuse automatique de J. Christin & Compagnie peut littéralement remplacer des douzaines d’employés embouteilleurs. Votre humble serviteur ne saurait dire ce qu’il advient de tous ces gens. Comme le dit la formule consacré, on n’arrête pas le progrès, ce qui, parfois, est bien dommage.
Si vous me le demandiez, le monde se porterait mieux sans armes nucléaires, malbouffe, médias sociaux, télé-réalité, etc.
Le kiosque de J. Christin & Compagnie de Montréal, Québec, sur le site de la seconde Exposition de produits alimentaires qui se tient en avril 1907 à l’Aréna de Montréal. Anon., « Exhibition of Groceries in Montréal. » The Canadian Grocer, 3 mai 1907, 40 b.
Il va de soi que, comme tous les joueurs importants de l’industrie alimentaire de Montréal, J. Christin & Compagnie participe à la seconde Exposition de produits alimentaires qui se tient dans la métropole en avril 1907 à l’Aréna de Montréal.
Curieusement, du moins pour votre humble serviteur, Le Prix courant, un magazine hebdomadaire montréalais francophone consacré au commerce, à la finance, à l’industrie, etc. à Montréal et au Québec, mentionne la présence de J. Christin & Compagnie sur le site de l’Exposition de produits alimentaires mais ne fournit strictement aucune information sur ses produits, et ce alors que l’article qu’il publie fin avril contient des informations détaillées et des photographies des kiosques pour plus de 20 exposants qui, à 3 exceptions près, appartiennent à des Canadiens anglophones ou à des Américains.
Les informations tout à fait positives sur notre firme contenues dans un article paru en mai 1907 dans l’hebdomadaire anglophone The Canadian Grocer, publié à Toronto, Ontario, comprennent toutefois des mots liés à ses produits, traduits ici, qui ont de quoi surprendre : « Pour un usage familial, ces boissons sont inégalées, en particulier en ces jours d’eau impure et, par conséquent, dangereuse. »
De l’eau impure et dangereuse à Montréal, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur inquiète / inquiet? Eh bien, oui.
Permettez-moi de mentionner ici que l’eau potable disponible à Montréal n’est pas nécessairement d’une pureté parfaite. Ne l’oublions pas, de sérieuses épidémies de choléra balayent au moins certaines régions de la province du Canada en 1849 et 1854, avec des épidémies moins sérieuses en 1851-52.
Aux dires d’un médecin hygiéniste distingué interrogé par le quotidien montréalais La Patrie en août 1906,
Par ces temps d’excessive chaleur, il se consomme beaucoup d’eau et l’eau n’est pas pure. Nos analystes municipaux ont déjà depuis longtemps jeté le cri d’alarme : l’eau que nous buvons est infectée de microbes meurtriers. Mais l’on ne paraît pas s’en soucier. On ne fait rien pour remédier au mal.
Nous avons ici une épidémie de fièvre typhoïde en permanence. Il meurt deux milles personnes par année de cette maladie et je ne crains pas de dire que c’est l’eau qui est la cause première de cette épidémie.
Wah!
Il est à noter que, entre 1880 et 1914, le taux annuel de mortalités des quartiers de l’est de Montréal, souvent francophones et relativement pauvres, est d’environ 25 pour 1 000. Celui des quartiers d’ouest de la ville, souvent anglophones et relativement aisés, est d’environ 15 pour 1 000.
Oserait-on suggérer que, les élites municipales vivant généralement dans la partie ouest de Montréal ou dans des petites villes à l’ouest de cette métropole, le taux de mortalité dans l’est de la ville n’est pas une préoccupation de tous les instants? Trop controversé, affirmez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur qui veut m’éviter des ennuis? Vous avez probablement raison. Grand merci pour vos lumières et tendances positives.
Parlant (tapant?) de positivité, ce qui suit pourrait taper dans le mille.
Joseph Adolphe Christin. Anon., « Sport – Alliance entre le National et le Montagnard. » La Presse, 9 décembre 1903, 3.
