Les chiens électriques rêvent-ils de gâteries à haute tension? Henry Joseph Piraux et son canidé cybernétique de la fin des années 1920
Bonjour, ami(e) lectrice ou lecteur, et bienvenue à un autre numéro de décembre 2024 de notre blogue / bulletin / machin. Vu la période de l’année, votre humble serviteur a décidé une fois de plus de rompre avec notre tradition anniversairiale afin de vous apporter ce sujet, un sujet qui est passé à la trappe lorsque j’ai mal calculé la longueur non pas d’un, mais de deux articles d’octobre 2024 (3 parties au lieu de 2 et 4 parties au lieu de 3). Oups…
Sommes-nous prêt(e)s?
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur, je compte encore être bref aujourd’hui. Très bref même.
Toute histoire demandant un commencement, votre humble serviteur vous propose le mois de juillet 1929. C’est en effet au cours de ce mois que le chien électrique en bois et métal couvert de feutre au cœur du présent article est mentionné pour la première fois dans la presse. Le dit chien qui, croit-on, va faire courir le tout Paris, doit être en montre lors du Salon international de la T.S.F. qui doit se tenir à Paris, France, en septembre et octobre 1929.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur, le dit chien électrique peut fort bien être un des premiers animaux électroniques, un ancêtre des robots animaliers du 21ème siècle, et…
Euh, oui, ami(e) lectrice ou lecteur, l’abréviation T.S.F. signifie télégraphie sans fil, autrement dit radio.
Une brève digression si vous me le permettez. Le chien électrique au cœur du présent article n’est pas la première bestiole portant ce nom. Nenni. Il ne l’est pas.
L’ingénieur radio / inventeur américain Benjamin Franklin Miessner et le chien électrique qu’il assemble en 1912, je pense, selon les instructions de son employeur, le riche et réputé inventeur américain John Hays Hammond, Junior. Anon., « ‘Electrical Dog’ Follows Beam of Light. » The Electrical Experimenter, juin 1915, 43.
En 1912, je pense, l’ingénieur radio / inventeur américain Benjamin Franklin Miessner complète ce qui semble être le tout premier chien électrique, en anglais Electric Dog, et ce avec l’aide d’un adjoint mécanicien / inventeur (germano?) américain du nom de Joseph Broich, peut-être né Josef Broich. Ils le font à la demande de leur employeur, le riche et réputé inventeur américain John Hays Hammond, Junior, qui avait développé le concept de base du fonctionnement du dit toutou.
Ce robot à 3 roues, baptisé Seleno au plus tard au début de 1915, ne ressemble toutefois pas beaucoup à un chien. En fait, sa seule ressemblance avec un Canis familiaris est qu’il suit fidèlement toute personne qui projette la lumière d’un petit projecteur dans un de ses « yeux, » deux cellules au sélénium / cellules photoconductrices en fait.
Si le dit faisceau lumineux touche l’œil droit du chien électrique, celui-ci tourne vers la droite, et vice versa. S’il touche également les deux yeux, le chien électrique se déplace vers l’avant.
Parlant (tapant?) de sélénium, saviez-vous que, en 1880, l’enseignant / inventeur Alexander Graham « Aleck » Bell et un proche collaborateur, le fabricant d’instruments / inventeur américain Charles Sumner Tainter, complètent le prototype d’un dispositif optique, le photophone, qui transforme un message sonore, une voie humaine par exemple, en signaux lumineux transmis à l’aide de miroirs, et ce par l’entremise d’une cellule au sélénium.
Le prototype de Bell est en mesure de transmettre un message sur une distance d’environ 215 mètres (environ 700 pieds) en juin 1880.
Des versions grandement améliorées du photophone sont apparemment utilisées pendant et après la Première Guerre mondiale, mais je digresse. Désolé.
Bell est évidemment mentionné à plusieurs reprises dans notre prodigieux blogue / bulletin / machin, et ce depuis octobre 2018.
Et non, Bell n’a jamais été Canadien. C’est un Écossais, c’est-à-dire un sujet britannique, qui devient citoyen américain naturalisé en 1882. Mais revenons à notre sujet.
Le chien électrique en montre au susmentionné Salon international de la T.S.F. est né de l’imagination d’Henry Joseph Piraux, un jeune (27 ans en septembre 1929) ingénieur électricien français à l’emploi d’un fabricant de matériel radio et d’éclairage, la Société anonyme Philips, la filiale française de l’important conglomérat néerlandais Naamloze Vennootschap Philips’ Gloeilampenfabrieken.
