Honorer les Canadiens de race noire en science et technologie
Février est le Mois de l’histoire des Noirs, c’est le moment de célébrer les réussites et les contributions historiques des Canadiens de race noire.
À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, le Réseau présente une courte biographie de trois pionniers du domaine des sciences et de la technologie au Canada.
Anderson Ruffin Abbott : Le premier médecin noir né au Canada
1837-1913
Né au sein d’une famille aisée de Toronto, dans le Haut-Canada, Anderson Ruffin Abbott a eu accès à une solide éducation. Excellent étudiant, il a étudié la médecine à la Toronto School of Medicine et a obtenu son immatriculation en médecine à l’Université de Toronto.
En 1861, M. Abbott est le premier homme noir né au Canada à devenir médecin. Il était un des huit chirurgiens noirs à avoir travaillé pendant la guerre de Sécession. M. Abbott est retourné au Canada en 1866, où il a établi un cabinet médical. Il est entré dans l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario en 1871 et s’est taillé une place importante au sein de la communauté noire de Toronto.
Investi dans l’éducation et l’intégration, M. Abbott s’est battu contre les écoles qui pratiquaient la ségrégation raciale pendant son mandat de président du Wilberforce Educational Institute, une école reconnue pour étudiants noirs de Chatham se préparant pour l’université. En 1878, M. Abbott a été élu président de la Literary and Debating Society et de la Medical Society de Chatham. Il croyait fermement que l’accès à l’éducation supérieure était essentiel à la réussite.
Auteur passionné, M. Abbott a écrit sur la médecine, la guerre de Sécession, l’histoire des Noirs, le darwinisme, la biologie et la poésie. Ses textes sont parus dans diverses publications : Chatham Planet, Colored American Magazine de Boston et de New York, Anglo-American Magazine de Londres et New York Age.
M. Abbott est mort en 1913 dans la demeure torontoise de son gendre, Frederick Langdon Hubbard, fils du réformiste municipal noir William Peyton Hubbard. Il a été inhumé dans la Nécropole de Toronto.
Elijah McCoy : Inventeur et ingénieur canado-américain
1843–1929
Elijah McCoy est né à Colchester, en Ontario. Ses parents ont fui l’esclavage et se sont rendus au Canada grâce au chemin de fer clandestin. M. McCoy a reçu son éducation dans des écoles noires du comté de Colchester, car la Common Schools Act de 1850 obligeait la ségrégation dans les écoles du Haut-Canada en 1850. À 15 ans, Elijah McCoy a été envoyé en Écosse pour continuer ses études et suivre une formation d’apprenti, où il a reçu sa certification d’ingénieur en mécanique.
M. McCoy est déménagé au Michigan, où il a travaillé comme pompier et graisseur au Michigan Central Railroad. Sa formation d’ingénieur l’a aidé à cerner et à résoudre des problèmes relatifs à la lubrification et à la surchauffe des moteurs. En 1872, il a inventé un lubrificateur automatique pour les moteurs de locomotives à vapeur et a ainsi obtenu son premier brevet.
Inventeur prolifique, M. McCoy détenait 57 brevets à la fin de sa vie. Il manquait de fonds pour financer adéquatement la fabrication de ses lubrificateurs, il a donc vendu ses droits de brevet à ses employeurs ou à ses investisseurs. Le Michigan Central Railroad l’avait engagé en tant qu’instructeur pour enseigner l’utilisation de ses inventions. Plus tard, il est devenu consultant pour l’industrie ferroviaire concernant des questions de brevet. En 1920, il a fondé la Elijah McCoy Manufacturing Company et a fabriqué des lubrificateurs portant officiellement son nom, McCoy.
M. McCoy a été intronisé au National Inventors Hall of Fame de Akron, en Ohio, en 2001. Sa dépouille est inhumée dans le Detroit Memorial Park East de Warren, au Michigan.
William Peyton Hubbard : Inventeur et politicien canadien
1842-1935
Né à Toronto, William Peyton Hubbard était le fils d’esclaves américains ayant fui leur plantation en Virginie pour venir au Canada grâce au chemin de fer clandestin. M. Hubbard a obtenu une formation de boulanger de l’école normale de Toronto. La façade de cet édifice se trouve maintenant sur le campus de l’Université Ryerson.
Grâce à sa formation, M. Hubbard a inventé et breveté un four de boulanger commercial, le Hubbard Portable, que vendait son entreprise, Hubbard Ovens.
Considéré comme un défenseur du simple citoyen, M. Hubbard a connu beaucoup de succès en politique municipale. Au cours de sa carrière, il a été élu 15 fois au conseil municipal. Il s’est battu pour empêcher la privatisation des biens publics, notamment l’alimentation en eau de la ville. En 1907, il a lancé un appel pour « l’énergie publique » et a cofondé la première société d’État d’hydroélectricité avec Adam Beck, maintenant connue sous le nom Hydro One.
Populaire jusqu’à sa mort en 1935, M. Hubbard a été inhumé à la Nécropole de Toronto. Hydro One a créé deux bourses en son honneur, lesquelles sont remises à des étudiants noirs pour qu’ils poursuivent des études collégiales ou universitaires dans des domaines relatifs à l’énergie.