Expiation, mais plutôt tard, pour une absence d’action de ma part
Bonjour, ami(e) lectrice ou lecteur. Votre humble serviteur expie vraiment un manque d’action. Vous voyez, en octobre 2003, le Musée de l’aviation du Canada, l’actuel Musée de l’aviation et de l’espace du Canada à Ottawa, Ontario, acquiert une des plus grandes, sinon la plus grande collection privée de cerfs-volants provenant de partout dans le monde qui existe alors au Canada. Ce matériel étonnant appartient à Yves Laforest et Anne Clément. À l’époque, c’est leur espoir, et le mien, que les cerfs-volants de cette collection soient exposés. Pour diverses raisons, cela ne se fait pas – et je le regrette profondément.
Le présent article ne peut compenser pour un manque d’action de ma part mais il devrait vous donner une idée de l’ampleur de la merveilleuse collection de cerfs-volants acquise par le musée il y a 15 ans ce mois-ci.
Né en Ontario en avril 1959, Laforest est fasciné par les cerfs-volants depuis son enfance. En effet, il commence à en faire voler à l’âge mûr de 6 ans. Au fil du temps, Laforest les met de côté et vit sa vie. Au début des années 1980, il rencontre un groupe de personnes qui pilotent des cerfs-volants contrôlables. Ils lui donnent une chance d’en essayer un. Les cerfs-volants reviennent dans la vie de Laforest d’une manière importante. De fait, Laforest est membre du conseil d’administration de la Fédération québécoise du cerf-volant pendant un an et est le président entre 1988 et 1991.
Vers 1992, Laforest rencontre une enseignante, Anne Clément, dans un atelier de fabrication de cerfs-volants. À l’époque, Clément cherche de nouvelles activités pour ses élèves. Elle développe rapidement une passion pour le cerf-volant. Comme Laforest, elle veut partager cette passion avec autant de personnes que possible. Un magasin de cerfs-volants, Vent en Fête, ouvre ses portes à Saint-Eustache, en 1993. Il devient rapidement le plus gros de son genre au Québec. Pendant un certain temps, Vent en Fête fabrique le plus grand cerf-volant au Canada, un gigantesque cerf-volant chenille. À vrai dire, Laforest devient très célèbre au sein de la communauté des cerfs-volistes pour ses superbes cerfs-volants géants.
Parmi les activités québécoises auxquelles Clément et Laforest participent dans les années 1990 et au début des années 2000, mentionnons :
- le Festival Air et Espace de Mirabel (1992-1994),
- le Festival Sable-Eau-Vent de Fatima, Îles-de-la-Madeleine (1994-96),
- le Festi-Neige de La Baie (1994-2002),
- le Rendez-vous mondial du cerf-volant de Verdun (1994-2002),
- le Grand combat Rokkaku de Venise-en-Québec (1995-1996),
- le festival Saint-Honoré dans le Vent de Saint-Honoré (1995 + 1997-2002),
- la Rencontre hivernale de Grand-Mère (1996-1997),
- la Grande Envolée de Saint-Adolphe-d’Howard (1997-1998),
- la Grande Envolée de Shawinigan-Sud (1998),
- le Combat de Rokkakus de Ste-Rose-de-Laval (1998),
- le festival de Saint-Bruno-de-Guigues (1998), et
- le festival de Granby (1998).
Plusieurs des événements qu’ils aident à créer tournent encore bien en 2018.
De plus, Laforest et Clément organisent des ateliers de fabrication de cerfs-volants dans de nombreux endroits au Québec. Ils participent également à des célébrations familiales et à des activités scolaires.
Au cours des années 1990 et au début des années 2000, Clément et Laforest participent à des festivals de cerfs-volants aussi loin qu’en Nouvelle-Zélande. Il suffit de penser aux
- International Kite Festival / Uttarayan à Ahmedabad, Inde (1994),
- Rencontres internationales de cerfs-volants de Berck-sur-Mer, France (1994-97),
- Vulandra - Festival internazionale degli Aquiloni de Ferrare, Italie (1994-2002),
- Festival Coloriamo i Cieli de Castiglione Del Lago, Italie (1994-2002),
- Festival Colorissimo de Cap d’Agde, France (1997-2002),
- Festival international de cerfs-volants de Narbonne, France (1998-2002), et
- Artevento - Festival internazionale dell’Aquiloni de Cervia, Italie (1998).
Au cours de leurs voyages autour du globe, Laforest et Clément acquièrent de nombreux cerfs-volants. Cette collection est exposée plusieurs fois au Québec à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Il suffit de penser au Rendez-vous Mondial du Cerf-volant de Verdun de 1997 et à l’événement Un ciel, un monde de Saint-Charles-sur-Richelieu. La collection est également exposée 2 fois à Saint-Honoré dans le Vent, à Saint-Honoré. En 2002-2003, elle est exposée en permanence à la Laurentian Elementary School à Lachute, Québec, où Clément est enseignante.