En 1908, Christin, oui, Joseph Adolphe Christin, achète une parcelle de terre à Montréal afin d’y installer une patinoire à l’air libre entourée par une piste de patins à roulettes couverte. Le magnifique et fort coûteux édifice inauguré en novembre s’appelle le Forum. Si, si, le Forum.
C’est sur le même site que sera construit un autre édifice, le second Forum, que des générations de Montréalaises et Montréalais vont fréquenter entre 1924 et 1996 pour assister à d’enlevantes parties de hockey, alors que le Club de hockey Canadien est une équipe qui mérite d’être acclamée, mais revenons à notre récit.
Albert Hudon. J.A. Fortier, Biographies canadiennes-françaises, Tome 1 – 1920. (Montréal : Imprimerie La Patrie, 1920), 89.
J. Christin & Compagnie est liquidée en novembre 1917. Cette firme doit en effet des somme d’argent considérables, des sommes qu’elle ne peut pas payer, à un des plus importants commerces d’épicerie de gros au Québec, Hudon & Orsali Limitée, et à son président, l’homme d’affaires / négociant montréalais Albert Hudon.
Si, si, la Hudon & Orsali mentionnée dans un numéro de janvier 2024 de notre électrisant blogue / bulletin / machin, une firme que dirige à partir de février 1950 Marc H. Hudon, un gentilhomme mentionné dans ce même numéro.
Votre humble serviteur est d’avis que le premier Hudon et le second Hudon sont respectivement oncle et neveu. Le monde est petit, n’est-ce pas, surtout au sein de la communauté francophone québécoise du début du 20ème siècle?
Il l’est vraiment. En effet, en juin 1901, le président de Hudon & Orsali avait épousé en seconde noce Anna Marie Alphonsine Casgrain. Si, si, Casgrain. La demoiselle en question est une nièce de Henri-Edmond Casgrain, le dentiste / inventeur de Québec au cœur d’un numéro de février 2024 de notre vous savez quoi. Que dites-vous de ça, hein? Que dites-vous de ça?
De fait, vous êtes-vous déjà demandé(e) si, comme le célèbre capitaine Jack Sparrow, un gentilhomme (?) mentionné dans plusieurs numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis septembre 2018, votre humble serviteur écrit un plan à l’avance, ou improvise au fur et à mesure? Un gentilhomme ne dit jamais rien, dit-on, et le non gentilhomme que je suis fera de même aujourd’hui, mais je digresse.
Votre humble serviteur est d’avis que Hudon, oui, Albert Hudon, acquiert J. Christin & Compagnie en novembre ou décembre 1917. J. Christin & Compagnie Limitée voit alors le jour.
J. Albert Pelletier. Anon., « L’essor d’une industrie canadienne – M. J. Albert Pelletier, président de la maison J. Christin & Cie, Limitée. » La Presse, 25 août 1930, 20.
L’homme d’affaires montréalais J. Albert Pelletier acquiert J. Christin & Compagnie vers 1920. Au fil des ans, il modernise l’outillage et crée un laboratoire afin de contrôler la qualité des produits.
Incidemment, votre humble serviteur se demande si Pelletier est derrière la mise en bouteille à Montréal de Lemon Crush et, surtout, d’Orange Crush, un duo de boissons gazeuses américaines bien connues produites par Orange Crush Company, et ce au plus tard en mai 1920.
Œuvrant ainsi sous la houlette de Pelletier, J. Christin & Compagnie semble suivre son petit bonhomme de chemin. Au plus tard en 1927 par exemple, sa direction organise une équipe de balle molle dans la ligue industrielle majeure montréalaise créée par l’importante firme d’équipement de sport américaine A.G. Spalding & Brothers Incorporated. De fait, la dite équipe remporte le championnat cette année-là.
Cette excellente nouvelle constitue sans doute un excellent prétexte pour conclure la première partie de cet article. En effet, un championnat, ça se fête. Avec modération.