Des particules élémentaires
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Molly Gatt
Programme de journalisme du Collège Algonquin
La Seconde Guerre mondiale donne lieu à l’établissement de bases militaires et d’un camp de prisonniers de guerre à Medicine Hat (Alberta). Elle procure à Richard E. Taylor, qui est âgé de 10 ans lorsqu’elle est déclarée, une nouvelle perspective du monde. La puissance des bombes atomiques qui explosent au Japon suscite chez lui un vif intérêt pour l’ingéniosité des physiciens. Fasciné par les explosifs, il perdra malheureusement trois doigts au cours d’une expérience.
Cependant, Taylor reste déterminé. Il s’inscrit à l’Université de l’Alberta afin d’y étudier la physique et les mathématiques, principalement la physique expérimentale. C’est au cours de cette période qu’il épouse Rita Bonneau. Le couple s’installe ensuite en Californie pour que Taylor puisse obtenir un doctorat de l’Université de Stanford. Après deux années d’études, Taylor décide de se consacrer à d’autres projets.
En 1958, avec d’autres physiciens, Taylor est invité à faire des recherches au moyen d’un nouvel accélérateur construit à Orsay, une banlieue de Paris (France). Il y passera trois ans à participer à des expériences de diffusion des électrons. La diffusion des électrons permettra à Taylor de découvrir que les neutrons et les protons, qu’on croyait être les constituants fondamentaux de la matière, se composent de particules encore plus petites appelées « quarks ».
De 1967 à 1973, Taylor travaille avec Jerome Friedman et Henry Kendall, chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts. Les trois scientifiques utilisent un accélérateur assez puissant pour fragmenter les protons et les neutrons, ce qui leur permet de découvrir les quarks.
Cette découverte constitue la plus grande réalisation de Taylor. Elle lui vaut, ainsi qu’à ses collègues, de recevoir le prix Nobel de physique en 1990. Taylor est intronisé au Panthéon canadien des sciences et du génie en 2008.