Sons du passé et réflexions pour l’avenir : comment les artefacts de musée peuvent inspirer la créativité musicale
À titre de boursière de recherche 2022-2023 en son et science, j’ai intégré Ingenium l’automne dernier, où je travaille avec des conservateurs et des chercheurs internationaux sur un projet de base de données intitulé Sound and Science: A Database for Sources on the History of Acoustics (en anglais; Son et science : une base de données pour les sources sur l’histoire de l’acoustique). En tant que pianiste, l’étude du son m’a toujours intéressée; cependant, ce projet m’a amenée à réévaluer et reconsidérer les éléments acoustiques des différents instruments dont je joue et des lieux variés de représentation où je me produis, et à réfléchir à ces questions de manière plus créative.
L’un des résultats les plus significatifs de ce projet est qu’il a attiré mon attention sur différentes approches de l’étude du son. En explorant et en étudiant divers objets acoustiques — des résonateurs (voir photo ci-dessus) aux stéthoscopes, en passant par des ensembles de tonomètres et des diapasons —, j’ai acquis de nouvelles perspectives, qui vont au-delà des pratiques musicales traditionnelles, sur les possibilités que recèle le fait de jouer du piano.
Par exemple, j’ai appris à mieux apprécier le travail d’Helmut Lachemann, qui utilise des techniques non conventionnelles telles que le tambourinement de ses ongles sur la surface des touches du piano pour obtenir différents effets acoustiques et musicaux. Cela m’a amenée à réfléchir à la manière dont je pourrais également intégrer un plus large éventail d’expression et de créativité dans mes interprétations musicales en tant que pianiste.
Photographie de l’auteure en train de jouer du piano.
De plus, ma participation au projet Sound and Science m’a encouragée à revoir ma perception des différents lieux de représentation et leur relation avec les instruments de musique et les sons joués dans ces espaces. Je suis maintenant plus consciente de l’importance de considérer les caractéristiques et les qualités physiques des espaces où je me produis et des instruments dont je joue comme des facteurs susceptibles d’alimenter de manière créative mes interprétations artistiques. Cela m’a motivée à enrichir mes interprétations en explorant des liens réfléchis et créatifs entre mes interprétations musicales et les environnements dans lesquels je joue.
Enfin, le projet m’a incitée à réfléchir davantage à l’importance de la collaboration interdisciplinaire. Grâce à l’étude des objets acoustiques, j’ai vu les possibilités de partenariats plus créatifs entre les compositeurs, les artistes du son et les interprètes multimédias.
Les objets acoustiques sont comme des ponts qui relient la musique à d’autres pratiques artistiques et qui ouvrent de nouvelles voies de collaboration.
En résumé, ma participation au projet Sound and Science m’a permis de découvrir des aspects inattendus de ma pratique en tant que pianiste et interprète. Le projet m’a incitée à réfléchir à de nouvelles façons d’explorer les objets acoustiques, m’a sensibilisée aux environnements sonores et m’a encouragée à mieux apprécier la relation entre les objets, les espaces et la production de sons dans la musique. Ma participation à ce projet a sans aucun doute influencé ma pratique artistique et continuera à façonner mon approche de la performance à l’avenir.
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