Le Père Noël volant, William H. Wincapaw
Bonne et heureuse année, ami(e) lectrice ou lecteur. Notre première histoire de l’année 2018 est une entreprise touchante qui commence en 1929. Avec votre permission, votre humble serviteur aimerait utiliser une source autre qu’un magazine trouvé dans le rayonnage mobile de la stupéfiante bibliothèque du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario.
Notre photo vient donc du numéro du 3 janvier 1938 de L’Illustration nouvelle, et c’est là un problème. Vous voyez, ami(e) lectrice ou lecteur, le rédacteur en chef de ce quotidien populiste illustré publié à Montréal, Québec, est nul autre qu’Adrien Arcand, un chef de file de l’extrême droite canadienne et chef du Parti national social chrétien. L’Illustration nouvelle était-elle un journal national socialiste, comme le parti dirigé par Arcand, vous demandez-vous? Non, ce n’est pas le cas. Ce journal tabloïd, le premier à être publié à Montréal si vous devez le savoir, appuie fermement le premier ministre du Québec, le très conservateur Maurice Le Noblet Duplessis. Cela dit, peut-on utiliser une source contaminée par la présence d’Arcand pour rédiger un article pour ce blogue / bulletin / machin? Dans ce cas, votre humble serviteur croit / espère que cela peut être fait.
Pilote depuis la Première Guerre mondiale, sinon plus tôt, William H. Wincapaw (1885-1947) est bien connu pour les nombreux vols humanitaires qu’il effectue pour aider les personnes malades ou blessées qui vivent dans les îles de la baie de Penobscot, au Maine. Le pilote d’hydravion de Curtiss Flying Service Incorporated dépend souvent du travail dévoué des gardiens de phare pour rester sur la bonne voie. Le 25 décembre 1929, il lance des paquets de cadeaux sur les îles isolées où ces hommes vivent avec leurs familles. Wincapaw reçoit tellement de messages de remerciement qu’il renouvelle l’expérience à partir de 1930. Jour de Noël après jour de Noël, sauf rares exceptions, il lance des paquets de cadeaux sur des phares et communautés isolés situés le long des rives de la Nouvelle-Angleterre. Wincapaw devient peu à peu connu comme le Père Noël des phares, ou Père Noël volant. De fait, il commence à se costumer.
Au fur et à mesure que le coût du programme augmente, Wincapaw doit rechercher des commanditaires. L’un d’eux est Bickford’s, Incorporated. Cette chaîne de restaurants possède apparemment un Stinson SM-6000 Airliner que Wincapaw pilote au moins une fois. Ce trimoteur de taille moyenne est l’avion que vous pouvez voir sur la photo ci-dessus. Un autre commanditaire est La Touraine Coffee Company, une société contrôlée par W.S. Quimby Company, un importateur et torréfacteur de café (et de thé?). Cette dernière collaboration se poursuit pendant des décennies à venir. Malheureusement, Wincapaw lui-même meurt en juillet 1947 dans un écrasement qui n’a rien à voir avec ses activités de Père Noël volant.
Au cours des années suivantes, plusieurs personnes, y compris le fils de cet homme remarquable, William "Bill" Wincapaw, Jr., pilotent différents types d’avions et, en particulier, d’hélicoptères pour livrer les paquets de cadeaux. L’un des avions utilisés après la Seconde Guerre mondiale est un Cessna T-50 exploité par une petite entreprise de transport aérien. Vous pourriez être intéressé, ou pas, ami(e) lectrice ou lecteur, de lire que la collection du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada comprend une machine presque identique, actuellement en entrepôt un avion d’entraînement avancé Cessna Crane utilisé par l’Aviation royale du Canada, une force aérienne alors connue sous le nom de Corps d’aviation royal canadien.
Vous pourriez également être intéressé par le fait que le premier hélicoptère utilisé pour livrer des paquets de cadeaux, en décembre 1946, est un Sikorsky S-51 appartenant à Helicopter Air Transport, Incorporated, une société mentionnée dans un numéro d’août de ce blogue / bulletin / machin. Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur, la collection du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada comprend un hélicoptère de ce type. Le monde est petit, n’est-ce pas?
Encore en 2017, l’organisation Flying Santa demeure toujours forte. Je lui souhaite tout le bien possible.