Sœur Bertrille n’est pas la première sœur volante, ou, Parlons des sœurs Maria Cleofas et Maria Innocenza – et de sœur Mary Aquinas aussi
Bien le bonjour, ami(e) lectrice ou lecteur de la Voie lactée. Votre humble serviteur ose espérer que le temps qu’il fait, dehors, n’affecte pas trop vos petits neurones. J’aimerais vous offrir cette semaine un sujet d’une ampleur on ne peut plus raisonnable, inspiré par un bien bref article trouvé dans le numéro du 20 février 1960 du magazine hebdomadaire Perspectives inséré dans le numéro du même jour du quotidien Le Soleil de Québec, Québec – et de La Tribune de Sherbrooke, Québec, ma ville natale, et…
Vous avez bien raison, ami(e) lectrice ou lecteur fasciné(e) par l’espace, frontière de l’infini, Perspective, sans S, est bel et bien le nom de la mission de l’astronaute canadien David Saint-Jacques, réalisée entre décembre 2018 et juin 2019 à bord de la International Space Station, un habitat spatial mentionné à plusieurs reprises dans notre blogue / bulletin / machin depuis juillet 2018. Cette bien agréable digression ne doit toutefois pas nous faire perdre de vue l’objectif premier du présent numéro de ce même blogue / bulletin / machin. Le dit objectif concerne 2 membres des Sœurs franciscaines de Saint-Louis de Gonzague, une congrégation missionnaire catholique fondée en 1775, à Pondichéry, un comptoir de la Compagnie des Indes orientales et de la Chine, dont une des maisons mères se trouve encore à cet endroit, en Inde.
En février 1960, les sœurs Maria Cleofas et Maria Innocenza se trouvent à Torino, Italia – ou Turin, Italie, si vous préférez cette traduction. Ces religieuses italiennes, les toutes premières à obtenir une licence de pilote, complètent alors leur formation avant de partir en mission. Sœur Maria Cleofas doit se rendre au Pakistan, alors que sœur Maria Innocenza doit se rendre en Inde. Vu le nombre peu élevé de mécaniciens d’aviation dans ces pays, les 2 religieuses suivent des cours de mécanique qui devaient leur permettre de se débrouiller. Soit dit en passant, la formation des sœurs Maria Cleofas et Maria Innocenza comprend également des cours d’anglais, une langue utilisée par de très nombreuses personnes et ce tant en Inde qu’au Pakistan. En tout et pour tout, la formation de ces sœurs volantes dure au moins 4 mois.
Comme vous pouvez l’imaginer, je serais submergé par la joie et l’allégresse à l’idée de pouvoir pontifier pendant des heures sur ces pilotes. Je dois malheureusement y renoncer. Votre humble serviteur n’a en effet pas trouvé d’informations supplémentaires sur les activités des sœurs Maria Cleofas et Maria Innocenza en terre de mission. J’ose espérer que tout s’est bien passé et qu’elles sont encore parmi nous en cette année 2020.
Cela étant dit (tapé), votre humble serviteur a trouvé un peu d’information expliquant comment ces 2 religieuses sont devenues des sœurs volantes. Cette histoire commence en 1930, en Italie, avec la naissance de Paolo Gariglio. Fana d’aviation dès son jeune âge, une affliction avec laquelle je suis bien familier, ce fils de paysan apprend à piloter en 1948. Il est une des premières, sinon la première personne à le faire à Turin après la Seconde Guerre mondiale.
À la grande surprise de sa famille et, dit-on, du prêtre de sa paroisse, Gariglio décide de devenir prêtre. La formation à cet effet durant apparemment de 5 à 7 ans, il semble prendre cette décision entre 1949 et 1951. Quoiqu’il en soit, Gariglio est ordonné prêtre en juin 1956. Croiriez-vous qu’on l’appelle souvent le « Berger volant? »
En juillet 1956, Gariglio célèbre une de ses premières messes pour la famille d’un fameux haut gradé à la retraite de la Aeronautica militare, l’armée de l’air italienne, Frencesco Brach Papa. Dans le banquet qui suit la célébration, quelques invité(e)s et Gariglio parlent des missionnaires qui se dévouent dans les régions éloignées du globe. Ce dernier a l’idée de donner des ailes à ces gens en leur fournissant des aéronefs et en construisant des pistes d’atterrissages dans les dites régions éloignées. Papa juge l’idée excellente et se dit prêt à l’appuyer.
