Un livre de connaissance : L’Encyclopédie de la Jeunesse
La mémoire, dit-on (tape-t-on?), est une faculté qui oublie. Ce n’est que trop vrai. Il est en effet tout à fait possible de se souvenir d’événements ou de scènes qui ne se sont jamais produites. Ça n’a rien de sérieux s’il s’agit d’une simple bagatelle. Au cours d’un procès pour un crime grave, les conséquences de faux témoignages, bien involontaires ne l’oublions pas, peuvent expédier une personne innocente en prison pour le reste de ses jours.
Le cas que votre humble serviteur vous soumet aujourd’hui est une simple bagatelle. Je suis presque certain de me souvenir avoir dévoré les volumes de L’Encyclopédie de la jeunesse dans l’appartement de mes parents, au tournant des années 1960-70. Plus j’y pense, plus j’en suis convaincu, et c’est là que réside le danger de se souvenir de quelque chose qui n’a jamais eu lieu.
Et oui, vous vous êtes rappelé(e), le quotidien La Tribune, où la publicité au début de cet article est publiée, est publié dans ma ville natale, Sherbrooke, Québec.
Au cours de la phase initiale des recherches qui ont donné naissance à cette pontification, je dois avouer avoir confondu L’Encyclopédie de la jeunesse avec L’Encyclopédie du Livre d’or, une version française de France datant des années 1960 de The Golden Book Encyclopedia, une encyclopédie américaine de type alphabétique en 16 volumes très, très abondamment illustrés qui arrive en librairies, ainsi que dans de nombreux magasins d’alimentation, en 1959.
Là encore, je suis presque certain de me souvenir avoir dévoré les volumes de cet ouvrage, disponible dans de nombreux magasins d’alimentation du Québec, dans l’appartement de mes parents, au tournant des années 1960-70. Le hic, c’est que je me souviens aussi avoir dévoré les volumes de cet ouvrage, y compris au moins un volume en anglais, dans la maison d’un de mes oncles paternels. Enfin, passons.
Avant que je ne l’oublie, L’Encyclopédie du Livre d’or et The Golden Book Encyclopedia existent en multiples éditions. Croiriez-vous qu’il existe des versions italiennes et espagnoles de cette encyclopédie?
Vous demandez sans doute pourquoi votre humble serviteur souhaite traiter d’une encyclopédie dans notre blogue / bulletin / machin, une publication inestimable consacrée dans la plupart des cas à l’aviation et à l’espace. Le fait est que les diverses éditions de L’Encyclopédie de la jeunesse font une large place aux sciences et, à moins que ma mémoire me joue des tours, à la technologie.
Êtes-vous prêt(e)s à entrer dans le vif du sujet, ami(e) lectrice ou lecteur? Vermouilleux.
Notre histoire commence en 1863 avec la naissance, aux États-Unis, de Walter Montgomery Jackson. Entré à l’emploi d’une maison d’édition de Boston, Massachusetts, tout au bas de l’échelle, il devient partenaire de la firme vers 1885. Jackson supervise la fabrication et la publication des livres illustrés produits par Estes & Lauriat.
Si je peux me permettre une digression, en août 1840, un aéronaute franco-américain né en Guadeloupe, la plus grande île des Antilles françaises, Louis Anselm « Lewis » Lauriat, né, peut-être, Louis Anselme Lauriat, avec un E, prend l’air à Saint John, New Brunswick. Lauriat compte alors parmi les aéronautes les plus connus dans le nord-est des États-Unis. Son ballon, The Star of the East, se pose à un peu de moins de 35 kilomètres (un peu plus de 20 milles) de la ville. Il s’agit là du premier vol piloté dans un territoire qui fera plus tard partie du Canada.
Connaissez-vous par hasard le nom d’une des 3 fils de l’épouse de Lauriat, Sarah Dennis Lauriat? Et oui, oui, Emelius Anselm Lauriat est un des cofondateurs de Estes & Lauriat. Le monde est petit, n’est-ce pas? Enfin, passons. Encore.
Jackson quitte son emploi en 1895 et fonde The Grolier Society, une organisation qui devient fort connue pour ses éditions de luxe de livres rares et classiques. La dite firme tire son nom du Grolier Club, un club privé américain de bibliophiles fondé en 1884 qui doit son nom au vicomte Jean Grolier de Servières, un Trésorier de France, lire ministre des Finances, et bibliophile actif au 16ème siècle.
