Suspendue sous un voile du crépuscule : Constance Cann Wolf et le merveilleux monde du vol en ballon
Salutations, amie(e) lectrice ou lecteur. J’ai un aveu à faire. Avant de choisir ce sujet particulier pour ce numéro particulier de notre blogue / bulletin / machin que vous parcourez actuellement, votre humble serviteur a examiné plus de 25 autres possibilités, datées de 1929 à 1969, publiées dans près de 20 magazines et journaux, quotidiens, hebdomadaires et mensuels, venus de pas moins de 7 pays, et… Qu’y a-t-il? Vous souhaitez paraphraser Angelina Jolie Pitt, née Angelina Jolie Voigt, dans un film plutôt décevant de 2010, Le Touriste / The Tourist? Vingt-cinq possibilités datant de 1929 à 1969, provenant de près de 20 magazines et journaux de 7 pays. Et c’est celle que vous choisissez, dites-vous? Vous ne l’aimez pas, dis-je?
On peut soutenir que notre histoire commence en juillet 1905, à Hamilton, Ontario, avec la naissance de Constance « Connie » Cann. Cette brillante jeune femme étudie à la University of Toronto avant de s’installer à New York, New York, où elle devient agente théâtrale. Croiriez-vous que la famille Cann est peut-être originaire de la Nouvelle-Écosse, de l’île-du-Cap-Breton pour être plus précis? Et oui, amie(e) lectrice ou lecteur, le Aerodrome No. 4 Silver Dart de la Aerial Experiment Association qui effectue le premier vol contrôlé et soutenu d’un avion motorisé au Canada, en février 1909, décolle de la surface gelée d’un lac de l’île-du-Cap-Breton – un factoïde mentionné dans un numéro d’octobre 2018 de notre blogue / bulletin / machin.
Notre histoire prend une grande vitesse en 1951 lorsque cette dame agréable et sans peur, alors Constance Cann Wolf, désormais à la retraite et épouse de l’avocat de l’aviation Alfred Loeb « Abby » Wolf, est en Europe. Pourquoi l’Europe? Et bien, à l’époque, son époux est en mission en Europe de l’Ouest, en Allemagne de l’Ouest semble-t-il, dans le cadre d’une mission de la Air Force Reserve. Le couple a son avion privé expédié là-bas.
Avant de poursuivre vers le point culminant de notre histoire, cependant, je voudrais faire une digression pendant 1 ou 3 minutes. Saviez-vous que les Wolf sont les premiers aviateurs civils à atterrir à Gander, Terre-Neuve, en septembre 1938? Le couple se pose en fait sur le lac Gander, car les pistes de l’aéroport du Newfoundland Airport, une nouvelle installation internationale développée par le Air Ministry britannique connue aujourd’hui sous le nom d’Aéroport international de Gander, sont encore en construction. Les Wolf aventureux font apparemment le voyage pour le plaisir.
Vous pourriez également être intéressé d’entendre (lire?), ou non, que Wolf, l’époux en fait, compte parmi les quelques personnes qui fondent la Aircraft Owners and Pilots Association (AOPA), en 1939, pour veiller à ce que le vol privé / aviation générale ait une place à la table lorsque diverses questions liées à l’aviation sont abordées. Cette puissante association fonctionne encore bien en 2019.
La contrepartie canadienne de AOPA, la Canadian Owners and Pilots Association (COPA), est créée en 1952 par 2 pilotes d’Ottawa, Ontario, John M. Bogie et Margaret Carson. Elle aussi fonctionne encore bien en 2019. Carson est la première et, possiblement, la seule gagnante non américaine, en 1951, de la All Women’s International Air Race, une compétition annuelle communément connue sous le nom de Angel Derby. Incidemment, un des membres fondateurs de COPA est nul autre que Keith S. « Hoppy » Hopkinson, un pionnier du mouvement de la construction amateur au Canada après la Seconde Guerre mondiale. Ce gentilhomme est mentionné dans un numéro de septembre 2017 de notre blogue / bulletin / machin. La construction amateur elle-même est mentionnée à quelques reprises dans ce même blogue / bulletin / machin, mais je digresse. Désolé. Désolé.
Alors qu’elle vole autour de l’Europe de l’Ouest, Wolf, pilote privé depuis 1931, atterrit en Suisse. Elle rencontre bientôt un pilote de ballon suisse bien connu, l’ingénieur Fred Forrer, un membre du Ballongruppe Zürich impliqué dans cette organisation de 1947 à 1973. En moins de temps qu’il ne faut pour dire supercalifragilisticexpidélilicieux, Wolf tombe amoureux du vol en ballon. Nous sommes toujours en train de parler (taper?) de Mme Wolf, bien sûr. Si vous n’avez pas d’objection, je m’abstiendrai de taper le mot « Mme » à partir de maintenant. Curieusement, M. Wolf déteste positivement le vol en ballon. Il prend l’air une fois, avec son épouse, une fière ballomane, et c’est tout.
