La numérisation 3D améliore l’accès à la collection d’Ingenium
Le Labo d'innovation numérique d'Ingenium
Le Labo d’innovation numérique d’Ingenium (Labo IN), situé dans le Centre Ingenium, est un carrefour pour explorer les façons d’améliorer l’accès aux espaces dans les musées, aux collections et aux expériences pour toutes les personnes vivant au Canada. Le Labo IN, qui porte un accent particulier sur l’accessibilité et une conception axée sur les personnes utilisatrices, en collaboration avec le milieu universitaire, les institutions du patrimoine culturel, l’industrie et autres, teste de nouvelles technologies et moyens d’intéresser ses visiteurs tant dans ses musées qu’à l’extérieur.
Ingenium n’expose que 12 % de sa collection dans ses trois musées nationaux—le Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada, le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada et le Musée des sciences et de la technologie du Canada. Le Labo IN explore donc des moyens de partager cette collection d’artefacts en ligne. La récente acquisition de trois numériseurs 3D du Labo représente la première de plusieurs étapes pour créer une présence en ligne numériquement plus intéressante.
« Une copie numérique des artefacts permet une meilleure accessibilité et interactivité numérique, en plus de constituer une façon novatrice de documenter l’état actuel des objets. »
Les avantages de la 3D
Max et Emily qui visitent les espaces de la collection d’Ingenium, tout en regardant les artefacts.
« Une copie numérique des artefacts permet une meilleure accessibilité et interactivité numérique, en plus de constituer une façon novatrice de documenter l’état actuel des objets », explique Emily Yong, étudiante de deuxième année en design industriel à l’Université Carleton. Emily, tout comme Max, un étudiant de quatrième année dans le programme de création en multimédia interactif à l’Université Carleton, sont deux stagiaires qui ont été embauchés l'été dernier pour faire des tests avec la technologie 3D et les artefacts. Pendant leur stage, ils ont visité les espaces de la collection d’Ingenium avec l’équipe de conservation, et le service de restauration leur a également appris comment manipuler les artefacts de façon sécuritaire; soutenir les efforts de conservation n’est qu’une autre façon pour les musées et les personnes qui les visitent de bénéficier des modèles 3D. « Les numérisations [3D] relèvent de minuscules détails, comme des égratignures et des taches. Elles fournissent une meilleure représentation de l’artefact dans son ensemble que les photos, car elles sont tridimensionnelles et il est possible de les agrandir et d’obtenir des vues panoramiques pour réaliser une inspection plus approfondie », explique Emily.
La numérisation peut également être utilisée pour reproduire des pièces d’artefacts fragiles ou manquantes. Max et Emily ont soutenu l’équipe du Musée de l'aviation et de l'espace du Canada en créant une copie numérique d’un dalot pétrolier en caoutchouc qui se désintégrait lentement à bord du North Star DC-4GM de Canadair. « Les effets du temps et 40 années d’entreposage à l’extérieur ont fait que la composante de l’aéronef ne pouvait supporter une manipulation normale, » explique Réjean Demers, technicien d’entretien d’aéronef et restaurateur. « La numérisation 3D nous a aidés à discuter des traitements de restauration et du travail nécessaire pour fabriquer un moule. »
« La numérisation 3D nous a aidés à discuter des traitements de restauration et du travail nécessaire pour fabriquer un moule. »
Le North Star DC-4GM de Canadair de la collection en ligne d’Ingenium (à gauche) et un rendu en 3D du dalot pétrolier (à droite).
Paramètres pour la numérisation 3D
Le choix des objets pour le projet de numérisation de l’été dépendait de divers facteurs, notamment la facilité d’accès durant le déménagement en cours de la collection, la pertinence des projets de recherche actuels et les prochaines expositions, l’utilisation potentielle à l’avenir de plateformes numériques comme des jeux et des applis, et les limitations des numériseurs eux-mêmes. Grâce à l’expérimentation, les stagiaires ont découvert quels types d’objets fonctionneraient le mieux. « [Deux] des numériseurs ont certaines difficultés à recueillir des données des artefacts qui sont trop brillants, transparents ou foncés », affirme Max. « Ils fonctionnent en repérant la géométrie et les textures, éléments qui sont plus difficiles à détecter sur les objets présentant [les] caractéristiques mentionnées précédemment. » Emily ajoute qu' « il fallait également tenir compte de l’échelle et de l’accessibilité de l’artefact. Pour obtenir une numérisation optimale, il était nécessaire de laisser un espace d’environ un mètre tout autour de l’artefact. » Bien que les numériseurs puissent recueillir de l’information à travers des boîtiers de verre, de nombreux artefacts du Musée ne présentaient pas l’espace nécessaire à 360 degrés pour capter les données. De plus, l’échelle des objets est un autre aspect dont on doit tenir compte. Avec les deux numériseurs initiaux achetés, les stagiaires ont réussi à numériser des objets aussi petits qu’un poing et aussi gros qu’une voiture. Un numériseur LiDAR a ensuite été acquis qui pouvait numériser rapidement des objets noirs, brillants et très grands, et avec une précision bien meilleure que la plupart des numériseurs concurrents sur le marché. Le fait de disposer trois numériseurs permet maintenant à Ingenium de numériser facilement n'importe quel artefact de sa collection.
