Un appel téléphonique de sous les glaces de l’Arctique - 50e anniversaire de l’appel téléphonique depuis le « Sub-Igloo » d’Arctic III au premier ministre Pierre Elliott Trudeau
Le 17 décembre 1972, des scientifiques canadiens en expédition dans l’Arctique ont fait un appel téléphonique révolutionnaire à Ottawa. L’expédition Arctic III dirigée par Joe MacInnis a passé l’appel à 12 mètres (40 pieds) sous les glaces de l’océan Arctique, dans la baie Resolute, au Nunavut (qui faisait alors partie des Territoires du Nord-Ouest).
Ce coup de fil historique a permis de relier l’équipage de scientifiques venus du sud à leur premier ministre de l’époque, Pierre Elliott Trudeau, à Ottawa, et a nécessité l’utilisation de nombreuses technologies canadiennes innovantes. Le matériel technologique utilisé lors de cette expédition est maintenant conservé dans la collection nationale, ici à Ingenium, et aide à raconter l’histoire de cet extraordinaire appel. Composé de 15 scientifiques, l’équipage de l’expédition s’est intéressé à de nombreux domaines de la recherche sous-marine dans l’Arctique, de la biologie marine à l’ingénierie, en passant par la médecine. Certains scientifiques ont étudié plus particulièrement les problèmes rencontrés par les plongeurs lorsqu’ils travaillent sous l’eau. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée ingénieuse de passer un appel depuis les profondeurs polaires. Mais avant même de penser à téléphoner, l’équipage a dû assembler une station de travail sous-marine, le Sub-Igloo, ou igloo sous-marin, décrit plus bas.
Pour situer ce récit dans l’histoire du Canada, nous devons d’abord considérer le contexte historique et géographique plus large de la région où il a eu lieu. Nunavut signifie « notre terre » en inuktitut, et le nom inuktitut de Resolute est Qausuittuq, qui signifie « l’endroit sans aube ». [1] [2] [3] C’est le territoire Inuit Nunangat, et la communauté inuite vivant dans le hameau de Resolute y a été relocalisée dans les années 1950 par le gouvernement canadien, ce qui en fait la deuxième communauté la plus septentrionale du Canada. Comme nous le verrons plus loin, des recherches supplémentaires seront nécessaires pour ajouter la voix de cette population à cette histoire particulière et lui permettre de raconter son histoire par le biais de notre collection nationale.
Le Sub-Igloo (artefact no 2014.0305) en entreposage au Centre Ingenium à Ottawa (Ontario).
L’objet central de notre récit est l’igloo sous-marin, le Sub-Igloo (artefact no 2014.0305), soit la première station de plongée polaire au monde assemblée par des plongeurs. Le Dr Joe MacInnis, chercheur médical, et Douglas Elsey, ingénieur professionnel, ont inventé, conçu et mis au point la petite station en 1971. Il s’agit d’un artefact d’une apparence intrigante : ronde et tout de même spacieuse, la sphère en plexiglas présente un joint horizontal peint en blanc. C’est la société King Plastics Ltée qui a fabriqué les deux dômes en plexiglas à Mississauga (Ontario), et ce prototype est le seul Sub-Igloo jamais fabriqué. Le poste transparent se voulait une zone de travail temporaire pour les plongeurs de l’expédition Arctic III. Ils pouvaient entrer par le fond de la sphère, s’asseoir sur le banc qui faisait le tour de la petite « pièce » et retirer leurs masques. À l’intérieur du Sub-Igloo, ils pouvaient regarder la vie aquatique autour d’eux, prolongeant le temps qu’ils avaient pour travailler dans ces eaux presque glaciales.
Intérieur du Sub-Igloo (artefact no 2014.0305) montrant le banc qui entoure l’intérieur et le point d’accès au fond.