Gariglio mentionne son idée à ses contacts dans le monde de l’aviation. Un groupe de pilotes et d’instructeurs s’assemble autour de lui afin de former une association dont les objectifs seraient de donner une formation de pilotes à des missionnaires et trouver un moyen de leur fournir des aéronefs appropriés. Le diocèse de Turin, le Aero Club d’Italia et Fabbrica Italiana Automobili Torino Società Anónima (FIAT), une firme mentionnée dans quelques numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis mars 2019, se joignent assez rapidement à cette belle aventure. De fait, le géant italien de l’automobile finance l’ensemble du projet. Le Aero Club Torino, quant à lui, accepte volontiers de former les missionnaires. Un organisme voit le jour en 1958 afin de superviser le projet. C’est le Centro Internazionale Aviazione e Motorizzazione Missionaria (CIAMM). Ses bureaux se trouvent dans un ancien séminaire turinois.
Une messe commémore le début des cours, en mars 1959. Les premières et premiers élèves sont des religieuses et religieux, dont 2 sœurs qui doivent se rendre au Pakistan et / ou en Inde. Votre humble serviteur croit qu’il s’agit des susmentionnées sœurs Maria Cleofas et Maria Innocenza. Comme vous pouvez l’imaginer, le CIAMM et ses activités ne passent pas inaperçues.
Une fois les cours complétés, une cérémonie de remise de 21 licences de pilotes se tient en septembre 1960. Le président du Aero Club Torino et futur (1966) président-directeur général de FIAT, un riche et élégant Italien fameux entre tous, Giovanni « Gianni / Avvocato » Agnelli, organise le tout. L’archevêque local remet les licences de pilote.
Une puissante congrégation du Vatican chargée, entre autres choses, de la diffusion du catholicisme dans les pays non catholiques, la Sacra Congregatio de Propaganda Fide, considère ce projet avec des yeux envieux, dressant lentement et sûrement ses plans pour la prise de contrôle du CIAMM. C’est chose faite en 1962. Les bureaux du centre se retrouvent alors au Vatican. La formation, quant à elle, se donne au Aeroclub Roma.
Privé de l’enthousiasme de Gariglio et d’autres membres fondateurs et, oserons-nous le dire, embourbé dans la bureaucratie papale / vaticane, le CIAMM s’évanouit dans les cieux à une date indéterminée. Nul ne sait ce qu’il advient des 5 avions légers offerts au CIAMM par le United States Information Service, l’outil de propagande à découvert du United States Department of State. Et oui, les dits avions sont peut-être des avions légers / privés à 4 places Stinson Modèle 108 Voyager, un type mentionné dans un numéro de décembre 2019 de notre blogue / bulletin / machin.
Cela étant dit (tapé?), des pilotes missionnaires entraîné(e)s à Turin et Rome volent en Afrique, en Amérique, en Asie and Océanie pendant de nombreuses années.
Vous devriez être heureuses / heureux d’entendre (lire?) que les pionnières que sont les sœurs Maria Cleofas et Maria Innocenza comptent parmi les femmes mentionnées dans un livre, Pink Line: A Gallery of European Women Pilots (1984) / Pink Line: Aviatrici Europee (1990), publié par une fameuse aviatrice italienne, Fiorenza De Bernardi. Elles comptent aussi parmi les femmes mentionnées dans une exposition temporaire (itinérante?), La donne che hanno fatto l’Italia (Des femmes qui ont fait l’Italie), inaugurée en décembre 2011 dans le cadre des célébrations commémorant le 150ème anniversaire de l’unification de l’Italie, en 1861 et… Vous avez de nouveau raison, ami(e) lectrice ou lecteur érudit(e), la dite unification se fait ironiquement en bonne partie sur le dos de la papauté qui perd le contrôle de ses terres de la péninsule italienne, à l’exception bien sûr du micro état du Vatican.
Il y aurait bien des choses à dire (taper?) sur ce conflit entre l’Italie et le Vatican, de la participation de volontaires québécois / canadiens-français à la défense des états pontificaux en 1861 aux accords signés en février 1929 par la papauté et le peu ragoutant gouvernement dirigé par Benito Amilcare Andrea Mussolini, une brute pompeuse et dictateur bouffon mentionné dans quelques numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis août 2018. Cela étant dit (tapé?), ne laissons pas la moutarde nous monter au nez et revenons à notre histoire.
