Prix Horizon STIAM : on prend des nouvelles d’Angéline Lafleur
Les prix Horizon STIAM d’Ingenium et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) reconnaissent de jeunes innovateurs au Canada qui catalysent des changements positifs dans leur collectivité en utilisant les sciences, la technologie, l’ingénierie, les arts et les mathématiques (STIAM).
Chaque année, les candidats et candidates sont invités à démontrer leur passion pour la technologie et la science sous n’importe quel angle, d’une perspective artistique ou conceptuelle, qu’il s’agisse de recherche, de sensibilisation publique ou de la mise au point d’une nouvelle idée ou d’un nouveau produit.
Dans cette série de courts portraits, le Réseau Ingenium prend des nouvelles de quelques-uns des lauréats des prix de 2020. Ces derniers nous racontent ce qu’ils ont fait depuis leur grande victoire dans l’espoir d’inspirer une nouvelle cohorte de remarquables futurs diplômés canadiens à présenter leur candidature.
Réseau Ingenium (RI) : Nous voulons de vos nouvelles! Sur quoi avez-vous travaillé depuis que vous avez gagné votre prix? Avez-vous des projets scolaires ou personnels en cours ou en préparation?
Angéline Lafleur (AL) : Au cours des derniers mois, j’ai eu l’occasion de participer à la vie communautaire et de travailler sur de nouveaux projets cool malgré la pandémie. Étant donné mon intérêt pour l’informatique quantique, j’ai participé virtuellement à l’école de cryptographie quantique pour les jeunes de l’Institut d’informatique quantique de l’Université de Waterloo. Les conférences données par des chercheurs de renommée mondiale ont contribué à mon apprentissage continu de tout ce qui est quantique!
Angeline a participé virtuellement à l'école de cryptographie quantique pour jeunes étudiants de l'Institut d'informatique quantique de l'Université de Waterloo.
Au début de l’année scolaire, j’ai tendu la main à une professeure de physique qui travaille sur les nanomatériaux et j’ai pu intégrer son équipe de recherche en tant qu’étudiante de premier cycle. À date, j’ai créé un outil de visualisation des motifs de moiré (interférence) du graphène multicouche (matériau 2D à base de carbone) en utilisant Matlab. J’ai également réussi le deuxième examen « CompTIA A+ », ce qui fait de moi une technicienne informatique agréée, et je poursuis maintenant la certification « Matlab Associate ».
Dans un de mes cours d’ingénierie à l’Université d’Ottawa, j’ai conçu et fabriqué un pot à plantes automatisé qui soutient la vie des végétaux de façon autonome, le tout en utilisant mes compétences en programmation, en électronique et en fabrication. Enfin, je travaille sur des projets de sensibilisation aux STIAM, comme la production de contenus pédagogiques en programmation pour les conseils scolaires, la réalisation d’ateliers et de présentations ainsi que la création et le financement de ma propre bourse d’études secondaires qui sera décernée à une fille en STIAM.
RI : Pourquoi avez-vous décidé de poser votre candidature aux prix Horizon STIAM? Selon vous, qu’est-ce qui fait que votre candidature s’est démarquée des autres?
AL : Lorsque j’ai découvert les prix Horizon STIAM, j’ai été intriguée. Je savais que le CRSNG accordait des bourses aux étudiants de cycles supérieurs, mais je n’avais pas entendu parler des possibilités offertes à ceux de premier cycle. L’autre partenaire qui finance cette bourse, Ingenium, a joué un rôle dans mon amour pour les sciences et ma volonté de choisir le domaine des STIAM quand j’étais enfant. Mes premières expériences scientifiques ont eu lieu dans le cadre d’ateliers au Musée des sciences et de la technologie du Canada, à Ottawa. Alors pourquoi ne pas présenter ma candidature? J’aime parler de ma passion pour les STIAM, en particulier avec des jeunes filles qui sont encore sous-représentées dans de nombreuses disciplines de haute technologie, et j’ai pensé que cela devait transparaître dans ma candidature. Je pense que ce qui ressortait de ma candidature était mes deux principaux objectifs : contribuer à la recherche en informatique quantique et combler le fossé des sexes dans le secteur des STIAM. J’ai fait preuve de passion et d’initiative dans mes projets antérieurs et mes plans pour l’avenir. Aussi, l’inclusion d’une vidéo créative n’a pas fait de mal!
