La communication scientifique au Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada
Née à Mumbai, la métropole multiculturelle de l’Inde, où j’ai également fait mes études, j’ai déménagé au Canada en 2018 en tant que nouvelle résidente permanente afin de me consacrer à ma passion : rendre la science plus accessible, tout en renforçant la confiance dans la marque « Fait en Inde ».
Avant d’arriver au Canada, j’avais étudié en biotechnologie et je travaillais comme spécialiste de contenu médical, et je créais à ce titre du contenu scientifique à des fins marketing et publicitaires destiné à des publics des régions rurales et urbaines de l’Inde. Ce faisant, je me suis rendu compte que des actions de communication bien conçues permettaient au public de faire des choix plus éclairés. Ce constat s’est révélé un facteur important dans ma décision de retourner aux études afin d’obtenir un diplôme en communication scientifique.
Ma première démarche en ce sens a été de choisir de m’inscrire à la maîtrise en communication scientifique à l’Université Laurentienne, située dans la ville ontarienne de Sudbury. Ce programme m’a permis d’acquérir les rudiments des principes de la communication scientifique, qu’il s’agisse de bien connaître les publics ou encore de concevoir différents moyens de communication. Au terme de ce cours, j’ai effectué un stage de huit semaines, durant lequel j’ai pu développer davantage mes aptitudes à la communication scientifique.
Mon stage, que j’ai effectué au Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada, m’a offert un cadre idéal pour combiner mes connaissances en biologie et ma passion pour la communication scientifique. C’était la première fois que je travaillais dans un musée, et l’expérience s’est avérée aussi intéressante qu’enrichissante.
Carte pédologique conçue pour l’Inventaire des terres du Canada.
L’occasion s’est présentée lorsque Nathan Basiliko, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en microbiologie environnementale de l’Université Laurentienne, a approché William Knight, qui est conservateur — Agriculture à Ingenium et qui travaille au Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada. Les deux avaient déjà collaboré à un projet de recherche historique sur la science du sol au Canada qu’avait lancé Kirsten Greer à l’Université Nipissing (voir l’article « Fouiller l’histoire de la science du sol au Canada »). M. Basiliko a mis M. Knight en contact avec Chantal Barriault, qui dirige le programme de communication scientifique à l’Université Laurentienne, et ensemble, nous avons organisé mon stage, qui a débuté en mai 2019.
Accueillie chaleureusement au Musée et installée à mon bureau offrant une vue magnifique sur la ferme, je me suis mise à travailler sur mon projet. En collaboration avec MM. Basiliko et Knight et avec Renée-Claude Goulet, conseillère scientifique du Musée, j’ai commencé à créer des scénarimages pour des vidéos sur l’histoire de la prospection pédologique et de la science du sol au Canada. Les vidéos, que le Musée espère bientôt réaliser à partir de ces scénarimages, examineront plus en profondeur le contexte et l’information présentée dans le cadre d’une exposition temporaire sur l’histoire de la prospection pédologique, l’importance du sol pour l’agriculture et son lien avec la crise climatique actuelle.
Pour créer les scénarimages, j’avais besoin de connaissances en physique, en biologie et en chimie des sols, et certaines de ces notions, que j’avais acquises durant mes études de premier cycle en biotechnologie, me sont revenues. Ma maîtrise en biotechnologie m’a aidée à comprendre les avantages que présentent les sols pour les industries, notamment pour les secteurs agricole et pharmaceutique. La grande quantité d’information qu’on trouve au Musée, entre autres sous forme de vidéos, de livres et de mémoires de recherche en science du sol datant du début du XXe siècle, a facilité mes recherches.
Puisant dans les données du programme de communication scientifique, j’ai défini le public cible et analysé l’environnement d’apprentissage, tout en prenant en compte le temps que le public passerait probablement à explorer l’exposition et les possibilités offertes par le lieu de celle-ci. Grâce à ce travail préliminaire, j’ai pu rédiger les messages clés, ce qui m’a permis de m’assurer que les textes étaient bien ciblés et conformes avec l’objectif. J’ai mis à profit les compétences en préproduction que j’ai développées durant le cours de production vidéo, offert dans le cadre du programme de communication scientifique, pour écrire les scénarios et créer les scénarimages.
Ce stage m’a permis d’acquérir des aptitudes et une expérience inestimables en tant que communicatrice scientifique. Il m’a donné l’occasion de créer du contenu cohérent en phase avec la méthode d’interprétation du Musée et de mieux comprendre l’éthique du travail au sein d’une organisation à vocation éducative. Tout au long de mon stage, j’ai bénéficié des suggestions et des commentaires judicieux de mes superviseurs William Knight, Molly McCullough et Renée-Claude Goulet.
Travailler au Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada présente plusieurs avantages, comme la possibilité de visiter les animaux dans les étables.
En effectuant ce stage, j’ai eu l’occasion d’élargir mes horizons, car je suis passée d’un emploi dans le domaine de la publicité grand public pour des soins de santé à un poste dans un musée. En plus d’étoffer l’expérience de travail que j’ai acquise en Inde, cela m’a permis de comparer deux groupes cibles différents, une compétence qui pourrait s’avérer avantageuse dans ma carrière.
Les délicieux petits gâteaux préparés dans la cuisine de démonstration, la possibilité de visiter les animaux et les expositions du Musée ont rendu l’expérience plus agréable encore. Travailler au Musée a vraiment enrichi mon parcours au Canada et a permis à la communicatrice scientifique en herbe que je suis de gagner en assurance!