Hommage aux braves : Ian Willoughby Bazalgette a été le seul récipiendaire albertain de la Croix de Victoria pour la Deuxième Guerre mondiale
Né à Calgary, en Alberta, le 19 octobre 1918, Ian Willoughby Bazalgette est devenu le seul récipiendaire de la Croix de Victoria albertain pour la Deuxième Guerre mondiale. M. Bazalgette a seulement vécu en Alberta pendant une brève période. Sa famille a déménagé à Toronto, en Ontario, en 1923, puis en Angleterre peu de temps après. Bien que M. Bazalgette soit absent de nombreux documents de guerre historiques, le Bomber Command Museum de Nanton, en Alberta, a communiqué avec les personnes ayant servi avec lui et les membres de sa famille encore vivants afin de reconstituer son incroyable histoire.
M. Bazalgette a débuté sa carrière militaire en juillet 1939, lorsqu’il s’est enrôlé dans la Royal Artillery en Angleterre, laquelle fait partie de l’armée britannique. En 1940, il était déjà deuxième lieutenant. M. Bazalgette a d’abord été en poste dans un régiment de recherche, dont le but était de repérer les aéronefs ennemis survolant la ville. En mars 1941, M. Bazalgette s’est engagé dans la Royal Air Force Volunteer Reserve. Quelques mois plus tard, il a reçu ses ailes de pilote et sa certification pour voler seul. En septembre 1942, M. Bazalgette faisait partie de l’escadron no 115 qui volait dans un bombardier Vickers Wellington. Un an plus tard, M. Bazalgette s’est vu décerner la Croix du service distingué dans l’Aviation pour des opérations en Italie. Ce prix était le précurseur d’un honneur encore plus grand à suivre peu après.
M. Bazalgette a reçu la Croix de Victoria pour le geste qu’il a posé le 4 août 1944. Il occupait le poste de bombardier principal, dirigeant l’escadron no 635 pendant une sortie qui visait à repérer une cible ennemie pour qu’un autre escadron de bombardement puisse le détruire. Un récit détaillé de cette mission et un témoignage sur sa Croix de Victoria ont été publiés dans le London Gazette le 14 août 1945. Le but de la sortie était clair, mais, comme d’habitude en temps de guerre, rien n’est simple.
Du courage face à une crise
À l’approche de la cible désignée à Trossy Saint-Maximin, en France, l’escadron a été assailli par des tirs nourris antiaériens. L’aéronef du bombardier principal en poste a été abattu pendant la cohue. À titre de bombardier principal pour son escadron, M. Bazalgette savait maintenant qu’il lui incombait de veiller à la réussite de la mission. Le viseur de lance-bombes de l’aéronef de M. Bazalgette était déjà gravement blessé et des incendies s’étaient déclarés à bord à cause de l’intense attaque antiaérienne ennemie. Malgré l’état de son aéronef, M. Bazalgette a réussi à localiser la cible. La réussite de la mission était en train de leur échapper étant donné l’état de l’aéronef qui se détériorait.
Photo d’Ian Willoughby Bazalgette pendant une cérémonie. Vers 1941
M. Bazalgette a dû prendre une décision difficile dans l’intérêt de son équipage. Il a donc ordonné aux autres membres d’abandonner l’aéronef. Ensuite, il a tenté d’atterrir l’aéronef endommagé pour sauver les membres de l’équipage qui étaient blessés : un tireur qui avait été intoxiqué dans sa tourelle par la fumée causée par les incendies à bord et le viseur de lance-bombes blessé qui était incapable de sauter en parachute. Par miracle, M. Bazalgette a réussi à faire descendre l’aéronef, mais celui-ci a explosé tuant M. Balzalgette et les deux membres de l’équipage qui restaient à bord. Une citation du témoignage paru dans le London Gazette résume très bien la carrière héroïque de M. Bazalgette : « son courage et son dévouement au devoir sont au-delà des éloges. »
Honoré par sa province natale
La liste d’endroits commémorant M. Bazalgette, dont une montagne dans le parc national Jasper, en Alberta, est impressionnante. Une école de Calgary, la Ian Bazalgette School, a également été nommée en son honneur. De plus, la carrière de M. Bazalgette a été soulignée lors de la restauration du bombardier Lancaster exposé au Bomber Command Museum.
Le bombardier Lancaster qui a plus tard été restauré et dédié à M. Bazalgette.
L’aéronef lui a été dédié à titre posthume en 1990. Le Bomber Command Museum est même allé jusqu’à écrire F2-T sur l’aéronef, les inscriptions qui se trouvaient sur le bombardier de M. Bazalgette durant sa dernière et fatale mission. Actuellement le Lancaster du musée est un objet d’exposition, et des visites guidées de l’intérieur sont offertes aux visiteurs. En 2020, ses médailles se trouveront dans le RAF Museum de Hendon, en Angleterre.