Après le retour du couple aux États-Unis, Wolf commence à réfléchir à ce qu’elle peut faire pour aider la cause du ballon dans son pays d’adoption. Avec quelques autres passionné(e)s, elle fonde le Balloon Club of America, en 1952. En quelques mois, ou années, ce club compte 4 pilotes de ballons certifiés parmi ses quelques membres, à part Wolf:
- Anthony Mead « Tony » Fairbanks, un ingénieur chez Piasecki Helicopter Corporation / Vertol Aircraft Corporation,
- Peter Pellegrino, un responsable de tour d’aéroport de la Civil Aeronautics Administration,
- Donald Louis « Don » Piccard, un monteur de ballons et de dirigeables pendant la Seconde Guerre mondiale apparemment devenu vendeur, et
- Francis Shields, un constructeur indépendant.
Wolf elle-même obtint sa licence de pilote de ballon en novembre 1956. Auparavant, elle doit voler avec un pilote certifié.
Et oui, Piasecki Helicopter et Vertol Aircraft sont mentionnés dans des numéros d’octobre et novembre 2017 de notre blogue / bulletin / machin. Et oui encore, Piccard est mentionné dans un numéro de mars 2019 de ce même blogue / bulletin / machin. Et non, Pellegrino n’est pas l’époux de Ann Dearing Holtgren Pellegreno, la dame qui, en 1967, vole autour du monde pour commémorer la tentative infructueuse lancée en 1937 par la célèbre aviatrice américaine Amelia Mary Earhart et son navigateur, Frederick Joseph « Fred » Noonan. Incidemment, le Lockheed Modèle 10 Electra piloté par Pellegreno et son équipage de 3 hommes appartient maintenant au mondialement connu Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa.
Incidemment, le frère jumeau du père de Piccard est également associé au Ballongruppe Zürich. Auguste Antoine Piccard en est membre entre 1920 et 1946. Ce physicien / océanaute / aéronaute est mentionné dans un numéro de juillet 2018 de notre blogue / bulletin / machin. Et oui, un auteur de bande dessinée belge connu entre tous, Hergé, né Georges Prosper Remi, est à ce point fasciné par ce chercheur qu’il s’en inspire pour créer un des personnages les plus populaires de l’univers qui entoure son héros mondialement connu, Tintin. Tryphon Tournesol est mentionné dans des numéros de juillet et septembre 2018 de ce même blogue / bulletin / machin.
Soucieux de se libérer de l’emprise de la terre, les membres du Balloon Club of America achètent 9 ballons à gaz de la United States Navy datant de la Première Guerre mondiale ou, peut-être plus probablement, de la Seconde Guerre mondiale. Chacun de ces aérostats moisis, rapiécés et tabassés coûte la somme princière de 10 dollars. Peu de temps après, on peut voir les ballons dériver lentement au-dessus de la campagne, en Pennsylvanie et au New Jersey. Les pilotes peuvent fort bien saluer de la main alors que des automobilistes éberlué(e)s se rendant au travail tôt le matin ou rentrant chez elles / eux en fin d’après-midi regardent fixement ces géants aériens flotter sans efforts. Certains pilotes privés et, apparemment, quelques rares pilotes de ligne sont fascinés au point de faire demi-tour pour regarder de nouveau, à bonne distance bien sûr. Tout ballon qui atterrit dans un champ près d’une route, ou dans un arbre, est bientôt entouré de personnes fascinées de tout âge prêtes à offrir leur aide. Certaines de ces personnes s’avèrent vraiment utiles.
Bien que généralement très sûr, le vol en ballon n’est pas sans risques. En octobre 1954, l’enveloppe du ballon que Wolf et Piccard pilotent subit un accident en plein ciel. Par chance, alors que le ballon tombe vers le sol, plus de 1 300 mètres (4 300 pieds) plus bas, son enveloppe forme une sorte de parachute à l’intérieur du filet. Wolf, Piccard et leurs passagères / passagers survivent toutes et tous à l’écrasement. Elle ne reçoit que des contusions mineures. Toutes / tous les autres subissent apparemment une ou quelques fractures. Une personne se casse un pied, une autre un orteil, par exemple.