Avant que je ne l’oublie, Piraux naît en mars 1902 à Sucy-en-Brie, France, non loin de Paris.
Et comme vous avez pu le voir dans la photographie au début de cet article, le toutou en question a plutôt l’air d’un chien, un peu comme le robot K9, un nom prononcé ké-naène, le mot anglais canine signifiant chien ou canin en français.
Le dit K9 est un compagnon du Docteur, le personnage principal de la série télévisée de science-fiction britannique Doctor Who, un compagnon bien armé et au savoir encyclopédique qui fait son apparition en octobre 1977, mais je digresse. Une fort mauvaise chose compte tenu de mon désir avoué d’être bref.
Similaire en apparence à un jouet primitif, ou à un animal imaginé par un peintre cubiste, le chien électrique de Piraux est en fait une petite merveille de télémécanique qui est branchée sur une prise de courant bien ordinaire de 220 volts, je pense, par le biais d’un câble déguisé en laisse.
Présenté au kiosque de Philips lors du Salon international de la T.S.F., le chien électrique suit fidèlement toute personne qui projette la lumière d’un petit projecteur dans un de ses deux « yeux, » deux cellules photo-électriques / cellules photoémettrices en fait. Si le dit faisceau lumineux touche l’œil droit du chien électrique, celui-ci tourne vers la droite, et vice versa. S’il touche également les deux yeux, le chien électrique se déplace vers l’avant.
Le chien électrique de Piraux a 2 roues motrices placées près de ses pattes avant. Une troisième roue, non motrice celle-là, se trouve à l’arrière.
Ce toutou électronique dispose-t-il d’une marche arrière, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur facétieuse / facétieux? Soupir… Un peu de sérieux, s’il vous plaît.
Peut-il penser, demandez-vous? Une bonne question. Le chien électrique de Piraux ne dispose d’aucun dispositif lui permettant de penser.
Ceci étant dit (tapé?), croiriez-vous que, en plus d’être en mesure de se déplacer, le dit toutou s’arrête, frémit et aboie, sa mâchoire se déplaçant de haut en bas, je pense, si le susmentionné petit projecteur est placé à moins d’environ 50 centimètres (environ 20 pouces) de ses yeux, ou si le toutou s’en approche à moins d’environ 50 centimètres (environ 20 pouces)? Je ne plaisante pas.
Le frémissement en question semble être causé par un bref redémarrage des 2 moteurs électriques actionnant les roues motrices. Votre humble serviteur doit avouer ne pas savoir si ce frémissement est voulu ou accidentel. Quoi qu’il en soit, il ajoute certainement à l’impression de vérisimilitude souhaitée par Piraux.
Soit dit en passant, Piraux met au point son chien électrique pour illustrer de manière amusante le fonctionnement de la technologie fascinante qu’est la cellule photo-électrique, un dispositif capable de produire un faible courant électrique s’il est frappé par de la lumière. Remarquez, le chien électrique de Piraux illustre également à quel point que les cellules photo-électriques constituent une technologie versatile promise à un brillant avenir. Sans jeu de mots.
Et non, je ne sais pas si l’aboiement du chien électrique, produit par une sorte de klaxon, reproduit le son produit par un golden retriever, la race de chien la plus bruyante au monde, dit-on, ou un chihuahua. Un peu de sérieux, s’il vous plaît. Ceci étant dit (tapé?), votre humble serviteur doit avouer que le son produit par le chien électrique ressemble à l’aboiement d’un gros chien de garde furieux.
Le chien électrique présenté au Salon international de la T.S.F. peut, je répète peut, avoir été munie d’une batterie lorsqu’il est complété quelques semaines ou mois auparavant. Le poids et la puissance limitée de la dite batterie ne permettait toutefois pas au toutou de se déplacer rapidement. De fait, la toute première version du chien électrique peut, je répète, encore, peut, avoir été dépourvue de roues.
Quoi qu’il en soit et comme vous pouvez l’imaginer, la nouveauté sensationnelle et amusante, le clou du Salon international de la T.S.F. en fait, qu’est le chien électrique dans sa version finale, connaît un succès bœuf lors de présentation effectuée à divers endroits en France à partir de l’automne 1929.
Notre toutou cubiste est connu sous le nom de Philidog au plus tard en juillet 1930, soit dit en passant.