À l’époque, Laforest est programmeur / analyste responsable des sites Web de l’INRS - Institut Armand-Frappier à Laval, Québec. Il rejoint cette organisation en 1980, avant que celle-ci ne devienne un élément de l’Institut national de la recherche scientifique impliqué dans la recherche en santé. Laforest est toujours là au début de 2018.
Malheureusement, Laforest est sérieusement blessé en 2002. En conséquence, lui et Clément doivent vendre Vent en Fête et sont forcés de mettre fin à leurs activités en matière de festivals de cerfs-volants. Ils vendent également une partie des cerfs-volants de leur collection à cette époque. La plupart de ceux qui restent, une soixantaine en tout, vont au Musée de l’aviation et de l’espace du Canada en 2003. Au fil du temps, Laforest et Clément reprennent progressivement leurs activités de cerfs-volants. Laforest est toujours actif en 2017-18.
Ainsi, ami(e) lectrice ou lecteur, aimeriez-vous voir quelques-uns, et je veux dire seulement quelques-uns, désolé, des cerfs-volants acquis par le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada? Oui? Formidable.
Les origines du cerf-volant sont quelque peu mystérieuses. Il peut en fait avoir vu le jour indépendamment à plus d’un endroit. L’annonce, en septembre 2002, de la découverte d’une peinture semblant montrer un être humain avec un cerf-volant sur un mur d’une caverne de l’île de Muna, en Indonésie, suscite un énorme intérêt dans la communauté cerf-voliste internationale. L’authenticité de cette œuvre est malheureusement loin d’être assurée.
Cela étant dit (tapé?), le fait est que la population de l’île de Muna fabrique depuis fort longtemps une variété de cerfs-volants connue sous le nom de kaghati, ou kagati. Vous vous souviendrez, ami(e) lectrice ou lecteur, qu’une photo d’un de ces cerfs-volants se trouve au tout début de cet article. Un kaghati possède une armature de bambou, de fibres d’ananas tressé ou d’écorce d’hibiscus sur laquelle sont cousues des feuilles (manioc sauvage ou gadoung, une variété de patate douce). Les ficelles sont faites à partir de fibres d’ananas tressées. Des kaghatis sont encore utilisés de nos jours pour fins de divertissement. De nombreux paysans de Sulawesi se servaient toutefois de ces cerfs-volants peu coûteux pour protéger leurs champs au moment des semailles. Ces épouvantails volants étaient munis d’un kamuu, un arc de bambou ayant une bande de rotin ou de feuille de palmier faisant fonction de vibreur dont les effets sonores déplaisaient aux oiseaux.
D’autres cerfs-volants faits à partir de feuilles étaient / sont également utilisés par des pêcheurs de l’archipel indonésien et ce, depuis fort longtemps. D’aucuns vont jusqu’à suggérer qu’il s’agit là des descendants des tout premiers cerfs-volants au monde. Utilisés en eaux peu profondes par des pêcheurs en canot et équipés d’un collet pour capturer des poissons, ces cerfs-volants ont l’avantage de ne pas effrayer leurs proies potentielles. Très simples, ils consistent souvent en une simple feuille d’orchidée, renforcée par deux minces tiges de bambou enfilées dans la feuille. On retrouve également ce type de cerf-volant dans les grands archipels de l’océan Pacifique (Mélanésie, Micronésie et Polynésie).
D’autres versions, utilisées pour pêcher à partir du rivage ou d’embarcations, sont munies d’un hameçon. Ces cannes à pêche volantes augmentent considérablement la portée des lignes qui n’ont plus à craindre les obstacles, ou le ressac. Détail intéressant, certains gardiens de phares en Écosse utilisaient des cerfs-volants jusqu’au début du 20ème siècle pour placer leurs lignes à pêche au-delà des récifs entourant les îlots sur lesquels leurs phares sont construits.
L’utilisation de feuilles pour fabriquer des cerfs-volants n’est pas limitée aux seuls archipels indonésien et de l’océan Pacifique. Les Gaoshan de l’île de Taiwan, de même que les Li de l’île de Hainan, au large des côtes chinoises, fabriquaient autrefois des cerfs-volants à l’aide de feuilles d’arbres à pain. En Martinique, dans les Antilles, un modèle relativement similaire est réalisé à partir d’une feuille de bois canon, d’arbre à pain, d’amandier ou de vigne. Les feuillez choisies ne doivent pas être trop courbées. Il faut les nettoyer et les aplatir avant d’y fixer une baguette qui sert d’ancrage à la ligne. D’apparence fragile, ces élégants cerfs-volants traditionnels peuvent résister à des vents qui frôlent les 30 kilomètres/heure (plus de 16 milles/heure). Ils volaient surtout aux environs de la fête de Pâques, entre mars et mai. Apparu après l’arrivée des Européens dans les Antilles, ce type de cerf-volant est malheureusement en voie de disparition.
