Des fiançailles qui auraient pu couper court à une carrière en sciences
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Molly Gatt
Programme de journalisme du Collège Algonquin
Harriet Brooks Pitcher, physicienne nucléaire respectée, est la première femme à recevoir une maîtrise à l’Université McGill. Pendant qu’elle étudie dans cet établissement, elle travaille avec Ernest Rutherford, père de la physique nucléaire.
Pitcher fait des recherches sur le radium et découvre que, avec le temps, il devient du radon (gaz radioactif rare), qui se transforme à son tour. Ce processus est appelé « transmutation des éléments », et sa découverte aide à mieux comprendre l’atome et l’énergie nucléaire. Les travaux de Pitcher inspirent Rutherford et l’aident à obtenir le prix Nobel de chimie.
Peu après avoir terminé ses études à l’Université McGill, Pitcher travaille comme tutrice à l’Université Barnard, à New York. Cependant, après ses fiançailles, en 1906, elle se fait dire qu’elle ne pourra conserver son poste une fois mariée. Plutôt que d’abandonner la partie, Pitcher fait valoir que les femmes devraient avoir le droit de continuer de travailler lorsqu’elles se marient et ont des enfants. Cependant, la direction de l’université maintient ses positions. Pitcher finit par rompre ses fiançailles et donner sa démission. Elle se rend à Paris pour travailler auprès de Marie Curie, autre célèbre physicienne.
Pitcher aura une carrière de 13 ans seulement, étant donné que, peu après avoir commencé à travailler avec Curie, elle épousera Frank Pitcher et abandonnera les sciences. Pitcher décède en 1933, à l’âge de 56 ans, probablement parce qu’elle a manipulé des substances radioactives à une époque où les scientifiques ne portaient pas d’équipement de protection. Elle est intronisée au Panthéon canadien des sciences et du génie en 2002.