Trois choses que vous devriez savoir sur le compostage domestique, la fusée Space Launch System à destination de la Lune et la science qui se cache derrière les cernes sous nos yeux
Faites connaissance avec Renée-Claude Goulet, Cassandra Marion et Michelle Campbell Mekarski.
Elles sont les conseillères scientifiques d’Ingenium qui fournissent des conseils d’expertes sur des sujets importants en lien avec le Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada, le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada et le Musée des sciences et de la technologie du Canada.
Dans cette série mensuelle de billets de bloque colorés, les conseillères scientifiques d’Ingenium présentent des pépites insolites touchant à leur champ d’expertise. Dans notre édition de mai, elles nous présentent la clé d’un compostage domestique réussi, la couleur orange brûlé du Space Launch System de la NASA, qui s’apprête à ramener des humains sur la Lune, de même que la science qui se cache derrière les cernes sous nos yeux lorsqu’on est fatigué.
Une erreur courante dans le compostage domestique consiste à ajouter trop de matières humides, riches en azote, et pas assez de matières sèches, riches en carbone, pour équilibrer le tout.
La clé du compostage domestique est dans la recette
La saison du jardinage est enfin arrivée et une étape qui s’impose au printemps consiste à remplacer les éléments nutritifs du sol qui ont été absorbés par nos plantes la saison dernière. Une excellente façon de s’y prendre est d’ajouter du compost au jardin. Mais le coût du compost acheté en magasin peut s’accumuler au fil du temps, alors pourquoi ne pas essayer d’en faire soi-même?
Le compost fabriqué à partir de nos déchets alimentaires, de nos déchets de jardin, de notre gazon tondu et de nos feuilles mortes peut stimuler la croissance de nos plantes et prodiguer de grands avantages au sol et à la vie qu’il abrite. Le compost est un conditionneur de sol et engrais à libération lente, car il est pauvre en nutriments disponibles, mais riche en matières organiques.
La matière organique que renferme le compost prend la forme de tout petits morceaux que l’on appelle humus (à ne pas confondre avec l’houmous que l’on mange). L’humus nourrit les microbes et les autres organismes du sol, faisant ainsi croître leur population. Une communauté microbienne saine dans le sol profite à l’ensemble du jardin, puisqu’elle contribue à protéger les plantes contre les maladies et les parasites en plus de jouer un rôle essentiel dans le cycle des nutriments dont les plantes ont besoin, comme le démontre le cycle de l’azote. La matière organique et un écosystème de sol bien nourri créent un sol poreux qui absorbe et retient bien l’eau, résiste à l’érosion et maintient la santé des plantes.
Alors que doit-on mettre dans un composteur? Soulignons d’abord qu’il y a deux grandes catégories de matières compostables, soit les matières riches en azote, appelées matières vertes, et les matières riches en carbone, appelées matières brunes. Les matières vertes sont les résidus alimentaires, les plantes fraîches et le fumier. Les matières brunes sont la paille, les feuilles sèches, le carton et les copeaux de bois. La clé d’un compostage réussi est de bien doser les matières brunes et vertes. Le processus de compostage accusera un ralentissement en présence d’une trop grande proportion de matières brunes. Par contre, un excès de matières vertes transformera notre compost en tas de boue et de puanteur.
Les chercheurs ont déterminé que 30 parts de carbone pour une part d’azote constituaient le compost le plus équilibré. Il faut cependant faire attention. Cela ne signifie pas qu’il faille ajouter 30 poignées de matières brunes pour une poignée de matières vertes. Différents types de matières ont des rapports carbone/azote différents. Par exemple, dans le cas des copeaux de bois, le rapport est d’environ 500:1, alors que pour les résidus de table, il s’élève approximativement à 15:1. On peut consulter le tableau figurant ici pour savoir comment obtenir le meilleur mélange possible selon ce que l’on compte mettre dans notre composteur.
Il faut recouvrir tout ajout de matières vertes d’une couche de matières brunes, créant ainsi des couches dans notre tas. L’ajout d’une couche de matières brunes aidera aussi à tenir les bestioles à distance et, au fil du temps, à créer des poches d’air dans le tas.
Alors, que vous soyez un jardinier chevronné ou débutant, il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour faire l’essai du compostage et cela n’a pas besoin d’être compliqué! Expérimentez et « prenez le pouls » de votre tas de compost. Au fil du temps, vous serez récompensé par de l’« or noir » fait à partir de matières que vous auriez autrement mises dans des sacs et jetées à la poubelle!
Par Renée-Claude Goulet
La fusée Space Launch System et le vaisseau spatial Orion se trouvent au sommet d'un lanceur mobile au Centre spatial Kennedy, en Floride, avant sa répétition générale en mars 2022.
La gigantesque fusée lunaire de la NASA est presque prête.
Le Space Launch System (SLS) est une gigantesque fusée destinée à ramener des humains sur la Lune dans le cadre du Programme Artemis, une campagne multimissions internationale menée par la NASA.
Le SLS est le pendant moderne et plus puissant de la fusée Saturn V, utilisée pour le lancement de la capsule Apollo entre 1969 et 1972. De même, le SLS lancera la capsule Orion dans l’espace et la dirigera vers la Lune. La version la plus simple de la fusée SLS mesure 64,6 m de haut, 8,4 m de large et pèse 70 tonnes métriques!
Le système comporte un étage central avec quatre moteurs RS-25 principaux (des versions modernisées des moteurs principaux de la navette spatiale), deux propulseurs à poudre, un étage supérieur pour l’exploration, un module de service, le véhicule d’équipage d’Orion, pouvant accueillir confortablement quatre astronautes, de même qu’un système d’interruption de lancement.
