Les abeilles mellifères sont piquées par une exposition toxique mystérieuse
La vie n’a pas été de tout repos cet automne pour la colonie d’abeilles du Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada.
À la mi-septembre, la colonie a souffert d’une intoxication aiguë, affection qui survient généralement lorsque les abeilles butinent des fleurs ayant été récemment aspergées d’insecticide. Malheureusement, les résultats ont été mortels. « Lorsque notre interprète a visité l’exposition, les trois quarts des abeilles se trouvaient fond de la ruche, a expliqué Nadine Dagenais Dessaint, agente, éducation, interprétation et expositions au Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada. Certaines étaient mortes, d’autres tremblaient ou tombaient en tentant de grimper sur les cadres de la ruche et finissaient par retomber. »
On a transporté la ruche d’observation à l’extérieur, puis on a enlevé les abeilles mortes et mourantes. Le personnel du Musée a pris un rendez-vous avec un inspecteur apicole du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, qui a visité la ferme le 17 septembre. L’inspecteur a pris des échantillons d’abeilles (mortes et vivantes) afin de tenter de dépister la maladie. Le Musée attend maintenant les résultats, mais malheureusement ces tests ne détectent pas les résidus de pesticide.
Mme Dagenais Dessaint a affirmé qu’environ 80 % des abeilles de la colonie (plus de 3 000 abeilles mellifères) ont péri à cause de cette maladie. Toutefois, la cause de l’empoisonnement reste un mystère pour le personnel du Musée.
« Nous avons vérifié auprès de la Ville [d’Ottawa] et Ornamental Gardens, mais aucun traitement n’a été vaporisé près de la ferme, a dit Mme Dagenais Dessaint. Quant à Agriculture et Agroalimentaire Canada, puisque toutes les cultures sont déjà terminées, il est très improbable que des insecticides aient été utilisés. »
Mme Dagenais Dessaint a sa propre colonie d’abeilles mellifères à la maison et dit qu’elle a déjà vu des intoxications dans le passé, mais jamais d’une telle ampleur.
« Il y a eu des empoisonnements à la maison, où les colonies d’abeilles sont au moins cinq fois plus grandes qu’au Musée, mais le taux de mortalité des abeilles n’a jamais été aussi élevé, a affirmé Mme Dagenais Dessaint. Donc, ce qu’ont ingéré les abeilles du Musée était extrêmement toxique pour elles. »
Mme Dagenais Dessaint croit que la mort massive de ces abeilles a sûrement été causée par un pesticide ou un autre produit toxique pour les abeilles mellifères qui aurait contaminé leur source de nourriture ou d’eau.
Il reste environ 1 000 abeilles au Musée et on ne prévoit pas actuellement d’ajouter des abeilles à la colonie.
« Je ne peux ajouter des abeilles adultes, car les abeilles de colonies différentes se battent entre elles et les nouvelles abeilles pourraient tuer la reine, a expliqué Mme Dagenais Dessaint. Pour ajouter des abeilles à la ruche d’observation, je dois ajouter des cadres à couvain (cadres avec larves et nymphes) d’autres colonies. »
Elle ajoute que les reines pondent moins d’œufs à cette période de l’année et qu’il est donc difficile de trouver des cadres à couvain dans les colonies en santé. En outre, leur retrait pourrait menacer la survie des abeilles pendant l’hiver.
La bonne nouvelle est que les abeilles sont maintenant en voie de rétablissement.
« Elles vont maintenant mieux, a affirmé Mme Dagenais Dessaint. La reine pond de nouveau des œufs et se comporte normalement. Les ouvrières butinent les fleurs et recueillent du pollen et du nectar.
On espère que la reine dans la ruche d’observation continuera à pondre un peu plus longtemps et que la population d’abeilles augmentera avant l’hiver. Nous avons besoin d’un bon groupe d’abeilles pour que la colonie survive jusqu’au printemps. »