Un membre de l’équipe qui a joué un rôle essentiel dans la réalisation de l’appel téléphonique se nomme Chester Beachell. Il était agent principal de recherche à la division de la recherche technique de l’Office national du film du Canada lorsqu’il a pris part à l’expédition. Bien qu’il n’avait appris à plonger en scaphandre autonome que trois ans avant l’expédition, à l’âge de 55 ans, il était passionné par ce sport, et il savait très bien concevoir des enregistreurs de sons sous-marins qu’on appelle des hydrophones. Son rôle dans l’expédition était de voir à la technologie de communication sous-marine, à l’équipement d’enregistrement sonore et à l’éclairage. (L’éclairage était particulièrement important puisque l’expédition à Resolute a eu lieu en novembre et décembre, une période de l’année où il n’y a aucun lumière du jour!) Un article de journal signé par Jerry Lee et trouvé dans les archives de Chester Beachell raconte comment ce dernier en est venu à installer la connexion téléphonique :
« L’idée d’installer un vrai téléphone sous l’eau n’avait effleuré personne jusqu’à ce que Ches Beachell prenne un verre dans un bar à Resolute, à l’île Cornwallis, et discute avec un technicien travaillant sur le nouveau système Anik pour améliorer les communications dans l’Arctique. “Je vais brancher le téléphone dans votre tente d’opérations pour que vous puissiez parler à n’importe qui, n’importe où, a dit un homme qui s’y connaissait en téléphones, et vous n’aurez qu’à installer un poste supplémentaire dans le Sub-Igloo.” » [4]
M. Beachell a joint le geste à la parole et a installé un téléphone Contempra rouge (ci-dessus et ci-dessous) dans la station sous-marine. Le Contempra revêt une importance supplémentaire au Canada, ayant été le premier téléphone de la Northern Electric à être conçu et fabriqué au Canada. Avant ce modèle, les produits Northern Electric étaient tous de conception américaine. Pour ce qui est de cet appareil qui a effectué l’appel historique, c’est M. Beachell qui l’a conservé, et il a ensuite été acquis par Ingenium (lot d’acquisition no BF0004).
Le téléphone Contempra rouge (lot d’acquisition no BF0004.002) qui a été installé dans le Sub-Igloo par Chester Beachell et qui a été utilisé pour effectuer l’appel historique au premier ministre Pierre Elliott Trudeau, le 17 décembre 1972.
Comme M. Lee l’a mentionné dans son article, il y avait un technicien qui travaillait sur le système de satellites Anik. Le satellite Anik I (également appelé Anik A) était une première en soi : il s’agissait du premier satellite de télécommunication intérieure au Canada lors de son lancement, le 9 novembre 1972, soit seulement un mois avant le fameux appel téléphonique. Une réplique à l’échelle 1:3 du satellite Anik A (artefact no 1987.0110) est exposée au Musée de l’aviation et de l’espace du Canada.
Maquette d’étude 1:3 d’un satellite Anik (artefact no 1987.0110).
Chester Beachell et l’équipe qui travaillait sur le système Anik n’ont toutefois pas été les seuls à qui on peut attribuer l’appel historique. En fait, des gens de partout au pays ont participé à la connexion des lignes téléphoniques pour relier Ottawa et Resolute. La collection d’archives de M. Beachell, qui a également été acquise par Ingenium, comprend des bandes audio de l’appel téléphonique et des conversations qui ont eu lieu avant et après, tant dans le Sub-Igloo que dans la tente de plongée située au-dessus. Ces enregistrements révèlent comment les membres d’Arctic III et de Bell Telephone et les opérateurs téléphonistes canadiens ont travaillé ensemble pour rendre l’appel possible. L’enregistrement de l’appel au premier ministre Trudeau a été numérisé, et on peut en écouter un extrait en ligne, ci-dessous, pour la toute première fois.
En plus du premier ministre Trudeau et de Joe MacInnis, on peut entendre James (Jim) de B. Domville, le réalisateur de l’Office national du film qui a réalisé le film Sub-Igloo, ainsi que deux autres personnes (téléphoniste et commis du bureau du cabinet du premier ministre). Pendant l’appel, on peut entendre le premier ministre Trudeau dire à voix basse qu’il s’agit d’une « autre grande première pour le Canada ». C’était en effet d’un véritable exploit, impliquant des équipes de Canadiens utilisant une nouvelle technologie canadienne innovante.
Cette vidéo est l'enregistrement sonore d'un appel téléphonique qui a été passé au Premier ministre Pierre Elliott Trudeau sous la glace de l'Arctique à Resolute Bay, au Nunavut (à l'époque dans les Territoires du Nord-Ouest), le 17 décembre 1972.
Cette vidéo est bilingue ( français et anglais).
