Archives numériques : la crise du minerai de fer à Bathurst, au Nouveau Brunswick
À l’occasion de la Semaine de sensibilisation au archives (du 2 au 8 avril), lngenium met en valeur quelques joyaux de sa collection numérique.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fer était une marchandise essentielle pour la construction navale, de même que pour la fabrication des rails, des armes et des munitions. La mine de Little Bell Island, à Terre-Neuve, entre autres mines, envoyait du fer brut à Sydney, en Nouvelle-Écosse, où il était transformé en acier. En septembre 1942, un sous-marin allemand a coulé deux bateaux en attente d’une cargaison du minerai et détruit les quais de chargement de Little Bell Island.
Un travailleur casse de gros blocs de minerai de fer à l’aide d’une perforatrice pneumatique. Ils ont été extraits de la paroi d’une colline dans l’est du Canada pour les faire passer dans le concasseur. Il s’agit d’un projet minier d’urgence en temps de guerre.
Le ministère des Munitions et des Approvisionnements a réagi rapidement afin de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en minerai et de nouveaux itinéraires. Près de Bathurst, au Nouveau‑Brunswick, à proximité des voies ferrées du CN, se trouvait une ancienne mine de minerai de fer. Initialement fermée en 1913, la Drummond Iron Mine a rouvert en décembre 1942, et le village à proximité a été rebaptisé Bathurst Mine.
La mine était une exploitation à ciel ouvert gérée par la Dominion Steel and Coal Company et en location de fonderies de fer du Canada. Entre février et décembre 1943, les mineurs ont fait exploser les parois du puits de mine et ont passé des roches au crible afin de les expédier à Sydney. Malheureusement, le minerai était de piètre qualité, et la mine a été fermée au profit de meilleures sources aux États-Unis.
Des photographies montrent des foreurs à l’ouvrage sur la paroi de la colline ou de sections du minerai. Ces sondeuses percent des trous dans la paroi de la colline, puis les hommes y insèrent de la dynamite. Elle explose, puis une pelle à vapeur ramasse le minerai qui a été extrait. Il sera concassé pour obtenir la taille souhaitée. Le tout sera ensuite chargé dans des wagons, puis transporté à l’aciérie de Sydney.
Toutefois, au début des années 50, on a découvert dans des échantillons provenant de ces mines des concentrations élevées en soufre et en plomb, d’importants minéraux pour les industries de la région jusqu’au début des années 1980. Ironie de l’histoire, c’est notamment à cause de cette forte concentration en soufre que la roche était de piètre qualité pour la production de l’acier.
La série de photographies ci-dessous a été intégrée aux collections archivistiques du Musée des sciences et de la technologie du Canada lorsque le CN a donné son immense répertoire d’images au Musée en 2000. Ces clichés, accompagnés de leur légende originale, avaient été présentés dans une parution d’octobre 1943 du Canadian National Magazine.