Les femmes en STIM : regard sur les incroyables contributions des femmes à travers la collection d’Ingenium
Les femmes ont toujours fait figure de chefs de file dans les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), mais on ignore souvent leur histoire.
À l’occasion de la Journée internationale des femmes (le 8 mars), nous avons décidé de mettre en évidence certains objets de la collection d’Ingenium qui ont une importance historique et qui sont intrinsèquement liés à la contribution des femmes dans les STIM.
Utilisé, conçu, élaboré ou inspiré par des femmes, chacun de ces objets a contribué à la fascinante histoire de la science et de l’innovation au Canada.
Le ski assis SASKI
1. Le ski assis SASKI et Colette Bourgonje
Colette Bourgonje, l’une des athlètes paralympiques canadiennes les plus décorées, a participé à l’élaboration et à la mise à l’essai du prototype de ski assis SASKI actuellement exposé au Musée des sciences et de la technologie du Canada. Ce type de ski assis sert aux skieurs de niveau récréatif et compétitif qui pratiquent le ski paranordique, la version adaptée du ski nordique ou du ski de fond. Il est conçu pour les personnes atteintes d’un handicap qui ont un meilleur contrôle de leurs muscles abdominaux et qui sont plus confortables en position agenouillée qu’en position assise sur un ski assis.
Bien qu’elle ne puisse utiliser elle-même le ski assis, elle a travaillé avec d’autres athlètes pour mettre à l’essai le modèle de ski pour la position agenouillée. Elle a été l’une des premières athlètes de haut niveau dans le monde du ski assis au Canada et a contribué à la conception de ski assis et au développement de son sport au pays.
Le Sikorsky CH-124B Sea King piloté par la brigadière-générale Lise Bourgon
2. The Sikorsky CH-124B Sea King piloté par la brigadière-générale Lise Bourgon
Le Sikorsky CH-123B Sea King, qui aura servi durant plus de 50 ans, est un type d’hélicoptère bimoteur de lutte anti-sous-marine ayant acquis une réputation de confiance dans le milieu de l’aviation militaire canadienne du 20e siècle.
La brigadière-générale Lise Bourgon a piloté le Sea King fièrement exposé au Musée de l’aviation et de l’espace du Canada.
Lise Bourgon compte plusieurs « premières » à son actif. Elle a notamment été la première femme pilote à commander un escadron, de même que la première femme promue au rang de lieutenante, de lieutenante-colonelle et de générale. Au fil d’une carrière bien décorée, elle aura été la première femme nommée commandante d’escadre de la 12e escadre Shearwater. En dirigeant la force opérationnelle interarmées en Irak, Mme Bourgon elle est devenue la première femme à assumer le commandement d’une mission de combat canadienne à l’étranger.
Le traîneau spatial au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada
3. Le traîneau spatial utilisé par Roberta Bondar
Cet intrigant dispositif canadien a voyagé à bord de la navette spatiale Discovery. Il a servi à une expérience à laquelle a participé Roberta Bondar (ASC), la première femme astronaute canadienne, et qui portait sur les malaises dont souffrent les astronautes dans l’espace. L’astronaute prenait place dans le traîneau et pendant que le « parapluie à pois » tournait, on analysait son équilibre.
Le Chevy Blazer 1988 d’Elaine Anne Wolfe
4. Le Chevy Blazer 1988 d’Elaine Anne Wolfe
Elaine Anne Wolfe a été la première propriétaire et utilisatrice du Chevy Blazer 1988 qui fait partie de la collection d’Ingenium consacrée aux transports. Adapté par son défunt père, Clifford Wolfe, ce véhicule comporte un système de plateforme élévatrice hydraulique ultérieurement breveté sous le nom d’Elaine Anne Lift System. Grâce à cette invention, Elaine, devenue tétraplégique à l’âge de 18 ans à la suite d’un accident, pouvait prendre place dans le véhicule et en descendre en demeurant dans son fauteuil roulant
Après avoir conçu ce système, Cliff Wolfe a démarré une entreprise spécialisée dans l’adaptation de véhicules et d’espaces de vie selon les besoins personnalisés des personnes atteintes d’un handicap physique.Plus de 100 systèmes Elaine Anne Lift ont été produits.