Transcription
Audio | Visuel |
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[Prime Minister’s Office] I’m getting you the Prime Minister Sir. [Dr. Joe MacInnis] Okay. [Prime Minister’s Office] Thank you. [The Right Honourable Pierre Elliot Trudeau, P.C.] Hello? [Prime Minister’s Office] Yes Mr. Trudeau? [The Right Honourable Pierre Elliot Trudeau, P.C.] Yes? [Prime Minister’s Office] Thank you, it’s long distance calling. 00:08 [MacInnis] Hello sir, how are you? [Trudeau] Hi Joe, how are you? [MacInnis] Just fine, gee, your voice is really clear and a let, let me tell you… [Trudeau] Are you under water, Joe? [MacInnis] Yeah, let me tell you where we are and what’s happening. I’m calling from Sub-Igloo and we’re in about forty feet of water - uh - beneath three feet of ice, temperature here in Resolute Bay is about forty-four, forty-five below zero. And of course, it’s uh, it’s uh black outside there’s no light. And uh - I’m sitting in the Sub-Igloo with Jim Domville. And – uh - the message, as far as I know, is going to a station just outside of Resolute Bay and then up to the satellite, which is in position above the equator, south of Calgary, and then back to a - a station near Toronto and then up to Ottawa. How’s that? 01:08 [Trudeau] That’s the Anik satellite? [MacInnis] Yes. [Trudeau] [undiscernible] [MacInnis] Yeah. [Trudeau] That’s great! [MacInnis] It’s just fabulous here and – uh - I sure wish you were here. You’d really enjoy, uh, uh, uh being here. There’s - there are shrimp/fis- swimming around outside. Uh we’ve got the four refuge stations just outside Sub-Igloo, the seashells, and – uh -we’ve got, now I guess, 160 dives or so behind us. And we’ll be coming back down in about a week’s time. [Trudeau] Joe, I hope we’ll be seeing you when you arrive to hear a bit more detail. [MacInnis] Well I, I, I sure would like to do that. And uh -look forward to – [Trudeau] Is there any difficulty in in clearing and equalizing when you get down in the colder water? [MacInnis] I think so. I think the colder water umm may cause a little more sinus problems and ear problems we’ve had uh sore throats and things up here but uh- [Trudeau] Ah. [MacInnis] - in this depth it hasn’t been too much of a difficulty. We sure had some problems – uh- getting set up down here. It took us probably a week longer than we figured because of - uh- some pretty sever winds and some pretty low temperatures. But - but once here, it just changes the whole perspective, the whole dimension. And now the biologists are working, the geologists are working and – uh - we’re testing equipment like the diver propulsion vehicle and frankly having a lot of fun too. 2:44 [Trudeau] Yeah, your, your igloo is at forty feet? [MacInnis] Yes. [Trudeau] Have you had any dives lower than that? [MacInnis] No, uh, we’ve stayed - uh - to about for - forty feet. Some of the guys have gone to fifty feet but we’re staying pretty close to the station because of safety reasons. [Trudeau] Right and – uh – you’re carrying lighting equipment or? [MacInnis] Yes, the National Film Board is here and, - uh - of course, Jim is with us for a couple of days and the film board brought some magnificent underwater lights. They put 1000 wats of light into the water. There’s one coming right overhead, right now as matter of fact. And – uh - Let me turn you over to Jim and he can describe – describe from his point of view. Here he is. 03:29 [Jim de B. Domville] Comment-ca va? [Trudeau] Oh, Bonjour Jim! [Domville] Je voulais quand même [muffled]. [Trudeau] Mais toi qui avais froid –
[Domville] [Rire] [Trudeau] - dans la mer – uh- des caraïbes. Tu va avoir plutôt froid dans le grand nord? [Domville] Oui j’ai froid – [Trudeau] [Laugh/rire] [Domville] Mais ça fait rien. [Trudeau] [Rire/laugh] [Domville] Non, on est, on est très bien équiper - [Trudeau] Oui. [Domville] Nous avons des - ce qu’on appelle des ‘Unisuits’ [Trudeau] Ah. [Domville] C’est une combinaison à l’épreuve [dans/durant de l’eau]. C’est [pas?] comme un [wet?] suit. [Muffled] – combinaison – uh - a l’eau. Et – uh maintenant je me sens parfaitement à l’aise ici mal fait l-le température. L- température de l’eau, ça fait à peu près vingt-huit degrés. 04:13 [Trudeau] [Je venir, je venir mais je envie --- ?]----- l’eau [Domville] Écoutez – écoute il faudrait que tu viennes en mois d’avril. Parce qu’ils vont faire [-----] si tous marchent bien, le quatrième dans la [séries], « Arctic Four », fin avril, début mai. Si [demande or on] avait/aller [----] de certains organismes au gouvernementaux, gouvernementale, - [rire] - mais il faut venir en mois de mai. [Trudeau] [muffled] [J’ai très envie d’aller] [Domville] Et je sais que c’est très facile de faire la plonger en question et [---] que je suis.