Piraux peut lui avoir donné ce nom pour honorer son employeur, Philips, de même qu’un compositeur / musicien et formidable joueur d’échecs français du 18ème siècle, François-André Danican Philidor, l’auteur de L’Analyze des Échecs, un des premiers traités d’échecs en langue française et un classique du genre, publié en 1749, en français, à Londres, Angleterre. Philidor n’a alors que 22 ans. Wah!
Oui, oui, Analyze avec un Z. Après tout, le S du mot analyse se prononce bel et bien comme un Z.
Une brève digression si vous me le permettez. L’orthographe de nombreux mots de la langue française ne ferait-elle pas damner un saint, ami(e) lectrice ou lecteur en odeur de sainteté? Analyse s’écrit avec un Y mais le prénom Lise a un I. Pourquoi? Le P de sculpteur et le Z de nez sont des lettres muettes. Pourquoi? Les mots watt et wagon se prononcent ouate et vagon. Pourquoi? Les mots porc, pore et port se prononcent tous de la même façon. Pourquoi? Le féminin de héros est héroïne. Pourquoi? Et nous savons tous que ce mot héroïne peut signifier des choses très différentes. Pourquoi sommes-nous coincé(e)s avec ce foutu bordel? Pourquoi?? Pourquoi??? Désolé, désolé. Désolé.
Mi voĉdonas por ke la tuta planedo ŝanĝu al Esperanto. Kiu estas kun mi?
Parlant (tapant?) d’animal imaginé par un peintre cubiste, saviez-vous que le renommé poète / écrivain / artiste surréaliste français André Robert Breton réalise un photocollage vers 1931 qui inclut une photographie de notre chien électrique? Mais je digresse.
Croiriez-vous qu’Images, un hebdomadaire de langue française fort bien illustré publié à al-Qāhirah / Le Caire, Égypte, mentionne dans un de ses numéros de juillet 1930 que le robot de Piraux est « un chien de garde mécanique qui sera à même de poursuivre un cambrioleur, d’aboyer, de se précipiter sur lui, de le mordre et même de le tuer, grâce à une décharge électrique? »
Votre air dubitatif me laisse à penser que vous doutez de la véracité de cette affirmation. Veuillez noter que je partage votre scepticisme.
Ceci étant dit (tapé?), le fait est qu’un article paru dans le numéro de mai 1915 du mensuel américain Technical World Magazine mentionne la possibilité d’utiliser un « mechanical dog, » en français un chien mécanique, en tant que système d’alarme pouvant être muni d’un appareil photographique et d’un révolver. Je ne plaisante pas.
L’auteur de cet article, un certain Philip G. Moses, a selon toute vraisemblance entendu parler d’une démonstration menée à cet effet en février 1915 par le susmentionné Miessner.
Un peu avant le début d’une réunion du Chicago Electric Club de… Chicago, Illinois, la lumière du projecteur tenu par celui-ci active accidentellement la cellule au sélénium d’un dispositif expérimental qui comprend des cloches, un appareil photographique et, vous l’aurez deviné, un révolver.
Tout comme bon révolver digne de ce nom, celui de Miessner se déclenche, donnant une sacrée frousse à toutes les personnes présentes, y compris Miessner bien sûr. Je ne plaisante pas. J’ose espérer que le dit révolver était chargé à blanc.
L’auteur inconnu de l’article d’Images a-t-il eu ouï-dire de cette histoire rocambolesque, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur estomaqué(e)? Je n’en sais rien, mais je de demande bien comment il aurait pu entendre parler de ce qui peut fort bien être un prédécesseur des robots tueurs du 21ème siècle. (Bonjour Skynet et tous les Terminator!)
Ceci étant dit (tapé?), cette mention d’un robot armé n’est pas le seul aspect fascinant de l’article de Moses de 1915. Nenni.
Croiriez-vous que l’auteur de l’article de Technical World Magazine suggère qu’une version du chien mécanique pourrait être utilisé pour balayer les tapis et moquettes?
Le balayeur de tapis et moquettes robotique dérivé du chien électrique assemblé en 1912, je pense, par l’ingénieur radio / inventeur américain Benjamin Franklin Miessner. Philip G. Moses, « Mechanical Dog Does Housework. » Technical World Magazine, mai 1915, 301.
