Sondeur à ultrasons
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Le sondeur à ultrasons, ou écho-sondeur, aurait peut-être pu changer le cours du combat maritime de la Première Guerre mondiale. Commercialisé pour la première fois en 1923, il utilisait les ondes sonores pour établir rapidement et précisément la profondeur de l’eau et détecter les objets immergés, comme les sous-marins. Avant l’invention du sondeur, les marins plongeaient un fil plombé (la sonde) dans l’eau, qu’ils remontaient à la main, pour estimer la profondeur de l’eau. Après le naufrage du Titanic en 1912, l’ingénieur canadien Reginald A. Fessenden a cherché à améliorer la détection des objets immergés et les communications sous-marines. Spécialiste de la technologie radio sans fil, il a fabriqué un appareil électromagnétique, appelé oscillateur, produisant des ondes sonores dans l’eau. Ces ondes rebondissaient sur les objets et, en mesurant les échos produits par leur retour, l’opérateur pouvait estimer la position de l’objet. Des essais réalisés en 1914 ont démontré que l’oscillateur pouvait non seulement détecter les icebergs, mais ***** établir la profondeur de l’eau. L’ombrageux Reginald Fessenden a pressé en vain les stratèges militaires d’utiliser l’oscillateur pour repérer les sous-marins. Après la guerre, la Submarine Signal Company de Boston a intégré la technologie de l’oscillateur de Fessenden dans le sondeur à ultrasons, ouvrant une nouvelle ère pour la navigation, la détection en subsurface et la cartographie marine.
Reginald Fessenden est né à Bolton, au Québec, en 1866. En 1929, il a reçu la médaille d’or américaine des sciences en reconnaissance de ses travaux sur l’oscillateur.