[Trudeau] [muffled laugh] [Domville] Et je te parle en français pour – uh - pour démontrer que il y a quand même le bilinguisme au-dessous de l’eau. A la quitté de soixante-quatorze [avril?]. [Trudeau] [Une unité bilangue?] [Domville] [Laughs] [Trudeau] Magnifique, et bien écoute- 05:11 [Trudeau] When you come down again [I was telling Joe,] I’d like to hear all about it. I hope when you come to Ottawa. [We could meet to discuss it.] [Domville] Love to. [Trudeau] Great. Great [achievement]. Getting some film over there, yuh? [Domville] Yes, uh we have got a crew here filming it for the NFB [Trudeau] Well another first for Canada. [Domville] Yes indeed. Let me toss you back to, uh, Joe. [Domville to MacInnis] Pierre just said “Another first for Canada.” 05:42 [MacInnis] It is a great, a great adventure and, uh, I’m only sorry that it’s almost over and I’m sorry that you couldn’t be here to dive with us. Maybe on one of the next ones. [Trudeau] Well if I were there I would hand you a little Canadian flag. [MacInnis] Laughs [Trudeau] And you would have handed me a [drowned out by Joe’s laughter] And we’d have a good laugh. [MacInnis] ha-ha yeah, touché. [Trudeau] Really a good achievement for Canada. [I bet its – uh - unique] [MacInnis] Yeah, it’s quite exciting, you know we’re sitting here, Jim and I and uh, uh there are no walls to see. Of course, they’re there; they’re made of that transparent plastic - uh that I - that we talked about and, uh, we can see the bottom, see the water column, see the lights above us and there are divers working and, uh, we can see the, uh, the two lights that indicate the holes that we made in the ice. 06:37 [Trudeau] [Muffled] [MacInnis] But it’s like no other diving and the thing that makes it, I guess uh, really exciting is that we’re pretty warm and comfortable. Getting an average of about fifty minutes per dive and this is because of the new suits and masks and breathing systems that we’re using so, uh, guys are staying pretty comfortable. [Trudeau] Is that the normal sized tank? [MacInnis] Yes, a lot of our dives have been made with the standard, uh, diving tank but we have this, uh, closed circuit breathing system that allows, well I guess 11 hours of uninterrupted breathing. We haven’t used it up to it’s full limit but we’ve used it up to 2 or 3 hours a day and uh it’s a major breakthrough because it means you don’t have to be rustling around with bottles and changing regulators and so on. But uh, perhaps when we get back we’ll give you a call and then… [Trudeau] I’d like to hear all about it, Joe. Very glad you called now [muffled words it’s really, uh, really, uh, significant - significant. Congratulations. [MacInnis] Well thank you sir, thank you very, very much. 07:49 |
Image du Sub-Igloo au centre de la vidéo, sur fond noir. Le Sub-Igloo est une sphère en plexiglas de 8 pieds de diamètre. La sphère est transparente et est dotée d’un banc circulaire à environ un quart de la hauteur du fond. Il y a un joint horizontal en métal blanc à mi-hauteur de la sphère. Tout en bas, se trouve une grille d’accès semi-circulaire en métal blanc. La sphère est posée sur une palette en bois et fixée à la palette par des sangles orange qui passent dans des anneaux métalliques situés à la mi-hauteur de la sphère. |
Il est important de garder à l’esprit que le nationalisme qui entoure ces « premières canadiennes » et les expéditions dans l’Arctique elles-mêmes font partie des pratiques coloniales de scientifiques des régions du sud qui organisaient des expéditions dans le Nord. Encore aujourd’hui, les Inuits critiquent ces recherches coloniales effectuées par ces équipes venues du sud. [5] À l’époque de l’expédition Arctic III, le gouvernement canadien s’intéressait à l’exploration de l’Arctique dans le but d’établir la souveraineté du Canada dans le Haut-Arctique.
