Tom Carroll, ingénieur chez Massey-Harris : la construction d’une meilleure moissonneuse
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
En 1936, Tom Carroll et une équipe de chercheurs chez Massey-Harris Canada (devenue aujourd’hui Massey Ferguson) en Ontario ont commencé à travailler sur une nouvelle moissonneuse-batteuse révolutionnaire. Les versions antérieures faisaient appel à des chevaux ou à un tracteur pour tirer la machine dans le champ. La nouvelle moissonneuse-batteuse économique était autopropulsée, réduisant ainsi les frais de carburant et de main-d’œuvre nécessaires pour faire la récolte.
À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, la MH-20 a été mise en production rapidement. Les premières moissonneuses-batteuses autopropulsées ont été mises sur le marché au début de 1939 et ont connu un succès commercial instantané.
La pénurie de métal due à la guerre a mis Massey-Harris en difficulté, jusqu’à ce qu’un directeur des ventes entreprenant propose un projet ambitieux. Si les gouvernements du Canada et des États-Unis étaient prêts à permettre la production de 500 nouvelles moissonneuses-batteuses MH-21, la société les vendrait exclusivement à des agriculteurs qui accepteraient d’adhérer à une « Brigade de récolte ». En offrant l’automatisation de la récolte sur une grande échelle à une multitude de petits agriculteurs partout en Amérique du Nord, l’intention était d’économiser du carburant, de libérer des milliers de travailleurs et de tracteurs, et de récolter des produits agricoles qui auraient été perdus par manque de ressources. Et de plus, pas tout à fait par hasard, le projet donnait à l’entreprise une visibilité sans précédent dans le marché nord-américain. La Brigade a entamé le travail dans le Sud des États-Unis à la fin du printemps 1944, montant ensuite vers le Nord pour finir la récolte dans les Prairies au Canada à l’automne.
La Brigade de récolte de 1944 a connu un immense succès, produisant 25 millions de boisseaux de céréales et économisant environ 333 000 heures de main-d’œuvre et 500 000 gallons de carburant. L’opération a été répétée en 1945.