Dans de nombreux pays d’Asie, le cerf-volant a longtemps tenu une place importante et variée dans la vie religieuse, quotidienne et culturelle. Dans ces contrées, cette ingénieuse machine volante n’est pas un objet de loisir mais un art, voire une passion, qui se transmet de génération en génération. Souvent fabriqué à partir de matériaux utilisés depuis des siècles (feuilles, bambou, soie, papier, etc.), le cerf-volant porte des motifs de nature traditionnelle, mythologique ou historique qui font de lui un témoin vivant du mode de vie de celles et ceux qui le font voler.
Quoi de plus normal que chaque pays, pour ne pas dire chaque région d’un même pays, crée des styles ou des motifs uniques au monde? C’est ainsi que, au cours des siècles, un grand nombre de formes géométriques sont mises à contribution : cercle, carré, rectangle, losange, pentagone, hexagone, etc. Le cerf-volant étant par définition une machine volante, les artisans s’inspirent par ailleurs d’oiseaux, d’insectes tels que les papillons, ou de créatures mythologiques comme le dragon, pour construire de magnifiques cerfs-volants riches de couleurs et de détails.
En Chine, par exemple, la présence cerfs-volants utilisés à des fins diverses semble être confirmée par divers textes rédigés bien avant le début de l’ère actuelle / chrétienne. Certaines personnes commencent à faire voler des cerfs-volants pour le pur plaisir de la chose au plus tard pendant le 7ème siècle. Ce nouveau divertissement s’avère fort populaire et conquiert de plus en plus d’adeptes. Un jour des cerfs-volants fait son apparition. Il se tient à l’automne, le 9ème jour du 9ème mois lunaire, en même temps que la fête du Chong Yang, ou fête du double 9.
L’utilisation par les Chinois de cerfs-volants musicaux munis d’un arc de bambou, d’un tube de bambou ou de cordes tendues au-dessus d’une petite caisse de résonnance remonterait au 10ème siècle. Le son produit par certains de ces cerfs-volants ressemblant quelque peu à celui d’un instrument de musique, le zheng, l’expression feng zheng, ou instrument à vent, est graduellement adoptée en Chine pour identifier les cerfs-volants de tous types.
Un shayan typique. MAEC.
Encore aujourd’hui, lancer un cerf-volant demeure l’une des activités de loisir préférées de millions de Chinoises et Chinois. La place Tiananmen, par exemple, est un des sites de vol favoris des habitants de Beijing. Un type parfois connu sous le nom de shayan, ou hirondelle grasse, est natif de cette région. C’est un cerf-volant à ailes rigides ressemblant à une hirondelle qui voltige dans le ciel pour annoncer l’arrivée du printemps. Sa structure est en bambou et sa voilure, en soie ou en papier.
Un dragon typique. MAEC.
Cela étant dit (tapé?), le dragon, aussi connu sous le nom de mille-pattes compte parmi les cerfs-volants les plus spectaculaires. Il en existe de toutes les tailles. Le dragon est composé de deux parties : une tête et un corps. La tête peut être animée (yeux qui tournent, langue qui bouge, etc.). Elle était / est souvent peinte à la main. Le corps, quant à lui, consiste en une série de disques, reliés les uns aux autres par des fils, qui sont à toutes fins utiles des cerfs-volants miniatures. Les disques, de taille identique ou légèrement décroissante, sont faits de soie ou de nylon et peuvent être imprimés ou peints à la main. Chacun d’entre eux porte deux balanciers au bout desquels on trouve une décoration en plume ou en papier. Ils ont pour rôle d’équilibrer le cerf-volant. De nombreuses versions de dragons existent mais les plus populaires provenaient / proviennent de Weifang, au sud-est de Beijing. Certains dragons sont tellement gros, plus de 400 mètres (plus de 1 300 pieds) de long, qu’il faut une équipe bien entraînée pour les faire voler en toute sécurité. Ces géants peuvent en effet créer une force ascendante de plusieurs centaines de kilogrammes (environ 1 500 livres).
Le Japon compte lui aussi parmi les pays qui se distinguent par la grande variété de cerfs-volants qu’on y trouve. Leur présence dans l’archipel nippon remonte en fait à au moins 1 000 ans. Un texte du 10ème siècle par exemple mentionne un cerf-volant fait de bambou et de papier. Depuis lors, des artisans et maîtres ont mis au point des modèles de cerfs-volants aux formes et motifs tout à fait uniques. Parmi les motifs utilisés et réutilisés depuis fort longtemps, mentionnons les samouraïs, les personnages mythiques ou d’autres tirés du théâtre japonais, et divers symboles tels que la tortue, qui représente la longévité.