Un des hydrophones de Chester Beachell, soit l’hydrophone no 19 (lot d’acquisition no BF0004.001).
Il est évident, dans les documents, comme dans les archives de M. Beachell, que les Inuits ont participé à un certain nombre d’expéditions dans l’Arctique, dont Arctic III. Dans un article du National Geographic de 1973, le Dr MacInnis a écrit que pendant l’expédition Arctic III, Simon Idlout, un résidant de Resolute, a raconté certaines de ses histoires personnelles à l’équipe de l’expédition. Le Dr MacInnis termine l’article en disant, « Il est évident que nos amis du Nord ont beaucoup à nous apprendre. » [6] Lors d’une autre expédition en Alaska qui a fait l’objet du film de l’ONF intitulé À la recherche de la baleine franche, l’équipe était accompagnée du guide inuit Homer Bodfish. Outre l’expertise de cet homme, on voit à l’écran deux chasseurs inuits parler à Beachell de son hydrophone, l’appareil utilisé pour enregistrer le son sous les glaces. Dans le film, les chasseurs (non nommés) déclarent qu’ils savaient déjà que les sons qu’ils entendent étaient ceux du phoque barbu, et l’un d’eux dit, « Mon peuple l’entend depuis 4 000 ans. »
Carte montrant la baie Resolute, au Nunavut.
Resolute a son propre sombre passé colonial étant donné le déplacement de populations inuites du Haut-Arctique qui a eu lieu 20 ans avant l’expédition Arctic III. Le gouvernement canadien a en effet relocalisé de force les collectivités inuites de Pond Inlet, dans les Territoires du Nord-Ouest, et d’Inukjuak, au Québec, à Resolute sous de faux prétextes, leur donnant des outils inadéquats pour survivre aux longs hivers avec leurs 24 heures d’obscurité. De plus, le gouvernement a refusé de respecter sa promesse à l’effet que si les familles n’aimaient pas l’endroit, elles pourraient retourner chez elles. Les raisons derrière ces déplacements forcés étaient des préoccupations liées à la souveraineté de l’Arctique, et la crainte que le déclin du commerce de la fourrure amène certains Inuits à avoir besoin de l’aide du gouvernement. Des recherches plus poussées seront nécessaires pour comprendre parfaitement comment la population de Resolute a réellement perçu le projet Sub-Igloo d’Arctic III et les autres expéditions semblables qui ont eu lieu dans le Nord.
Pour en savoir davantage sur l’expérience des familles déplacées, la Commission de vérité du Qikiqtani a publié un document intitulé Community Histories, 1950-1975, Resolute Bay (en anglais seulement), qu’on peut trouver à l’adresse :
https://www.qtcommission.ca/sites/default/files/community/community_histories_resolute_bay.pdf
Références :
- Atlas des peuples autochtones du Canada, Nunavut, Atlas des peuples autochtones du Canada [en ligne]. Web : https://atlasdespeuplesautochtonesducanada.ca/article/nunavut-2/.
- M. Butcher, Exploring Qausuittuq, Canada’s Newest National Park, Canadian Geographic, le 26 septembre 2016 [en ligne]. Web : https://canadiangeographic.ca/articles/exploring-qausuittuq-canadas-newest-national-park/. [Consulté le 21 novembre 2022.]
- « Resolute », Travel Nunavut [en ligne]. Web : https://travelnunavut.ca/regions-of-nunavut/communities/resolute/. [Consulté le 21 novembre 2022.]
- J. Lee, Helping folks live better electrically beneath the arctic seas, 1972-1973 (?)
- P. Pfeifer, An Inuit Critique of Canadian Arctic Research, Arctic Focus, le 19 juillet 2018 [en ligne]. Web : https://www.arcticfocus.org/stories/inuit-critique-canadian-arctic-research/. [Consulté le 9 décembre 2022].
- J. MacInnis, Diving Beneath Arctic Ice, National Geographic, no d’août 1973, pp. 256-267, 1973.