Une découverte réalisée par un chimiste en temps de guerre
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Victoria Dalgleish
Programme de journalisme du Collège Algonquin
Pendant la Seconde Guerre mondiale, E. W. R. (Ned) Steacie met au point une nouvelle méthode de fusion du magnésium métallique pour la fabrication d’avions de chasse. De nos jours, ce métal sert à fabriquer des bicyclettes.
Steacie vient au monde le jour de Noël de 1900, à Montréal. Il est fils unique. Son père étant tué pendant la Première Guerre mondiale, Steacie, alors adolescent, doit s’occuper de sa mère handicapée. En 1919, Steacie fréquente le Collège militaire royal, qu’il quitte un an plus tard pour étudier à l’Université McGill. Il obtient un baccalauréat en génie chimique en 1923, puis un doctorat en chimie physique. Il entreprend sa carrière d’enseignant à l’Université McGill. En 1939, le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) le recrute pour qu’il dirige sa division de chimie. Steacie est déjà réputé comme chimiste à l’échelle internationale. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, Steacie est engagé pour recruter des scientifiques qui seront chargés d’entreprendre des travaux de recherche militaire. Sa division fait de nombreuses découvertes, dont une nouvelle méthode de production de magnésium métallique. Steacie participe également à des travaux de recherche nucléaire, qui débouchent sur de nombreuses inventions utiles, comme la bombe au cobalt servant au traitement du cancer.
Steacie accède à la présidence du CNRC en 1952. Pendant les 10 années suivantes, il s’efforcera de donner au secteur canadien de la recherche la place qui lui revient, c’est‑à‑dire parmi les meilleurs au monde. Il décède en 1962. Un organisme et un prix portent le nom d’E. W. R. Steacie, soit l’Institut Steacie des sciences moléculaires et le prix Steacie en sciences naturelles, qui est attribué chaque année à de jeunes scientifiques canadiens. Steacie est intronisé au Panthéon canadien des sciences et du génie en 1996.