Un edo kaku dako typique. MAEC.
Matsutani Hideo, un pompier à la retraite d’Akashi, une ville située non loin de Kobe, compte parmi les grands maîtres du edo kaku dako, ou cerf-volant de Edo, un type traditionnel japonais parmi les plus décorés. Personnage lui-même assez coloré, Matsutani a participé à de nombreux festivals et ateliers aussi bien au Japon qu’à l’étranger. Le cerf-volant de Edo tire son nom de l’ancien nom de la ville de Tokyo où il vole depuis quelques siècles. Sa structure est faite de lamelles de bambou, et sa voilure de feuilles de papier japonais, ou washi, préparées à partir d’écorce de mûrier. Sa décoration s’inspire d’estampes représentant des samouraïs dans leurs superbes armures, des acteurs de théâtre kabuki ou des signes du zodiaque chinois, souvent le dragon. Le cerf-volant Edo porte souvent à son sommet un vibreur, dont le son est amplifié par la voilure.
Un bangpae yeon typique. MAEC.
L’utilisation de cerfs-volants en Corée remonte à fort longtemps. De nos jours, de nombreux Sud-Coréens font voler leurs cerfs-volants en hiver et au printemps, tout particulièrement lors des festivités qui entourent le Nouvel an lunaire. Le cerf-volant utilisé le plus fréquemment lors de ces activités est de forme rectangulaire avec une ouverture circulaire en son centre. Il est fait de bambou et de papier de mûrier. Connu sous le nom de bangpae yeon, ou cerf-volant bouclier, ce cerf-volant de combat est pour ainsi dire un symbole culturel en Corée du Sud.
Comme c’est le cas ailleurs dans le monde, le jeu consiste à utiliser un cerf-volant dont la ficelle est encollée et enduite de poudre de verre pour couper la ficelle du cerf-volant d’un adversaire. Cette ficelle tranchante est potentiellement dangereuse. L’utilisation de cerfs-volants de combat a parfois été réglementée afin de réduire le nombre d’incidents / accidents.
Un wau bulan typique. MAEC.
La Malaisie compte elle aussi sur une longue tradition de vol de cerfs-volants. Des concours de combat aériens sont à ce point populaires qu’ils sont mentionnés par les chroniqueurs et ce, dès le 15ème siècle. Le wau bulan, ou cerf-volant de la Lune, est le cerf-volant de combat traditionnel de cette région du monde. Son nom vient de sa forme en croissant et du petit cercle en son centre. Il est aujourd’hui fait de bambou et de différentes types de papier (crêpé, aluminisé, de soie, etc.) que l’on décore avec de nombreuses franges de couleur. Ce cerf-volant sans queue est souvent muni d’un vibreur. L’identification du wau bulan avec la Malaisie et sa culture est telle que le transporteur aérien national, Penerbangan Malaysia Airlines Berhad, l’a choisi comme symbole.
Le cerf-volant dit malais, que l’on rencontre dans l’archipel indonésien, attire l’attention d’un journaliste et photographe américain au cours des années 1890. William Abner Eddy en utilise dans le cadre de ses recherches photographiques et météorologiques. Ces cerfs-volants en forme de trapèze, utilisés avec plus ou moins de succès par des millions d’enfants, dont un certain Charlie Brown, sont encore connus sous le nom de cerfs-volants Eddy.
Un layang-layang typique. MAEC.
Les magnifiques cerfs-volants en forme de papillons, d’oiseaux ou de chauves-souris qui volent dans le ciel de Bali faisaient / font partie intégrante du folklore local. La tradition hindouiste de cette île d’Indonésie veut en effet que le pilotage de cerfs-volants soit le sport préféré des dieux. Il y a même un dieu du cerf-volant, Rare Angon, une des nombreuses incarnations du dieu Shiva. Certains cerfs-volants en forme d’oiseaux de proie ont parfois eu un usage plus terre à terre. Des paysans en faisaient voler au-dessus de leurs rizières pour éloigner les oiseaux nuisibles.
Peu importe la forme et le style, le pilotage de cerfs-volants était / est très populaire à Bali. De façon générale, ceux-ci sont faits de soie peinte à la main et fixée sur une structure de bambou. Les motifs qui les ornent sont fort souvent tirés du Ramayana, un poème épique ancien qui raconte la vie des dieux et de rois légendaires de l’Inde. Connus sous le nom générique de layang-layang, les cerfs-volants balinais prennent de nombreuses formes. Les janggan, par exemple, ressemblent à des oiseaux et sont munis d’une tête et d’une longue queue.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur assidu(e), le cerf-volant « Gibson Girl » mentionné dans un numéro de septembre 2018 de notre blogue / bulletin / machin provient de la collection acquise par le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada en octobre 2003.
À la semaine prochaine.