Ah, oui, j’oubliais, il n’y a plus rien d’autre à ajouter à cette histoire, si ce n’est que la susmentionnée exposition sur des femmes qui ont fait l’Italie semblait vraiment valoir la peine d’être vue.
Ne souhaitant pas vous laisser quitter ce havre de paix qu’est notre blogue / bulletin / machin sur une note aussi déprimante, votre humble serviteur aimerait vous faire connaître une autre véritable sœur volante, et…
Non, pas sœur Bertrille, une vraie sœur volante, et… Ne me dites pas que ce personnage ne vous dit rien. Soupir. La sœur volante, une comédie de situation diffusée, en anglais, à la télévision, entre septembre 1967 et avril 1970? Toujours rien? Soupir au carré. Qu’est-ce que les gens apprennent à l’école ces jours-ci? Il n’y a pas de respect pour les classiques. Pour citer Marvin, l’androïde paranoïaque dans Le Guide du voyageur galactique, magnifiquement interprété par Alan Sidney Patrick Rickman dans le film Le guide galactique / H2G2 : Le guide du voyageur galactique de 2005, je suis si déprimé. Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur, la célèbre comédie radiophonique de British Broadcasting Corporation qui inspire ce long métrage est mentionnée dans des numéros de mars et juin 2019 de notre blogue / bulletin / machin. Marvin, Rickman et le film, quant à eux, le sont dans un numéro de juin 2019 de notre, bon, vous savez le reste.
Croiriez-vous que Sally Margaret Field, l’actrice qui joue la susmentionnée sœur Bertrille, née Elsie Ethrington, juge à ce point ridicule l’idée d’une religieuse capable de voler grâce à son chapeau, ou cornette, fortement empesé, qu’elle refuse initialement de participer à La sœur volante? Elle ne se joint au projet qu’afin de ne pas nuire à sa carrière – une sage décision compte tenu des succès remportés par la suite par cette actrice aux multiples talents.
Initialement fort populaire, la version originale de langue anglaise de La sœur volante ne tarde pas à décliner dans les sondages, et à subir les foudres de certain(e)s critiques, ce qui explique sa disparition après la diffusion de 82 épisodes. Ironiquement, Field est visiblement enceinte lors du tournage des épisodes de la saison 1969-70.
S’il est vrai que l’utilisation d’un anglais parfois approximatif par une religieuse supposément portoricaine est pour le moins condescendant, voire quasi raciste, la hiérarchie catholique américaine (et canadienne / québécoise?) accueille relativement bien la jeune sœur volante et ses projets parfois saugrenus. La série présente en effet les religieuses du couvent portoricain comme étant des femmes qui souhaitent ardemment aider leur prochain, mais qui aiment aussi rigoler quand l’occasion s’y prête.
Et oui, votre humble serviteur se souvient avoir regardé plusieurs épisodes de la dite La sœur volante, comme on appelle la version de la série américaine doublée en français, faite au Québec. En effet, je suis plutôt vieux.
Et non, je ne savais pas avant de rédiger cet article que 4 numéros d’un album de bande dessinée intitulé The Flying Nun paraissent en 1968. J’ignorais également l’existence d’une série de 5 romans dérivés d’épisodes de la série télévisée, tous parus en 1968.
Dans un registre beaucoup plus sérieux, sinon tragique, permettez-moi de noter que La sœur volante tire son origine d’un roman, The Fifteenth Pelican, rédigé par l’auteure portoricaine Tere Rios, de son vrai nom Marie Teresa Ríos Versace, et paru, en anglais, en 1965. Celle-ci dédie son roman à son fils, Humbert Roque « The Rock » Versace, un capitaine dans la United States Army capturé au Vietnam en octobre 1963 et exécuté par ses geôliers en septembre 1965.
Vous vous souviendrez peut-être que le titre de cet article de notre blogue / bulletin / machin consacré à des sœurs volantes italiennes mentionnait le nom de sœur Mary Aquinas. Auriez-vous par hasard quelques / plusieurs minutes à consacrer à ce remarquable être humain? Merveilleux.
La sœur Marie Aquinas. Anon., « –. » Le Nouvelliste, 11 septembre 1958, 1.
Mary Kinskey voit le jour en mai 1894. Elle entre au noviciat des Franciscan Sisters of Christian Charity en 1911. Elle fait ses premiers vœux en 1914 et ses vœux perpétuels en 1923. Assignée à un rôle d’enseignante, sœur Mary Aquinas prend des cours au Catholic Sisters College de la Catholic University of America. Elle obtient son baccalauréat (physique avec mineure en mathématiques) en 1926 par le biais d’un Summer School Program et commence à enseigner dans une école secondaire.
