La sandwicherie la plus coûteuse de la planète Terre, Partie 2
Bonjour, ami(e) lectrice ou lecteur. Devrions-nous commencer ? Initialement utilisé par la United States Navy, l’hydravion à coque de patrouille maritime Felixstowe F-5L sur la photo que nous avons vue dans la première partie de cet article est converti en hydravion de ligne pour 12 passagères et passagers à un moment donné au début des années 1920. Aucune information sur son premier propriétaire civil n’est connue. À la fin des années 1920 ou au début des années 1930, le F-5L est acquis par Atlantic Coast Airways Corporation of Delaware. Cette compagnie aérienne, incorporée en juin 1928, obtient pour presque rien 6 de ces aéronefs utilisés auparavant par la United States Navy. Elle embauche même des pilotes en permission de la United States Navy pour les piloter.
À l’époque, Atlantic Coast Airways Corporation of Delaware souhaite créer une liaison entre 8 villes du Canada, des États-Unis et de Cuba: Montréal, Québec; Boston, Massachusetts; Newport, Maine; New York, New York; Atlantic City, New Jersey; Charleston, Caroline du Sud; Miami, Floride; et La Havane, Cuba. S’il est vrai que cette compagnie aérienne vole entre New York et Atlantic City à partir d’août 1928, on peut se demander si elle couvre d’autres étapes de sa grande route. Nous savons cependant que les vols entre ces deux endroits se poursuivent au moins jusqu’à la fin d’août 1930. Cela étant dit (tapé ?), les aéronefs utilisés à cette époque peuvent être des avions trimoteurs.
Atlantic Coast Airways Corporation of Delaware est une compagnie aérienne plutôt innovante. Pendant au moins une brève période de temps, à partir d’août 1928, elle montre des films, et des parlants en fait, à ses passagères et passagers. First National Pictures Incorporated, un géant de la production et de la distribution de films, négocie avec un certain nombre de compagnies aériennes à l’époque. On ne sait pas si ce service en vol s’avère réussi. Cela étant dit (tapé ?), on peut se demander si les passagères et passagers peuvent entendre les dialogues en dépit du rugissement des moteurs des F-5L. Et non, ami(e) lectrice ou lecteur, cela n’est pas la première fois que des films sont présentés dans un aéronef.
Un autre exemple de la pensée innovatrice d’Atlantic Coast Airways Corporation of Delaware est visible sur la photo de notre sandwicherie ailée. Avez-vous remarqué les hélices, ami(e) lectrice ou lecteur? Je vais encore me risquer à suggérer qu’il s’agit d’hélices très modernes avec des pales en alliage d’aluminium fabriquées par Hamilton Aero Manufacturing Company, ou Hamilton Standard Propeller Corporation, une nouvelle société créée en 1929.
En 1910, un Américain du nom de Thomas Foster Hamilton conçoit, construit et met à l’essai un avion à moteur, l’un des premiers, sinon le premier au Washington, l’état et non la ville. Il forme une compagnie et fabrique quelques aéronefs. En 1915, Hamilton fonde Hamilton Aero Manufacturing Company Limited. Cette compagnie, basée à Vancouver, Colombie-Britannique, achève un biplan au printemps de 1916. Peu de temps après, Hamilton fonde British Columbia Aviation School Limited, la première école de pilotage de l’Ouest canadien, et utilise son avion, modifié en biplace, au moins jusqu’à ce qu’il s’écrase. La compagnie et l’école ferment leurs portes avant la fin de 1916. Cette dernière ne remet apparemment pas de diplôme à un seul étudiant.
Quoi qu’il en soit, Hamilton retourne aux États-Unis, où il s’implique dans la fabrication d’hélices, avec Matthews Brothers Manufacturing Limited. UTC Aerospace Systems, un des grands fabricants d’hélices au monde et une division de United Technologies Corporation, lui-même un géant aérospatial, est le descendant direct de la société que Hamilton rejoint il y a un siècle. Au fait, savez-vous que les avions de ligne Bombardier Q100 à Q300 de conception et de fabrication canadiennes sont dotés d’hélices Hamilton Standard? Et oui, votre humble serviteur serait très heureux d’ajouter un de ces excellents aéronefs à la collection du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, à Ottawa, Ontario.
Bien que je réalise à quel point vous souhaitez enfin lire l’histoire du F-5L floridien, je crains que cette seconde partie de l’article ne soit trop longue. Le contenu canadien fait toujours obstacle. Soupir. Pourquoi ne reviendriez-vous pas dans quelques jours? La partie 3 de cet article vous attendra.