Emily Yong dans la salle de lecture des artefacts numérisant en 3D un dosimètre de la collection d’Ingenium.
Max Ingleton, à gauche, numérise en 3D une portion du véhicule d’essai DELTA pendant que Réjean Demers, à droite, tient une lampe de poche pour lui fournir plus de lumière.
Nettoyage des modèles
Nous avons maintenant une poignée de modèles numérisés. Que fait-on ensuite? Il reste beaucoup de travail supplémentaire pour nettoyer les données brutes afin qu’elles puissent être utilisées pour divers usages, que ce soit pour des impressions 3D, un visualiseur 3D en ligne, une animation ou un jeu vidéo–voici où entrait en jeu l’ensemble de compétences des stagiaires; Emily apportait de nombreuses compétences transférables de son programme d’études en design industriel, ce qui l’a aidé à apprendre comment utiliser les numériseurs 3D et Maya, un logiciel de 3D. « [Dans mon programme] on nous enseigne la création de produits depuis l’idée initiale jusqu’au produit final, » dit-elle. « Il faut développer des compétences techniques et créatives, comme le dessin, la création de prototypes physiques et l’utilisation de logiciels numériques pour mieux visualiser les idées. Une des compétences techniques qu’on nous enseigne dans mes cours est la production de modèles 3D et le rendu du produit que je conçois pour mieux représenter mon concept du produit final. » Semblablement, Max apprend à développer des espaces en 3D dans son programme de création en multimédia interactif. « [Nous utilisons] spécialement Maya. Cela m’a aidé à me familiariser avec la création et la manipulation d’objets en 3D. »
L’été dernier a été une expérience de travail avec de nouvelles technologies. Max et Emily ont vraiment bien relevé le défi, éblouissant le personnel par la qualité de leurs modèles 3D et leurs connaissances. On peut voir certains rendus 3D qu’ont réalisés les stagiaires ainsi que consulter leurs biographies ci-dessous.
Galerie d’images 3D
Image gallery
Biographies
Emily Yong
Emily Yong est entre la deuxième et la troisième année du programme de design industriel à l’Université Carleton. Son expérience de la 3D à l’école compte l’utilisation de logiciels comme Solidworks et Keyshot, et pendant le stage elle a travaillé avec Artec Studio et Maya. En dehors du travail et de ses études, elle aime jouer de la guitare, faire du crochet et découvrir de nouveaux endroits où manger. Jetez un coup d’œil à son site Web pour découvrir sur quoi elle travaille en ce moment.
Quand on a demandé à Emily ce qu’elle a préféré de sa session en stage, elle a répondu qu’elle avait aimé travailler avec les musées d’Ingenium et pouvoir voir et interagir physiquement avec les artefacts. Les visites en compagnie de différents membres du personnel d’Ingenium, œuvrant dans divers domaines d’expertise, ont également été des expériences incroyables.
Max Ingleton
Max est un étudiant de quatrième année dans le programme de création en multimédia interactif à l’Université Carleton. Son expérience compte l’utilisation de logiciels 3D comme Maya, Blender, Unity et, maintenant grâce à ce stage, Artec Studio et les logiciels Leica Cyclone. En dehors du travail et de ses études, il aime les jeux vidéo, l’escalade, le vélo et les animaux, notamment les trois chiens qu’il a à la maison.
Quand on a demandé à Max ce qu’il a préféré de sa session en stage, il a répondu qu’il avait aimé le processus d’observation des artefacts, de numérisation et de développement des modèles 3D, et ce, « malgré les défis rencontrés en chemin », blague-t-il.
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