L’enthousiasme de plusieurs de ses étudiant(e)s envers l’aviation amène éventuellement sœur Mary Aquinas à s’intéresser à ce sujet. Au début des années 1940, par exemple, sœur Mary Aquinas complémentent la formation qu’elle offre en y ajoutant un contenu aéronautique. Elle parle de navigation dans ses classes de géométrie et de météorologie dans ses classes de physique. De fait, sœur Mary Aquinas apprend à piloter en 1943, à moins que ce ne soit en 1938 ou 1942 – une première américaine, sinon mondiale pour une religieuse. Et oui, des journalistes la surnomment dès lors la « Flying Nun » (sœur volante).
En 1942, un inspecteur des écoles du Michigan est à ce point impressionné par la qualité des cours de sœur Mary Aquinas qu’il croit qu’elle serait un atout pour l’effort de guerre américain. On lui demande alors de se rendre à Washington, District de Columbia, afin d’offrir une formation avant vol à des recrues des United States Army Air Forces (USAAF). Consciente de son manque de connaissance en communication radio, sœur Mary Aquinas suit un cours offert par les USAAF. Elle peut ainsi offrir aux jeunes recrues une formation pour le moins détaillée en aérodynamique, communication radio, entretien, météorologie, navigation et physique. Plusieurs de ses centaines d’étudiants ne tardent pas à surnomment sœur Mary Aquinas « Spike / Sister Spike, » des sobriquets qui reflètent fort bien sa force intérieure, son dynamisme et son attitude de prise en charge.
Sœur Mary Aquinas visite par ailleurs de nombreux états américains pour faire la promotion de ses méthodes d’enseignement. Au cours de l’été 1943, elle devient conseillère en éducation auprès du Civil Aeronautics Board, l’ancêtre de l’actuelle Federal Aviation Administration, l’organisation ayant le pouvoir de réglementer tous les aspects de l’aviation civile aux États-Unis mentionnée dans quelques numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis juin 2018, et enseigne à la Catholic University of America. Le cours de sœur Mary Aquinas est un des premiers, sinon le premier du genre offert aux États-Unis dans le cadre de la formation de professeur(e)s offerte au cours des mois d’été. Convaincue de l’importance de complémenter la théorie par de la pratique, elle amène ses étudiant(e)s, souvent / surtout des jeunes religieuses, dans des avionneries et des aéroports. La présence de religieuses dans des usines fabriquant des machines de guerre ne passe pas inaperçue.
En 1943, une photographe saisit sœur Mary Aquinas en action dans le cadre d’une campagne de relations publiques visant à mettre en lumière la contribution de diverses femmes à l’effort de guerre américain.
Toujours en 1943, sœur Mary Aquinas obtient une maîtrise en science (physique avec mineure en mathématiques) qui n’a rien à voir avec l’aviation à la University of Notre Dame, l’institution même où John Smith, un des deux assassins professionnels du film M. et Mme Smith / Mr. and Mrs. Smith, un film d’action de 2005, décroche un baccalauréat en histoire de l’art.
Entre 1945 et 1950, la Commission on American Citizenship de la Catholic University of America fait appel à l’expertise de sœur Mary Aquinas pour la rédaction de manuels pour les étudiant(e)s des écoles intermédiaires américaines. Elle rédige également des manuels pour les écolières et écoliers des écoles primaires du diocèse de Green Bay, Wisconsin, où elle occupe le poste de superviseuse entre 1948 et 1969.
Avant même la fin des années 1950, sœur Mary Aquinas rédige une série de manuels de science, les Science with Health and Safety de la Christian Social Living Series pour les écolières et écoliers de la 1ère à la 7ème ou 8ème années.
Sœur Mary Aquinas visite plusieurs états américains pour faire la promotion de ses méthodes d’enseignement et de la dite série de manuels de science. En octobre 1958, par ailleurs, elle se trouve à Montréal, Québec, afin d’initier à ses méthodes d’enseignement des professeur(e)s au niveau primaire (1ère à la 7ème années) de la section anglophone de la Commission des écoles catholiques de Montréal. Cette initiation constitue en fait la première utilisation québécoise / canadienne de la susmentionnée série de manuels de science.