Je travaille sur des projets de sensibilisation aux STIAM, comme la création et le financement de ma propre bourse d’études secondaires qui sera décernée à une fille en STIAM.
RI : Avez-vous des conseils pour ceux et celles qui pensent à présenter leur candidature mais qui se sentent un peu intimidés par la démarche?
AL : En préparant ma demande de candidature, j’ai regardé sur le site les exploits des gagnants des années précédentes et je me sentais très intimidée. C’est probablement le cas pour plusieurs autres candidats, car nous avons tendance à nous sous-estimer. Mais il ne faut pas laisser ce sentiment nous faire passer à côté d’une occasion rêvée de gagner une bourse comme le prix Horizon STIAM! Mon plus grand conseil pour les futurs candidats est alors de ne pas minimiser vos accomplissements et contributions à votre communauté. Il ne faut pas nécessairement avoir gagné plusieurs compétitions ou démarré votre propre entreprise pour avoir un impact réel sur votre communauté. Donc, si vous aimez les STIAM et rendez le monde autour de vous un meilleur endroit, laissez-le transparaître dans votre demande. Une autre inquiétude serait la quantité d’effort nécessaire pour préparer une telle demande. Je ne vais pas mentir, postuler à des bourses n’est pas de tout repos, il faut prendre le temps de bien répondre aux attentes et y ajouter une touche de créativité. Par contre, si l’on considère le prestige, les opportunités et les avantages d’obtenir la bourse Horizon STIAM, prendre le temps de soumettre votre candidature en vaut réellement la peine.
RI : En tant qu’ancienne lauréate, vous considérez-vous comme une ambassadrice des STIAM? Selon vous, qu’est-ce qu’un grand champion ou une grande championne des STIAM?
AL : Déjà au secondaire, je me considérais une ambassadrice des STIAM : j’animais des ateliers et présentations et faisais du mentorat. Depuis que j’ai reçu la bourse Horizon STIAM, j’ai encore plus de motivation et de soutien, élargissant mon impact sur ma communauté. Je m’implique directement dans l’organisation du programme de technologie à mon ancienne école secondaire pour encourager plus de filles à réaliser leur potentiel en STIAM. Le mois passé, j’ai fait une présentation interactive aux élèves du cours de physique de 11e année au sujet d’une carrière en génie. J’ai organisé des ateliers pour les élèves en informatique à l’école. J’ai aussi créé et financé ma propre bourse pour jeunes finissantes du secondaire qui poursuivent un domaine en STIAM, grâce à la bénédiction financière de bourses comme le prix Horizon STIAM. En tant qu’ambassadrice des STIAM, je travaille au développement de leçons de programmation pour les conseils scolaires francophones dans le cadre du nouveau curriculum élémentaire en Ontario. J’ai même pu profiter de la bourse d’étudiants ambassadeurs du CRSNG pour m’aider à la production de tutoriels.
D’après moi, une bonne championne des STIAM est une personne passionnée et dévouée à sa cause, quelqu’une capable d’identifier des problèmes dans sa communauté et qui prend l’initiative de les résoudre.
RI : Qu’avez-vous appris en présentant votre candidature aux prix Horizon STIAM?
AL : Poser ma candidature aux prix Horizon STIAM a été un merveilleux exercice d’introspection qui m’a permis d’examiner mes objectifs et mes progrès. J’ai trouvé de nouvelles façons et possibilités d’avoir une incidence dans ma collectivité grâce au réseau Horizon STIAM. Par exemple, j’ai assisté à un atelier sur la communication scientifique animé par une ancienne lauréate du prix, Ella Chan de la Colombie-Britannique. Rencontrer tous ces autres jeunes ambassadeurs des STIAM m’inspire à continuer de lutter pour l’égalité dans tous les domaines scientifiques. Ne ratez pas cette merveilleuse occasion, lancez-vous et présentez votre candidature!