Si, si, Moses décrit en 1915 un balayeur de tapis et moquettes robotique un tant soit peu similaire à l’aspirateur robotique que la firme suédoise Aktiebolaget Electrolux, un des plus grands fabricants mondiaux d’appareils électroménagers sur notre grosse bille bleue, lance sur le marché en novembre… 2001. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, c’est le cas de le dire.
L’aide-ménagère mécanique présentée de Whirlpool Corporation dans la RCA Whirlpool Miracle Kitchen, une cuisine expérimentale du futur exposée dans l’Amerikanskaya Natsiona’naya Vystavka tenue à Moskva / Moscou, Union des Républiques socialistes soviétiques, entre fin juillet et début septembre 1959. Anon., « An Experiment in Wonders of the Future – This Kitchen Works Miracles! » Chicago Daily Tribune, 19 décembre 1959, 16.
De fait, croiriez-vous que, en 1959, Whirlpool Corporation, un réputé fabricant / vendeur d’appareils électroménagers américain, fait la démonstration d’un robot qui sort de sa niche dans un mur pour frotter / nettoyer / rincer / sécher ou cirer / polir le plancher de la RCA Whirlpool Miracle Kitchen, une cuisine expérimentale du futur complétée fin 1956 et exposée dans de nombreuses municipalités aux États-Unis ainsi que dans l’Amerikanskaya Natsiona’naya Vystavka, autrement dit l’American National Exhibition qui se tient à Moskva / Moscou, en URSS, entre la fin juillet et le début septembre 1959?
Permettez-moi de reprendre mon souffle, impatient(e) ami(e) lectrice ou lecteur. C’était une looongue phrase et je ne suis plus un adolescent.
Incidemment, la RCA Whirlpool Miracle Kitchen est exposée au Canada au moins une fois, sur le site de l’édition 1957 de la Canadian National Exhibition, à Toronto, Ontario.
Et oui, Whirlpool est effectivement mentionnée dans des numéros de novembre 2018, juillet 2019 et novembre 2023 de notre propre et correct blogue / bulletin / thingee. Et non, l’aide-ménagère mécanique de Whirlpool n’est pas commercialisée. Dommage.
L’Electrolux Trilobite ZA1, premier aspirateur robotique disponible commercialement au monde soit dit en passant, se vend 1 300 $ ÉU en 2001, une somme qui correspond à environ 3 200 $ en devises de 2024.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur fasciné par la paléontologie, le Trilobite ZA1 doit son nom à une classe d’arthropodes marins fossiles ayant parcouru les eaux de notre Terre de l’Adtabanien (Série 3 du Cambrien – environ 520 millions d’années avant l’ère commune) au Changhsingien (Série 2 du Lopingien / Permien supérieur – environ 252 millions d’années avant l’ère commune).
Les trilobites comptent parmi les animaux qui ont connu le plus de succès au cours de la longue histoire de notre planète. Plus de 22 000 espèces sont connues à ce jour, la plus grosse mesurant plus de 70 centimètres (plus de 28 pouces) de long et pesant jusqu’à environ 4.5 kilogrammes (environ 10 livres). Seul le Monstre spaghetti volant sait combien d’espèces ont réellement existé.
Une digression un peu indélicate si je peux me le permettre. L’omnivore que je suis se demande si les trilobites étaient comestibles. Qu’en pensez-vous?
Les trilobites comptent parmi la grande majorité (85 %? 95 %?) de toutes les espèces animales marines connues qui disparaissent lors de l’extinction massive qui survient environ 252 millions d’années avant l’ère commune, une extinction qui balaye aussi environ 70 % des espèces animales terrestres connues. Et oui, cette extinction massive, la 3ème, est la pire que notre Terre a connu à ce jour.
Remarquez, certains membres de notre espèce semblent travailler d’arrache-pied afin que le 21ème siècle connaisse une 6ème extinction massive qui anéantira d’innombrables espèces d’animaux et plantes marines et terrestres.
C’est à se demander si le sinistre agent Smith de la franchise médiatique cyberpunk américaine La Matrice / Matrix a raison. Les humains sont-ils une maladie contagieuse, le cancer de cette planète? Sommes-nous la peste? Mais revenons à notre chien électrique.