L’étage central est, en quelque sorte, le cerveau de la fusée. Il abrite l’alimentation électrique et les batteries, l’ordinateur de vol, les caméras et le carburant. La couleur orange brûlé est la couleur naturelle de la mousse isolante qui recouvre les réservoirs cryogéniques d’hydrogène et d’oxygène liquides du véhicule. Le réservoir de carburant externe de la navette était également orange pour la même raison. La navette avait initialement été peinte en blanc, mais les ingénieurs ont déterminé que la protection UV que procurait la peinture au réservoir de la navette sur l’aire de lancement n’était pas nécessaire. Pour le SLS, l’absence de peinture réduira considérablement la masse du véhicule, ce qui facilitera sa production et augmentera la charge utile qu’il pourra transporter dans l’espace.
En mars 2022, le SLS a été transporté à l’extérieur jusqu’à l’aire de lancement pour un test de préparation important appelé « répétition générale humide ». Cet exercice visait la mise en pratique des procédures de compte à rebours, comme le chargement et le déchargement du propergol, et la vérification de tous les systèmes de la fusée. Le test a été écourté, car plusieurs problèmes ont été détectés. La fusée a maintenant regagné le bâtiment d’assemblage de véhicules du Centre spatial Kennedy de la NASA, en Floride, pour y subir des réparations et la planification de la prochaine répétition générale est en cours.
Le lancement initial du SLS dans le cadre de la mission Artemis I est prévu au plus tôt en août de cette année. Il s’agira d’un vol d’essai sans équipage qui fera faire le tour de la Lune à la capsule Orion, pour ensuite la ramener sur Terre. Si Artemis I est un succès, Artemis II répétera la mission Artemis I, mais avec un équipage de quatre astronautes à son bord : trois Américains et un Canadien. La mission d’alunissage Artemis III, tant attendue, devrait être lancée d’ici 2026. Dans ce dernier cas, Orion ira à la rencontre de la Lunar Gateway, une station spatiale prépositionnée autour de la Lune, où les membres de l’équipage seront transférés dans le système d’atterrissage lunaire pour descendre sur la surface lunaire.
Restez à l’affût pour voir ce fascinant lancement dans un avenir proche!
Par Cassandra Marion
Le manque de sommeil n’entraîne pas que des cernes. Il peut aussi causer des problèmes de santé assez grave!
Des cernes noirs sous nos yeux : la science derrière notre air fatigué
Qu’ont en commun les étudiants en période d’examen, les parents de nouveau-nés et les surutilisateurs de Netflix en fin de soirée? Une mauvaise nuit de sommeil et des cernes sous les yeux le lendemain matin.
Les yeux cernés et boursouflés accompagnent souvent la fatigue, et surtout le manque de sommeil. Ils font office de gros drapeaux noirs annonçant qu’actuellement on a besoin d’une bonne dose d’expresso ou d’une sieste. Mais que sont ces cernes noirs? Il s’agit, en fait, d’une réaction physiologique de notre corps qui tente de nous maintenir en état d’éveil.
Quand on est fatigué, notre corps libère une hormone appelée cortisol (également connue sous le nom d’hormone du stress) pour nous maintenir alerte et en état d’éveil. Le cortisol a certains effets sur notre corps, notamment l’augmentation du volume sanguin. Un volume sanguin plus élevé signifie que nos vaisseaux sanguins s’étirent pour y faire place.
Sous nos yeux, notre peau est très mince par rapport au reste de notre corps. Cela signifie que les vaisseaux sanguins et tout changement qu’ils peuvent subir sont beaucoup plus visibles. Lorsque nos vaisseaux sanguins sont très remplis (en raison du cortisol induit par la fatigue), on voir apparaître le flux sanguin supplémentaire sous forme de taches sombres ressemblant à des bleus.
Il est important de souligner que la fatigue n’est pas le seul facteur pouvant provoquer des cernes sous nos yeux. Les cernes foncés sous les yeux ont aussi un caractère génétique et peuvent être présents dans les familles. Ils peuvent s’aggraver avec l’âge, puisque la peau sous les yeux s’amincit. Les yeux cernés peuvent aussi être causés par des maladies, des allergies et des choix de vie : le soleil et les produits cosmétiques peuvent endommager la peau autour des yeux, alors que la consommation d’alcool et de sel peut provoquer l’étirement des vaisseaux sanguins de la même façon que le cortisol.
Les cernes foncés sous les yeux sont une caractéristique courante et naturelle du visage, mais ils peuvent révéler un problème de santé plus important : la fatigue chronique. Une mauvaise nuit de sommeil peut, à elle seule, provoquer des symptômes s’apparentant à ceux d’une « gueule de bois » : irritabilité, réduction de la fonction immunitaire, oublis, fringales et maladresse. Cependant, un manque de sommeil chronique peut entraîner un risque accru d’obésité, d’hypertension artérielle, de diabète, de cancer, de maladies cardiovasculaires, de pertes de mémoire, de vieillissement prématuré et d’accidents du travail.
Il est recommandé aux adultes de 18 à 64 ans de dormir de sept à neuf heures par nuit et de sept à huit heures après l’âge de 65 ans. Cependant, le tiers des Canadiens dorment régulièrement moins que cela. Il peut être difficile de dormir suffisamment, surtout avec le travail et les responsabilités familiales, mais une bonne nuit de sommeil est essentielle à une bonne santé et peut aider à réduire les cernes.
Aller plus loin :
Les Canadiens dorment-ils suffisamment?
Par Michelle Campbell Mekarski
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