Travaillant de concert avec une autre personne impliquée dans l’industrie américaine du livre, Horace Everett Hooper, Jackson publie, en 1902-03, la 10ème édition de la très connue et respectée Encyclopædia Britannica, un complément en 11 volumes de la 9ème édition, un classique en 25 volumes publié entre 1875 et 1889.
Jackson et Hooper commencent à travailler sur une 11ème édition de l’encyclopédie dès 1903. Si le second juge nécessaire de produire des volumes entièrement mis à jour, sans trop se préoccuper du coût, Jackson, lui, souhaite utiliser autant que possible le contenu des 9ème et 10èm éditions. Le conflit entre les 2 hommes atteint un niveau tel (procès gagné par Hooper?) que Jackson se retire du projet, ou en est évincé, vers 1909. Publiée en 1910-11, la magnifique 11ème édition de la Encyclopædia Britannica compte 29 volumes.
Ces quelques années passées dans le monde des encyclopédies changent la vie de Jackson. En 1910, il achète les droits de publication américains d’une publication britannique sortie en 1908-10 (multiples fascicules) et 1910 (8 volumes?), The Children’s Encyclopædia. Le journaliste qui produit cette encyclopédie de type thématique, Arthur Henry Mee, souhaite placer entre les mains du plus grand nombre possible d’enfants des textes de nature patriotique, parfois quasi raciste, en langage simple et clair, sur des sujets variés, rédigés par des experts.
Connue sous le nom de The Book of Knowledge, l’encyclopédie produite par Jackson paraît apparemment en 1910-11. Elle compte apparemment 20 volumes. Une bonne partie du contenu de l’encyclopédie américaine peut être proche, pour ne pas dire identique à celui de sa prédécesseure britannique. Un chapitre consacré aux États-Unis remplace toutefois le chapitre qui traite de la Bible. Détail intéressant, un des 15 chapitres de The Book of Knowledge s’intitule « The Book of Canada. » Jackson souhaite selon toute vraisemblance augmenter l’intérêt des lectrices et lecteurs canadiens-anglais. De fait, il espère bien trouver des lectrices et lecteurs / acheteuses et acheteurs partout où on parle anglais.
Soit dit en passant, le chapitre en question est rédigé par un Canadien né en 1875 du nom de Arthur Norris Brisco. Alors qu’il pioche sur un doctorat, obtenu en 1907, dans une université américaine, Brisco tient le rôle de tuteur au College of the City of New York, à New York, New York, une institution universitaire de premier cycle, l’actuel City College of the City University of New York. Il devient instructeur au Department of Political Science de cette institution en 1907. Professeur à la School of Commerce de la University of Iowa, à Iowa City, Iowa, en 1915, Brisco accède au poste de directeur de cette même école en 1917. En 1920, il devient directeur de la Training School for Teachers of Retail Selling de la New York University, une école qui devient assez rapidement la School of Retailing. Brisco en est le recteur au moins jusqu’en 1937. Il quitte ce monde en 1944, à l’âge de 68 ou 69 ans.
Pionnier de la commercialisation, Brisco est l’auteur d’une dizaine d’ouvrage datant de 1907 à 1942, dont plusieurs sont des classiques du genre. Tous ces ouvrages, dont certains sont traduits en allemand (1), chinois (1) et japonais (2), sont réédités à de multiples reprises et ce jusqu’en 2013, dans un cas. Mais revenons à notre histoire.
De nombreuses éditions de The Book of Knowledge paraissent au fil des décennies, faisant de cette encyclopédie un des grands succès de The Grolier Society, devenue The Grolier Society Incorporated en 1936. La dernière édition arrive en librairie en 1966. The New Book of Knowledge, une version complétement révisée, fait son apparition cette même année. La dernière édition de cette encyclopédie arrive apparemment en librairie en 2003.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur, vous avez tout à fait raison. De nombreuses éditions de The Children’s Encyclopædia paraissent elles-aussi au fil des décennies. La dernière arrive en librairie en 1964.
En 1940, pas moins de 5 millions de séries de volumes de The Children’s Encyclopædia et The Book of Knowledge existent de par le monde.
