Hommage aux braves : Andrew Charles Mynarski a été le premier récipiendaire de la Croix de Victoria de la Deuxième Guerre mondiale remise par l’ARC
Né d’immigrants polonais le 14 octobre 1916, Andrew Charles « Andy » Mynarski était un jeune aimable et tranquille. M. Mynarski a reçu la Croix de Victoria à titre posthume pour l’audacieuse tentative de sauvetage de son co-équipier George Patrick « Pat » Brophy.
Avant qu’éclate la Deuxième Guerre mondiale, M. Mynarski vivait à Winnipeg, au Manitoba. Il allait à l’école et son enfance a été relativement normale jusqu’au décès de son père. Dès ce moment, M. Mynarski a dû ranger ses livres et mettre fin à son adolescence pour soutenir sa famille. M. Mynarski a travaillé pendant quatre ans en tant que maroquinier. Il aimait bien créer avec ses mains. Bien que le métier d’artisan aurait pu être un parcours plausible pour M. Mynarski, le début de la Deuxième Guerre mondiale a révélé qu’il était destiné à une carrière dans l’aviation.
En 1941, M. Mynarski s’est enrôlé dans l’Aviation royale canadienne (ARC) et a suivi une formation d’environ six mois. Après avoir reçu son diplôme, M. Mynarski s’est qualifié comme mitrailleur dorsal et a obtenu sa demi-aile de mitrailleur de bord, ce qui voulait dire qu’il était presque entièrement certifié pour voler. Dans un aéronef, le mitrailleur dorsal s’occupe de la tourelle centre-supérieure. M. Mynarski se déplaçait à bord d’un Lancaster Mark X d’Avro, un aéronef qui comptait généralement sept membres d’équipage. M. Mynarski a grimpé les échelons au sein de l’ARC et est devenu sergent de section. Il était dans la tourelle centre-supérieure lorsqu’il a accompli le premier acte de bravoure qui vaudrait à un membre de l’ARC de recevoir la Croix de Victoria.
À travers le feu et les flammes
L’équipage de Mynarski. De gauche à droite : Pat Brophy (mitrailleur arrière), Jim Kelly (radiotélégraphiste), Roy Vigars (mécanicien de bord), Art de Breyne (pilote), Andrew Charles Mynarski (mitrailleur dorsal), Jack Friday (viseur de lance-bombes) et Bob Bodie (navigateur).
Source : Ministère de la Défense nationale
Maintenant sergent de section de l’ARC entièrement formé, M. Mynarski s’envolait pour la France où on lui avait attribué l’escadron no 419, une unité de l’ARC. L’équipage de M. Mynarski s’envolerait pour leur 13e sortie tard le 12 juin jusqu’à tôt le 13 juin 1944. Les membres de l’équipage réfléchissaient à ces chiffres sinistres quand, juste avant la mission, M. Mynarski a trouvé un trèfle à quatre feuilles, symbole de chance, et l’a donné à son ami et co-équipier Pat Brophy. Pendant la mission, M. Brophy s’occuperait de la tourelle arrière tandis que M. Mynarski se trouverait à la même position, mais au centre-supérieur. Les deux hommes défendraient le bombardier contre des chasseurs de nuit ennemis pendant que le reste de l’équipage s’occuperait de l’aéronef en route vers leur objectif.
Ils visaient l’attaque de postes allemands à Cambrai, en France, particulièrement la gare de triage. Durant la mission, leur bombardier a été assailli de tirs ennemis. Leurs deux moteurs ont finalement commencé à défaillir et un feu s’est déclaré à l’intérieur et à l’extérieur de l’aéronef. Le sous-lieutenant d’aviation, Arthur « Art » de Breyne, a ordonné à l’équipage d’abandonner l’aéronef en feu. M. Mynarski, qui se dirigeait vers la trappe d’évacuation, a remarqué que M. Brophy était coincé dans la tourelle arrière et tentait d’en sortir. Selon la citation de l’acte de 1946 parue dans la London Gazette, M. Brophy était pris lorsque le moteur gauche de l’aéronef s’est arrêté. M. Mynarski, défiant l’ordre d’abandonner l’aéronef afin de se sauver, a lutté contre les flammes pour aider M. Brophy à se libérer. Il s’est toutefois vite rendu à l’évidence que, même avec son aide, M. Brophy ne s’en sortirait pas. M. Brophy a dit à son ami de se sauver et c’est à ce moment que M. Mynarski, gravement blessé par les flammes, a salué son ami avant de s’enfuir de l’aéronef. Malheureusement, les flammes avaient endommagé son parachute, donc sa descente a été plus rapide et il a frappé le sol avec plus de force que s’il avait eu un parachute en bon état. Les blessures causées par l’impact et les brûlures subies dans l’aéronef ont provoqué la mort de M. Mynarski peu après.
Un héritage durable
Après la mort de son fils, Mme Stanley Mynarski a visité le mess de l’ARC en tant qu’invitée d’honneur. De gauche à droite : Len Birchall, Mme Mynarski, Mme Birchall et L.A. Costello.
Source : Ministère de la Défense nationale
Par miracle, M. Brophy a survécu à l’écrasement de l’aéronef en feu et a pu témoigner du sacrifice héroïque de M. Mynarski. Dans une lettre envoyée à la mère de M. Mynarski, M. Brophy exprimait son affection pour son fils et sa fierté de l’avoir connu et d’avoir servi à ses côtés. Il s’agit d’une manifestation de la relation étroite que M. Brophy partageait avec M. Mynarski.
M. Mynarski a été le premier militaire de l’ARC à recevoir l’honneur de la Croix de Victoria pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 2005, une statue de lui a été dévoilée à Middleton St. George, au Royaume-Uni, domicile de l’escadron no 419. Une autre statue de M. Mynarski a été érigée dans sa ville natale de Winnipeg en 2015. Le sacrifice de M. Mynarski souligne le profond sens du devoir et de bravoure que tous les récipiendaires de la Croix de Victoria possédaient. Depuis janvier 2020, sa Croix de Victoria se trouve au Quartier général du Commandement aérien de Winnipeg.