Croiriez-vous que les aéronautes du Balloon Club of America remplissent d’abord les enveloppes de leurs aérostats avec du gaz de cuisson, autrement dit du gaz naturel / méthane, plutôt qu’avec un gaz plus approprié mais plus difficile à trouver comme l’hydrogène ou l’hélium? Remarquez, il est possible que les aéronautes utilisent du gaz d’éclairage, un mélange de gaz plus léger que l’air produit à partir de charbon et utilisé pour l’éclairage mentionné dans des numéros de novembre 2018 et mars 2019 de notre blogue / bulletin / machin. Wolf préfère personnellement utiliser l’hydrogène, le plus léger de tous les gaz et un qui est très inflammable, contrairement à l’hélium. L’hydrogène est passablement plus cher que les gaz disponibles dans le commerce. Remplir un ballon avec l’un d’entre eux coûte environ 180 $ en 1959, contre 500 $ pour un plein d’hydrogène.
Wolf vole en montgolfières à quelques reprises, à partir des années 1960, mais les trouve un peu trop chaudes et bruyantes à son goût. D’accord, d’accord, la vérité est que Wolf a plutôt horreur du vol en montgolfière.
Constance Cann Wolf à côté d’un des ballons à gaz qu’elle aime tant. Russell Sparr, « Elle joue au ballon à l’été des fusées. » Le Soleil – Perspectives, 14 novembre 1959, 6.
En 1957, quelques membres du Balloon Club of America traversent l’Atlantique, en avion de ligne bien sûr, pour participer à une course internationale de ballons pour le Trophée du ballon libre, tenue aux Pays-Bas en juin de cette année. Leur vieux ballon ne fait pas le poids face aux aérostats modernes pilotés par les 7 ou 8 autres équipes, toutes d’Europe apparemment. Malgré tout, Fairbanks, Shields et Wolf parviennent à se classer 5ème. L’équipe belge gagne, soit dit en passant, mais je digresse, un de mes nombreux défauts. Oui, oui, je digresse et j’ai beaucoup de défauts, c’est un fait, mais ne nous attardons pas.
Vous vous souvenez bien que Wolf est une agente théâtrale respectée avant son mariage en 1931, précisons-le, n’est-ce pas, amie(e) lectrice ou lecteur quelque peu distrait(e)? Soupir… Ça ne fait rien. Quoi qu’il en soit, un de ses nombreuses amies et amis du monde théâtral est nul autre que Michael « Mike » Todd. Lorsque ce producteur de renom américain de théâtre et de cinéma décide de produire Le tour du monde en 80 jours, un film basé sur le roman rédigé par Jules Gabriel Verne, un gentilhomme mentionné dans quelques numéros de notre blogue / bulletin / machine depuis juin 2018, il se tourne vers Wolf pour lui emprunter un ballon afin de l’utiliser dans une scène. Elle accepte volontiers de l’aider, tout comme les membres du Balloon Club of America. Il s’avère que Pellegrino, Shields et Wolf agissent en tant que conseillers techniques pendant le tournage. Et oui, Le tour du monde en 80 jours est mentionné dans un numéro de novembre 2018 de notre blogue / bulletin / machin.
Un des aérostats du Balloon Club of America devient La Coquette, le ballon décoré de couleurs vives dans lequel Phileas Fogg, interprété par James David Graham Niven, quitte Paris pour continuer son périple autour du monde après avoir appris le blocage d’un tunnel ferroviaire. Chose intéressante, cette scène, sans doute une des plus célèbres du film, n’est pas dans le roman rédigé par le susmentionné Verne. À vrai dire, Niven est probablement bien loin du ballon lorsqu’il décolle. Vous voyez, ce vétéran désinvolte de la Seconde Guerre mondiale a un peu peur des hauteurs. De fait, un remplaçant prend la place de Niven pour de nombreux plans montrant le ballon en vol, qui sont filmés en studio à l’aide d’une grue de 50 mètres (165 pieds).
Ais-je mentionné que mon grand-père maternel s’appelait Philias Chabot? Le monde est petit, n’est-ce pas? Mais je digresse. Pardon. Incidemment, un frère de son arrière-arrière-arrière-grand-père est apparemment l’ancêtre d’un certain Antoine Chabot, plus connu sous le nom de Anthony Chabot, un homme d’affaires, entrepreneur et philanthrope millionnaire (?) connu, ou tristement connu, votre choix, pour être un des cerveaux derrière une technologie connue sous le nom d’abattage hydraulique. Le dispositif en bois utilisé par des mineurs utilise le poids d’une grande colonne d’eau pour projeter un puissant jet d’eau sur un banc de gravier qui contiendrait de l’or. Cette approche révolutionnaire d’exploitation minière cause toutefois souvent de graves dommages en aval, endommageant ou détruisant des habitations et des terres agricoles. Chabot supervise plus tard la construction de réseaux d’eau publics en Californie, et dans d’autres états. Ce travail est si bien connu qu’il lui vaut le surnom de « Water King, » ou roi de l’eau. Chabot décède en janvier 1888, à l’âge de 74 ans.
