Histoires de dents : cinq artefacts directement sortis de vos cauchemars dentaires
Si une visite chez le dentiste vous remplit d’effroi, imaginez ce à quoi ressemblait la dentisterie il y a 100 ans! Sans les commodités modernes de l’anesthésie et de la sédation locales, de nombreuses interventions auraient été beaucoup plus douloureuses pour le patient.
À l’occasion de l’Halloween, le Réseau Ingenium présente divers artefacts faisant partie de la collection scientifique et technologique nationale. Maintenant... Ouvrez grand!
Exemple de fauteuil dentaire
Si vous avez regardé trop de films d’horreur dernièrement, ce fauteuil pourrait évoquer des images de salle de torture... avec une chaise vide prête à recevoir sa prochaine victime!
En fait, il s’agit d’un exemple des premiers fauteuils de dentiste. La Harvard Chair Co. a fabriqué ce fauteuil en particulier, à Toronto, entre 1890 et 1910. Il arbore même certains détails qui auraient été jugés plutôt luxueux à l’époque, dont un tissu de revêtement en velours avec des motifs très ornés de feuilles grimpantes en vert et doré.
Modèle de cire
On dirait que ces dents jaunies pourraient prendre vie... et se mettre à claquer tout en parcourant la table pour mordre quelqu’un.
En fait, ce modèle de cire inoffensif faisait partie d’un groupe de 27 artefacts dentaires qui a été donné au Musée des sciences et de la technologie du Canada en 1984. Le groupe d’artefacts, donné par Dr M.J. Hamilton d’Ottawa, comptait également une trousse de matériau de rebasage, un excavateur, un conteneur de déchets dentaires et d’autres objets souvent retrouvé dans un cabinet de dentiste.
Pince coupe-os
Imaginer cet outil d’acier en action relève certainement du cauchemar!
Les pinces coupe-os étaient vraiment un outil essentiel pour les premières interventions chirurgicales, et ce, à partir du milieu du 18e siècle jusqu’au 20e siècle. Fabriqué aux États-Unis par l’entreprise S.S. White Dental Manufacturing Company, cet outil chirurgical était utilisé pour couper les os, le cartilage et autres tissus durs. Un dentiste de Philadelphie, Samuel Stockton White (1822-1879), a abandonné sa pratique pour se concentrer sur la fabrication de dents ainsi que d’instruments et de fournitures dentaires. Au milieu du 19e siècle, la S.S. White Company était devenue le plus grand fabricant d’instruments dentaires au monde.
Jeu de fraises
Regarder un dentiste soulever le couvercle de ce jeu de fraises primitives devait être un moment vraiment terrifiant!
En fait, les fraises dentaires sont encore utilisées de nos jours, avec le foret de dentiste pour couper les tissus durs, comme les dents et les os. Dans cet ancien jeu, fabriqué par l’entreprise Cleveland Dental Mfg. Co., les fraises étaient faites de pierres abrasives avec des tiges métalliques. Aujourd’hui, les fraises sont généralement faites d’acier, de carbure ou même de diamants, le métal le plus dur que l’on peut trouver.
Appareil d’anesthésie
Un masque et un réservoir à l’aspect sinistre dégagent certainement une impression de salle de torture.
En vérité, cet ancien appareil d’anesthésie constituait une énorme avancée dans la prévention de l’inconfort chez le patient recevant des soins dentaires. Fabriqué par l’entreprise McKesson Appliance Co. à Toledo, en Ohio, vers 1930, cet appareil était utilisé pour administrer un anesthésique général aux patients subissant une chirurgie buccale. Les anesthésiques généraux utilisés en dentisterie sont habituellement administrés par inhalation, l’oxyde nitreux étant le plus populaire des gaz anesthésiques. Une alimentation adéquate en oxygène doit être administrée avec l’oxyde nitreux et cet appareil fournit les deux simultanément.
Les dentistes Horace Wells et William T.G. Morton étaient les premiers à découvrir le miracle de l’anesthésie pour des chirurgies sans douleur, en administrant de l’oxyde nitreux et de l’oxyde de diéthyle. Dans l’ouvrage The History of the Specialty of Dental Anesthesiology, Joel M. Weaver expliquait
« Heureusement pour le bien de l’humanité, Dr Morton l’a administré à un patient du chef du service de chirurgie du Massachussetts General Hospital, John Collins Warren, M.D., qui était doyen de l’école de médecine de l’Université Harvard et fondateur principal du New England Journal of Medicine and Surgery. Dr Warren a été absolument épaté que Dr Morton ait réussi à maintenir son patient sagement endormi tout au long de l’opération au lieu d’avoir à entendre les cris de douleur qui accompagnaient toujours toute intervention chirurgicale à l’époque. Il aurait apparemment prononcé ces célèbres paroles à propos de la démonstration de Dr Morton : “Messieurs, cet homme n’est pas un charlatan.” ».
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