Lunette astronomique, c. 1905
5. Lunette astronomique, c. 1905
Cette lunette astronomique, cédée au Musée par l’Observatoire fédéral en 1974, a des liens historiques avec trois pionnières de l’astronomie qui s’en sont servies dans le cadre de leurs travaux, soit Miriam Burland, la première femme à l’emploi de l’Observatoire (visible dans la photo); Helen Sawyer-Hogg, une astronome reconnue pour ses recherches révolutionnaires sur les amas globulaires et les étoiles variables, et Mary Grey, l’ancienne conservatrice responsable de son déplacement vers le Musée ainsi que le dévelopment de programmes publiques liées à l’astronomie.
Au moment de son installation, en 1905, cette lunette astronomique de 15 pouces developpé par Warner et Swasey comptait parmi les plus grandes du monde. Il demeure à ce jour le plus grand télescope monté au Canada. Cet artefact n’est plus opérationnel, mais il représente une pièce importante de l’équipement original de l’Observatoire fédéral, et a joué un rôle important dans les premières recherches astronomiques menées au Canada.
Illustrations botaniques de Faith Fyles
6. Illustrations botaniques de Faith Fyles
Ces illustrations ont fait partie du programme de recherche horticole de la Ferme expérimentale centrale d’Ottawa dans les années 1920 et 1930.
Faith Fyles, la toute première femme nommée à un poste scientifique au ministère de l’Agriculture, a d’abord été aide-botaniste à la division des semences, mais a migré vers l’horticulture, où elle a produit des centaines d’œuvres documentant les variétés et les pathologies des plantes.
Ses œuvres visaient à illustrer les plantes à l’étude afin d’en consigner adéquatement la couleur et les détails techniques avant l’avènement d’une technologie de photographie couleur fiable.
Une modèle de turbine Darrieus
7. Monique Carpentier et les modèles de turbines Darrieus
Ce modèle représente une turbine de type Darrieus, une première génération d’éolienne à axe vertical. Plusieurs modèles ont été produits au CNRC au début des années 1970 à la demande de Monique Carpentier afin de promouvoir l’industrie éolienne auprès de politiciens et de ministres.
Son travail au CNRC avec Raj Rangi, Peter South et Jack Templin au début des années 1980 s’est révélé essentiel pour la recherche sur l’énergie éolienne. Elle a été la première femme à œuvrer dans le domaine de la recherche en énergie éolienne au Canada et l’une des premières femmes au monde à travailler dans ce secteur.
Carpentier a été membre fondatrice de l’Association canadienne de l’énergie éolienne et directrice du programme de recherche de RNCan en matière d’énergie éolienne. Elle a travaillé dans le domaine de l’énergie éolienne jusqu’en 1990, pour ensuite se diriger vers la recherche sur les politiques.
Caroline Bucknall Estcourt's Portable Microscope at the Canada Science and Technology Museum
8. Le microscope composé de Caroline Bucknall Estcourt, vers 1842
Actuellement exposé dans la galerie Les mondes cachés du Musée des sciences et de la technologie du Canada, ce microscope, l’un des microscopes optiques les plus importants de la collection, est un artefact très rare pour l’époque.
Ce microscope portatif a été utilisé par Caroline Bucknall Escourt (1809-1886), épouse d’un officier britannique, James Bucknall Bucknall Estcourt, affecté dans les colonies canadiennes dans les années 1830 et 1840. Pendant qu’elle accompagnait son mari durant ses missions militaires et ses travaux d’arpentage, Caroline Bucknall Escourt a produit des portraits, des scènes sportives, des paysages et des journaux.