Croiriez que de multiples éditions italiennes de The Children’s Encyclopædia paraissent à partir de 1911 (multiples fascicules) et 1915 (quelques volumes)? La dernière arrive en librairie en 1968. Une version complétement révisée fait son apparition en 1979. La dernière édition de cette encyclopédie arrive apparemment en librairie en 1994. Une édition espagnole de The Book of Knowledge, publiée en Amérique latine ou en Espagne, paraît en 1915. Un nombre indéterminé d’éditions subséquentes suit. Une version complétement révisée fait son apparition en 1970. En comparaison, seules 2 versions de l’encyclopédie paraissent en portugais, au Brésil, vers 1920 et 1958. Une version russe de The Children’s Encyclopædia arrive en librairie vers 1914-15. Croiriez-vous qu’il existe une version chinoise de cette encyclopédie, publiée en 1927?
Soit dit en passant, une édition canadienne-anglaise en 20 volumes de The Book of Knowledge arrive en librairie en 1923, l’année même pendant laquelle le susmentionné Jackson meut, à l’âge de 59 ou 60 ans. Le contenu de cette encyclopédie imprimée à Boston, y compris les textes consacrés au Canada et à ses provinces, est pour ainsi dire identique à celui de la version américaine la plus récente.
Il va de soi qu’une version de The Children’s Encyclopædia dans la langue de Jean-Baptiste Poquelin, soit Molière, commence à paraître en 1914, sous forme de fascicules. Interrompue par le déclenchement de la Première Guerre mondiale et, tristement, la mort de son éditeur français, la publication de L’Encyclopédie de la Jeunesse reprend en 1916. Une autre édition contenant des informations sur la Première Guerre mondiale paraît à la toute fin des années 1910 ou au tout début des années 1920. Dans l’un et l’autre cas, le contenu des volumes ressemble beaucoup à celui qui se trouve dans les éditions de langue anglaise de l’encyclopédie parues à cette époque. Cela étant dit (tapé?), les textes de nature littéraire sont (principalement?) d’origine française, et non pas américaine ou britannique.
Comme vous vous en doutez sans doute, c’est après la Première Guerre mondiale que s’amorce la carrière en sol québécois de L’Encyclopédie de la Jeunesse.
Une filiale canadienne de The Grolier Society, The Grolier Society Limited, peut, je répète peut, voir le jour à Toronto, Ontario, en 1912. Un bureau / filiale ouvre à Montréal, Québec, Société Grolier Limitée, en 1921 ou 1922.
En août 1919, tout juste avant le retour en classe, le quotidien L’Action catholique de Québec, Québec, publie une publicité au texte ronflant de la « Grolier Société » de Toronto. Le dit texte mentionne que les volumes de L’Encyclopédie de la Jeunesse sont d’une grande utilité aux garçons – et aux filles, un ajout un tant soit peu inhabituel pour l’époque. Monseigneur Thomas Grégoire Rouleau, le principal de l’École normale Laval de Québec, une institution qui forme des enseignants de niveau primaire de variété masculine, et un homme connu pour son amour de l’éducation, recommande vivement cette série d’ouvrages.
Cette approbation ne semble pas faire l’unanimité au sein de l’église catholique, apostolique et romaine du Québec. Mentionnons par exemple un texte paru en août 1921 dans Le Devoir. Le Liseur, un pseudonyme qui cache apparemment un journaliste de ce quotidien montréalais respecté, et fort conservateur, affirme que « ’L’Encyclopédie de la Jeunesse,’ qui contient des informations intéressantes pour les esprits avertis, n’est pas à mettre entre les mains de la jeunesse qu’elle ne peut que déformer. » Le mot Dieu ne se retrouve en effet nulle part dans les pages de ses volumes. Ce qu’on y retrouve déplaît parfois un tant soit peu au Liseur. Les êtres humains doivent leurs mains à des ancêtres animaux et leurs pensées sont le produit de leur cerveau, sans plus, par exemple.
Détail intéressant, ne serait-ce que pour moi, un des (rares?) endroits où, en 1921, des parents montréalais peuvent trouver L’Encyclopédie de la Jeunesse est Librairie Déom Limitée, une institution fondée par Cornélius Déom, un personnage fascinant qui entretient des liens avec des Montréalaises et Montréalais de pensée libérale. De fait, Déom se soucie peu des interdits du clergé en matière de publications, ce qui fait de sa librairie un des rares endroits où on peut trouver certains titres qui ne sont pas nécessairement exposés à la vue de toutes et tous, et en particulier de celle des gens d’église et de leurs allié(e)s.
