Le chasse-neige rotatif
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Personne ne sera surpris d’apprendre que le chasse-neige rotatif est une invention canadienne. L’engin, avec ses plaques pivotantes ressemblant à une hélice, est d’abord utilisé sur les rails de chemins de fer et inspirera par la suite la création de la souffleuse à neige moderne. J.W. Elliot, de Toronto en Ontario, invente d’abord une pelle à neige rotative, qu’il fait breveter en 1870. Cette pelle consiste en un moteur rotatif dirigeant une roue montée à l’avant du train. Un collecteur en acier installé sur les rails envoie la neige vers des plaques de ventilateur fixées au bord de la roue, qui évacuent la neige par une ouverture au sommet de la roue. Malheureusement, Elliot ne réussit pas à intéresser la compagnie des chemins de fer ou des fabricants. En 1884, quelques années après qu’Elliott ait obtenu son brevet, un inventeur du nom d’Orange Jull, originaire d’Orangeville en Ontario, fait breveter une amélioration à l’invention d’Elliott. Sa principale contribution à la conception consiste à ajouter une lame à couper à l’avant du ventilateur, montée sur le même arbre, mais tournant en direction inverse, ce qui défait la neige pour en faciliter le ramassage. Jull réussit à convaincre une entreprise locale, Leslie Brothers, de construire un prototype de la machine. Après de nombreux essais et plusieurs modifications, le chasse-neige de Jull devient finalement la norme pour les chemins de fer aux États-Unis.
Toutefois, les durs hivers canadiens exigent que l’on y apporte d’autres modifications. En 1888, la compagnie Chemin de fer Canadien Pacifique monte des chasse-neige rotatifs de 10 pieds de diamètre à l’avant de huit locomotives. On installe sur la roue du ventilateur des ailettes en forme de coupe qui améliorent la performance face à la neige compacte et mouillée des Rocheuses canadiennes. Mais le chasse-neige avance lentement, pied par pied dans la neige accumulée par les avalanches, et les pierres et les arbres charriés par la neige l’endommagent aisément.
Finalement, en 1911, on met au point un chasse-neige doté d’une lame de 12 tonnes qui peut couper des branches de quatre pouces de diamètre. Les compagnies ferroviaires canadiennes utilisent encore aujourd’hui des versions de ce modèle.