L’électricité dans nos vies : brancher la collection d’Ingenium à la Ville d’Ottawa
Fontaine commémorative Thomas Ahearn à Lansdowne
Pendant notre stage à Ingenium, nous avons étudié les diverses façons dont l’utilisation de l’électricité s’est développée ici, à Ottawa. La recherche s’est amorcée au parc Lansdowne, où la fontaine commémorative Thomas Ahearn rappelle la vie et l’œuvre de l’un des plus importants entrepreneurs en énergie d’Ottawa. M. Ahearn (1855-1938) a participé à de nombreux grands projets d’électrifications à Ottawa, notamment l’électrification des bâtiments du parlement, l’introduction de tramways électriques et le brevetage de l’une des premières cuisinières électriques. Bien que nous ayons commencé par nous intéresser aux traces culturelles matérielles du legs de M. Ahearn, notre projet a migré vers des questions d’ordre plus général sur l’utilisation de l’électricité dans les espaces publics et privés.
Cuisinière Beach Foundry CE24-A alimentée à l’électricité et au charbon/fours supérieurs et inférieurs, vers 1931. 1976.0456
Sadie : L’électricité dans les espaces privés
En me promenant dans le parc Lansdowne et ses environs, je me suis livrée à une réflexion sur les cuisinières électriques, les réfrigérateurs et l'éclairage intérieur des restaurants et des appartements, qui sont à la fois des phénomènes quotidiens et exceptionnels que nous tenons pour acquis. Il n’en a cependant pas toujours été ainsi. En 1892, M. Ahearn a présenté sa cuisinière électrique nouvellement inventée dans le cadre de l’Exposition du Canada central, laquelle avait lieu à l’actuel emplacement du parc Lansdowne, en cuisinant le tout premier repas par des moyens entièrement électriques. Cet événement a placé Ottawa à l’avant-garde de l’électrification urbaine. J’étais curieuse de découvrir quels liens on pouvait établir entre les fours modernes d’Ottawa et l’invention présentée par M. Ahearn en 1892.
Lorsque les appareils électriques ont gagné en popularité dans les milieux urbains au cours des années 1930, des entreprises comme Canadian Westinghouse Co. et Beach Foundry Ltd. (lien en anglais seulement) étaient d’importants fabricants dans la région. Beach Foundry était située à Hintonburg, alors que la Canadian Westinghouse Co., dirigée par M. Ahearn, était une filiale canadienne de la société américaine. Avant que les appareils électriques ne prennent leur essor, des cuisinières mixtes comme celles-ci, alimentées au charbon et à l’électricité, ont contribué à la transition vers l’énergie électrique dans l’espace domestique/privé.
Lampadaire de rue, vers 1914. 1967.1266
Angela : L’électricité dans les espaces « publics »
L’introduction de l’électricité n’a pas fait que changer la vie quotidienne dans les espaces domestiques. Les lampadaires électriques, les haut-parleurs et les feux de circulation ne sont que quelques exemples des retombées de l’électricité sur la vie quotidienne dans les espaces publics. En 1885, Ottawa a été la première ville au monde où tous les lampadaires étaient alimentés à l’électricité. Les lampadaires étaient à l’origine des lampes à arc, dont la lumière était produite par un courant électrique circulant entre deux conducteurs. Les lampes à arc ont fait place aux lampes à incandescence, introduites vers 1914 et illustrées ci-dessous. Les ampoules à incandescence produisent leur lumière à partir d’un petit feu contrôlé à l’intérieur de l’ampoule. L’éclairage public a toujours été un aspect important du maintien de la sécurité publique après la tombée de la nuit.
Tramway, 1927, vers 1927. 1971.0384
Pour me rendre au parc Lansdowne, j’ai emprunté le réseau OC Transpo, le nom actuel du système de transport en commun d’Ottawa. En 1948, le système de transport public a fusionné avec l’une des entreprises de M. Ahearn, la Ottawa Electric Rail Company. M. Ahearn a même breveté, en 1892, des dispositifs de chauffage électrique pour l'intérieur des tramways pendant les mois d'hiver. Les tramways électriques reliaient des quartiers de la ville comme Westboro, Britannia, Lansdowne et le quartier du Parlement, à l’instar de l’O-Train de nos jours et du futur service de train léger, une fois achevé. À l’époque, ces tramways constituaient un moyen de transport plus rapide et plus efficace pour permettre aux travailleurs et aux voyageurs d’agrément de se déplacer de la périphérie au centre-ville. Ce système a contribué à faire d’Ottawa une ville mieux connectée physiquement.
Galvanomètre, vers 1882-1930. 1969.0298
Connecter les espaces grâce à l’électricité
Même si nous avons montré que l’électricité avait des retombées différentes sur les espaces privés et publics, elle a également permis le rapprochement de ces espaces. À l’époque M. Ahearn, les technologies de télécommunication, comme le télégraphe et la radio, étaient en plein essor et permettaient de relier les citoyens de tout le pays. En 1897 avait lieu la première émission de radio transatlantique, rapportant d’un océan à l’autre les événements du jubilé de diamant de la reine Victoria.
Cet exploit majeur a nécessité beaucoup de travail et de nombreux appareils, comme les galvanomètres qui mesurent le courant électrique à l’intérieur de différents câbles.
Conclusion
L’électricité étant omniprésente, l’étude de ses retombées pouvait constituer une tâche intimidante. Le fait de la décomposer en objets spécifiques, comme la cuisinière ou le tramway, et de nous concentrer sur Ottawa l’a rendue beaucoup plus facile à gérer et plus personnelle à nos yeux. L’étude de moments historiques par l’entremise d’objets nous a permis de créer un lien plus étroit entre nous et notre travail. Nous vous encourageons à examiner d’un peu plus près l’électricité que vous utilisez au quotidien et à réfléchir à son origine.
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