Insatisfait du contenu de plusieurs volumes de la version française de France de L’Encyclopédie de la Jeunesse qui touche à la religion, à la Terre, à la vie, à la santé, et à la nature, un groupe de professeurs de l’Université de Montréal comprenant le vice-recteur de la dite université, le chanoine Émile Chartier, prépare une version canadienne-française expurgée / censurée en 12 volumes et plus de 4 300 pages de L’Encyclopédie de la Jeunesse qui paraît en 1923.
La section consacrée au Canada de ces ouvrages abondamment illustrés mais visuellement peu attrayants, au texte dense, un tant soit peu intimidant pour de jeunes lectrices et lecteurs, renferme un tout nouveau chapitre « made in Québec » de style clérico-nationaliste / national-catholique sur le Canada français. Les textes consacrés aux 8 autres provinces sont des traductions à peine modifiées de la version canadienne-anglaise de The Book of Knowledge parue en 1923. Les sections consacrées aux personnes célèbres contiennent quant à elles une part de contenu original de style clérico-nationaliste rédigée elle aussi par l’équipe de l’Université de Montréal. Les sections consacrées à la littérature, finalement, renferment quelques textes de bon goût d’auteurs canadien-français.
La présence de sections consacrées à la biologie humaine et l’hygiène (« La vie et la santé »), à la biologie végétale et animale (« Le livre de la nature ») et à la géologie / minéralogie (« La Terre et son histoire ») est une innovation en matière de contenu d’ouvrages pour enfants et adolescent(e)s publiés au Québec. Les programmes scolaires diffusés dans les écoles primaires et secondaires du Québec ne contiennent en effet pas grand-chose sur ces questions.
La version canadienne-française de L’Encyclopédie de la Jeunesse ne contient toutefois plus une seule mention des théories évolutionnistes de Charles Robert Darwin, et Alfred Russel Wallace, qui rendaient la version française de France de l’encyclopédie par trop suspecte aux yeux de parents catholiques, dit-on. La section consacrée à la Première Guerre mondiale est également éliminée.
Et oui, l’évolution est pourtant un fait indéniable.
Le contenu original de la version canadienne-française de L’Encyclopédie de la Jeunesse jaillit des cerveaux de 6 auteurs qui, comme il est dit (tapé?) plus haut, enseignent à l’Université de Montréal.
Le susmentionné Chartier est sans contredit le plus important contributeur de nouveau contenu de cet ouvrage. Il rédige en effet des textes sur les mœurs, la littérature canadienne-française, la langue française, l’histoire, l’enseignement et l’église catholique, apostolique et romaine.
Bien qu’il soit médecin et chimiste, Georges Hermyle Baril rédige 2 textes sur les industries québécoises et leur développement depuis le début du 20ème siècle. Curieusement, aucun des 3 textes originaux du frère Marie-Victorin, né Joseph Louis Conrad Kirouac, un botaniste renommé mentionné dans des numéros d’avril et juin 2019 de notre blogue / bulletin / machin, ne touche à son champ d’expertise. Les dits textes traitent d’un voyage en bateau entre Montréal et les Îles de la Madeleine, dans le golfe du fleuve Saint-Laurent, de la vie du premier premier ministre canadien francophone, sir Henri Charles Wilfrid Laurier, et du peuple canadien-français.
Spécialisée de l’économie, Léon Lorrain livre un texte sur le développement économique du Canada au début du 20ème siècle. La personne qui rédige des textes originaux sur les sports d’hiver, l’histoire de l’art et les Canadiens français célèbres, Louis Deligny, est un homme qui n’existe pas. Il s’agit en effet du sulpicien Olivier Maurault. Yves Tessier-Lavigne est un sociologue dont le texte encourage les jeunes lectrices et lecteurs, et leurs parents, à investir leur pognon dans des institutions financières et compagnies d’assurances contrôlées par des francophones.
Trois personnes de l’Université de Montréal, Joseph Albert Beaudouin, Joseph Adhémar Mailhiot et le frère Marie-Victorin, révisent et dans certains cas, oserons-nous le dire, censurent, les chapitres sur la biologie humaine et l’hygiène, la géologie / minéralogie, et la biologie végétale et animale.
Et oui, vous avez bien raison, Mailhiot est mentionné dans un numéro d’avril 2019 de notre blogue / bulletin / machin. Vous vous êtes mérité(e) une étoile dorée.