Au cours des années 1930, Piraux peut avoir muni Philidog de vibrisses métalliques qui peuvent, je répète peuvent, lui servir d’organes du toucher. Il peut par ailleurs avoir muni sa création de cellules photo-électriques plus sensibles, des cellules capables de détecter la lumière d’une simple lampe de poche. Piraux peut également avoir remplacé le klaxon de Philidog par un petit phonographe placé à l’intérieur de son corps, un phonographe qui lui permet de grogner ainsi que d’aboyer
Philidog ne semble pas faire parler de lui entre 1930 et 1935. Cette année-là, il fait une apparition remarquée au VIIIe Salon algérien de la T.S.F. qui se tient en octobre à Al-Jazāʾir El ʿĀṣima / Alger, Algérie, en octobre. Philidog ne fait plus parler de lui après cette date, autant que votre humble serviteur puisse le dire (taper?).
Philidog semble disparaître au cours de l’occupation partielle puis totale de la France, entre 1940 et 1944, par l’Allemagne national-socialiste. L’auteur d’un article paru dans le numéro d’octobre 1957 du magazine mensuel français Atomes, le prédécesseur du mensuel La Recherche, né en 1970, regrette cette disparition.
Ce robot aurait selon lui mérité une place dans un musée technique français, vraisemblablement le Musée des arts et métiers de Paris, le plus ancien musée des sciences et technologies de la planète Terre et une composante du Conservatoire national des arts et métiers, un établissement d’enseignement supérieur français renommé spécialisé en éducation scientifique et technologique et dans la diffusion de ces connaissances.
Ce musée vaut vraiment la peine d’être visité, soit dit en passant, mais je digresse.
Le roboticien / neurobiologiste / cybernéticien américano britannique William Gray Walter regarde alors qu’Elsie, une de ses tortues cybernétiques, s’apprêter à entrer dans sa niche de sa propre initiative pour recharger ses accumulateurs. Claude Simon, « L’ère des robots approche – Job le renard va-t-il dérober ses lauriers à Elsie la tortue? » Terre des jeunes, 15 novembre 1953, 2.
Avant que je ne l’oublie, les premiers robots capables de « penser » un tant soit peu comme un être vivant sont les tortues cybernétiques britanniques Elmer et Elsie complétées au plus tard en septembre 1949 par le roboticien / neurobiologiste / cybernéticien américano britannique William Gray Walter avec l’aide de son épouse, la radiographe anglaise Vivian Walter, née Dovey, et…
Walter choisit-il de donner les noms Elmer et Elsie à ses robots sensibles à la lumière et au toucher, des robots capables d’éviter des obstacles aussi, en l’honneur d’Elsie la vache et de son époux, Elmer, deux personnages bien connus utilisés dans des publicités publiées par un producteur américain tout aussi bien connu de produits d’alimentation, de boissons, de consommation et d’industrie, à savoir Borden Company, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Une hypothèse plausible, très bien, ami(e) lectrice ou lecteur.
Et avant que je ne l’oublie, voici une courte vidéo en anglais sur nos testudines robotiques…
Le scientifique / journaliste / essayiste / enseignant / cybernéticien français Albert Ducrocq avec sa création cybernétique, Job le renard. Anon., « À Job le renard électronique il manque à peine la parole. » Franc-Tireur, 7 octobre 1953, 1.
Et vous avez une question, ami(e) lectrice ou lecteur dont la curiosité est insatiable. Qui est le renard nommé Job mentionné dans la légende que nous venons tout juste de lire? Une bonne question. Job est un renard électronique complété vers septembre 1953 par le scientifique / journaliste / essayiste / enseignant / cybernéticien français Albert Ducrocq.
Vêtu d’une authentique peau de renard, ce qui est un tant soit peu dégueulasse, Job est doté de sens de la vue, du toucher, de l’ouïe et de l’orientation. Il peut également détecter des obstacles (métalliques?) à distance. Mieux encore, Job apprend et se souvient de ses expériences passées grâce à une mémoire. Et oui, Job est technologiquement supérieur à Elmer et Elsie, mais revenons à notre récit.
Le concepteur de Philidog, le susmentionné Piraux, devient éventuellement (après la Seconde Guerre mondiale?) chef de la propagande technique de la filiale française de Philips’ Gloeilampenfabrieken. Ce n’est pas là sa seule fonction. Nenni. En 1951, par exemple, Piraux est chargé de cours à l’École normale supérieure de l’enseignement technique, à Paris, et membre d’une commission de la radio de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.
Piraux quitte ce monde à Villiers-sur-Morin, France, non loin de Paris, fin décembre 1979, à l’âge de 77 ans.
À plus. Et non, ce numéro de notre verbeux blogue / bulletin / machin n’était pas très bref. Désolé.