Le télétravail à l’ère de la COVID-19 vu par une personne dyslexique
Le 13 mars 2020, les trois musées d’Ingenium — le Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada, le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada et le Musée des sciences et de la technologie du Canada — ont fermé leurs portes au public en raison de la pandémie de la COVID-19. Les employés ont alors reçu la consigne d’emporter leurs ordinateurs portables à la maison et de se préparer à travailler à domicile pour une durée indéterminée.
Comme conservatrice du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, je me suis soudainement retrouvée à passer la majorité de mon temps à travailler à l’ordinateur plutôt qu’à effectuer un travail pratique dans le Musée. Le stress que j’ai ressenti au départ à cause de la situation a été aggravé par le fait que je suis dyslexique.
Les systèmes informatiques ne sont généralement pas conçus pour les personnes handicapées, ce qui peut rendre leur utilisation très difficile, voire impossible. Personnellement, ma nouvelle réalité m’a amenée à déployer encore plus d’efforts que d’habitude pour parvenir à travailler. Par exemple, j’ai passé un certain temps à chercher des logiciels visant à favoriser l’accessibilité numérique. J’avais besoin de logiciels de synthèse vocale de texte et de transcription automatique de parole pour lire et écrire des courriels ou d’autres documents.
En testant de nombreux programmes, j’ai remarqué que le prix des outils technologiques visant à favoriser l’accessibilité numérique variait grandement. Kurzweil 3000 et Dragon Naturally Speaking semblent se classer en tête de liste des logiciels de reconnaissance vocale, mais ce n’est pas tout le monde qui peut s’offrir des programmes vendus 500 $, voire plus. J’ai donc continué de fouiller afin de trouver des logiciels plus abordables.
L’une de mes meilleures trouvailles est l’application de synthèse vocale de texte Voice Dream, conçue pour téléphone intelligent. Elle permet de faire du copier-coller et même de prendre des photos et de les faire lire par l’application.
Par exemple, je pourrais prendre en photo la liste d’ingrédients d’une recette, puis demander à Voice Dream de me lire la liste à l’épicerie.
La suite Voice Dream complète se vend environ 40 $ CA et propose une sélection de voix à l’utilisateur.
Mon logiciel préféré est le complément pour navigateur Helperbird, dont les fonctionnalités rendent la navigation sur Internet plus accessible. Helperbird, qui comprend une fonctionnalité de synthèse vocale, peut également modifier les pages Web, ce qui permet à l’utilisateur d’en supprimer les images, les nuisances visuelles et les publicités. Comme les polices de caractères ont une incidence importante sur la lisibilité d’un texte pour les personnes dyslexiques, le complément permet à l’utilisateur de changer la police. Helperbird vient aussi en aide aux personnes atteintes de daltonisme. Lui-même dyslexique, le créateur du logiciel s’est donné pour mission de favoriser la réussite de son prochain. La version de base d’Helperbird est gratuite, et la version complète coûte un peu moins de 50 $ par année.
Je suis consciente que ces logiciels visent un créneau très précis de la communauté des personnes handicapées, mais j’espère que mes recherches s’avéreront utiles à ceux et à celles qui ont besoin de logiciels de synthèse vocale de texte et de transcription automatique de parole. Je trouve encourageant de savoir qu’il existe des options abordables pour faciliter la vie des personnes handicapées.