L’Allée augmentée : l’avenir part à la rencontre du passé dans la nouvelle application du Musée
Alors que le Musée des sciences et de la technologie du Canada est temporairement fermé en raison de la pandémie de COVID-19, une application en réalité augmentée (RA) novatrice pour appareils mobiles viendra rehausser l’expérience historique des visiteurs dès la réouverture de l’établissement.
L’application gratuite L’Allée augmentée, actuellement téléchargeable, permet aux visiteurs d’approfondir leur découverte de certains objets exposés dans l’Allée des artefacts, l’une des 11 galeries permanentes du Musée, rénové et rouvert au public en 2017. Bien que l'application L'Allée augmentée soit conçue pour améliorer l'expérience historique des visiteurs à l'intérieur du musée, les utilisateurs peuvent la tester dès maintenant en numérisant deux images d'artefacts sur le site Web d'Ingenium pour révéler une surprise animée.
Lorsque le musée rouvrira aux visiteurs, ceux-ci pourront interagir pleinement avec d'autres artefacts dans l'application L’Allée augmentée. Carolyn Holland, planificatrice en interprétation au Musée, explique que l’application est un moyen intéressant de motiver les utilisateurs et qu’elle livre une perspective différente sur les différents objets du Musée.
« Nous aimions la souplesse que cela permettait, indique Mme Holland. Un utilisateur peut décider de trouver tous les objets au cours d’une même visite ou seulement un ou deux, puis poursuivre sa visite dans une autre section du Musée. Nous voulions éviter d’être trop prescriptifs. »
Un pistolet atomique spatial (qui tire des étincelles lorsque l’on tape sur l’écran!) n’est qu’un des 13 objets que vous pouvez découvrir au fil de votre aventure en réalité augmentée.
L’idée de cette application remonte à 2016. Le Musée était alors en plein réaménagement lorsqu’Ingenium a reçu une proposition audacieuse de la part de SimentIT Inc., une entreprise qui élabore et exploite des possibilités créatives et technologiques dans l’espace de la RA. Dans le cadre d’un partenariat avec les étudiants de l’Université Ryerson et SimentIT Inc., le Musée est devenu le banc d’essai d’un projet de recherche appliquée visant l’élaboration d’une technologie de reconnaissance d’objets 3D sans marqueurs. Le studio numérique créatif SEED Interactive, qui œuvre dans l’univers du jeu, du matériel et des logiciels, a fait équipe avec eux pour produire des expériences de RA et des animations interactives pour mettre en vedette d’importants objets de la collection nationale du Musée. L’Allée augmentée constitue le produit final de ce projet de recherche collaborative.
« Nous étions vraiment d’un optimisme ambitieux dès le départ », indique Mme Holland, en parlant du projet. Elle souligne l’apport de la diversité des compétences de tous les membres de l’équipe d’Ingenium en vue de la création d’une application muséale absolument unique. L’agente de contenu numérique Kristy von Moos, la directrice des services du savoir Fiona Smith Hale et le conservateur Will Knight ont réuni leur expertise pour élaborer des expériences amusantes et informatives à l’intention des utilisateurs de l’application.
Lancée en 2019, l’Allée augmentée exploite une technologie révolutionnaire de reconnaissance d’objets par localisation et cartographie simultanées permettant aux utilisateurs de voir le fonctionnement des objets sélectionnés et leur apparence dans leur contexte historique. Les visiteurs, qui utilisent l’application sur leur propre appareil mobile et avec l’aide des repères apposés sur le plancher de l’Allée des artefacts – la lettre « A » du logo de l’application est mise à profit sous forme de flèche – repèrent des objets qu’ils peuvent ensuite numériser avec leur téléphone pour lancer une expérience de RA. Il s’agit essentiellement d’une chasse au trésor en 13 étapes et dès que l’on trouve un objet, on peut interagir avec celui-ci. Par exemple, lorsqu’on numérise la pompe à essence, on voit apparaître à l’écran une voiture d’époque se dirigeant vers la pompe. Lorsqu’on numérise la lampe de la gare Union, on voit apparaître en superposition le spectre d’une époque révolue, qui livre un aperçu de l’âge d’or du transport ferroviaire.
Des images intempestives comme celle-ci apparaîtront lorsque vous numériserez certains objets, comme cette voiture d’époque qui surgira sur votre écran dès que vous aurez repéré la pompe à essence Shell des années 1920.
« Parfois, c’est une animation interactive que nous proposons et à d’autres endroits, c’est une véritable expérience de RA, indique Renée Racicot, gestionnaire des projets numériques chez Ingenium, qui a contribué à façonner l’application pour en faire ce qu’elle est aujourd’hui.
Chaque objet est également accompagné d’une brève description de sa nature et de son fonctionnement, avec des jeux de mots ingénieux visant à retenir l’attention des utilisateurs pendant leur quête d’objets dans le Musée. Les progrès de l’utilisateur sont sauvegardés au fil de son parcours. Par conséquent, même s’il n’a numérisé qu’un des 13 objets, il pourra reprendre là où il a laissé sa chasse au trésor la fois suivante et trouver les 12 autres objets. Après avoir tout trouvé, l’utilisateur reçoit des félicitations et est invité à poursuivre son exploration.
Les utilisateurs de l’application peuvent explorer les objets en ordre numérique, de 1 à 13, ou suivre une trajectoire bien à eux et trouver les objets à leur propre rythme. Voilà ce qui donne à l’application son caractère unique. Elle permet à une même personne de vivre une expérience différente à chaque utilisation.
« On peut décider d’interagir avec l’application autant qu’on le désire ou aussi peu qu’on le désire », explique Mme Holland.
Au-delà des animations fascinantes et des fiches descriptives, l’application en soi est très conviviale et le tutoriel offert au début de l’expérience est facile à suivre. Une autre caractéristique de l’application qui se prête bien à une expérience utilisateur positive est la nature des objets choisis. Mme Holland a voulu faire en sorte que les visiteurs puissent vivre une expérience pertinente et agréable. À cet égard, le choix des objets n’a pas été tâche facile.
Une capture d’écran montre le plan du Musée. Les icônes de cadenas indiquent les objets que vous n’avez pas encore trouvés et les crochets indiquent ceux que vous avez trouvés et découverts à l’aide de l’application.
« Il s’agissait de trouver des objets dont les visiteurs ne comprenaient pas la nature ou le fonctionnement… ou à l’inverse, des objets très courants qu’il serait agréable de décomposer », ajoute Mme Holland.
Les critères de sélection ne s’arrêtaient pas là. L’équipe de SEED et les étudiants chercheurs de Ryerson ont joué un rôle décisif dans le choix des 13 objets retenus. L’équipe de SEED ciblait des objets qui recelaient d’intéressantes possibilités sur le plan des effets visuels et des animations, et les étudiants s’assuraient que les objets choisis pouvaient être numérisés et reconnus par le nouveau logiciel de RA.
Bien que l’Allée augmentée soit encore relativement nouvelle, Mme Holland indique que les rétroactions du personnel et des visiteurs sont positives et que les utilisateurs apprécient le caractère nostalgique et interactif de l’application. L’équipe est ravie du produit final et de ce qu’il représente : une collaboration réussie et une expérience visiteur novatrice mettant en évidence les nouvelles technologies et la collection de calibre mondial d’Ingenium.
Pour télécharger l’application, rendez-vous dans votre boutique Apple ou Android et recherchez « L’allée augmentée » pour enrichir votre expérience muséale.