En 1883, Chabot fait don d’un télescope et de l’argent nécessaire à la construction d’un observatoire à Oakland, Californie. Cet observatoire est l’ancêtre de l’actuel Chabot Space & Science Center. De fait, le nom de Chabot pouvait / peut être trouvé dans plusieurs autres endroits de la région de la baie de San Francisco : 2 collèges communautaires, 2 écoles primaires, 2 lacs artificiels, 2 rues, une route, un parc régional, un cinéma, un club de tir, etc., mais je digresse, encore.
Saviez-vous que Niven fait partie de la distribution de 2 films britanniques sur l’aviation tournés pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1942 et 1944, plus spécifiquement Spitfire et L’héroïque parade? Le premier est le premier film de fiction consacré à la bataille d’Angleterre de 1940, une des campagnes cruciales de la Seconde Guerre mondiale, voire du 20ème siècle. De fait, Spitfire est un biofilm sur Reginald Joseph Mitchell, le concepteur de l’avion de chasse suprêmement réussi Supermarine Spitfire, décédé en juin 1937. Et maintenant, revenons à notre histoire, et à La Coquette.
Désireux de promouvoir les premières de Le tour du monde en 80 jours à Londres et à Paris, Todd demande à Wolf et à ses amis s’ils sont disposés à faire voler La Coquette au-dessus de ces 2 villes, après la susmentionnée course internationale de ballon bien sûr. Encore une fois, Wolf et ses coéquipiers acceptent volontiers de l’aider.
Convaincre le Ministry of Tourism and Civil Aviation de donner sa bénédiction au vol au-dessus de Londres s’avère étonnamment difficile. Ce vol, avec à son bord Wolf, Shields et Fairbanks, à la fin juin selon toute vraisemblance, commence aux Battersea Pleasure Gardens. La taille de la foule n’est pas claire, mais des policiers et des pompiers sont présents. Une demande officielle pour que l’immatriculation du ballon soit visible aux spectatrices et spectateurs lors du décollage amuse beaucoup Todd. Ce dernier indique à Wolf et aux autres aéronautes qu’ils ne sont pas assurés contre le fait de heurter le palais de Buckingham, la résidence londonienne de la famille royale. Leur réaction à cette nouvelle ne passe pas à l’histoire. Quelques secondes après le décollage, La Coquette s’enfonce doucement dans la cime d’arbres voisins. Son équipage largue rapidement du sable de lest, apparemment sur la tête de membres de la foule. Alors que le ballon s’éloigne, on peut voir le réflecteur radar monté sur la nacelle (?) à la demande des autorités, coincé dans un arbre. Le reste du vol se déroule sans incident. Il dure environ 2 heures.
Une question rapide si je peux me le permettre. Suis-je la seule personne à penser que la fusion du tourisme et de l’aviation civile au sein d’un seul ministère est un peu étrange? Ça ne fait rien.
Wolf, qui n’a pas l’intention de prendre part au vol au-dessus de Paris, rentre aux États-Unis peu après. Pour une raison ou une autre, elle change d’avis. Wolf se rend à Paris et on la conduit rapidement devant l’Hôtel national des Invalides, qui n’est pas vraiment un hôtel d’ailleurs, au centre de la capitale française, d’où La Coquette doit décoller. Des journalistes de quelques quotidiens parisiens et d’au moins un réseau de radio sont présents pour mener des entrevues. Un neveu du susmentionné Verne est sur place pour offrir ses meilleurs vœux à Wolf et à son co-pilote, le susmentionné Shields. Le champagne coule alors qu’on achève les derniers préparatifs.
Wolf, Shields et La Coquette décollent sous les applaudissements d’une foule nombreuse qui leur veut du bien. Alors que le ballon dérive au-dessus de Paris, d’innombrables personnes lèvent les yeux et saluent de la main, ou l’acclame, ou les deux. Wolf et Shields les saluent de la main. Pendant un certain temps, ils semblent vouloir s’écarter de leur plan de vol – une infraction grave mais sur laquelle Wolf et Shields n’ont aucun contrôle. Le vent, malicieux comme il peut l’être, pousse doucement La Coquette vers l’aéroport du Bourget. Il change de direction avant que le ballon ne soit trop proche. Wolf et Shields atterrissent dans un champ à une certaine distance de l’aéroport. Le vol a duré 3 heures. Wolf est à la maison avant la fin du jour suivant.