En 1924, il y a au Québec / Canada environ 10 000 exemplaires de L’Encyclopédie de la Jeunesse, dont une forte majorité d’exemplaires de la version jugée suspecte, ce qui n’est quand même pas mal compte tenu du coût de ces ouvrages : 19 $ en 1921 et 25 $ en 1924.
Ces sommes correspondant à environ 1 et 1.35 semaine de travail pour une travailleuse ou travailleur moyen de l’industrie manufacturière canadienne, votre humble serviteur doute fort que des pères de famille travaillant dans l’industrie du textile, par exemple, aient les moyens d’offrir un tel cadeau à leurs enfants. De fait, saviez-vous qu’une travailleuse ou travailleur québécois francophone gagne beaucoup moins qu’une travailleuse ou travailleur anglophone?
Une annonce publicitaire parue en août 1923, tout juste avant le retour en classe, dans le quotidien montréalais La Presse chante les louanges de L’Encyclopédie de la Jeunesse, « une encyclopédie pour le Canada français. » Un sénateur franco-ontarien demeurant à Ottawa, Ontario, Napoléon Antoine Belcourt, un farouche défenseur des droits de la minorité francophone de l’Ontario à une éducation en français, y indique avoir acheté L’Encyclopédie de la Jeunesse pour ses fils qui étudient alors à l’Université d’Ottawa.
Le hic, c’est que Belcourt dit avoir fait son achat un an environ avant la susmentionnée annonce publicitaire, soit en 1922. Si tel est le cas, il a en fait acheté la version française de France de L’Encyclopédie de la Jeunesse jugée suspecte par le clergé québécois.
Un détail en passant… La Presse et Société Grolier entament une collaboration des plus intéressantes en avril 1924. Des contes extraits de L’Encyclopédie de la Jeunesse sont en effet diffusés par la station radiophonique montréalaise du quotidien, CKAC, pendant une période indéterminée.
Croiriez-vous que 19 éditions de la version canadienne-française / québécoise de L’Encyclopédie de la Jeunesse paraissent entre 1923 et 1969? L’édition datant de 1949 constitue un point tournant. Il s’agit en effet d’un ouvrage en 14 volumes entièrement remaniée par des professeurs de l’Université de Montréal – ou des spécialistes choisis par celle-ci.
L’Encyclopédie de la Jeunesse passe de 12 volumes et plus de 4 300 pages en 1923 à 14 volumes et plus de 5 200 pages en 1963. Les volumes que je dévorais il y a si longtemps étant de couleur beige avec une tranche rouge, il pourrait y avoir fort à parier que mon père a acheté cette édition datant de 1963.
Un très grand nombre de Québécoises et Québécois de tous les milieux dévorent l’une ou l’autre des éditions de L’Encyclopédie de la Jeunesse au fil des décennies. Mentionnons par exemple :
- Marie-France Bazzo, animatrice / productrice;
- Victor-Lévy Beaulieu, auteur / dramaturge / éditeur / polémiste;
- Paule Cloutier Daveluy, auteur / traductrice;
- Jean-Luc Dion, physicien / professeur;
- Jacques Dufresne, éditeur / essayiste / philosophe;
- Micheline Dumont, historienne / professeure;
- René Homier-Roy, animateur / journaliste;
- Claude Jasmin, animateur / auteur / marionnettiste / scénariste / scénographe;
- Roland Benoît Jomphe; pêcheur / poète;
- Jacques Lacoursière, historien / hôte;
- Monique Miller, née Marie Cécile Monique Tefner, actrice;
- Jean O’Neil, auteur / conteur / critique / dramaturge / journaliste;
- Daniel Pinard, animateur / auteur / chroniqueur / sociologue;
- Hubert Reeves, astrophysicien / écologiste / vulgarisateur;
- Jean-René Roy, astronome / astrophysicien / professeur;
- Antoine Sirois, auteur / professeur; et
- France Théoret, auteure.
Mes parents ont donné, il y a bien longtemps, à une œuvre de charité, j’espère, la copie de L’Encyclopédie de la Jeunesse qui trônait dans la bibliothèque du salon avant d’être reléguée à un corridor, ou une armoire. J’ose espérer qu’au moins une jeune personne a utilisé ces volumes avant qu’ils ne soit envoyés au recyclage.
Bonne lecture, ami(e) lectrice ou lecteur.