Hommage aux braves : David Ernest Hornell et le naufrage héroïque d’un sous-marin allemand
David Ernest Hornell est né à Toronto, en Ontario, le 26 janvier 1910. Reconnu comme étant un athlète, il aimait pratiquer des sports comme le rugby et le tennis. M. Hornell était un étudiant exceptionnel et a reçu une bourse destinée à s’assurer qu’il poursuivrait son éducation jusqu’à l’université. Toutefois, en raison des circonstances économiques des années 1930, il a dû mettre fin à ses études et a plutôt commencé à travailler chez Pneus Goodyear. M. Hornell était actif au sein de sa collectivité et enseignait des cours de catéchisme à l’Église unie Wesley. Le début de sa vie indique qu’il était un jeune homme travaillant et bien équilibré, des qualités qui le dirigeront vers une carrière militaire.
M. Hornell s’est engagé dans l’Aviation royale canadienne (ARC) au début de 1941, à l’âge de 30 ans. Il pilotait seul peu après. Hornell a reçu ses ailes en septembre. Bien qu’il ait été plus vieux que les autres récipiendaires de la Croix de Victoria pour la Deuxième Guerre mondiale mentionnés dans cette série, M. Hornell avait toute la détermination d’un aviateur plus jeune. M. Hornell a d’abord été détaché en Nouvelle-Écosse avec l’escadron no 120 de l’ARC. L’objectif de cet escadron visait à patrouiller près de la côte atlantique à la recherche de sous-marins allemands. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, on savait que les sous-marins allemands surveillaient ces eaux pour repérer des de navires sans méfiance à destination et en direction de l’Europe. M. Hornell a plus tard été affecté à l’escadron no 162 de l’ARC. Il y a poursuivi le travail qu’il faisait avec l’escadron no 120, sauf qu’il était maintenant posté au milieu de l’Atlantique, à Reykjavik, en Islande. M. Hornell a finalement été envoyé dans le nord de l’Écosse avec les autres membres de son escadron pour jouer un rôle d’attaque et de défense, tentant de repérer des sous-marins. Pendant ces patrouilles, M. Hornell pilotait un aéronef amphibie, le PBY-5A Canso A de Consolidated qui pouvait atterrir et décoller sur l’eau et sur le sol, le rendant adéquat pour ce genre de sorties.
Un article du Winnipeg Evening Tribune détaillant les derniers moments de M. Hornell et soulignant son prix posthume.
Engager un duel contre un sous-marin
Le 24 juin 1944, M. Hornell terminait une patrouille de 12 heures dans l’Atlantique Nord lorsque lui et ses collègues ont remarqué un sous-marin ayant fait surface. Selon un témoignage publié dans le London Gazette, ils auraient provoqué le sous-marin. L’équipage du sous-marin leur a répondu avec des tirs antiaériens nourris, éliminant tout espoir d’une attaque-surprise. L’échange de tirs a sérieusement endommagé l’aéronef de M. Hornell. Malgré les tirs antiaériens ennemis, M. Hornell a réussi à balancer les grenades sous-marines dont son aéronef était équipé. Elles ont été larguées suffisamment près du sous-marin pour faire couler le vaisseau, mais les dommages à l’aéronef étaient trop graves. Des incendies s’étaient déclarés à différents endroits dans l’aéronef, y compris l’aile.
M. Hornell a procédé à un atterrissage d’urgence dans l’océan. Les membres de l’équipage de l’aéronef, qui s’était transformé en épave enflammée, faisaient maintenant face à un tout nouvel ennemi... les eaux glaciales dans lesquelles ils ont été plongés loin de la côte. Certains membres n’ont pu combattre cet adversaire fatal pendant qu’ils attendaient d’être secourus au beau milieu de l’Atlantique Nord. Puisque le seul radeau de sauvetage qu’ils avaient était trop petit pour huit personnes, les hommes se tenaient à tour de rôle au rebord du radeau. L’équipage a dû endurer 21 heures d’eau glaciale avant d’être secouru. Bien qu’on les ait retrouvés dans l’eau près d’un hydravion Catalina norvégien de l’escadron no 333, la température et les vagues ont rendu l’opération de sauvetage extrêmement difficile pour les secouristes. M. Hornell, sans tenir compte des conditions glaciales qui le faisaient souffrir, s’est porté volontaire pour nager vers un canot de sauvetage aéroporté qui leur avait été parachuté pas très loin. Malheureusement, deux membres de l’équipage sont morts de froid pendant ce temps et M. Hornell a plus tard succombé également.
Se souvenir d’un brave combattant
Voici l’avion PBY-5A Canso A de Consolidated à l’extérieur du Musée de l'aviation et de l'espace du Canada à Ottawa. Cet appareil fait actuellement partie de la collection d’Ingenium même s’il est entreposé dans la Réserve et ne peut être régulièrement admiré par le public.
M. Hornell s’est vu décerner la Croix de Victoria pour les gestes qu’il a posés pendant cette épreuve. Non seulement a-t-il, avec son équipage, réussi à faire couler un sous-marin à bord d’un aéronef qui allait sûrement devenir un piège mortel, mais il a également fait preuve de bravoure et d’altruisme pendant qu’ils attendaient d’être secourus des eaux glaciales.
Contrairement à Ian Willoughby Bazalgette et à Robert Hampton Gray, on n’a nommé aucune montagne en l’honneur de M. Hornell. À ce jour, on se souvient toutefois de lui grâce à d’autres monuments commémoratifs importants. Dans sa ville natale de Toronto, une école primaire porte son nom, près de la rive où il est né. Et l’escadron 700 David Hornell V.C. des Cadets de l’Aviation royale du Canada à Toronto a été nommé en son honneur. Un appareil PBY Canso décoré des couleurs et portant les inscriptions de l’escadron no 162, y compris le numéro d’appel 9754-P de l’avion que M. Hornell a piloté lors de son dernier vol, a été restauré et lui a été dédié par le Canadian Warplane Heritage Museum de Hamilton, en Ontario. On peut voir les médailles de M. Hornell au musée du Quartier général 1re Division aérienne du Canada à Winnipeg, au Manitoba.