Au fil du temps, Wolf effectue des vols assez importants et d’autres qui le sont moins. Début juillet 1959, par exemple, elle et Fairbanks commémorent le vol effectué en janvier 1793 par l’aéronaute français Jean-Pierre Blanchard, le deuxième effectué dans les Amériques. Et ici repose une histoire. Très bien, une courte histoire. Une très courte.
Blanchard annonce ses intentions dans un journal de Philadelphie, Pennsylvanie. Les billets sont mis en vente pour 2 et 5 dollars, ce qui n’est pas bon marché du tout. Au jour fixé, une foule assez nombreuse se rassemble sur le site choisi, la cour de la prison de la ville. George Washington et 4 futurs présidents des États-Unis, John Adams, Thomas Jefferson, James Madison et James Monroe, font partie des rares spectatrices et spectateurs privilégié(e)s pouvant se permettre d’acheter un billet. Blanchard, bien vêtu comme d’habitude, porte un beau costume bleu qui s’accorde bien avec le bleu de la nacelle du ballon. Son ballon à hydrogène parcourt environ 25 kilomètres (environ 15 milles) en 45 minutes.
Après son atterrissage au New Jersey, Blanchard montre un laissez-passer signé par Washington à un fermier qu’il rencontre par hasard. Le dit fermier est malheureusement analphabète et devient méfiant. Ne sachant que faire, Blanchard, qui ne parle pas anglais, débouche une bouteille de vin. Le fermier sourit. Aussi réussi qu’il soit, ce vol ne fait pas ses frais. Blanchard ne connaît que trop bien ce problème. Poursuivi par la malchance et toujours à court d’argent, il quitte finalement les États-Unis en 1797.
En novembre 1961, Wolf demeure dans les airs pendant 40 heures et 8 minutes, un vol épique et glacial de 2 400 kilomètres (1 500 milles) qui bat 15 records du monde de vol en ballon pour les femmes. Ce vol d’endurance reste invaincu jusqu’en 1995. En août 1962, Wolf devient la première femme à traverser les Alpes en ballon, de la Suisse à l’Italie. Dans le cadre des célébrations entourant le tricentenaire de Philadelphie en 1982, elle pilote une montgolfière, oui, une montgolfière. Dans le cadre des célébrations entourant le bicentenaire de la constitution américaine en 1987, elle pilote une montgolfière qui reproduit la forme de la Liberty Bell au-dessus de Philadelphie.
Au fil des ans, Wolf reçoit plusieurs prix récompensant ses remarquables réalisations.
Il convient de noter qu’en octobre 1960, alors que le candidat à la présidentielle Richard Milhouse « Tricky Dick » Nixon fait campagne en Pennsylvanie, Wolf et Fairbanks pilotent un ballon portant une bannière portant à la fois son nom et celui de son colistier, Henry Cabot Lodge, junior. Nixon parle brièvement alors qu’il est debout sur le rebord de la nacelle. Comme nous le savons tous les 2, Nixon perd face à John Fitzgerald « Jack / JFK » Kennedy.
À un moment donné en 1961, le Balloon Club of America et un autre club de ballons forment la Balloon Federation of America, qui est toujours active en 2019.
Lorsqu’ils sont chez eux, une ferme familiale bien nommée, Wingover, près d’un petit aérodrome appelé Wings Field, Wolf et son époux organisent souvent des fêtes, qui deviennent bientôt célèbres. Toutes les personnes invitées doivent venir en avion. Parfois, plus de 150 avions légers / privés envahissent l’aérodrome. La liste des fêtards comprend des noms comme ceux de Elizabeth Rosemond Taylor; Ginger Rogers, née Virginia Katherine McMath; Howard Robard Hughes, junior; Joan Fontaine, née Joan de Beauvoir de Havilland; et Marie Magdelene « Marlene » Dietrich. Et oui, Hughes est mentionné dans quelques numéros de notre blogue / bulletin / machin depuis octobre 2017. Toutes mes excuses pour les nombreux machins.
Pilote de ballon et d’avion active jusqu’à la fin des années 1980, Wolf meurt en avril 1994, environ 5 ans après son époux. Elle a 88 ans.
Sa mémoire, ainsi que celle de son époux, sont commémorées dans le Alfred L. and Constance C. Wolf Aviation Fund, créé en 1986 pour soutenir la recherche scientifique et les activités éducatives dans le domaine de l’utilisation des aéronefs comme moyen de transport.