Approchée par au moins un(e) journaliste au cours de son séjour en sol québécois, sœur Mary Aquinas fait preuve d’une ouverture d’esprit teintée de conservatisme en matière d’enseignement des sciences.
Vous ne pouvez pas commencer trop jeune pour étudier les sciences. […] La science est la nature et les enfants devraient être amenés à la nature à un âge précoce. En première année, par exemple, les enfants peuvent étudier la vie végétale et animale – comment s’occuper de leurs animaux de compagnie et prendre soin des fleurs. Le vocabulaire scientifique peut provenir de leur environnement.
Parlant au sujet de sa série de manuels de science,
L’ensemble du programme s’enroule jusqu’à ce qu’elles et ils puissent tracer des masses d’air, avoir une connaissance pratique des courants de vent et être généralement conscient(e)s des merveilles de Dieu autour d’elles et eux. […] Nous devons préparer nos enfants à vivre dans un monde que nous ne connaissons pas nous-mêmes.
En ce qui concerne la science et les femmes, sœur Mary Aquinas fait également preuve d’une ouverture d’esprit (« Les femmes peuvent apprendre la science aussi bien que les hommes. ») teintée de conservatisme :
Le seul reproche que j’ai contre notre système éducatif est qu’ils ont négligé la formation des femmes au travail scientifique. […] Pourtant, la femme d’aujourd’hui vit dans un monde de science. Ses gadgets de cuisine sont d’origine et de fonctionnement scientifiques. Une connaissance de la science lui permettra de mieux se servir de l’argent de son mari.
Et vive la patriarchie! Désolé.
Compte tenu de l’engouement qui entoure la conquête, désolé, l’exploration de l’espace, sœur Mary Aquinas se fait demander si elle aimerait visiter la Lune. « Reviens d’abord, mon frère, dit-elle avec humour, puis j’irai à mon tour. Je remarque que les hommes qui travaillent sur la recherche en matière de fusées ne sont pas trop désireux d’essayer leurs propres expériences. »
Reconnaissant l’exceptionnelle contribution de sœur Mary Aquinas à l’avancement de la puissance aérienne dans l’intérêt de la sécurité des États-Unis et de la préservation de la paix mondiale, la Air Force Association lui remet une citation spéciale. Sœur Mary Aquinas en ayant fait la requête, la United States Air Force (USAF) de même que son ordre lui permettent alors de voler à bord d’un Lockheed T-33, un type d’aéronef connu au Canada sous le nom de Silver Star préservé dans la divine / miraculeuse collection du Musée de l’aviation et de l’espace, à Ottawa, Ontario. De fait, sœur Mary Aquinas pilote cet avion d’entraînement à réaction pendant une bonne partie de ce vol d’environ 100 minutes, devenant ainsi la première religieuse à prendre les commandes d’un avion à réaction.
Ravie par cette expérience, elle obtient la permission de son ordre de participer à d’autres vols à bord d’autres aéronefs de la USAF et, peut-être, de la United States Navy. Elle semble en fait tenir le rôle de copilote à plus d’une reprise.
La renommée de sœur Mary Aquinas atteint un niveau tel que Columbia Broadcasting System Company lui dédit un épisode biographique de la série télévisée Westinghouse Studio One, intitulé The Pilot, qui est diffusé en novembre 1956. Nancy Kelly, l’actrice qui joue sœur Marie Aquinas, remporte le Emmy Award accordé à la meilleure actrice en 1957 par la Academy of Television Arts & Sciences.
Sœur Mary Aquinas travaille en tant que consultante en enseignement des sciences pour les susmentionnées Franciscan Sisters of Christian Charity entre 1969 et 1971. Elle revient à l’enseignement en 1971 et poursuit cette vocation jusqu’en 1977, date de sa retraite pour des raisons de santé.
Contrairement à ce que plusieurs personnes croient, sœur Mary Aquinas n’a rien à voir avec la sœur volante de la susmentionnée série télévisée. Cela étant dit, la tout aussi susmentionnée Tere Rios travaille sur une biographie de ce remarquable être humain qui n’est jamais publiée.
Rios meurt en octobre 1999 alors que Sœur Mary Aquinas meurt en octobre 1985, toutes deux à l’âge de 91 ans.
Gariglio, quant à lui, prend sa retraite vers 2005. Cet auteur et historien non professionnel est encore avec nous en ce début de 2020.
L’auteur de ces lignes souhaite remercier toutes les personnes qui ont fourni des informations. Toute erreur contenue dans cet article est de ma faute, pas de la leur.